Pour JaiinaKuroce
J'avais passé mes seize années sur cette Terre à tomber amoureuse. Étrange ce besoin qui m'habitait. Je ne pouvais vivre sans admirer ou nourrir des sentiments pour quelqu'un. Je voulais aimer et être aimée en retour. La perspective d'un couple me faisait rêver, j'étais persuadée que l'amour amenait la joie, qu'une idylle était pour moi la clé du bonheur. Bien évidemment, c'était totalement faux, mais j'avais beau enchaîner les relations minables, je ne cessais d'y croire. Je cultivais l'espoir qu'un jour je tomberai sur un des garçons qui saurait me rendre heureuse, avec qui je pourrais enfin m'épanouir pleinement. Cette particularité m'avait amenée à tomber sur plusieurs cas peu recommandables. Des garçons qui ne firent que profiter de moi, d'autres qui me trompèrent purement et simplement. Cette fois-ci cependant, je m'attirai des ennuis d'une autre nature...
Cela faisait cinq années que je connaissais Harry, Hermione et Ron. J'avais beau avoir un an de plus qu'eux, ça ne m'empêchait pas de passer le plus clair de mon temps avec eux. J'avais tout vécu avec eux, du professeur Squirrel, à l'ordre du phénix. Ce dernier était la raison pour laquelle je n'allais pas à Poudlard cette rentrée-ci. L'ordre du Phénix vint me chercher le premier jour des vacances d'été.
Il faisait extrêmement chaud, c'était une semaine de canicule. Sans faire un seul mouvement, je perdais des litres et des litres d'eau et je ne pouvais pas me servir de la magie par-dessus le marché! Mes parents encore moins puisqu'ils étaient moldus... J'avais une terrible envie d'aller à la piscine mais la perspective de devoir me dévêtir devant autant de gens était loin de me ravir. Soudain, la sonnerie retentit dans la maison. Je poussai un profond soupir, mais ne pris pas la peine de me lever; c'était sûrement le facteur ou peut-être un témoin de Jehovah. Travaillaient-il les jours de canicule? Portaient-ils leur costume? Je ne pus retenir le sourire à la perspective d'un témoin de Jehovah, se liquidant sur le palier, sa Bible à la main.
"Diana! Il y a deux personnes à la personne pour toi!"
Je fronçai les sourcils, abasourdie. Qui cela pouvait-il bien être? Mes amis auraient prévenus s'ils venaient me rendre visite. Je descendis, curieuse et surprise de trouver sur le pas de ma porte Sirius Black, Fol Oeil et enfin ma mère, qui semblait confuse. En voyant Sirius, je devins écarlate.
Je l'avais rencontré deux ans plus tôt mais je ne l'avais vraiment remarqué que l'année précédente.Je le voyais peu, mais à chaque fois nous discutions et ces moments étaient terriblement précieux pour moi. La première fois que je l'avais trouvé attirant, j'avais essayé tant bien que mal de réprimer cette idée saugrenue. Il avait l'âge d'être mon père, c'était interdit! Je me convainquis que ce faible était seulement dû à un manque d'attention, et ne m'y attardais pas. Malheureusement quand je le revis, je ressentis de nouveau une profonde nervosité et mon cœur accéléra la cadence. Il était si beau. Ses yeux noirs ébènes me perturbaient profondément, ses longs cheveux bruns cascadaient sur ses épaules et je n'avais qu'une envie: passer mes mains dedans. Chaque fois que nous nous croisions, il me semblait qu'il était aussi ravi de me voir mais je n'étais pas dupe, jamais il ne me remarquerait.
"Maman je te présente Sirius Black et Maugrey Fol Oeil. Ce sont des sorciers.
-Est-ce que tu as fait une bêtise Diana ? s'enquit ma mère en pinçant les lèvres comme elle savait si bien le faire quand elle était en colère.
