Pour Leapotter
Je m'assis sur le lit d'Hermione et poussai un profond soupir:
"Tout va bien? s'inquiéta-t-elle.
-Harry me manque, répondis-je avec franchise."
Cela devait faire un mois que les vacances avaient commencé; et je n'avais toujours pas vu Harry. Je ne comprenais pas pourquoi personne ne le tirait de Privet Drive, apparemment il y passait d'horribles moments. Sans compter ce qu'il s'était passé avec les détraqueurs et son risque d'être renvoyé!
"Moi aussi il me manque..."
À peine Hermione avait-elle achevé sa phrase que la porte de la chambre s'ouvrit violemment sur Fred, George et Ron.
"Harry arrive! s'écria ce dernier avec émotion."
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, j'espérai avoir bien compris; comme en écho à mes pensées; les jumeaux Weasley expliquèrent rapidement:
"Maugrey et quelques autres sorciers sont partis les chercher à Privet Drive. Ils ne devraient plus tarder."
Hermione et moi échangeâmes un regard euphorique tandis qu'un grand sourire fendit mon visage. Enfin! Je bondis sur mes pieds et dévalai les escaliers jusqu'à la porte d'entrée. Je mourrais d'envie de le revoir, d'entendre sa voix de nouveau, de voir son sourire... Oui, mes sentiments envers Harry n'étaient pas qu'amicaux, et ça tout le monde le savait sauf lui apparemment. Ce ne fut que lorsque Ron et Hermione me rejoignirent que la porte d'entrée, s'ouvrit laissant place à Tonks, Lupin... Soudain, il fut là. Il leva la tête, je croisai ses yeux bleus et les miens s'emplir de larmes.
"Léa..."
Sans attendre une seconde plus, je me jetai dans ses bras. Sur-le-champ, Harry me serra contre lui avec force et l'espace d'un instant je me dis que rien ne pourrait me rendre plus heureuse. Sa douce odeur m'avait terriblement manquée. Malheureusement il fallut que je m'écoute pour laisser la place à Hermione et Ron. Quelques minutes plus tard, nous montâmes tous les quatre pour aider Harry à s'installer dans sa chambre. Seulement, nous voyions bien qu'Harry boudait. Il ne nous décrochait pas un mot ou un sourire. Hermione, Ron et moi échangeâmes des regards perplexes, nous pensions qu'il serait plus heureux que ça de nous revoir... Ce fut Hermione qui se jeta à l'eau. Elle se racla la gorge et s'enquit prudemment:
"Alors comment vas-tu Harry?
-Soulagée d'être de retour et vous? Vu que je n'ai pas vraiment eu de vos nouvelles ... Ça fait longtemps que vous êtes ici?"
L'amertume dans sa voix ne présageait rien de bon:
"Depuis le début des vacances, avoua Ron en fuyant son regard."
Harry carra la mâchoire, il allait exploser à tout moment. Il prit une profonde inspiration et demanda d'une voix tremblante:
"Pourquoi ne pas m'en avoir parlé?
-Oh Harry, s'écria Hermione avec émotion, nous voulions t'en parler mais Dumbledore nous en a défendu, affirmant que tu ne devais rien savoir.
-Mais pourquoi? rugit-il, ses yeux bleus brûlant de fureur.
-Qui sait? As-tu jamais compris les intentions de Dumbledore? Moi non, répliquai-je d'un ton calme. Peut-être que ça t'aurait mis en danger ou aurait compromis leur plan, on ne pouvait pas se le permettre."
Harry était blessé, je le voyais mais ne savais que faire pour l'apaiser. Il nous enviait et se sentait trahi.
"Tu sais, repris-je - ce n'était pas amusant pour nous. On n'a pas le droit de sortir d'ici, on n'est au courant de rien concernant l'ordre du phénix, on ne pouvait pas te voir, ni te dire la vérité...
-Oh s'il-te-plaît au moins vous étiez ensemble et dans le monde magique, répliqua-t-il avec fiel.
-On était ensemble mais sans toi Harry ce n'était pas pareil! répliquai-je la gorge nouée
-Pitié Léa tu vas me faire pleurer! Tu n'as pas la moindre idée de ce que j'ai dû endurer là-bas alors ne me jette pas ta fichue compassion à la figure. T'es pathétique."
