Pour baeshawnmendes
Quand j'étais plus jeune, je n'avais jamais eu de problèmes. Au fond, ce n'est pas vraiment étonnant. Avant d'entrer à Poudlard, je n'avais pas réellement été en contact avec le monde extérieur alors à force qu'on me répète en boucle jour après jour que les moldus étaient inférieurs, j'avais fini par le croire. Tant et si bien que lorsque le premier jour, j'appris que les moldus étaient acceptés je me, sentis révoltée. Du moins jusqu'à ce que je rencontre Hermione Granger. Au début naturellement je la détestai. À mes yeux d'enfants, modelés par Lucius Malfoy, sa présence était une insulte, et qu'elle soit plus intelligente que moi blessait profondément mon orgueil. Pendant un mois, je me contentai de la considérer comme ma rivale, de la regarder en chien de faïence. Un jour, un professeur nous plaça côte à côte, nous obligeant à faire équipe. À partir de ce jour, nous devînmes inséparables. Par la force des choses, je me mis à fréquenter Harry Potter et Ron Weasley, ce qui, évidemment, ne plut pas du tout à mon frère, Draco qui me regardait évoluer d'un œil désapprobateur. À la fin d'un de mes cours de potion, il m'attrapa par le poignet, déclara que nous avions à parler. Je lui emboîtai le pas, me doutant à demi du sujet dont il voulait m'entretenir. Il m'entraîna jusqu'à un coin peu fréquenté et me demanda agressivement:
"Qu'est-ce que tu fabriques avec un moldu?"
Je dégageai mon bras de sa poigne et lui jetai un regard noir:
"Ce sont mes amis, lâche-moi la grappe."
Mais Draco n'avais aucunement l'intention de me laisser tranquille, au contraire, il me saisit par les épaules et cracha:
"Tu as oublié tout ce que Père nous a enseigné? Tu veux le décevoir? Le trahir?
-Arrête de dramatiser, soupirai-je excédée, je reste juste avec eux le temps des cours, je ne vais pas aller passer des vacances avec leur famille!"
Draco secoua la tête, le visage déformé par le dégoût:
"Pour l'instant, tu dis ça mais qu'en sera-t-il l'année prochaine? Ou même dans quelques mois? J'espère que tu vas vite ouvrir les yeux."
À ces mots, il tourna les talons et me laissa plantée dans le couloir. J'avais un fort esprit de contradiction et sa remontrance ne m'avait donnée qu'une seule envie; aller à l'encontre de son conseil. Sans attendre, je retournai avec mes trois nouveaux amis mais ne leur racontai, naturellement pas, le contenu de notre entrevue. Ma première année se passa sans encombres. Draco détestait le fait que je traîne avec le fameux Harry Potter mais bienheureusement pour moi, il n'en toucha pas un mot à notre père. Les années passèrent et ce ne fut étrangement qu'en quatrième année que je parlai vraiment à Fred et George. Avant, je ne faisais que les croiser, rire brièvement à leurs blagues.
Tout commença un mardi soir d'octobre. Le trio était absent, je n'avais aucune idée d'où ils étaient. Malgré tout, je m'étais assise à la table gryffondor, seule. Je préférais ça plutôt qu'aller manger en face de mon frère, encadrée par Crabbe et Goyle. À Gryffondor, je n'étais amie qu'avec le trio, aussi, je ne m'attendais pas à ce que quiconque s'installe à côté de moi. Cependant deux personnes s'installèrent à ma gauche:
"Qu'est-ce qu'une serpentard peut bien faire à cette table? Tu t'es perdue?
-C'est plutôt ses amis qu'elle a perdu."
Je n'eus pas besoin de lever la tête pour reconnaître à qui appartenaient ces voix joviales.
"Les jumeaux Weasley tiens tiens. Vous êtes venus me tourmenter?
-Au contraire, s'exclama George d'un ton léger, nous sommes venus en paix, tout comme toi."
La conversation s'engagea naturellement. Leur bonne humeur était communicative et rester avec eux m'apaisait étrangement. Les jours qui suivirent, je me mis à rester davantage avec eux, au grand dame, de mon frère. À dire vrai, je m'en moquais bien. Plus le temps passait, plus je trouvais les idées de mon frère et de mon père ridicules. Je comprenais en grandissant qu'elles n'étaient pas normales et même racistes en plus d'être injustes. Je savais que si j'essayais d'aborder ce sujet, j'allais en prendre pour mon grade. Aussi quand mon père et Draco se mettaient à maudire les moldus de concert, je feignis de ne rien entendre.
