Pour Yugxeo
Comme tous les matins tu t'installas à la table des Poufsouffle juste à côté de Cédric. Il t'adressa un sourire chaleureux et vous commençâtes à discuter de tout et de rien. Tu étais encore surprise qu'il daigne te porter ne serait-ce qu'un peu d'attention. Il était si beau, si généreux, un exemple pour tous alors comment un garçon aussi incroyable pouvait-il s'intéresser à une fille aussi ordinaire que toi? Toute la gente féminine bavait devant lui et tu aurais donné cher pour qu'il y ait davantage que de la simple amitié entre vous. Parfois tu te disais que c'était mieux ainsi mais dans tes jours les plus noirs; c'était de ta faute: tu n'étais pas assez jolie, bien pour lui... Mille et une pensées négatives tournaient dans ton esprit en boucle, et sortir de cette spirale négative était très ardue. Tu n'étais pas dépressive, juste négativiste...
"Y/N tu dors?"
Tu clignas des yeux rapidement et t'excusas de ton inattention. Tout en discutant des dernières actualités, vous vous rendîtes en cours. Malheureusement vous dûtes vous séparer et tu t'installas à contrecoeur aux côtés d'un Serpentard qui te toisa. Évidemment, Serpentard et Poufsouffle n'avaient jamais été en bons termes ce n'était un secret pour personne... Pendant toute l'heure, tu te sentis terriblement mal à l'aise. Chaque erreur de ta part était commentée par un ricanement dédaigneux qui détruisait toujours un peu plus ta confiance en toi. À la fin de la matinée, tu étais totalement déprimée. Certains t'auraient qualifiée de faible et tu n'aurais même pas trouver la force de les contredire... À midi tu étais morose, tes amis le remarquèrent naturellement mais n'en pipèrent mot. Ne savaient-ils que faire? Ou alors voulaient-ils en parler plus tard? Tu ne le sauras probablement jamais puisque Cédric choisit ce moment pour t'approcher:
"Y/N Tout va bien? Tu as l'air maussade.
-Disons que je viens de passer toute ma matinée à côté d'un Serpentard hostile donc tu devineras aisément mon..."
Avant que tu n'aies le temps de terminer ta phrase, le courrier arriva et pour la première fois depuis longtemps, tu reçus une lettre de tes parents.
"Ouah! s'exclama Cédric. Ça faisait un bail qu'ils ne t'avaient pas écrite non?"
Tu hochas joyeusement la tête, finalement ce n'était pas une si mauvaise journée que ça. Tremblante d'excitation tu décachetas la lettre et déplias le papier. Seulement dans cette longue lettre, pas une seule fois ils ne te demandèrent comment tu te portais. Ils étaient trop occupés à faire l'éloge de ton grand frère, l'héritier pour se préoccuper de toi. L'accablement te saisit, ta gorge se noua en arrivant au ''Bien à toi!''. Tu étouffais dans cette salle, tu sentais déjà tes yeux s'embuer.Sans un mot tu te levas et sortis à grands pas du réfectoire. À peine fus-tu hors de la pièce que tes yeux s'humidifièrent et tes larmes coulèrent abondamment sur tes joues. C'était toujours pareil; tu avais beau faire de ton mieux pour qu'ils te remarquent, rien ne fonctionnait il n'y en avait que pour "l'héritier"... À leurs yeux tu ne comptais pas; n'étais probablement qu'un boulet... Des milliers de pensées négatives vinrent t'assaillir, et il t'était impossible de voir de la lumière dans le tunnel dans lequel tu étais coincée... Tu eus soudain l'impression de suffoquer, tu pouvais presque entendre les reproches résonner dans ta tête! Alors que tu te sentais défaillir et manquai de t'asseoir par terre, quelqu'un interpella:
"Y/N ça va? Y/N!"
Tu levas les yeux vers Cédric qui passa un bras autour de tes épaules, il paraissait terriblement inquiet:
"Y/N qu'est-ce qui se passe?"
Tu aurais voulu le chasser pour pleurer tout ton saoul mais rien n'y faisait, il voulait te consoler. Cédric aperçut enfin la lettre dans tes mains et la tira délicatement de tes doigts pour la parcourir à son tour. Trop occupée à sangloter tu te laissas faire... Il ne fallut qu'une fraction de secondes pour qu'il déduise la raison de ta profonde tristesse. Avec un soupir, il t'attira dans ses bras et ne dit pas un mot. Au lieu de centaines de phrases inutiles censées réconforter il choisit de garder le silence. Sentir sa main caressant ton dos, son parfum, sa chaleur, sa présence fut assez pour t'apaiser. Peu à peu tu te calmas, tes pleurs finirent par se tarir.
"Ça va mieux?" s'enquit-il en baissant la tête vers toi.
