Pour Undertaker41

Draco PDV:

Tout d'abord, je vis ses cheveux flamboyants, puis ses yeux émeraudes croisant les miens. Je faillis lui lancer un sourire mais la voix moqueuse de Pansy me coupa court:

"Regarde comme elle est blanche, on dirait un fantôme."

Je ricanai et ajoutai du même ton alors qu'elle passait juste devant moi:

"Avec son nez allongé, on dirait un oiseau."

Crétin, ne pus-je m'empêcher de penser. Comme pour faire écho à mes pensées, elle cracha:

"Imbécile.

-Qu'est-ce que t'as dit? aboyai-je."

Pansy, derrière-moi était pliée de rire mais lorsque Y/N me fit face, je n'eus qu'une envie: partir en courant. Toutefois, ce n'était pas digne d'un Malfoy, je n'avais pas le droit de reculer.

"Que se passe-t-il Y/N? J'ai vexé le petit bébé?

-Qui, il y a un an, annônait "mon père en entendra parler!""

Je sentis mes joues virer au rouge et me ratatinait face au regard flamboyant de Y/N.

"La ferme, beugla Pansy. De quel droit tu t'attaques à lui?!"

Je ne pus m'empêcher de me sentir soulagée, grâce à sa ridicule démonstration, l'attention venait de se porter sur elle. Y/N la toisa et siffla d'un ton venimeux:

"Parkinson, tu me fais de la peine. Peut-être un jour comprendras-tu qu'en l'ouvrant n'importe quand, tu ne fais que te ridiculiser."

Sans ajouter quoi que ce soit, elle tourna les talons sous les murmures des élèves. Un maëstrom étrange se fit en moi. Je la détestais, j'aurais voulu la ridiculiser mais je ne pus m'empêcher de me dire qu'elle était magnifique et admirable. Son assurance et son dédain me charmaient plus que je ne voulais l'avouer. Peu à peu, la foule se dissipa et bientôt il ne resta plus que Pansy qui se pendit à mon bras. Je l'écoutais d'une oreille mais ne pus écarter mon esprit de Y/N... jusqu'au soir.


Y/N PDV:

Quel imbécile! J'aurais pu le trouver agréable voire même beau s'il n'était pas toujours flanqué de ses chiens et ne prenait pas le moindre prétexte pour s'attaquer à moi. À quel moment ces moqueries avaient-elles commencé? Probablement depuis qu'il restait avec Pansy. Dire que nous étions fiancés! Je me laissai tomber sur le canapé de Serpentard avec un profond soupir. Pourtant j'étais une Serpentard, je ne méritais sûrement pas un tel traitement! Je fermai les yeux et visualisai le visage de Draco. Malheureusement tout ce que je réussis à voir fut son rictus méprisant, ses yeux aciers, moqueurs. Je poussai un soupir de frustration. Pourquoi cette tête à claque était aussi belle? Avant nous nous entendions si bien... Une vague de nostalgie me submergea. Le Draco que je connaissais quelques années plus tôt me manquait. Le canapé s'affaissa à ma gauche. Intriguée, j'ouvris les yeux et croisai le regard d'une de mes proches amies, Elia.

"Qu'est-ce que c'est que cette mine d'enterrement? s'esclaffa-t-elle."

Je lui adressai un pâle sourire. Je ne trouvai soudain pas le courage de lui parler de ce problème. Il me paraissait si futile à côté des siens. Elle qui avait perdu son père, dont la mère était à présent malade. Elle n'avait pas le temps d'écouter mes enfantillages ou mes amourettes. À peine cette pensée avait-elle traversé mon esprit qu'Elia haussa un sourcil:

"Franchement Y/N je lis en toi comme dans un livre ouvert. Non tes problèmes ne sont pas stupides. Je veux que tu me parles, je veux t'aider.

-Tu ne pourrais pas, répartis-je avec douceur.

-Rien qu'en parler te ferait du bien, objecta-t-elle."

J'étais vaincue. C'était toujours pareil, elle détenait les arguments pour me faire flancher.

Elia m'observa, et lâcha sans ambages:

"C'est encore Draco Malfoy c'est ça?"