Cela faisait à présent deux mois que j'allais retrouver Fred et George après les cours. À dire vrai, je n'y allais plus que pour George. Fred sortait avec Angelina depuis peu et passait à présent tout son temps avec elle. Grâce à cela, George et moi nous rapprochâmes. Seulement, petit à petit, la nature de notre relation changea. Les sourires échangés, auparavant amicaux, étaient devenus séducteurs. Je mis un long moment à comprendre qu'être amie avec George n'était plus mon unique but. Je n'avais jamais été amoureuse de qui que ce soit, aussi, j'eus du mal à me rendre compte que le bonheur que je ressentais à ses côtés n'était pas de l'amitié. Les moments que je passais avec George étaient ceux que j'attendais le plus dans ma journée. J'avais l'impression qu'ils étaient les seuls instants où je pouvais être moi-même. George m'acceptait comme j'étais, contrairement à toute ma famille. Je me souviens du soir où il m'a embrassée avec une précision inouïe.C'était un soir de janvier. Il neigeait. George et moi étions installés devant la fenêtre. Il faisait assez jour pour qu'on puisse observer les alentours. Le ciel était d'un blanc laiteux. Les flocons se posaient sur le sol en virevoltant, recouvrant l'herbe glacée d'un fin manteau.
"Je crois que je ne me lasserai jamais de la neige, soupirai-je rêveusement."
George haussa les épaules en souriant:
"Je n'aime pas vraiment ça, j'ai toujours préféré l'été."
Nous discutâmes ainsi de sujets futiles pendant une dizaine de minutes. J'aimais parler de la pluie et du beau temps avec George. Chez moi, et avec mon frère; les seules fois où je lui parlais, les discussions tournaient autour des moldus et de l'incompétence dont nous étions entourée. George, au contraire était quelqu'un de profondément gentil. Ses blagues étaient rarement aux dépends des autres et les seules fois où elles l'étaient, c'était aux dépends de ceux qui le méritaient. J'avais l'agréable impression que rester avec lui faisait de moi quelqu'un de meilleur. Il n'avait pas de bonnes notes, il n'écoutait pas une seule fois en classe mais ça ne m'empêcha pas de le trouver vif d'esprit. Soudain il s'interrompit et me fixa avec un étrange sourire. Gênée, je m'agitai sur ma chaise. Face à mon embarras, il expliqua:
"À dire vrai, jamais je n'aurais imaginé pactiser avec le démon.
-Avec le démon? C'est qui le démon? Moi?
-Ta famille. Je pensais que les Malfoy étaient tous des pourris. Mais je suis ravi que tu m'aies prouvé le contraire.
-Crois-moi, le reste de ma famille ne vaut pas grand chose, grimaçai-je."
George acquiesça d'un air contrit et passa mine de rien un bras autour de mes épaules:
"Dis-toi que ça aurait pu être pire, tu aurais pu ne jamais t'en rendre compte!"
Je relevai la tête en riant et mon cœur fit un bond dans ma poitrine; je ne m'attendais pas à ce que nos visages soient aussi proches. Je ne pus m'empêcher de me dire que même de près il semblait parfait. Il n'était pas d'une beauté conventionnelle, mais moi, je trouvais qu'il avait un visage singulier, étrangement séduisant. Son sourire avait le don de me faire fondre, George avait du charme et ça, c'était une qualité plutôt rare. Mon cœur battait à tout rompre, ni lui ni moi, ne baissions les yeux. Lentement, George se pencha vers moi et m'embrassa. C'était mon premier baiser et je fus loin d'être déçue. Il était d'une douceur incroyable... Pendant quelques semaines, tout se passa bien entre nous. Dès que mon frère fut au courant de notre relation, il vint naturellement me mettre en garde et me menacer mais sans grande conviction, il était convaincu que toute cette ''mascarade", comme il l'appelait si bien, se finirait très rapidement. Malheureusement pour lui, deux mois étaient passés et nous étions toujours ensemble. Draco ne m'adressait plus la parole et m'ignorait dans les couloirs, j'étais devenue une complète inconnue. Les vacances d'été approchaient et je craignais plus que tout de rentrer chez moi. Mes parents allaient tôt ou tard se rendre compte de la tension entre Draco et moi... Puis ils allaient se poser des questions. Et si Draco les avait déjà prévenus? Lorsque j'exprimai mes doutes à George, il les dissipa d'un ton léger:
"Mais non Amaryllis, arrête de te faire du mouron pour rien. Je sais que ton frère peut être une vraie ordure quand il s'y met et mais il reste ton frère."