-Pas du tout madame, objecta Sirius. Mais Diana n'est plus en sécurité ici, avec le retour de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, nous avons pensé qu'il serait... plus sage... de mettre quelques sorciers à l'abri. Surtout ceux qui se sont déjà mis en travers de sa route.
-Mais je ne peux pas la laisser partir sur un coup de tête, rétorqua ma mère en se redressant, outrée.
-Sornettes, maugréa Fol Oeil.
-Bien sûr, coupa Sirius, c'est pourquoi nous reviendrons demain. Nous vous laissons jusque là pour en discuter."
Sans attendre de réponse, ils nous souhaitèrent une bonne journée et tournèrent les talons. Ma pauvre mère ferma lentement la porte, épouvantée.
"Que voulait-il dire par ''plus en sécurité"? bafouilla-t-elle les yeux brillant d'inquiétude.
-Je t'en avais parlé, ce n'est pas celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom qui pourrait être après moi, mais plutôt les mangemorts... Si je reste ici, Sirius a raison je vous mets en danger."
Ma mère se passa une main sur le visage et soupira:
"Ton père avait raison, nous n'aurions jamais dû t'inscrire à cette école."
Je secouai la tête, mais ne pris pas la peine de rétorquer; je savais qu'elle était seulement triste. Jamais elle ne me voyait et là je devais lui fausser compagnie.
"Tout ce que je voudrais pour toi Diana, c'est une vie normale."
Je hochai la tête lentement et elle m'attira dans ses bras. Ma gorge se noua et je fus saisie d'une terrible envie de pleurer. L'espace d'un instant, j'imaginai ce qu'aurait pu être ma vie, si j'avais été une simple moldue. J'aurais été au lycée à vingt minutes de chez moi, je n'aurais même pas eu à m'inquiéter une seule seconde de ma sécurité, et j'aurais eu des amis moldus avec qui j'aurais pu voir des films, parler de romans. Au fond de moi, je savais qu'être une moldue n'était pas pour moi, j'aimais le danger, risquer ma vie, jeter des sorts... Et j'étais persuadée que jamais je ne m'en lasserai. Je montai à l'étage et commençai à faire ma valise, le cœur serré. J'aurais tout de même aimé rester un peu ici, pour profiter de mes parents et voir mes amis... La prochaine fois me semblait dans si longtemps! Au dîner, mon père fut peiné d'apprendre que j'allais partir si rapidement. J'eus une très mauvaise nuit, je ne parvins pas à trouver le sommeil. Où Sirius et Fol Oeil comptaient-il m'emmener? Quel lieu serait assez sûr? Retrouverais-je Hermione, Harry, et Ron? Les quelques heures où je réussis à dormir, je fus hantée par de nébuleux rêves où celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom détruisait ma ville natale, tandis que les mangemorts exécutaient mes proches. Dans un autre, Sirius mourrait sous mes yeux au Ministère de la Magie. Enfin dans le dernier, la nature de mon rêve était quelque peu... différente... C'était un songe absurde où, dans un couloir à Poudlard, Sirius me saisissait par la taille et m'embrassait fougueusement. La scène me parut tellement réelle... Je ressentis tout, avec une exactitude déconcertante. Je sentis les lèvres chaudes de Sirius, son parfum, ses mains chaudes sur mon corps... Je m'éveillai à l'aube, le cœur battant, complètement essoufflée et bouleversée. Je pris une douche froide pour me calmer, mais rien n'y fit, je ne parvenais pas à chasser de mon esprit les images torrides qui avaient habitées mes songes. Que dirait Harry s'il savait que je nourrissais de tels désirs à l'égard de son parrain? Je finis rapidement ma valise et descendis au salon. Mes parents étaient tous deux plongés dans un livre mais je savais qu'au fond, ils m'attendaient, tout simplement. Nous discutâmes de tout et de rien comme si ce n'était pas une question de minutes avant que je ne parte. Tout en parlant de la pluie et du beau temps, je balayai la pièce du regard, espérant ainsi y graver chaque détail dans ma mémoire. Je voulais me souvenir de tout, du tic tac de l'horloge comtoise, la sensation du canapé en cuir sous mes doigts, la tapisserie blanche et rugueuse qui recouvrait les murs, jusqu'à l'odeur légère de bougie parfumée qui flottait agréablement dans le salon. La sonnette retentit dans toute la maison, stridente. Quelques secondes passèrent pendant lesquels aucun de nous ne se leva. Ce fut ma mère qui poussa un profond soupir et se dirigea vers la porte. Soudain, tout angoisse s'évanouit, ce fut comme un jour de rentrée à Poudlard. Je partais momentanément mais je reviendrai, tout irait bien. Mon père se dressa sur ses jambes, mais ne m'accompagna pas à la porte. Sans crier gare, il m'attira dans ses bras. Il me serrait fort contre lui, comme s'il craignait que je ne disparaisse.