Je pinçai les lèvres, lui montrant qu'elle avait vu juste:

"Tu devrais arrêter de te préoccuper de lui, soupira mon amie. Cet imbécile n'en vaut pas la peine.

-Comment fais-tu pour savoir ce qui me taraude à chaque fois? Tu vises juste.

-Ce n'est pas très compliqué. La moitié du temps ta famille t'ennuie, l'autre c'est Draco Malfoy."

Je me sentis rougir en voyant mes soucis être réduits aussi succinctement. Elia avait raison. Voyant mon embarras, elle m'adressa un sourire rassurant et demanda:

"Alors raconte-moi que s'est-il passé avec Malfoy?"

Je déglutis et lui expliquai l'incident quelques minutes plus tôt. Pour toute réponse, elle secoua la tête avec dépit:

"Celui-là ... Il est vraiment idiot.

-Abject, la corrigeai-je.

-Idiot. Il ne fait que suivre les autres. Pansy, ses amis... Ses parents. Il ne prend pas ses choix seul et si tu veux mon avis, tu devrais le lui dire. Peut-être pourrait-il changer."

Elle était perspicace mais trop naïve. Malgré tout, je hochai la tête.

Il suit cette imbécile de Pansy plutôt que sa fiancée, pensai-je avec amertume.

Pour l'instant j'étais furieuse contre lui, je ne faisais face qu'uniquement grâce à cette colère. Mais je me connaissais, j'allais flancher à un moment ou un autre. Ce fut sur ces pensées sombres que je tombai dans un sommeil de plomb ce soir-là.


À peine ouvris-je les yeux, que tous mes problèmes vinrent tempêter sous mon crâne. Ça allait être une dure journée. Je le savais. La tête dans les nuages, l'esprit encore engourdi, j'allai prendre mon petit-déjeuner, essayant désespérément d'ignorer le regard brûlant de Pansy dans mon dos. Arrivée en cours, ce ne fut pas mieux. À chaque fois que leur groupe riait, j'avais l'impression que c'était de moi. J'avais envie de me faire passer pour malade, de fuir...


Draco PDV:

Je notai sur-le-champ que Y/N semblait triste aujourd'hui. Dès la première heure, je remarquai ses yeux cernées , ses traits tirés. Je mourrai d'envie d'aller la voir, de lui demander ce qui la tourmentait mais je savais qu'elle ne me répondrait pas. Pas après tout ce que je lui avais fait subir... Alors, je me contentai de l'observer de loin, espérant qu'au fil de la journée elle se déride mais son état alla de mal en pis... Y/N perdit son sang-froid, après le dîner. Pansy, Blaise, Crabbe, Goyle et moi étions installés dans les canapés de la salle commune discutant de tout et de rien. La porte s'ouvrit et moi je sentis mon cœur se serrer en reconnaissant Y/N. Elle coula un regard vers nous puis le vissa sur ses chaussures comme si elles étaient soudain les choses les plus importantes au monde. Pour la première fois, Y/N sembla effrayée à notre vue. En la voyant subitement si fragile, je choisis de la laisser aller au dortoir. Mon but n'était pas de la blesser. Ce soir, elle l'était déjà assez. Malheureusement ce ne fut pas le choix de Pansy, qui lança intelligiblement:

"Regardez qui voilà! Notre Serpentard favorite. Alors Y/N encore toute seule?"

Je vis ses épaules s'affaisser légèrement. Cependant, elle ne s'arrêta pas, ne nous fit pas face et répliqua d'une voix étonnamment ferme:

"Je préfère être seule qu'accompagnée par quelqu'un d'aussi bête et méchant que toi."

Je vis les sourcils de Pansy se froncer et ses narines se dilater, elle fulminait. Heureusement, Y/N s'était éclipsée et un silence pesant régna dans la pièce quelques instants avant que Blaise ne remarque d'un ton léger:

"On ne peut pas lui enlever quelque chose, c'est qu'elle a du caractère cette petite.

-Je vais lui faire bouffer son arrogance, gronda Pansy livide de rage."

Je retins une grimace. Je sentais que le lendemain n'allait pas être de tout repos.