En arrivant chez moi, j'eus le soulagement de voir que Draco agit comme si de rien n'était et que mes parents n'étaient au courant de rien. La cinquième année se passa, George et Fred se firent virer de l'école, mais bien heureusement cela ne changea rien entre nous. Nous nous écrivions tous les jours et cela nous permettait de garder contact. Malheureusement mes parents me surveillaient bien trop, nous empêchant de nous voir et je savais que cette situation ne pourrait pas durer éternellement... En effet, cette dernière changea aux vacances de Noël de dernière année. Comme d'habitude, nos parents nous attendaient à la gare. Draco était arrivé avant moi et je compris que quelque chose n'allait pas lorsque je les vis. Ma mère avait cet air désolé. Cet air qu'elle arborait quand elle savait que j'allais passer un mauvais quart d'heure mais n'allait pas s'opposer. Mon père, me fixait d'un regard glacial. Je ne pus m'empêcher de me sentir blessée en y lisant du dédain. Il n'était pas bien compliqué de deviner que Draco avait vendu la mèche... En effet, ce dernier fuyait lâchement mon regard. J'espérai alors de tout cœur qu'il s'en mordrait les doigts. Le trajet jusqu'à chez nous se fit dans un lourd silence. Lorsque nous arrivâmes, mon père se mit à discuter avec Draco, m'ignorant complètement. Ma mère semblait prendre part à ce petit jeu à contrecœur puisqu'elle avait les yeux résolument fixés sur ses pieds. Au départ, cette réaction inattendue me parut être une aubaine, je préférais qu'on nie mon existence plutôt qu'une énorme dispute éclate. Malheureusement, au bout de trois jours, je commençai à en avoir plus qu'assez. J'étais révoltée et blessée. Révoltée qu'ils n'abordent finalement pas le fameux sujet et blessée qu'ils arrivent à être aussi heureux sans moi. J'avais cette horrible impression d'être devenu un fantôme ou de faire partie des meubles. Tous les soirs, je tenais discrètement George au courant par lettres. Naturellement, il était outré et plusieurs fois, m'avait proposé de venir me chercher. À chaque fois, j'avais refusé. J'avais encore le stupide espoir d'arranger les choses avec ma famille. Malheureusement, le lendemain, ce ne fut pas ce qui se passa, au contraire. J'étais convaincue depuis la veille que la seule manière pour moi de régler ce différent était d'aller leur parler, j'attendis donc le dîner. Alors qu'ils étaient comme d'habitude occupés à m'ignorer, je me raclai soudain la gorge. Leurs regards convergèrent vers moi comme un seul homme. Mon père et mon frère me fixaient durement, ma mère semblait étrangement suppliante, craintive la confrontation. Pourtant, je ne pouvais pas la faire, plus maintenant:
"Peut-être qu'il serait temps de discuter non?
-Vas-y Amaryllis nous t'écoutons, répondit mon père d'un ton glacial."
Je déglutis difficilement. Soutenir son regard n'était vraiment pas chose facile:
"C'est plutôt à vous de me dire ce qu'il se passe non?
-Ne joue pas l'idiote, asséna sèchement mon père. Draco nous a tout dit."
J'aurais voulu que Draco détourne la tête, honteux mais au contraire, il était presque fière.
"Vous voulez parler de George Weasley pas vrai?
-Évidemment, à moins que tu n'aies autre chose à nous dire..."
Je me retins de lever les yeux au ciel et continuai d'un ton contrôlé:
"Non. Mais sachez que si je ne vous l'ai pas dit, c'est justement parce que j'avais peur d'une réaction de ce genre.
-Ne commence pas Amaryllis, intervint ma mère d'une voix tremblante.
-Pourquoi nous infliges-tu ça? s'emporta mon père en se levant brusquement. Tu sais ce qu'on pense ici des Weasley alors pourquoi? Tu nous mets tous en danger en agissant ainsi."
Cette dernière phrase, il l'avait susurrée, comme s'il avait peur d'être écouté. Je fronçai les sourcils, hébétée:
"En danger? En danger de quoi exactement?"
Tous baissèrent les yeux, soudain apeurés par quelque chose que je ne compris pas.
"Nous ne pouvons pas nous permettre que ton petit flirt arrive aux oreilles de certaines personnes. Nous pourrions être accusés de trahison, ta stupide rébellion pourrait bien nous coûter la vie à tous."
Je restai silencieuse un instant, perplexe. Je ne comprenais absolument rien à ce qu'il se passait. Je sentis la colère ronfler en moi et répliquai d'un ton vif:
"Tomber amoureuse de quelqu'un que tu n'aimes pas est donc forcément à tes yeux une rébellion? Excuse-moi Père, mais le monde ne tourne pas autour de toi."
Au moment même où cette phrase sortit de mes lèvres, je la regrettai. Je vis que j'étais allée trop loin. Mon père leva des yeux brillants de fureur, je me raidis, ayant soudain peur qu'il ne me gifle. Mais non, il fit bien pire, il carra la mâchoire et siffla:
"Demain je veux que tu sois partie Amaryllis."