"Tout ira bien Papa, lui murmurai-je d'un ton confiant. J'en suis convaincue, je m'en sortirai."
Il ne répondit pas et je me dirigeai vers l'entrée. Ma mère, à son tour, m'embrassa longuement et Sirius dût nous presser. Il m'adressa un sourire de compassion lorsque ma mère ferma la porte, les larmes aux yeux. Je secouai la tête pour chasser les pensées gémissantes de mon esprit. Ce n'était pas le moment, je me morfondrai plus tard:
"Où est-ce qu'on va ?
-Dans un endroit que j'espérais ne plus jamais revoir, marmonna Sirius."
Nous volâmes pendant une bonne heure; Sirius devant moi et Fol Oeil derrière. Nous atterrîmes dans une rue, certes peu passante mais calme et jolie. Les maisons étaient mitoyennes et nous nous immobilisâmes devant deux d'entre elles. Seulement, elles semblaient habitées et pas par des gens que je connaissais.
"Que faisons-nous là?
-C'est ici, répondit simplement Sirius de sa voix rauque."
Il marmonna une formule et, devant mes yeux ébahis, les deux bâtiments s'écartèrent dans un formidable fracas, laissant apparaître un autre édifice. Ma mâchoire se décrocha, la magie ne cesserait donc jamais de m'étonner. Sirius éclata de rire devant ma mine ahurie mais il s'assombrit à mesure que nous nous rapprochâmes de l'entrée:
"Je te présente ma maison d'enfance."
Sirius déverrouilla la porte avec un sortilège et la poussa. Le corridor était sombre, uniquement éclairé d'une lumière jaunâtre tamisée. Sur les murs, étaient accrochés des tableaux, représentant des hommes de traits communs avec Sirius probablement ses ancêtres. Une voix nasillarde et désagréable s'éleva soudain:
"Un sang de bourbe, la maîtresse va encore ne pas être contente. Kreattur devrait la brûler pendant son sommeil."
Je sursautai alors que Sirius tonna:
"Kreattur, déguerpis tout de suite.
-Oui maître, ronchonna la voix en sortant de l'ombre."
Une créature absolument répugnante se montra à moi. J'avais déjà vu des elfes de maison, mais celui-ci était particulièrement laid. Il avait les sourcils froncés, un air grognon et il me considérait ouvertement avec dégoût.
"Diana je te présente Kreattur, l'elfe de maison qui m'a traumatisé toute mon enfance. N'écoute pas un mot de ce qu'il dit. Il est dévoué à ma famille depuis des siècles. Visiblement, la méchanceté est contagieuse."