Je me levai tôt afin de relire mes cours et en arrivant dans la salle commune, je faillis faire demi-tour; Y/N était lovée dans un fauteuil, le nez plongé dans un livre. Elle ne leva pas la tête et ne me vit même pas. Le ventre étrangement noué, je m'installai sur le canapé et me penchai sur mes révisions. À peine avais-je ouvert mon manuel que la voix de Y/N s'éleva, sèche:

"Tiens, tu n'es pas avec ta garde rapprochée aujourd'hui."

Je me raidis.

"Ce sont mes amis Y/N."

Elle renifla avec dédain et demanda moqueusement:

"Maintenant qu'ils ne sont plus là pour vaillamment m'attaquer, tu pourras peut-être m'expliquer ce que tu as depuis quelques temps?"

Ma gorge se noua. Comment lui expliquer? Et que lui expliquer? Moi-même je ne savais que lui dire.

"Comment ça?

-Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, répliqua-t-elle avec colère en bondissant sur ses pieds. Tu te moques de moi, essaie de me ridiculiser!"

Je fixai mes pieds, honteux. Soudain face à elle, je me sentis nulle, stupide et faible. Elle me toisa. Elle me jugeait. Je me ratatinai sur le canapé, espérant disparaître. Elle pouffa subitement et secoua la tête:

"J'aurais dû m'en douter. Tu vas m'ignorer, ne pas me répondre. Je te fais peur c'est ça? Pauvre petit Malfoy."

Ces derniers mots dégoulinant de venin ravivèrent mon orgueil et je répondis avec humeur:

"Arrête de me parler sur ce ton, je ne suis pas un enfant!

-Ah oui? Pourtant tu ne sais pas te débrouiller sans tes parents ou tes chiens. "

Je bondis sur mes pieds et aboyai:

"Ferme-la!"


Your POV:

Ses yeux brûlaient de fureur et je retins un sourire victorieux. J'avais réussi à le faire sortir de ses gongs. Nous étions face à face, irradiant de haine mais pas seulement. Je sentais son parfum embaumer l'air, nous étions si proches que je sentais son souffle sur ma joue. Une seconde nous nous regardions en chiens de faïence, celle d'après nous nous embrassions avec passion. Draco avait ses mains dans mon dos, me tenant fermement contre lui tandis que j'avais les miennes jointes derrière sa nuque. À bout de souffle,  nous nous écartâmes et il murmura en me fusillant du regard:

"Je te déteste."

Je pouffai et arquai un sourcil:

"Ce serait plutôt à moi de dire ça. Je te signale que si tu n'avais pas commencé à te moquer de moi, tout se passerait bien entre nous."

Il ne répondit rien, et m'embrassa de nouveau, cette fois avec moins d'agressivité. Presque immédiatement je m'écartai de lui et demandai d'un ton innocent:

"Je peux savoir ce que tu fais?"

Il devint rouge écrevisse et bafouilla quelques phrases sans queue ni tête. J'éclatai de rire face à son embarras.

"Je plaisante Draco enfin. Même si tu mériterais que je t'envoie paître."

Draco grimaça mais ne dit rien. Il se contenta de jouer avec une mèche de mes cheveux et murmura:

"Qu'est-ce qu'on est à présent?

-À toi de me le dire, répliquai-je du tac au tac. Est-ce que tu veux que nous soyons ensemble ou préfères-tu continuer à bêtement m'attaquer en te cachant derrière tes sbires?

-Ce que tu peux être rancunière, souffla-t-il mi-figue mi-raisin."

J'avais beau construire une façade confiante, je craignais qu'il ne me repousse, qu'il choisisse de rester avec Pansy. Il secoua la tête en souriant:

"Tu ne devrais même pas me poser la question..."

L'appréhension enfla dans ma poitrine et sans rien ajouter, Draco me prit par la taille et m'embrassa. Que faisions-nous? Nous nous détestions, insultions. Il m'humiliait, je lui répondais. À présent, nous sortions ensemble. C'était incompréhensible et paradoxal. Comme l'être humain. Il est plein de contradictions et finalement très énigmatique. Ses actions sont illogiques, guidées par des désirs et par un but. Un seul but commun à tous: celui d'être heureux.

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