Il plongea ses yeux noisettes dans les tiens et tu sentis tes joues virer au rouge en opinant du chef. Cédric passa une main dans tes cheveux, les caressant doucement; il finit par demander d'un ton prudent:
"Raconte-moi. En parler te fera du bien."
Tu déglutis difficilement et d'une voix vacillante, lui expliqua ce qui te troublait. Cédric ne se moqua pas non, loin de là. Il t'écouta le plus sérieusement du monde et une fois ta plainte terminée, il se racla la gorge:
"Je pense que tu ne devrais pas leur prêter attention; ni à tes parents, ni à ton voisin de Serpentard... Ce sont des idiots s'ils ne sont pas capables de voir la fille géniale que tu es."
Un sourire sarcastique vint danser sur tes lèvres:
"Bien sûr tu ne vas pas me soutenir qu'ils ont raison tu as un coeur après tout...
-Je suis sincère Y/N!" objecta-t-il avec une vigueur surprenante.
Tu croisas son regard et rougis face à la flamme qui brillait dans ses prunelles.
"Je pense vraiment que tu es une fille super sinon tu crois vraiment que je serais là à essayer de te consoler?"
Tu hochas la tête, les lèvres serrées, la gorge nouée. Cédric lui, semblait démuni et ne savait que dire pour te réconforter. Tu ne l'en blâmais pas, tu aurais été tout aussi déconfite que lui. Cependant sa présence te rassurait, te montrait que quelqu'un tenait à toi ou en tout cas assez pour prendre le temps de sécher tes larmes. L'heure de retourner en cours revint bien trop rapidement et Cédric, au lieu de rejoindre ses camarades resta à tes côtés, t'escorta jusqu'à la salle de classe en te tenant par l'épaule. Tu rougis en sentant la proximité entre vous et ton coeur battit fort dans ta poitrine lorsque vous arrivâtes devant la salle de potion. Quelques uns de vos camarades s'échangèrent des regards surpris et tu glissas à Cédric:
"Enlève ta main ils vont se faire des idées.
-Si tu savais à quel point je m'en moque, répondit-il d'une voix dure qui te coupa l'envie de rétorquer quoi que ce soit."
Vous attendîtes ainsi l'un contre l'autre discutant de tout et de rien jusqu'à ce que le professeur arrive. De temps à autre, tu sentais le regard de certaines filles jalouses et en frissonnais. Ce fut presque avec soulagement que tu rentras en cours. Presque. Malgré tout, sa chaleur, son parfum te manquèrent sur-le-champ. Tu t'assis à côté du Serpentard avec peine et une crainte mal dissimulée:
"Alors Y/N tu es allé pleurer au pied de Diggory? Tu n'es pas assez grande pour te protéger toute seule comme c'est pathétique."
Intérieurement tu tentas de t'exhorter à réagir, à te défendre mais rien n'y faisait, tu étais figée par la peur:
"En tout cas elle est pour sûr moins pathétique que toi qui t'acharne sur une cible fragile."
Mon voisin se retourna vers Cédric et le toisa avant de railler:
"Voilà le prince en armure scintillante comme c'est adorable."
À ma plus grande surprise Cédric se leva et gronda:
"Surveille ton langage toi et moi on n'est pas amis.
-Ah ouais et tu vas faire quoi petit Poufsouffle?"
Je me ratatinai sur ma chaise lorsque Mc.Gonagall s'écria, outragée:
"Diggory et Hallot ! Vous viendrez me voir à la fin de l'heure! Hallot venez donc vous asseoir au premier rang."
Avec nombre de grognements et une certaine mauvaise volonté, Hallot finit par obtempérer. Pendant tout le reste du cours, tu eus envie de te retourner pour remercier Cédric, mais jugeant qu'il ne valait mieux pas énerver davantage McGonagall, tu ne tentas pas le diable. Tu choisis la solution la plus sûre et attendis Cédric à la fin du cours. Une fois que McGonagall eut terminé sa remontrance, Cédric et Hallot sortirent enfin. Ce dernier te gratifia d'un regard noir et Cédric d'un sourire chaleureux:
"Y/N! Comment vas-tu?"
Tu attendis patiemment qu'Hallot se soit éloigné puis répondis avec gratitude:
"Merci mille fois de m'avoir aidée tout à l'heure. Sans toi j'aurais été humiliée et incapable de répliquer quoi que ce soit comme d'habitude...
-Ne t'en fais pas, un jour je sais que tu parviendras à surmonter tout ça et... ta timidité maladive."
Cédric t'adressa un sourire charmant qui te fit littéralement fondre. Il était si séduisant, pas étonnant que toutes les filles tombent sous son charme... Tu hochas la tête, quelque peu embarrassée puis t'exclamas:
"Bien je vais aller retrouver mes amis avant qu'ils ne s'inquiètent. Merci, je te suis redevable.