Un sourire crispé fit son chemin jusqu'à mes lèvres. Je comprenais soudain mieux pourquoi Sirius avait fugué de chez lui... Maugrey Fol Oeil s'éclipsa pour ''régler quelques détails" comme il nous en informa lui-même et Sirius proposa de me conduire à ma chambre. À ces mots, mon rêve torride de la nuit précédente me revint en mémoire et je rougis jusqu'aux oreilles. Bienheureusement pour moi, Sirius ne parut rien remarquer. Il fit, à mon plus grand bonheur, plus que me montrer ma chambre, il me fit une visite complète de la maison! Comme il était étrange de songer qu'il avait grandi entre ces murs. Ici, il avait aimé, haï, pleuré, sauté de joie... Il avait vécu. Je brûlai de lui parler, de l'impressionner avec une quelconque remarque, mais plus je me creusais la tête, plus mon esprit se vidait. Tant et si bien que je finis par être bien plus muette que ma nature me le commandait. Sirius hésita une demie-seconde devant une porte, mais finit par la pousser.
"Je te présente mon ancienne chambre."
La pièce était terriblement austère, pauvrement meublé et faiblement éclairée par une minuscule fenêtre. Un lit deux places occupait le coin et à sa gauche, une large armoire reposait contre le mur. Il ne fallait pas être un grand détective pour comprendre que Sirius n'avait pas été des plus heureux ici.
"Ce sera la tienne Diana, déclara-t-il tout simplement."
Au lieu de partir comme je m'y attendais, il s'assit sur le lit et poussa un profond soupir. Ce qu'il pouvait être beau, ses yeux bleus délavés étaient perdus dans le vague, il fronçait légèrement les sourcils, comme hanté par de mauvais souvenirs. Pour me donner une contenance, je commençai à ouvrir ma valise en demandant:
"Sirius? As-tu jamais emmené quelqu'un ici?"
Devant la stupidité de ma question, je me mordis la langue. Je craignais que Sirius se ferme comme une huître, mais au contraire, il répondit:
"Non, j'étais assez intelligent pour comprendre que ma famille leur ferait passer le pire séjour de leur vie. Quant à mes petites-amies, ça ne durait jamais assez longtemps. J'ai toujours été seul dans cette chambre."
Je passai un doigt sur une commode et grimaçai devant la couche de poussière qu'il révéla:
"Kreattur se croit en vacances non?
-C'est moi qui lui ai toujours ordonné de rester hors de ma chambre. Je ne supportais pas de l'entendre critiquer les moldus à longueur de temps. Désolé, j'aurais dû faire un peu de ménage, s'excusa-t-il d'un air contraint qui m'arracha un sourire."
Il ressemblait à un gamin pris en faute et beaucoup moins à un quadragénaire usé par la vie.
"Ne t'en fais pas, je m'en chargerai."
Je sortis des photographes de ma valise et commençai à les accrocher au mur. Sirius s'approcha d'un portrait de famille où j'avais à peine dix ans et renifla d'amusement devant la date:
"Six ans, comme le temps passe. Je n'arrive pas à croire qu'il y a 6 ans, tu étais haute comme trois pommes. Le temps passe vite pas vrai? C'est incroyable comme tu as pu changer en six petites années.
-Pour moi, c'était il y a une éternité, soufflai-je en m'approchant."
Ses yeux passaient de la photo à mon visage, le sourire aux lèvres. Nous étions proches, la barrière habituellement dressée entre nous avait complètement disparue. Je sentis mon cœur chavirer, son parfum m'enveloppa, le même que dans mon rêve, un parfum fort mais tellement agréable. Je n'avais qu'une seule envie, me pencher et l'embrasser.
Diana, tu es folle. Il a 19 ans de plus que toi...
Un évènement étrange se produisit. Alors que ses yeux bleus étaient plongés dans les miens, j'eus l'impression qu'il se passait quelque chose entre nous. Sirius se racla la gorge et se détourna si vite que je crus avoir tout imaginé:
"Je vais devoir te laisser. La famille Weasley arrive aux alentours de midi. Hermione débarquera dans la semaine. Je te laisse défaire tes affaires, à plus tard."
Il me laissa plantée au milieu de ma chambre, complètement éberluée.
