Pour JaimelireXD

J'avais changé d'école cette année. Je n'étais à Poudlard que depuis quelques jours mais tout se passait bien mieux qu'à Beauxbatons. Rien ne pouvait être pire que ce que j'avais vécu là-bas. Ma classe était plutôt sympathique, mes camarades étaient agréables, j'avais même déjà quelques amis et un garçon qui me plaisait... George Weasley était... je ne sais pas comment le décrire. Amusant, gentil, sans compter qu'il était l'un des premiers à être venu me parler. À présent on s'entendait parfaitement. Son frère jumeau Fred était aussi adorable mais George et moi j'avais l'étrange impression que c'était différent. C'est ridicule à dire mais j'avais peur, il m'était arrivée tellement de mauvaises chose à Beauxbatons je ne voulais pas que ça recommence. Plus jamais.

Ce jour-ci démarra comme tous les autres, cette phrase est un cliché je le sais bien. Je veux dire par-là, je me suis levée, habillée à la même heure que d'habitude... Au bout de deux semaines je m'étais déjà ancrée dans une routine. J'allais en cours de potion, m'installais entre Fred et George et pendant toute l'heure nous passions des petits mots. Grâce à eux je connus rapidement les élèves de Poudlard, et le bonheur de faire partie d'un groupe. J'entendais aussi de nombreux ragots mais n'y attachais que peu d'importance. Je ne connaissais que trop bien les dégâts que les rumeurs pouvaient causer... Pendant ce cours, par message, George proposa que l'on se retrouve la nuit pour mettre en place un piège pour les Serpentards. J'hésitai longuement avant d'accepter, je risquais gros si je me faisais prendre et si je recevais une quelconque sanction mes parents m'auraient sans doute décapitée! Toutefois l'idée de passer du temps avec George, d'être complice avec lui me poussa à accepter. Ce fut à partir de cette nuit que le duo des jumeaux se transforma en trio. J'étais terriblement heureuse d'être intégrée dans un cercle d'amis mais n'étais pas convaincue de pouvoir aussi rapidement les qualifier comme tels. Après tout l'un des deux représentait davantage à mes yeux. Plus j'apprenais à connaître George plus je l'appréciais. Lui et moi étions comme complémentaires, néanmoins cela ne voulait absolument pas dire qu'il nourrissait les mêmes sentiments que moi, pas du tout! Au fond de moi j'espérais, j'espérais qu'il m'aimerait telle que j'étais. Chaque jour qui passait je trouvais que nous nous rapprochions un peu plus et au bout de trois mois, nous étions très fusionnels. Certes je m'entendais parfaitement avec les jumeaux mais avec George... il y avait toujours une certaine ambiguïté; il était tactile avec moi, me parlait très proche du visage... Je voyais qu'il n'était pas indifférent mais ma peur était revenue, plus fugace que jamais. Je craignais de m'engager, d'y mettre du mien et d'être de nouveau horriblement déçue. Pourtant avec mon consentement ou non, George se rapprochait de moi ça crevait les yeux. Tous nos camarades nous voyaient déjà ensemble , et je me sentais le plus souvent oppressée. En revanche lorsque j'étais seulement en compagnie de George j'étais comme libre et mon appréhension disparaissait. Il ne tentait pas de sauter des étapes, de me presser ainsi peu à peu je lui accordai ma confiance. Il savait tout de moi, je savais tout de lui jusqu'aux choses les plus intimes! Fred m'adorait également et m'avait plusieurs fois assurée que si je sortais avec son frère il n'en serait que ravie. L'été approchait à grands pas. À chaque fois, la vitesse du temps qui passe m'attriste. Je ne peux m'empêcher de me faire la réflexion que ma jeunesse a bien vite flétrie et que je ne suis plus si loin de la tombe. Pour en revenir à notre histoire, cet été là j'étais invitée chez les Weasley. Bien entendu je n'avais pu refusé et avais été consternée que leur mère connaisse ne serait-ce que mon prénom. Après tout, je ne l'avais jamais rencontrée. Alors que je faisais ma valise, ma compagne de dortoir poussa un soupir:

"C'est incroyable, ça va faire huit mois que George et toi vous tournez autour, je me demande pourquoi vous ne sortez toujours pas ensemble"

Embarrassée je haussai les épaules. Pourquoi voulait-elle que ça aille trop vite, nous avions encore de longues années devant nous ça ne servait à rien de se presser ou de sauter des étapes! Ce genre de comportement était commun à dix-sept ans je le savais et l'avais moi-même eu. Tout en empaquetant mes affaires, je sentis une boule se former au creux de mon ventre... Et si le séjour se passait mal et je ne m'entendais pas avec sa famille? Je n'étais pas d'un caractère belliqueux mais qu'en était-il d'eux? Ou si au contraire tout se passait bien et qu'on sortait ensemble? Depuis Beauxbatons je réfléchissais beaucoup trop, j'avais pris l'habitude de tourner et retourner toutes les situations dans ma tête, incessamment.

Leur maison de l'extérieur semblait grande mais modeste. Mes parents m'avaient amenée jusqu'à chez eux et venaient de repartir. Je pris une profonde inspiration et frappai à leur porte. Quelques secondes plus tard, j'entendis du mouvement dans la maison et une dame m'ouvrit. Elle avait des cheveux roux, était plus petite avait un peu d'embonpoint et au vu de ses traits marqués par le temps était sans aucun doute leur mère. Elle m'adressa un sourire chaleureux et s'exclama::

"Tu dois être la fameuse Jeany. Si tu savais comme j'ai entendu parler de toi! Les jumeaux, votre amie est arrivée!"

Immédiatement j'entendis un escalier être dévalé puis George et Fred apparurent dans l'encadrement de la porte. Un sourire fendit leur visage en me voyant et en même temps ils se jetèrent sur moi, me faisant tomber à la renverse. Leur mère rit:

"Une fois que vous aurez fini vous l'aiderez à monter ses affaires!"

J'étouffai sous leur poids et tentai de les repousser. Fred finit par se lever et il ne resta plus que George, étendu sur moi:

"Je suis tellement heureux de te revoir." marmonna-t-il dans mes cheveux.

Je répondis de même, le coeur battant. Nous avions beau être tactile, à chaque fois que j'étais aussi proche de lui, je me sentais troublée. Il s'écarta finalement puis son frère et lui transportèrent mes affaires jusqu'à la chambre. Fred déposa mon sac à l'entrée avant de rejoindre sa mère pour l'aider tandis que George proposa de m'aider à m'installer. Après tout j'allais rester un mois et demi! Bien évidemment j'acceptai et il commença à ouvrir mon sac tandis que je m'occupai de ma valise. À peine avions-nous commencé que toute la famille Weasley débarqua pour me souhaiter le bonjour et la bienvenue. Je rencontrai ainsi Bill, Charlie, Ron, Ginny, et Arthur ainsi que Molly qui m'avait ouverte la porte. Tous me paraissaient gentils et extrêmement spontanés. Immédiatement je compris que j'allais passer le meilleur été de ma vie. Seulement mon subconscient décida de me mettre des bâtons dans les roues la nuit même.

J'étais de retour à Beauxbatons, au milieu de mon groupe d'ami, nous discutions de nos copains respectifs, de faire une sortie tous ensemble. J'étais bien avec elles, discutant des potins, parlant garçons. Nous étions ensemble depuis la seconde année en somme depuis trois ans et nous entendions toujours aussi bien. Je ris à une plaisanterie que venait de faire Lydia et sursautai lorsque Sébastien passa ses bras autour de ma taille:

"Hey comment tu vas?"

Nous discutâmes avec animation, cela faisait deux ans que nous étions ensemble, j'avais vraiment l'impression que nous étions sur la même longueur d'onde, j'étais vraiment amoureuse de lui c'était la première fois que je m'attachais à quelqu'un avec une telle force. Il connaissait tout de moi, je lui avais tout donné. L'amour pousse à la folie et fait disparaître la sagesse. Il n'y a pas eu d'avertissement, ni d'indice, pas de nuage annonciateur d'orage, ça m'ait tombé dessus sans crier gare. Soudain je pris conscience que je rêvai. Je me distanciai et étrangement, la scène se déroula sous mes yeux, j'assistai à mon passé je voyais mon ancienne moi dans les bras de Sebastien. J'étais tant naïve, tellement idiote... Si je me souvenais bien dans quelques instants... À peine cette pensée m'avait-elle traversée l'esprit qu'une nuée de hiboux vola dans la cours remplie d'élèves, lâchant des lettres à la volée. Les étudiants, intrigués commencèrent à ouvrir et lire la lettre. Je les imitai et vis mon visage se décomposer avant de m'empourprer. Je m'en rappelais encore, elle venait de notre correspondance. Des éclats de rire commencèrent à jaillir:

"Qu'est-ce que c'est que ça?" crachai-je à Sébastien.

Il semblait tout aussi perdu que moi. Il faut savoir que dans nos lettres -que nous nous envoyions en vacances lorsque nous nous languissions l'un de l'autre - il y avait un contenu très explicite... Bientôt, tous mes camarades levèrent les yeux vers nous, vers la moi passée et la moi future. Comme à l'époque, je sentis les larmes me monter aux yeux et m'enfuis en courant à l'intérieur. Le couloir s'effaça, j'étais dans la classe. Sebastien avec ses amis riaient, tous m'avaient abandonnée, j'étais seule à ma table. La gorge serrée, je copiais le cours:

"En tout cas, je n'irais pas dans la salle commune ou je ne m'installerai plus jamais sur le canapé.

-C'est répugnant, il faut vraiment ne pas se respecter pour faire une chose pareille."

C'était un cauchemar, revivre ces moments était une torture. J'étais comme engluée à ma chaise, je n'arrivais pas à me lever. Les remarques ne cessaient pas, les insultes tombaient, je suffoquais, me sentais si seule au milieu des autres. Leurs regards me transperçaient, je voulais disparaître. Je me levai brutalement et sortis en trombe de la classe mais les grossièretés me poursuivaient. ''trainée'' ''fille de petite vertu'' tous ces mots en bien plus violents. Je tombai à genoux et me recroquevillai sur moi-même, gémissante, essayant de ne pas entendre, tentant d'échapper mais c'était toujours là!

"Jeany! JEANY!"

J'ouvris soudain les yeux, à bout de souffle, les joues trempées. La lumière de ma chambre était allumée, Fred, George et Ginny étaient penchés sur moi d'un air inquiet.

"Pardon je... j'ai fais un horrible cauchemar...

-Ce n'est pas grave ma petite, intervint Molly qui se tenait dans l'encadrement de la porte avec le reste de la famille. Rendors-toi va, n'hésite pas à nous appeler en cas de problème."

Un à un ils repartirent tous dans leur chambre, il ne resta plus que Fred et George avec moi.

"De quoi as-tu rêvé Jeany? "

Ils étaient chacun d'un côté du lit, un air profondément inquiet inscrit sur le visage:

"Rien, murmurai-je.

-Ce n'était pas rien tu sanglotais et... hurlais comme un cochon qu'on égorge..."

Butée, je ne répondis pas. Je ne voulais pas qu'il sache ce qui m'était arrivée. Si j'avais changé d'établissement c'était pour prendre un nouveau départ et oublier tout cela... George et Fred échangèrent un regard puis ce dernier se leva:

"Je vais me recoucher, bonne fin de nuit et encore une fois si quelque chose te tourmente, n'hésite pas à venir me réveiller."

Je le remerciai et m'attendis à ce que George le suive mais pas du tout! Il s'assit sur le lit et prit délicatement ma main:

"Tu veux parler de ton cauchemar?"

Sans hésitation je secouai la tête. Je revoyais encore la lettre, les regards moqueurs... Je frissonnai. Alors à ma plus grande surprise George se glissa sous les couvertures:

"Mais enfin qu'est-ce que tu fais c'est inconvenant!"

Heureusement dans l'obscurité, George ne pouvait pas voir mes joues profondément empourprées!

"Ça t'évitera de faire des cauchemars."

J'éclatai de rire:

"Tellement niais! Tu as beaucoup trop lu de livres à l'eau de rose!

-Au moins j'aurais réussi à te faire rire.

-Ouais c'est ça aller bonne nuit, rêve de punaises cette nuit.

