Pour Anonymous_Malik

Je sortais avec Seamus Finnigan à cette époque. Nous avions longtemps été meilleurs amis, été très très proches. Lui de son côté avait toujours été extrêmement amoureux de moi et je l'avais de nombreuses fois envoyé promener. Seulement cela ne le décourageait pas et incessamment il m'enlaçait, se comportait comme mon copain. Alors une fois que j'eus de nombreuses mauvaises expériences, je commençai à trouver du réconfort dans l'attention qu'il me portait. Peu à peu je me dis que je pourrais sortir avec lui, que tout irait bien, alors c'est ce que je fis. Toutefois les choses ne se passèrent pas du tout comme je l'imaginais. Les rêves sont beau dans l'imaginaire mais dès qu'ils deviennent réels, dès qu'ils s'ancrent dans la réalité, ils se teintent de noirceur. Seamus était beaucoup trop collant. J'avais la désagréable impression qu'il ne pouvait pas se passer de moi. À chaque fois que nous étions proches il venait crocheter ses bras autour de ma taille comme pour m'enfermer dans une cage, m'embrasser et même me mordiller l'oreille! Le problème était que cela me dégoûtait. Je ne supportais plus de sentir son odeur, son contact. Je mourrais d'envie de le repousser et devais me faire violence pour contenir mon dégoût. Dans ma classe il y avait George et Fred Weasley. Je ne saurais comment expliquer mais entre Fred et moi, dès le début un jeu de séduction s'installa. Nous étions souvent voisins en cours et notre relation était plus qu'ambigüe. Fred était à mes yeux... parfait. Pour lui je ressentais tout ce que je ne ressentais pas pour Seamus. Quand il souriait j'étais aux anges, dès qu'il ouvrait la bouche je le couvais du regard. Vous l'avez compris, j'étais follement amoureuse d'un garçon autre que mon copain. Maintes fois je tentai de l'oublier mais sans succès, chacun de mes plans tombait à l'eau: couper les ponts, me montrer plus froide, m'imposer des limites... Toutes ces tentatives se soldèrent par des échecs lamentables. La seule personne à laquelle je pouvais penser était Fred. Nombre de mes amis étaient heureux que je sorte avec Seamus et si je le quittais je savais que cela créerait des tensions, m'attirerait critiques et rancœurs. J'étais mal, terriblement mal. J'y pensais souvent, et en cours parfois cela m'angoissait tant que j'avais des remontées gastriques. Je ne savais à qui me confier. Ma meilleure amie Luna était bien la seule en qui j'avais une confiance aveugle.

"Il faut que tu fasses quelque chose Amily, tu ne peux pas continuer ainsi, tu te fais du mal pour rien.

-Mais Luna, je prends de gros risques si je fais ça! objectai-je.

-Et alors? Tu es en train de te pourrir la vie!

-Tu ne comprends pas... Tous ces gens viennent me voir, me faisant promettre de prendre soin de lui mais je ne peux pas! Ses baisers me dégoûtent, ses mains me répugnent, son contact me révulse. Je ne peux pas continuer ainsi mais je n'ai pas le choix!"

Luna poussa un profond soupir et je lus dans ses yeux délavés l'étendue de sa compassion à mon égard.

"Et puis, tu aimes Fred pas vrai? Ne prends pas cet air surpris, à peu près tout le monde l'a vu. Tu le regardes comme s'il était un Dieu."

Mes joues s'empourprèrent, je ne pensais pas être aussi transparente... Je continuai à hésiter pendant une semaine encore. Les jours passaient, je tombais inéluctablement un peu plus amoureuse de Fred. Me connaissant bien à présent, il vit que quelque chose clochait et jusqu'à ce que je le fasse, il insista pour que je me confie à lui. Je finis par le faire, en cours de sortilège:

"Tu sais sûrement que je sors avec Seamus?"

Il hocha la tête, m'incitant à continuer:

"On sort ensemble depuis un mois, le problème est que je n'en suis pas amoureuse, au contraire. Il me colle beaucoup trop, comme s'il vivait à travers moi. Je me sens comme étouffée et entravée dans ma liberté.

-J'ai vu, confirma Fred. On dirait un enfant avec sa mère c'est effrayant. Toi en revanche on dirait plutôt que tu promènes... un petit chien."