L'espace d'un instant, je ne dis rien, stupéfiée. Je ne pouvais tout simplement pas y croire. mon père ne pouvait tout de même pas me mettre dehors pour ça, pas à mon âge... Je cherchai du regard l'approbation de ma mère mais elle m'évita. J'entendis mon père ajouter d'un ton glacial:
"Monte dans ta chambre, je ne veux plus te voir.
-Attends, tu plaisantes là? Où est-ce que je vais loger? Tu ne peux pas me chasser de ma propre famille."
Malheureusement dans les prunelles de mon père, je ne vis qu'une profonde sévérité:
"Ta famille, s'exclama sarcastiquement mon père. Si tu étais réellement une Malfoy tu ne resterais pas avec des sang-de-bourbe ni ne sortirais avec un traître à son sang."
Je sentis mes yeux me piquer. Mon frère et ma mère m'ignoraient, mal à l'aise. Sans répondre, je me levai et tournai les talons. J'étais écœurée mais craignais trop qu'il me mette à la porte si j'osais dire quoi que ce soit. Arrivée dans ma chambre, je me laissai tomber sur mon matelas et pleurai toutes les larmes de mon corps. Je n'arrivais pas à croire qu'il ose me traiter de la sorte, ainsi la famille Malfoy était mauvaise à ce point! Ma propre mère n'avait même pas essayé de me retenir. Luffy, mon chat vint se frotter contre mon bras en miaulant. Étrangement cela me consola, petit à petit mes pleurs se tarirent et je caressai Luffy qui se mit à ronronner. Je n'avais pas le temps de pleurer, je pleurerais plus tard. D'abord, il fallait absolument que j'envoie un hibou à George et Hermione. Ces deux-là étaient les seuls à pouvoir me loger. Je griffonnai un mot et aussi leste et discrète qu'une ombre, descendis les donner aux hibou. Bienheureusement, je ne croisai personne. La maison semblait complètement endormie. Lorsque je refermai la porte de ma chambre, je poussai un cri de surprise en entendant quelqu'un murmurer mon prénom. Je fis volte-face et me retrouvai face à face avec ma mère:
"Pardon Amaryllis, je ne voulais pas te faire peur.
-C'est réussi, répliquai-je d'un ton acerbe."
Sans lui adresser un regard, je commençai à rassembler quelques affaires dans une valise, rageusement. Je ne pouvais m'empêcher d'être en colère contre ma mère, elle qui se dissimulait toujours derrière mon père et n'avait pas une seule fois pris mon parti face à lui.
"Amaryllis, commença-t-elle après un long silence. S'il-te-plaît, regarde-moi."
Je carrai la mâchoire et tournai enfin les yeux vers elle. Ma mère était debout, les bras croisés à côté de la porte. Mon cœur se serra dans ma poitrine, elle me sembla soudain au bord du gouffre. Son visage était plein d'effroi, ses mains jointes tremblaient, ses yeux brillaient de larmes mais je résistai à la vague de culpabilité qui menaça de me submerger.
"Qu'est-ce que tu veux?
-Ne réagis pas de cette manière, je t'en prie, c'est déjà assez dur comme ça."
Je me mordis la lèvre inférieure pour retenir une réponse sardonique. Ma mère prit une profonde inspiration et déclara:
"Je sais que ton père va loin, mais il faut que nous lui pardonnions. Il essaie seulement de protéger la famille.
-Dont visiblement je ne fais pas partie.
-Amaryllis, bien sûr qu'il t'aime et te considère comme une Malfoy... Il ne comprend juste pas tes choix et avec le retour de Tu-sais-qui, il ne sait pas comment y faire face.
-Maman, il me met à la porte du jour au lendemain parce que je sors avec un Weasley, je suis désolée mais je ne trouve pas ça excusable. Pour être honnête, je pense que tu es aveuglée."
À ces mots, je fermai ma valise d'un coup sec. Ma mère avait les yeux vissés au sol:
"Un jour, tu comprendras peut-être ma chérie."
Elle leva soudain la tête vers moi, les prunelles habitées par une lueur fiévreuse:
"Amaryllis quelque chose de grave se prépare. Ton frère est pris au piège et ne peut probablement plus reculer mais toi... tu as été à l'écart de tout ça tu peux en réchapper alors fuis."
Elle m'attira dans ses bras et me serra vigoureusement contre elle. Son étreinte me laissa de marbre. En silence, elle s'écarta de moi et sortit de ma chambre, me laissant seule à nouveau. Cette nuit-là, je dormis très mal je retournai dans ma tête encore et encore ce que ma mère m'avait dit. J'étais à l'aube d'une nouvelle vie que je ne me sentais pas prête à affronter.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top