Pour OcéaneMalfoy
"J'espère qu'on se verra cet été, je me vois mal passer deux mois sans toi."
J'adressai un sourire triste à Draco tout en triturant ses cheveux blonds platines:
"Il faudrait que tes parents veuillent Draco."
Il eut un geste d'impatience et s'exclama avec humeur:
"Ils ne devraient pas avoir leur mot à dire! Oui tu es une moldue et alors? Je les déteste quand ils sont comme ça!"
Il était allongé, mes genoux en guise d'oreiller et s'énervait tout seul. Pour le calmer je caressai son visage et soupirai:
"On n'y peut rien. Moi aussi je donnerais cher pour te voir mais vu qu'ils n'acceptent pas que tu viennes chez moi ni que je mette un pied dans votre manoi... Il n'y a pas de solution..."
Draco ne répondit rien, s'emmurant dans un silence boudeur:
"Eh ne tire pas cette tête de cent pieds de longs je n'y peux rien moi."
Il releva en poussant un soupir et un rictus peiné déforma son visage:
"Je sais bien ma petite Océane mais sincèrement je ne vais pas survivre un été sans toi. Il faut que je trouve une idée.
-Ne te torture pas l'esprit. On se verra en cachette...
-Mais oui, en cachette! s'écria-t-il euphorique en bondissant sur ses pieds."
Je fronçai les sourcils désarçonnée par son engouement. Rapidement il s'expliqua; prenant à peine le temps d'articuler:
"Mes parents partent trois semaines en Juillet mais moi je suis seul au manoir tu pourrais venir!"
Je me pinçai les lèvres; demandai avec inquiétude:
"Sans leur accord, j'imagine?"
Draco hocha la tête avec conviction tandis que je fronçai le nez. N'était-ce pas bien trop risqué? Si ses parents le découvraient, qu'adviendrait-il de moi? Alors que toutes ces pensées tempêtaient sous mon crâne, Draco prit doucement ma main dans la sienne et m'apaisa d'une voix douce:
"Eh Océane, c'est une super idée je te le promets. Crois-moi tout ira bien."
Comme d'habitude, je ne pus résister à ses yeux bleus océans et soupirai:
"Bien c,'est d'accord."
À travers mon agacement feint, transparaissait tout mon bonheur. Comment ne pas être transporté de joie? Nous allions passer près d'un mois jours et nuits ensemble. Draco se pencha vers moi et nous échangeâmes un long baiser langoureux mais savoureux; satisfaits de ce que nous considérions comme une victoire. Je pliai soigneusement tous mes vêtements dans ma valise un à un avec la fièvre propre à l'amour. Dans une heure tout au plus je partirai pour mes vacances avec Draco... J'appréhendais bien sûr. Jamais nous n'avions été autant de temps ensemble. Et si Draco était dégoûté par moi? Et s'il en avait assez? Toutes ces sombres pensées m'assaillirent, sans cesse. Je n'arrivais pas à être positive, c'était comme au-dessus de mes forces. Je finis mes bagages la boule au ventre, tentant vainement de la faire disparaître. À l'heure promise je descendis jusqu'à l'entrée du château, ma valise, mon sac et mon chat avec moi. Draco m'attendait, adossé au mur, le regard perdu dans le vague. Lorsque je l'aperçus, toutes mes craintes se dissipèrent. Je fus soudain persuadée que tout allait parfaitement se passer. Je n'avais pas besoin de me créer des terreurs. Draco me remarqua soudain et se précipita pour me venir en aide. Je l'acceptai avec joie et ce fut ainsi que mes vacances destinées à être de rêve commencèrent.
C'était la première fois que je vis le manoir des Malfoy. Nous arrivâmes à pied, et le bâtiment était si grand qu'on le voyait de loin. Ce qui attira mon œil en premier furent les grilles noires érigées autour, comme si l'on avait peur que quelqu'un pénètre dans l'enceinte... ou ne s'échappe. Le portable s'ouvrit de lui-même pour laisser entrer son maître. Le jardin était semblable à tous ceux des fortunés. Il y avait une allée centrale bordée d'arbustes parfaitement taillés puis une multitude de chemins gravillonnés entourés de buissons et de gazons entretenus. Rien ne dépassait, il n'y avait pas une seule tâche dans le décor, c'en était triste. La grande porte ne me semblait pas mieux: un heurtoir en forme de tête de serpent, du bois solide peint en blanc...