J'ouvris la bouche pour répondre mais mes yeux se remplir de larmes. L'espace d'un instant, je crus voir une lueur fugitive de regret dans son regard mais il détourna trop vite la tête pour que je n'en sois sûre. J'étais coincée entre Ron et Hermione, juste en face de Harry. Ce dernier me fuyait maladroitement ne me mettant que davantage mal à l'aise. Ce fut avec grand plaisir que j'accueillis la fin du repas et le droit de me retirer dans m a chambre. J'avais le moral à zéro. Pendant tout le repas j'avais eu la douloureuse impression d'être transparente, absente, inexistante. À peine fermai-je la porte que des grosses larmes roulèrent sur mes joues pour venir s'écraser sur le tapis. Meurtrie, j'allai me blottir dans mon lit, laissant libre-cours à toute la souffrance qui me rongeait. Soudain la porte s'ouvrit, et une voix désagréablement nasillarde s'éleva:
"C'est votre punition pour salir la maison. Vous l'avez bien cherché.
-La ferme Kreattur, sanglotai-je. Ce n'est vraiment pas le moment.
-Au contraire, Kreattur pense que c'est parfaitement le moment, siffla l'elfe avec un sourire sardonique."
Je lui jetai un regard assassin mais avec mes yeux gonflés par les larmes j'avais l'air plus ridicule qu'effrayante:
"Décampe immédiatement Kreattur ou j'en réfèrerais à Sirius."
Loin de suivre mon ordre, Kreattur prit un malin plaisir à me tourmenter. Je tentai de l'ignorer, de lui répondre, de me boucher les oreilles mais rien n'y fit, il était toujours là. Avec un soupir de frustration, je bondis de mon lit et sortis à grands pas de ma chambre, tiraillée entre une indicible tristesse et une brûlante colère. Au détour d'un couloir menant à la salle de bain je percutai violemment quelqu'un. Étrange. C'est lorsqu'on ne veut pas voir quelqu'un qu'on le croise le plus souvent. Je bafouillai une excuse à l'adresse de Harry, et sans lever la tête, l'esquivai. Malheureusement il saisit mon poignet et déclara d'une voix blanche:
"C'est parfait, je venais te voir de toute façon."
Je rentrai la tête dans les épaules et dégageai mon poignet pour lui faire face. Il y eut un silence pesant entre nous. Harry finit par lâcher:
"Léa regarde-moi s'il-te-plaît."
À contrecœur je détachai mon regard du sol pour croiser le sien. Il avait les sourcils froncés mais plus d'inquiétude que de contrariété. Lentement, il porta une main à ma joue qui épousa la forme de ma mâchoire. Immédiatement mes joues virèrent de la même couleur que les siennes: rouge pivoine. Harry déclara soudain:
"Je suis désolé Léa de m'être emporté contre toi. J'étais furieux d'avoir été mis à l'écart alors tu as été mon exutoire. Crois-moi, je ne pensais pas un mot de ce que je disais.
-Ce n'est pas grave ne t'inquiète pas. Je comprends!"
Toute rancœur à son égard avait été balayée. Je ne pouvais pas lui en vouloir, je n'y parvenais pas. Je tenais bien trop à lui. Il m'adressa un sourire qui fit battre mon cœur plus vite et fit glisser sa main dans mes cheveux. Où allions-nous ainsi? J'espérais ne pas me tromper...
"Tu sais Léa, je suis contente de te voir. Crois-le ou non ce mois a été long sans toi.
-Pour moi aussi."
Ses prunelles descendirent vers ma bouche puis vinrent se planter dans les miennes. Comme pour lui indiquer mon accord, je fis un pas vers lui. Sa seconde main se posa sur ma taille et avec douceur, mais vivacité, il m'embrassa. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine, j'avais l'impression qu'il allait en sortir. Nous ne nous écartions que pour reprendre notre souffle, quelques secondes puis reprenions notre étreinte là où nous l'avions laissée. Notre avidité témoignait sans aucun doute des sentiments fougueux que nous avions étouffés. CRAC! À l'unisson Harry et moi poussâmes un hoquet de surprise et nous tournâmes vers George et Fred, hilares:
"Désolé les amoureux c'était trop tentant.
-On voulait transplaner juste à côté de vous, mais on n'est pas assez bien entraînés on dirait, soupira Fred."
Sans attendre, les jumeaux transplanèrent de nouveau. Je ne pus empêcher un sourire de naître sur mes lèvres en râlant:
"Quels enfants..."
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