Sa remarque me fit pouffer. Il avait raison. C'était exactement ainsi que je le ressentais.

"Tu comptes lui parler? Le quitter?

-Je ne sais pas, je dois t'avouer que j'ai peur...

-Pourquoi?

-De la réaction de tout le monde, de celle de Seamus... Je ne veux pas que l'on parle dans mon dos, que l'on me traite de fille facile.

-Tu penses vraiment que tu vas être qualifiée de cette manière parce que tu as largué un mec?

-Cette année je suis aussi sortie avec un de ses amis et un garçon d'une autre classe Fred. Il serait si facile de répandre des rumeurs sur moi..."

Le premier que je surprends à dire ça je glisserai un bonbon à vomir dans son verre, s'exclama-t-il rieur."

Nous changeâmes de sujet mais déjà je me sentais un peu mieux. La solution m'apparut soudain beaucoup plus claire et moins compliquée. Il n'y avait pas d'autre alternative. Je ne l'aimais pas, je ne pouvais pas rester avec lui. Je n'en parlai à personne avant de le faire. Comme d'habitude j'attendis Seamus à la fin de son cours de potion. Lorsqu'il sortit, il me sauta littéralement au cou et plaqua sa bouche contre la mienne. Je ne répondis pas à son baiser et ceci lui mit la puce à l'oreille:

"Amily que se passe-t-il?

-Il faut qu'on parle, déclarai-je simplement."

Je vis le visage de Seamus se décomposer et sentis ma gorge se nouer. Aller Amily il est trop tard pour reculer, tentai-je de me motiver intérieurement. Nous nous écartâmes des élèves, trouvâmes un coin tranquille et je pris mon courage à deux mains:

"Écoute Seamus... Je t'adore, tu es quelqu'un de génial mais... je n'arrive pas à te voir autrement que comme un ami. Pour moi tu es mon meilleur ami. "

Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la referma. Ses yeux bleus se remplirent de larmes:

"Tu es sérieuse, croassa-t-il. Après un mois, après m'avoir embrassé tu oses me soutenir que tu ne ressens rien pour moi?

-Je suis désolée Seamus mais...

-Tu sais quoi Amily? Va te faire foutre."

Sans un autre mot, il tourna les talons et s'enfuit, me laissant seule et terriblement mal. La gorge serrée, j'allai droit à mon dortoir, sautant le dîner. Je n'avais pas la force de m'y présenter. Je n'avais pas la force de soutenir les regards accusateurs de mes désormais anciens amis...


Le lendemain je me réveillai la boule au ventre, la journée à venir allait être dure. Je le savais et il me fallait beaucoup de courage pour faire face. Je m'habillai rapidement et descendis au réfectoire. Plusieurs têtes se tournèrent vers moi et je vis bien que j'étais leur principal sujet de discussion... Je me sentis écrasée et m'apprêtai à ressortir lorsque les voix de George et Fred s'élevèrent:

"Amily par ici!"

Je poussai un profond soupir de soulagement et me dirigeai vers eux avant de m'asseoir:

"Ça va, s'inquiéta George. On aurait dit que tu allais tourner de l'œil.

-C'est à cause de ce qu'il s'est passé hier pas vrai? me demanda Harry assis juste en face de moi.

-Ouah, ça y est tu l'as jeté? souffla Fred. Tu as tout mon respect! En tout cas compte sur George et moi pour te soutenir. Je suis convaincu que nous ne serons pas les seuls."

Je le remerciai d'un pâle sourire et expédiai rapidement le petit-déjeuner pour aller en cours. Dès la première heure, Fred et moi étions voisins de la table et grâce à lui, je pus momentanément oublier tous mes problèmes. J'en avais bien besoin car toute cette histoire m'oppressait et me rendait paranoïaque. J'avais continuellement l'impression que tous les regards étaient fixés sur moi et que tous me jugeaient. Heureusement cet épisode me permit de me rapprocher de camarades très gentils comme Harry, Hermione et Ron. Évidemment Fred et moi étions constamment ensemble et contrairement à ma relation avec Seamus, j'étais réellement amoureuse de Fred , je le sentais jusqu'au fond de mes tripes. Rien que le voir me rendait heureuse, son sourire me charmait, ses yeux m'envoûtaient et ses paroles? Je les buvais. S'ils n'avaient pas tous été là pour me soutenir, j'aurais probablement sombré dans la dépression notamment à cause de l'incident de ce jour-là. Nous étions tous les six attablés à la librairie: George, Fred, Ron, Hermione, Harry et moi. Nous discutions de tout et de rien jusqu'à ce que quelqu'un passe derrière-nous et lâche:

"Traînée."

Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur et nous nous tournâmes tous vers l'insolent interlocuteur. Seamus naturellement. Qui d'autre aurait pu tenir de tels irrévérencieux propos?

"Tu peux répéter?" demandai-je poliment, essayant de contenir ma colère.

-Tu as très bien entendu, répliqua-t-il effrontément.

-Change de ton, c'est ton aînée je te rappelle, prévint George d'une voix dure.

-Et alors? Elle n'a pas fait preuve d'une once de respect pourquoi devrais-je?

-Tu ne penses pas que c'est toi la traînée à essayer désespérément de l'humilier devant les autres, remarqua Fred avec un petit sourire moqueur.

-Personne ne t'as sonné les cloches Weasley, gronda Dean Thomas.

-Vous êtes tous ridicules ça suffit, intervint Harry. Allons nous-en."

Il se leva et nous le suivîmes tous, Fred fulminait:

"Pour qui se prend-il ce freluquet?! Je te jure Amily il ne s'en tirera pas aussi facilement.

-Laisse tomber Freddie il n'en vaut pas la peine, soupirai-je.

-Ne t'inquiète pas. George et moi allons lui concocter une petite surprise."

Je n'eus pas la moindre envie de l'en empêcher. Après tout, il m'avait violemment critiquée auprès de tout le monde et essayé de m'humilier publiquement!


La vengeance tomba dès le lendemain. Nous étions au réfectoire, il était midi. Je ne sais toujours pas de quelle manière ils s'y prirent mais soudain, alors que nous étions tous attablés il y eut un son répugnant comme un vomissement. Une exclamation commune de dégoût s'éleva d'un groupe d'élèves suivi d'un bruit de pas précipités. Je bondis sur mes pieds, suivie de Fred pour voir ce qu'il se passait et retins un hoquet de révulsion. Seamus était écroulé par terre et régurgitait son repas au milieu d'un cercle d'étudiants. Sentant un irrépressible fou rire monter en moi je sortis le plus vite possible du réfectoire, suivie de Fred. Une fois hors de la pièce, je laissai éclater mon hilarité - accompagnée du rouquin - jusqu'à en pleurer. Je savais que je n'aurais pas dû en être heureuse mais le voir ainsi après tout ce qu'il m'avait faite endurer me faisait un bien fou.

"Merci Fred de ce spectacle. C'était... C'était inestimable! haletai-je.

-Oh mais de rien, pour moi aussi. C'était magique, ricana-t-il. J'espère qu'après ça tu te sens mieux. Je voulais juste te montrer à quel point ce type est un blaireau et que tu ne dois pas te tarauder à son sujet. Tu mérites mieux que ça.

-Tu sais Freddie que tu viens de lui déclarer la guerre là?

-J'en ai rien à secouer, répliqua-t-il violemment. Si c'est pour toi je serai prêt à me disputer avec toute la terre.

-Oh t'es adorable, ronronnai-je."

Il y eut un petit silence et Fred planta ses yeux noisettes dans les miens où brillait une lueur que je ne sus décoder:

"Tu veux que je te montre quelque chose d'encore plus magique?

-Vas-y, répondis-je avec un sourire provocant."

Avec la lenteur d'un prédateur qui coince sa proie, il s'approcha, me saisit par la taille et s'empara de mes lèvres. Avec une langueur similaire j'immobilisai une main sur sa nuque et répondis à son baiser. Je me sentis si légère soudain, comme si Fred me déchargeait petit à petit de mes problèmes, de mon fardeau. Tout ce que j'avais en tête était la sensation de son baiser, de ses mains fermes enserrant mes hanches, et son parfum chatouillant mon nez. J'aurais voulu l'embrasser pour toujours, jusqu'à la nuit des temps... Lui au moins, je l'aimais, mon cœur avait décidé.

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