-T'es complètement tarée...

-Laisse tomber c'est un dessin animé Disney que je regardais étant enfant, un jour tu auras la référence.

-Ah! Bonne fin de nuit alors."

Le reste de la nuit, je dormis mal. Qui a dit qu'on peut s'assoupir paisiblement à deux dans un lit simple? George bougeait sans cesse, me réveillant.  J'étais contente qu'il soit là avec moi, j'oubliais mon cauchemar. Le lendemain matin le réveil fut plus difficile, j'avais une tête de déterrée au petit-déjeuner.

"Ma pauvre Jeany on dirait que tu n'as pas mieux dormi après ça."

Je hochai la tête, toujours dans la brume. Molly changea ensuite de sujet. Ma première journée au Terrier fut bien calme. La matinée passa vite vu que l'on s'était levés tard. je lus un peu et l'après-midi il faisait déjà une trentaine de degrés. Avec cette chaleur on ne pouvait pas faire grand-chose. Ce n'est qu'après le dîner que l'on pouvait se détendre et aller dehors. Je m'installai avec Fred et George sur l'herbe, il était tard et le soleil commençait à se coucher. Nous discutâmes de tout et de rien comme d'habitude, je me sentais bien avec eux, ils ne se tracassaient pas pour des problèmes bénins. Toutefois Fred annonça soudain:

"J'ai un peu froid je vais aller chercher un gilet."

C'était si peu fin comme manière de faire qu'un sourire flotta sur mes lèvres. Être en tête-à-tête avec George ne me dérangeait nullement, surtout dans ce cadre si parfait. Le ciel était orangé, le soleil illuminait nos visages, une légère brise soufflait venant nous rafraîchir et apportant une effluve florale. C'était plus calme que dans la journée mais les grillons chantaient ainsi qu'une tourterelle. Je me sentais sereine, totalement débarrassée de mes problèmes.

"Ça va Jeany? Tu es bien silencieuse.

-Oui, répondis-je. Je savoure simplement le calme... C'est tellement rare ce genre de moments. C'est pour ces instants que je vis, ceux où je suis envahie par une sensation de bonheur.

-Comme ceux que l'on ressent face à un paysage enneigé."

Je fus surprise qu'il comprenne, souvent les garçons étaient insensibles à ce genre de discours mais pas lui.

"Les paysages sont apaisants.

-D'autres choses le sont, intervint-il en tournant la tête.

-Comme quoi? demandai-je en le fixant droit dans les yeux.

-Comme ça, murmura-t-il d'une voix légèrement rauque."

Il se pencha vers moi et captura doucement mes lèvres, je répondis tendrement à son baiser. Ça me semblait une évidence entre nous, c'était totalement naturel. George passa une main dans mes cheveux et soudain l'insulte de cette nuit explosa dans mon esprit, me faisant brusquement repousser George! Il me regarda les yeux ronds, éberlués:

"Pardon je t'ai faite mal.

-N...Non... Je..."

J'étais ridicule. J'éclatai en sanglots. George en face de moi était désemparée, il ne savait que faire, s'il devait essayer de me consoler ou non:

"Que se passe-t-il Jeany?..."

Alors je lui expliquais. À dire vrai, j'avais besoin de lui en parler. Il devait savoir, avant qu'on ne se mette ensemble je me devais de lui dire. J'avais peur qu'il réagisse mal, sois révulsé, choisisse de prendre ses distances mais au contraire, il se montra compréhensif et promis que jamais il ne laisserait quelque chose de similaire m'arriver. Cette fois ce fut moi qui me penchai et l'embrassai. George Weasley était le garçon qu'il me fallait. Un garçon en qui je pouvais avoir une confiance aveugle et avec qui je pourrai oublier les évènements de Beauxbatons. Avec qui je pourrais guérir.

Vouala pas très joyeux au niveau du harcèlement! N'oubliez pas que si vous en êtes victimes il faut le dire à quelqu'un et ne pas garder ça pour vous! Et aussi ne vous laissez pas démoraliser par quelques bande d'abrutis, c'est une mauvaise passe mais ça passera. Il faut toujours des idiots dans la vie de toute façon 😇

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top