Pour Avalon Beauty
J'arrivai à New York le 3 septembre 1923. Ce jour-là, le ciel était couvert, il ne pleuvait pas mais faisait étrangement lourd. À l'époque je venais de finir mes études à Poudlard et avais décidé de voir du pays en partant pour l'Amérique. J'avais proposé à mon grand frère Newt de venir avec moi mais il avait gentiment décliné, il avait encore besoin de rester en Angleterre pour quelques années. En arrivant, j'avais été naturellement complètement déboussolée. C'était un continent différent, je ne connaissais personne. Ce fut alors que je cherchai mon chemin que je rencontrai Queenie. Immédiatement elle se montra généreuse, me fit visiter New York... Elle me présenta à sa soeur Tina qui travaillait en tant qu'auror au MACUSA. Je m'entendis sur-le-champ avec elle et ainsi ces deux jeunes filles devinrent mes amies et piliers dans cette grande ville étrangère. Quelques mois plus tard il ne fut plus rare que j'aille boire le thé ou dîner chez elles. C'est ainsi que cette histoire commence.
J'avais eu une journée épuisante, mon travail avait été ardu et une pluie de mauvaises nouvelles m'avait allègrement arrosée. Bienheureusement ce soir-là, je n'allais pas rester seule dans mon appartement, j'allais dîner chez Queenie et Tina.
"Jeanne! Quel plaisir de te voir!" s'exclama Queenie chaleureusement.
Elle me fit entrer dans leur appartement, me prévint que Tina n'était pas encore rentrée et s'enquit de ma journée. Elle était si prévenante et gentille. Queenie était vraiment une femme que j'admirais, tout comme Tina. Elles avaient toutes deux des qualités que je tenais en estime. J'aidais Queenie à mettre la table lorsque nous entendîmes la porte claquer puis trois voix distinctes dont celle de Tina. Alarmées, nous nous précipitâmes vers l'entrée et je poussai une exclamation de surprise:
"Newt?!
-Jeanne! Que fais-tu ici? s'étonna mon frère.
-C'est plutôt à moi de poser cette question, répliquai-je du tac au tac.
-Ce type... c'est ton frère Jeanne? s'étonna Tina."
Je hochai la tête tandis que Newt se dandinait d'un pied sur l'autre et expliqua:
"Figure-toi que je suis venu pour te faire une surprise sauf que j'ai eu quelques petits imprévus avec mes animaux."
Je me passai une main sur le visage en soupirant:
"Laisse-moi deviner, tu es poursuivi? Tu es vraiment irrécupérable."
Enfin, je détaillai le compagnon de Tina et Newt. Vu son regard complètement éberlué, c'était un moldu. Il n'était pas beau au sens propre du terme. Ses traits étaient presque disgracieux, il était ordinaire et avait même de l'embonpoint, pourtant je lui trouvai du charme. Avec son air perdu et paniqué, mon instinct maternel s'éveilla et je ressentis l'étrange besoin de le protéger, de le prendre sous mon aile. Ses yeux noirs croisèrent les miens et je sentis mes joues s'empourprer à mon plus grand embarras. J'étais comme inepte à contrôler mes réactions! À ce moment, je compris pourquoi on dit que les yeux sont la porte de l'âme. Au fond de ses prunelles, je vis à quel point il était gentil, presque naïf et ne ferais pas de mal à une mouche.
"Jeanne? Tu dors?"
Je revins à la réalité, remarquant que j'avais gardé le silence trop longtemps:
"Pardon qu'est-ce qu'il se passe?
-Je te demandais juste si tu pouvais montrer leur chambre à Jacob et Newt?"
Je retins un froncement de sourcil face au sourire éloquent de Queenie mais acquiesçai le coeur battant et leur intimait de me suivre:
"Alors Jacob c'est ça? Dites-moi, comment vous êtes-vous retrouvé avec mon frère?
-À dire vrai mademoi... Jeanne c'est une bien longue histoire, si vous n'avez pas de patience je ne pourrais que vous préconiser d'aller vous coucher immédiatement.
-C'est en tout cas ce que moi je vais faire, prévint Newt qui avait très bien remarqué mon intérêt pour Jacob."
Je lui montrai sa chambre et presqu'immédiatement, Newt me laissa seule avec Jacob. Ce dernier me fit entrer dans la chambre d'ami, et lui, assis dans son lit, moi installée confortablement dans son fauteuil il me conta son aventure. Ce soir-là, j'appris à connaître Jacob et comme je le pensais il n'était pas méchant pour un sou. Jusqu'à quelle heure nous discutâmes? Je ne sais pas, jusqu'à tard dans la nuit. Jacob ne fit pas que me parler de lui, il me posa des questions, cherchant à me connaître - ce que je trouvai évidemment gentil de sa part. Jacob m'avait séduite.