-Retiens bien ce mots, ordonna-t-il d'un ton léger en s'éloignant. Tu me dois une faveur!"
À ce moment tu te contentas d'opiner du chef, n'ayant absolument aucune idée de ce qu'il avait en tête.
"Tu veux qu'on aille lui refaire son portrait à ce type?
-Non Rémy, c'est gentil, déclinai-je en riant.
-Je me disais bien que quelque chose clochait avec toi, maugréa Dorkas."
Les conversations du dîner tournaient autour de ton état, du harcèlement de Hallot et du généreux sauvetage de Cédric. Toi, au milieu de tout ça, tu ne savais ni où te mettre, ni que répondre mais tu te sentais pour sûr un peu plus soutenue qu'en début de journée. En revanche tu ne leur avais pipé mot au sujet de ta famille. Cédric avait vu la lettre et avait compris mais eux comprendraient-ils? tu mourrais d'envie de voir Cédric, tu avais tant appris à apprécier sa compagnie... Tu fus servie, dès ton arrivée devant la salle de classe tu l'aperçus appuyé contre le mur et évidemment bien entouré... Il attirait les filles, les autres comme un papillon attira la lumière. C'était le genre de personne à ne jamais être seule. Cedric savait cultiver l'admiration, l'intérêt. Il était tout le contraire de toi. À l'aise avec tout le monde, il était un vrai caméléon et n'avait aucun mal à devenir ce que les gens voulaient qu'il soit. Tu l'admirais pour cette aisance à se fondre dans le décor, toi tu n'avais pas ce pouvoir de t'adapter à toutes les situations... Cependant dès qu'il te vit, il oublia les autres, s'écarta du groupe pour venir à toi, le sourire aux lèvres:
"Y/N ça va mieux depuis hier?"
Tu acquiesças, et la discussion décolla rapidement. Incroyable comme avec Cédric vous étiez sur la même longueur d'onde! Malheureusement il fallut entrer en cours et donc vous quitter. Cependant ce contretemps ne vous arrêta pas le moins du monde, à peine Flitwick avait-il commencé à parler que vous vous envoyiez déjà des petits mots! Ce fut le cas pendant toute l'heure et le professeur n'y vit que du feu, vous laissant le loisir de discuter de tout votre saoul. Au fil des jours, tu oublias ton mal-être et te sentis mieux grâce à la présence réconfortante de Cédric. Avec lui tu avais l'impression d'être importante ou amusante mais en tout cas précieuse à ses yeux. Vous passiez de plus en de plus de temps ensemble et ça ne passait pas inaperçu non. Les filles te fusillaient du regard mais avec le soutien de Cédric, tu te sentais prête à faire face à tout, aussi tu les ignorais. Tu pensais que vous alliez être ainsi pour toujours, au moins jusqu'à la fin de vos années à Poudlard mais ce n'était pas l'avis de Cédric...
Ce jour-là... Tu t'en souviens à peine à présent... Pleuvait-il ?Neigeait-il? Faisait-il chaud ou froid? Tu ne saurais le dire maintenant, c'était il y a si longtemps... Tout ce que tu peux revoir, c'est la scène. Vous étiez assis l'un à côté de l'autre sur le canapé de votre salle commune, discutant d'un sujet quelconque lorsque soudain Cédric rappela d'un air joueur:
"Tu me dois toujours une faveur Y/N."
Un sourire amusé vint danser sur ton visage, t'obligeant à lever la tête pour croiser son regard: enfin il déclara:
"Je propose quelque chose de gentil et réconfortant donc... un de tes doux baisers sur ma joue."
Tu ricanas à son ton ironique et acceptas immédiatement. Tu étais intérieurement ravie qu'il te réclame une telle chose mais naturellement le masquas. Tu t'inclinas et alors que tu n'étais plus qu'à quelques centimètres; dans un timing parfait, Cédric tourna la tête. Ses lèvres rencontrèrent les tiennes et sur-le-champ, il passa une main dans les cheveux t'attirant contre lui. Tu souris dans le baiser et y répondis avec une vivacité face à laquelle Cédric ne fut pas désarmé. Tu sentis dans son ardeur qu'il en avait envie depuis longtemps et ce fut à regret qu'il s'écarta de toi:
"Je t'aime Y/N!
-Merci."
Il éclata de rire. Un rire clair, éclatant. Un rire dont on ne pouvait se moquer et qui ne pouvait que séduire :
"Qu'est-ce que je dois comprendre ? Que ce n'est pas réciproque?"
Tes joues s'empourprèrent profondément et tu bafouillas:
"N...Non mais je voulais... dire. Cédric moi aussi je t'aime bien sûr."
Il rit et te prit par l'épaule :
"Mmh je préfère."
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