"Océane quelle est cette grimace? s'esclaffa Draco.
-Disons que c'est intimidant, avouai-je. Tout semble si parfait que j'ai l'impression d'être de trop.
-Mais non ma chérie, tu es la bienvenue!"
Considérant le fait que nous venions sans que ses parents ne le sachent, pas vraiment mais je tins ma langue. Chez eux, tout était majestueux, luxueux. Tout le contraire de ma maison qui était simple et sans fioritures. Il y avait tant de pièces que seule j'aurais pu m'y perdre. Alors que nous traversions l'un des innombrables couloirs pour aller à sa chambre, un petit elfe de maison trottina jusqu'à nous:
"Bonjour Monsieur Draco, cela faisait longtemps.
-Bonjour Dobby, répondit-il simplement."
Il lui prêta à peine attention et continua d'un pas pressé. En revanche moi c'était la première fois que je voyais un elfe de maison:
"Tu t'appelles Dobby?"
Il hocha la tête et je m'agenouillai pour me mettre à sa hauteur:
"Moi c'est Océane."
Le pauvre était vêtu de haillons et semblait tout triste. Il avait de grandes oreilles comme Dumbo et des yeux bleus globuleux qui lui donnaient un air de famille avec Gollum.
"Océane arrête de parler avec le domestique et viens, ordonna Draco d'un ton impérieux."
J'arquai un sourcil:
"Tes ordres tu peux te les carrer là où je pense."
Draco éclata d'un rire argentin et m'aida à me lever avant d'entrelacer nos doigts:
"Excuse-moi ma chérie."
Je fis un petit signe de la main à Dobby et Draco me conduit à sa chambre qui n'était plus qu'à quelques pas. Elle était grande naturellement mais était peu personnelle. Les murs étaient blancs unis, les seuls meubles comme l'armoire, la chaise, la commode et le lit étaient couleur du lys et or. Draco posa mes affaires avec un soupir d'aise et se laissa tomber sur son lit:
"Ce qu'il fait chaud. Je demanderai à Dobby d'allumer la climatisation j'en peux plus."
Je lui souris et m'étendis à ses côtés:
"Pourquoi tu n'as pas mis de décorations? demandai-je sans ambages.
-Je ne savais pas quoi mettre, répondit-il d'un ton badin. Moi je ne suis passionné de rien toi tu adores les mangas, ton Fairy Tail... Moi... Je n'ai pas tout ça. Je travaille pour plus tard, je lis ce n'est pas par plaisir, le Quidditch était pour rendre fier mon père..."
Il paraissait si peiné en listant tout cela... Dans un vain espoir de le réconforter, je passai une main à travers ses cheveux blonds:
"Il n'y a rien de mal à ne pas avoir de passion ça arrive souvent."
Il haussa les épaules. Apparemment il n'avait pas envie d'en parler. Soucieuse de dissiper cette atmosphère je bondis sur mes pieds et m'exclamai:
"On va manger?"
La première semaine se passa extrêmement bien. Nous nagions dans le bonheur. À Poudlard nous nous voyons quelques heures mais là c'était toute la journée. Nous nous réveillions côte à côte, nous couchions ensemble... C'était parfait. J'adorais même Dobby, ce petit elfe de maison était adorable, toujours aux petits soins avec nous. Dès le second jour, je lui avais expliqué que j'étais une moldue et la situation précaire dans laquelle je me trouvais. Il comprit et promit de n'en souffler mot aux parents de Draco. Ce soir là Draco et moi avions décidé d'aller regarder les astres, allongés sur le gazon de son jardin. Ça peut paraître singulier comme idée mais sachez qu'en campagne, loin des lumières de la ville, le ciel de la nuit est différent. Les lueurs artificielles masquent certaines étoiles. Quand tout autour de nous n'est que pénombre et que le bruit le plus proche est le son des grillons et non celui de l'autoroute, on peut voir bien plus que la simple voûte céleste, on peut alors observer la voie lactée. Nous ne fûmes pas déçus. C'était magnifique. Il n'y avait pas que l'étoile du berger qui scintillait non... On pouvait toutes les voir! Draco me serra un peu plus contre lui et poussa un profond soupir d'aise:
"Je voudrais sincèrement rester là pour toujours."