Cela faisait à peu près deux semaines que nous étions au 12 square Grimmaud. Nous savions que nous faisions partie de l'ordre du Phénix mais il était apparemment hors que de question que nous leur venions en aide. Évidemment leur refus de nous intégrer m'agaçait prodigieusement. Nous n'étions pourtant plus des enfants, et j'avais la désagréable impression que cela creusait un immense fossé entre Sirius et moi. Je ne l'avais presque jamais croisé les derniers jours et ça m'attristait. Moi qui croyais que ce serait une bonne occasion pour me rapprocher de lui:
"On a encore reçu une lettre de Harry, soupira Hermione."
Afin de ne pas révéler notre position, nous avions interdiction formelle par Dumbledore de communiquer avec qui que ce soit. Les lettres de Harry se faisaient de plus en plus plaintives, il était terriblement malheureux chez les Dursley et désespérait de ne pas recevoir de nos nouvelles.
"Si seulement on pouvait lui envoyer ne serait-ce qu'un petit mot, au moins pour lui expliquer, soupira Ron."
Hermione secoua la tête, sincèrement peinée:
"Tout le monde a été très clair, il en est hors de questionw;"
Ron fit la moue et marmonna:
"Je vais voir Fred et Georges."
À peine s'était-il éclipsé qu'Hermione geignit:
"Bon sang Diana, j'en ai plus qu'assez."
Hébétée, je la fixais sans comprendre et elle s'expliqua en paroles confuses:
"Des mois, des mois que j'envoie des signes! Mais il ne comprend rien! Par la barbe de Merlin, si tu savais comme c'est dépitant. J'ai l'impression d'être plus que claire, je ne vois pas ce que je pourrais faire plus!"
J'éclatai de rire en comprenant enfin qu'elle parlait de Ron:
"Sans vouloir te vexer, tu n'as pas choisi le plus malin!
-Je sais, souffla-t-elle."
Après un silence de quelques secondes, elle ajouta narquoisement:
"Et tu as beau faire la leçon, tu n'as pas non plus choisi le plus simple."
Mon cœur jaillit de ma poitrine. Je n'avais parlé de mon faible pour Sirius à personne. Tâchant de cacher mon trouble, je ris nerveusement:
"De quoi tu parles Hermione? Tu sais, je n'ai pas vraiment le temps de m'intéresser à qui que ce soit.
-Ne me mens pas Diana. Je te connais. Tu crois que je ne t'ai pas vue dévorer Sirius Black des yeux?
-Qu'est-ce que tu racontes ? Il a presque vingt ans de plus que moi, tu dérailles complètement!
-Te connaissant, ce n'est pas ça qui t'arrêterait, je me trompe?"
Je détournai le regard, tentant de cacher mon trouble mais je savais bien que c'était en vain. Hermione ne me connaissait que trop bien. Elle sembla percevoir ma reddition car elle se pencha vers moi, demanda d'un ton de confidence:
"Alors Diana, que comptes-tu faire à présent?
-Rien, répondis-je en espérant qu'à mon ton revêche elle comprenne que je voulais la discussion close."
Elle ignora totalement mon signe et insista:
"Allons, tu ne vas pas me faire avaler ça, je ne suis pas tombée de la dernière pluie.
-Tu sais comme moi qu'il est le parrain de Harry. Il est hors de question que je me lance là-dedans. Je ne te comprends pas Hermione, toi qui est toujours si terre à terre; quelle mouche t'as piquée?
-Mais là, c'est différent, s'exclama-t-elle les yeux brûlant d'excitation. L'amour est différent!
-Hermione ce n'est pas de l'amour. Tu me connais, je suis tombée sous le charme de dizaines de mecs, et tout ça parce que je me sentais éperdument seule. Cette fois-ci, ce n'est pas différent, au contraire. Alors cette fois, pour le bien de Sirius, de Harry, de tout le monde, j'aimerais résister à cette attirance ridicule."
Elle acquiesça lentement mais arborai toujours un air dubitatif :
"C'est tout de même plus qu'une simple attirance, ça dure depuis pas mal de temps.