Le lendemain matin, je me levai comme d'habitude très tôt pour préparer le petit déjeuner et tombai sur Queenie dans la cuisine, les mains dans la vaisselle.
"Hey Queenie, bien dormi?
-Plutôt et toi?
-Bien."
Il y eut un silence confortable pendant lequel je me mis à préparer le café. Queenie le combla en demandant d'un ton rieur, comme si elle voulait m'en parler depuis un petit moment:
"Alors, il te plaît le moldu?
-Je ne vois pas de quoi tu parles, répondis-je en rougissant jusqu'aux oreilles.
-Ne sois donc pas autant sur la défensive, pouffa-t-elle. Souviens-toi qu'il ne sert à rien de mentir. Je l'ai vu dans ton esprit."
J'avais oublié ce détail... J'étais prise au piège à présent.
"Oui j'avoue je l'apprécie c'est vrai. Il est si généreux et adorable, comment pourrais-je ne pas tomber sous son charme? "
Queenie lâcha un glapissement d'attendrissement:
"C'est la première fois que je te vois t'attacher à quelqu'un c'est inédit. Tu sais quoi, j'ai bien envie de te venir en aide!
-Oh je ne veux pas te vexer Queenie mais non merci c'est le genre de stratagème qui est tout sauf discret!"
Elle allait rétorquer quelque chose mais la voix de Jacob me coupa net:
"Bonjour."
Nous le saluâmes à notre tour et Queenie s'exclama:
"Que voulez-vous manger? Jeanne vous le préparera.
-Pardon? Pourquoi moi?"
Je fis les gros yeux à Queenie, espérant lui faire comprendre la stupidité de sa proposition mais elle ne parut malheureusement pas saisir. Percevant la tension, Jacob déclara:
"Ne vous inquiétez pas je vais me débrouiller.
-Tout est magique ici, vous n'y arriverez pas, objectai-je avec douceur."
Ses joues se teintèrent d'un adorable rouge et il bafouilla des excuses. Queenie évidemment quitta la cuisine sous un prétexte ridicule. Au début je fus légèrement gênée de ce tête-à-tête forcé mais petit à petit, je me détendis et nous discutâmes à bâtons rompus tout en mangeant. Lorsque je sortis de la pièce pour aller faire ma toilette, un petit sourire flottait sur mes lèvres. Jacob était un homme fantastique qui ne cessait de m'épater un peu plus chaque jour. Queenie tenta maintes et maintes fois de nous rapprocher, d'une manière naturellement toujours aussi peu délicate mais son aide était loin de nous être indispensable. Tous les soirs, nous nous retrouvions après que tout le monde soit couché pour discuter, débattre. Ces moments furent à mes yeux, les plus intéressants de la journée. Certes Jacob avait un côté nigaud mais son incroyable gentillesse éclipsait facilement ce petit défaut:
"Demain ton frère a demandé mon aide pour ramener ses créatures.
-Quoi ? Mais pourquoi toi tu n'as pas de pouvoir, m'insurgeai-je. Pourquoi toi?
-Je me suis proposée.
-Crois-moi, ta bonté te perdra Jacob... Et s'il t'arrivait quelque chose? On ne se connaît peut-être pas depuis longtemps mais je ne veux pas te perdre."
Ma voix tremblait d'émotion, de peur. Je vis une lueur de panique dans le regard de Jacob qui bredouilla:
"Ne t'inquiète pas Jeanne, il ne m'arrivera rien. Je serai vite de retour c'est certain"
Il y eut un silence, pendant lequel nous nous regardâmes dans les yeux. Jacob était embarrassé, dansait d'un pied sur l'autre, il semblait ne pas savoir où se mettre. Moi, je pressentis ce que je devais faire, je le voulais. Sans réfléchir je me mis sur la pointe des pieds et déposai avec douceur mes lèvres sur les siennes. Avec hésitation Jacob me saisit par la taille et répondit à mon baiser maladroitement. Mon coeur battait fort dans ma poitrine:
"Je vois que tu n'as pas eu besoin de moi."
Je retins un sursaut à la voix goguenard de Queenie dans mon esprit:
"SORS DE LÀ, grondai-je. On en parlera plus tard."
Sa présence disparut enfin et je pus de nouveau me fondre dans la douce sensation des bras de Jacob. Nous nous écartâmes sans violence l'un de l'autre.
"Jeanne... Je crois que... non j'en suis sûr: je t'aime."
Ma gorge se noua à ces mots mais je trouvai tout de même la force de répondre:
"Moi aussi Jacob."
C'est ainsi que commença notre belle histoire et que pour la première fois de ma vie, je tombai réellement amoureuse.
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