Sa réplique terriblement niaise me tira un sourire. Une brise légère vint soulever quelques uns de mes cheveux. Il faisait bon pour un soir de Juillet; la quarantaine de degrés s'était évanouie. À ce moment-là, je me sentis heureuse, profondément comblée. Au diable les parents Malfoy, ma nature moldue, notre avenir incertain. J'étais emplie d'un sentiment de paix, rien ne pouvait m'atteindre. Soudain Draco frissonna:
"Ouah, pouffai-je, tu veux qu'on rentre?"
Il acquiesça et main dans la main nous rentrâmes dans le manoir. Comme tous les soirs nous passâmes dans le couloir où tous les portraits des différents dirigeants mâles de la famille étaient accrochés. La famille Malfoy était quelques peu moyenâgeuse finalement, vu leur comportement raciste et misogyne. Les hommes représentés étaient tous étrangement dissemblables. Ils n'avaient pas tous été peints à la même période de leur vie. Certains avaient l'air avenants, d'autres neutres et d'autres encore rébarbatifs. Soudain un nom retint mon attention "Lucius Malfoy". J'observai le portrait. Ainsi donc était-ce lui le père de Draco. Ils avaiet les mêmes cheveux blonds platines et yeux bleus. Cependant ceux de Lucius étaient vides, ses pupilles étaient glaciales et il semblait jauger la personne en face, me jauger. Il avait des traits sévères, et était antipathique. Ses lèvres étaient figées dans une moue méprisante tout à fait agaçante.
"Mon très cher père, ironisa Draco avec dédain."
Je ne fus aucunement surprise de son ton amer. Je savais ce que Lucius lui faisait endurer et d'une certaine manière je l'admirais de ne pas exploser sous tant de pression. Draco frissonna et me prit la main avec une grimace:
"Allons-y je ne veux pas rester une seconde de plus face à lui. Je le vois bien assez quand il est ici."
Nous allâmes jusqu'à sa chambre d'un pas rapide sans un mot. L'immense demeure me parut soudainement mortellement triste. Personne n'y habitait , elle était déserte, vide et bien trop silencieuse. Une fois que la porte se fut fermée je poussai un profond soupir de soulagement:
"Excuse-moi mais je me dois d'être sincère, ta maison me flanque la chair de poule."
Il rit et me prit doucement par la taille:
"Pense que quand tu n'es pas là et que je suis seul, je suis mortifié.
-Anw petit Draco est effrayé, comme c'est mignon, le taquinai-je.
-Mais ferme-la, je te ferai regretter ces paroles ma petite Océane, me menaça-t-il."
J'arquai un sourcil et susurrai:
"De l'intimidation, toujours de l'intimidation mais les actes je ne les vois jamais."
Draco ébaucha un sourire joueur:
"Ne m'insulte pas plus, tu le regretteras.
-Lâche."
Je levai les yeux vers lui, plongeai les miens dans ses orbes argentés et y lus exactement la lueur que je voulais. J'approchai mon visage du sien, et lorsque je pus sentir son souffle saccadé sur ma joue, je murmurai:
"Fais-moi regretter à présent."
Comme si je lui avais donné l'autorisation, il m'embrassa avec fougue.
"Océane! Océane debout on est dans la merde jusqu'au cou!"
Je poussai un grognement mécontent et ouvris difficilement les yeux. Le soleil matinal éclairait la chambre de Draco d'une douce lumière. Draco à mes côtés, semblait paniqué:
"Écoute-moi Océane, mes parents viennent de rentrer. Je ne sais pas pourquoi ils devaient revenir dans deux semaines mais le plus urgent est qu'il faut que tu te caches, ramasse tes affaires et cours te cacher maintenant!"
J'étais prête à lui rire au nez mais une voix féminine noua ma gorge:
"Draco nous sommes rentrés! Tu dors encore?"
J'ouvris des yeux ronds comme des soucoupes et en quelques secondes nous bondîmes sur nos pieds pour enfiler nos vêtements éparpillés dans la pièce. En un temps record je rassemblai mes affaires et fourrai tout y compris moi dans l'armoire. À peine y étais-je calée que Draco ouvrit grand la fenêtre puis sa porte pour descendre voir ses parents. Je poussai un profond soupir de soulagement. Pour l'instant j'étais sauve mais pour combien de temps? Et comment ferais-je pour sortir de l'armoire, je ne pouvais pas rester des heures debout, j'avais même déjà les jambes engourdies. De ma cachette, je pouvais entendre leur conversation. Madame Malfoy racontait toute leur semaine et ne lésinait pas sur les détails, assommant sans aucun doute mon pauvre Draco. Ce dernier profita d'un moment où elle reprenait sa respiration pour demander:
"Pourquoi êtes-vous rentrés plus tôt que s'est-il passé?