-Je t'en prie Hermione, par pitié changeons de sujet!"
Bienheureusement elle accéda à ma volonté. Le fait qu'Hermione en parle avait rendu mes sentiments grandissant encore plus réels. Et à présent, je ne savais qu'en faire. Je sortis de la chambre que partageaient Hermione et Ginny, soucieuse. L'heure du dîner approchait à grands pas. D'habitude, à chaque moment de liberté, j'étudiais, mais cette fois, je ne rêvais que d'une chose: me plonger dans un roman sans que quiconque ne vienne me parler de contrôle ou de date limite. Alors que je me dirigeai vers ma chambre, je croisai Sirius qui m'adressa un sourire chaleureux. Naturellement mon cœur se mit à tonner dans ma poitrine et je me demandai soudain quel Dieu j'avais bien pu offenser pour qu'il s'acharne à ce point sur moi.
"Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus Diana, comment vas-tu?"
Je réprimai un sourire moqueur. Nous nous voyions à chaque repas pourtant. Je brûlai de lui en faire la remarque mais me retins, il ne fallait surtout pas l'effrayer.
"Bien, je suis contente que les Weasley et Hermione soient arrivés. Avec eux, c'est tout de suite plus animé.
-Ne m'en parle pas, soupira Sirius l'air soudain las. Les jumeaux sont un sacré numéro.
-Ils t'ont déjà fait des misères? le taquinai-je."
Sirius acquiesça mais e s'aventura pas davantage sur le sujet. Il y eut un court silence puis je demandai:
"Et Harry? Quand est-ce que vous le ferez venir?
-Je ne sais pas, avoua-t-il en détournant le regard. Moi aussi j'aimerais le tirer de ce trou à rat au plus vite mais ce n'est visiblement pas de l'avis de Dumbledore."
Ce n'était qu'une simple conversation sérieuse. Et pourtant j'avais de nouveau l'impression que ce qui se passait allait au-delà des mots. Étais-je la seule à ressentir cette connexion?
"Tu ne t'ennuies pas trop ici?
-Je t'avoue que parfois, j'aimerais beaucoup pouvoir au moins aller me promener, soupirai-je.
-Je comprends, je suis désolée de te mettre dans cette position Diana.
-Tu pourrais te faire pardonner en me tenant un peu compagnie dans ton temps libre, lançai-je téméraire."
Je craignais que Sirius ne m'envoie paître mais au contraire, il eut un sourire en coin et opina:
"Quand tu veux Diana."
À partir de ce moment, nous nous retrouvâmes beaucoup plus souvent. Nos rencontres se faisaient uniquement dans le couloir, loin des autres. Lui, comme moi, savions pertinemment que notre proximité aurait pu être très mal vue. Je n'en parlai à personne, pas même à Hermione par peur qu'elle fasse une bourde ou ou ne le répète. J'avais toujours été convaincue que Sirius et moi n'aurions rien à nous raconter, mais je m'étais lourdement trompée. Nous avions étrangement beaucoup de choses en commun et tant de sujets à aborder! Rapidement, Sirius vint me voir tous les jours. Ce fut le 1er Août que je lançai une discussion plus personnelle, dans l'espoir de finir d'abattre les derniers bastions entre nous.
"À ce que j'ai compris, tu étais un sacré tombeur quand tu étais à Poudlard!
-Où est-ce que tu as entendu ça? rit-t-il nerveusement en détournant le regard.
-Tu as la mémoire courte, le taquinai-je. C'est toi, quand tu m'as présenté ta chambre, tu as expliqué que ''tes relations amoureuses ne duraient jamais longtemps"! Alors j'en ai déduit qu'il y en a eu plusieurs donc que tu devais plaire. Et puis ça ne m'étonnerait pas, tu as du charme."
Sirius arqua un sourcil, amusé:
"Tu as bien deviné, j'avais du succès. Mais je n'ai été qu'une seule fois vraiment amoureux et ce n'était pas réciproque.