-J'y viens. Je disais do...
-Pourquoi y a-t-il une paire de talons dans l'entrée? Ce ne sont pas les tiens Narcissa si je en m'abuse?"
Mon sang se glaça dans mes veines. Nous étions démasqués. Narcissa confirma naturellement que ces chaussures ne lui appartenaient pas puis la voix glaciale de Lucius Malfoy s'éleva:
"À qui sont-elles Draco?"
Il eut un rire sans joie qui me donna la chair de poule:
"Ne dis rien, je devine. Tu nous a tellement rabattu les oreilles à son sujet... C'est ta petite copine sang de bourbe n'est-ce pas? Tu l'as invitée contre notre volonté, profitant de notre absence?"
Seul le silence lui répondit. Draco était terrorisé, je le savais. Seul, il ne pouvait pas faire face à son père. Devais-je sortir pour faire front avec lui? Cela n'allait-il pas encore davantage mettre en rogne Lucius Malfoy?
"Où est-elle? Va la chercher!"
Je n'avais plus le choix, je sortis de l'armoire et, les joues empourprées de honte, le cœur battant, me rendit à la cuisine. Ils tournèrent tous trois la tête vers moi et un frisson me parcourut l'échine devant le regard assassin de Lucius Malfoy. Je déglutis difficilement et me raclai la gorge:
"Je suis désolée d'être venue chez vous sans votre autorisation."
Ce fut tout ce que je pus articuler. Que pouvais-je dire d'autre? Je n'avais jamais été aussi mal à l'aise de ma vie.
"Fais tes bagages immédiatement et décampe. Dans une heure je te veux hors d'ici. Pas de sang de bourbe chez moi.
-Père, protesta Draco.
-Pas de contestations n'aggrave pas ton cas Draco."
Sans rien ajouter, je fis demi-tour et retournai dans sa chambre, la gorge nouée. Que pouvais-je faire encore une fois? Je n'étais pas chez moi et m'y étais installée sans leur autorisation. C'était de ma faute et d'une part je comprenais leur colère. J'aurais également été hors de moi. Mes yeux me brûlaient alors que je ramassais mes vêtements, quelle superbe première rencontre avec ses parents! Pauvre Draco... Les pensées négatives déferlaient, m'accablaient. J'entendis des pas derrière-moi et la voix inquiète de Draco s'éleva:
"Ça va Océane?"
Ne pouvant articuler quoi que ce soit je lui fis face et secouai la tête avant d'éclater en sanglots. Immédiatement Draco m'attira dans ses bras et me serra avec force contre lui. Il ne dit pas un mot, me laissant déverser un torrent de larmes sur son épaule. Au bout d'un temps qui me parut interminable, elles se tarirent enfin.
"Ne sois pas si triste. Mon père t'aurait détestée dans tous les cas.
-Mais pas ta mère, soulignai-je amèrement.
-Ne t'inquiète pas pour elle. Ma mère est très différente mon père. Naturellement pour l'instant elle est sur les nerfs, qui ne le serait pas mais je te promets que ça ne durera pas. Si elle voit que je suis heureux avec toi et que tu es une fille respectable, elle te pardonnera en un rien de temps je la connais alors arrête de faire cette tête d'enterrement d'accord?"
Je ris et le remerciai. Il avait raison, tout n'était pas perdu. J'avais cette mauvaise habitude de tout voir en noir, j'étais une négativiste ça ne faisait aucun doute. Comme pour finir de me consoler, Draco m'embrassa avec une tendresse infinie qui apaisa la tempête qui se déchaînait dans mon cœur. Tout n'irait pas comme sur des roulettes mais ce n'était pas non plus la fin du monde. Draco m'apprenait à ne pas me vautrer dans mon désespoir et c'était une qualité chez lui que je tenais en estime. Draco embellissait ma vie, j'avais besoin de lui et ne comptais pas le lâcher de sitôt.
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