-Tu es toujours en contact avec elle? m'enquis-je du ton le plus neutre possible."
Il éclata d'un rire sans joie:
"Non, sûrement pas. J'ai coupé les ponts avec elle dès la fin de Poudlard. Je savais que la voir ne ferait que remuer le couteau dans la plaie.
-Je comprends, approuvai-je à mi-voix.
-Et toi? Comment se sont passés tes relations amoureuses jusqu'à maintenant?
-Ce n'était pas très glorieux, pas du tout même. Je suis sortie avec pas mal de mecs. Pour être tout à fait honnête, j'ai toujours cherché le grand amour. Par le grand amour, je veux dire que j'aimerais et qui prendrais soin de moi rien de plus. Je ne suis pas stupide au croire qu'il y a un prince charmant qui débarquera dans ma vie non, mais juste quelqu'un de bien pour moi.
-Tu n'as jamais trouvé personne?"
L'étonnement qui perçait dans la voix de Sirius me flatta:
"Pas du tout, il y avait toujours quelque chose qui tournait mal. La plupart du temps on m'idéalisait et en découvrant que je n'étais pas aussi parfaite qu'ils se le figuraient, ils repartaient, déçus."
Sirius eut un moment d'hésitation puis passa un bras autour de mes épaules en guise de réconfort:
"Ça viendra tu sais? Ce n'est facile pour personne ce genre de choses."
Mon cœur battait la chamade à présent, j'étais complètement pétrifiée. Je craignais qu'à un geste de ma part, Sirius retire son bras, effarouché. Ce fut la bouche sèche que je répondis:
"Je commence juste à désespérer de trouver quelqu'un un jour.
-Tu as le temps. Regarde-moi, je suis celui qui devrait désespérer. À mon âge, je suis toujours éperdument seul."
Je pris mon courage à deux mains et répondis d'un ton désinvolte:
"C'est à cause de tout ce qui se passe. Si les journaux n'avaient pas fait de toi un dangereux criminel, tu aurais sûrement déjà une femme à l'heure qu'il est..."
Sa main reposait sur mon épaule nue, j'en sentais la chaleur. Son doux parfum m'envoûtait et mon songe d'il y a pourtant un mois revint me frapper par images brèves. Au même moment, Sirius jeta un coup d'œil à sa montre puis s'écarta de moi et se leva en soupirant:
"Je dois y aller Diana, à plus tard."
Cette fois, il ne se contenta pas de simplement me tourner le dos, il s'inclina et déposa un baiser sur ma joue. Nos regards se croisèrent, et j'eus la présence d'esprit de lui lancer un sourire. Soudain je pris conscience de notre proximité, Sirius n'était qu'à quelques centimètres. Je n'eus qu'une envie: l'embrasser. Sans même réfléchir, je brisai la barrière entre nous. Une demie-seconde, je craignis qu'il ne me repousse mais au contraire, comme s'il n'attendait que ça, il saisit ma nuque et répondit au baiser avec une fougue que je ne lui connaissais pas. L'étreinte se termina aussi violemment qu'elle avait commencé. Il me lança un regard impénétrable puis tourna les talons, me laissant complètement chamboulée. Je crus que mon cœur allait exploser dans ma poitrine. Auparavant je pouvais me voiler la face, me convaincre que la relation privilégiée que je croyais avoir avec Sirius n'était qu'une illusion. Mais à présent, impossible de s'y tromper: je plaisais à Sirius. Je me sentis subitement, beaucoup moins confiante. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de séduire Sirius? Étais-je folle? Qu'avais-je dans le crâne? Dans quelle panade m'étais-je mise? Harry allait sans aucun doute me détester. La peur se disputait en moi avec la joie. J'arrivais à peine avec peine à croire que moi, j'avais séduit un homme comme Sirius. Devais-je continuer dans cette voie? Une part de moi hurlait de ne pas résister à la tentation et l'autre de penser à Harry au lieu d'être aussi égoïste. J'aurais voulu demander conseil, mais à qui pouvais-je? Je décidai de me donner la nuit pour y réfléchir, malgré le fait que je ne crois pas du tout à l'adage: ''la nuit porte conseil". Pendant le dîner, j'évitai le plus possible regard de Sirius. Si Hermione remarqua quelque chose, elle ne m'en toucha pas un mot. Je partis me coucher très tôt, espérant trouver de la paix dans le repos. Sirius était partout dans ma tête, je n'arrivais pas à le chasser. Plus j'y réfléchissais, plus toute cette histoire me faisait honte. Comment avais-je pu faire un coup pareil à Harry? Il allait me haïr. J'avais pris ma décision, plus jamais je ne devais m'approcher de Sirius. Soulagée d'avoir enfin pris une bonne résolution, je sentis mes yeux se fermer lentement d'eux-mêmes. Malheureusement le ciel semblait décidé à ne pas me laisser dormir car trois petits coups retentirent à la porte. Convaincue d'avoir rêvé, je ramenai de nouveau la couette jusqu'à mon menton. Mais les coups se firent de nouveau entendre. Qui pouvait bien venir me voir à cette heure? Sirius, souffla une voix dans ma tête. Mais je la chassai d'un revers de main. C'était probablement Hermione qui s'était encore disputé avec Ron. J'ouvris la porte sans même prendre la peine de me recoiffer et restai bouche-bée. Sirius se tenait dans l'embrasure de la porte. Seule la lumière de la lune me permettait de le distinguer. Il ne laissa pas une seule seconde de silence et partit dans un discours qu'il semblait avoir longtemps préparé:
"Hey Diana. Je sais qu'il est tard, je sui désolé. Je voudrais juste discuter un peu de ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Je sais que maintenant n'est pas le meilleur moment mais je voulais en parler au plus vite. Concernant...notre baiser...
-Je sais, le coupai-je en riant nerveusement."
Il se tut et planta ses yeux bleus océans dans les miens:
"C'était la pire idée que j'ai eu. Nous n'aurions jamais dû nous rapprocher, c'était complètement stupide. Pour Harry par exemple, c'était totalement irrespectueux.
-Bien sûr, renchérit-il d'un ton sincèrement soulagé. Le pauvre, comment réagirait-il s'il apprenait tout ça?"
Comme la première fois lorsque nous étions dans sa chambre, je sentis la tension de nouveau, plus forte que jamais. Toutes mes belles convictions s'écroulaient face à lui. Je n'avais qu'une envie lui sauter dessus. Pourtant, je me raclai la gorge et demandai:
"Donc nous sommes bien d'accord, ce baiser n'est pas arrivé, n'est-ce pas?
-Évidemment, et d'ailleurs nous ferions de garder nos distances!"
J'acquiesçai mais ne fermai pas la porte pour autant et Sirius ne s'écarta pas. Soudain, toutes mes sensations se décuplèrent, son parfum s'enroula autour de moi, s'insinua en moi au point de me donner le tournis! Ses yeux bleus semblaient me transpercer. Ils parcoururent mon corps de haut en bas, brûlant d'une flamme que je ne compris pas immédiatement. Soudain, je fus dans ses bras et la seconde plus tard ses lèvres étaient sauvagement plaqués contre les miennes. Je ne réfléchis pas. Je lui rendis le baiser avec fièvre, je nouai mes mains derrière sa nuque alors que les siennes explorèrent mon corps. Je ne pouvais plus respirer ou penser; mon cœur battait si fort, que j'avais l'impression qu'il allait exploser. Ce qu'il se passa ensuite, il ne serait pas convenable de vous le raconter. Je passai un nuit mouvementée mais que je ne regrettai jamais et Sirius non plus d'ailleurs car ce fut le début d'une longue et belle aventure.
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