Pour AnaïsJustine :
Comme tous les mardis matin, Emilie, Mélina, Viviane et moi étions installées dans la salle commune de Gryffondor. C'était en quelque sorte notre petit rendez-vous, nous nous retrouvions pour réviser ou tout simplement pour discuter de tout et de rien. Je les avais rencontrées en début d'année et le courant était plutôt bien passé. Ce jour-là, n'ayant aucun contrôle ni devoir, nous choisîmes de laisser de côté nos cours pour évoquer les dernières rumeurs. Emilie nous racontait qu'elle baignait dans le bonheur avec Seamus et son air passionné lorsqu'elle nous parlait de lui me fit esquisser un sourire. Emilie avait longtemps été amoureuse de lui et elle avait dû persévérer pour que Seamus ne remarque, ne serait-ce que son existence. Soudain Viviane la coupa et soupira:
"En tout cas, moi je commence à saturer, tous les mecs qui s'approchent de moi sont soit complètement stupides soit totalement immatures. Pourquoi je ne peux pas juste moi aussi avoir un mec simple qui m'aime pour ce que je suis?"
Emilie tenta tant bien que mal de la réconforter, tandis que je gardai le silence. Je ne pouvais tout de même pas lui souligner qu'elle rejetait toujours les types gentils pour des espèces de playboy sans cervelle, ce n'était pas le moment.
"Et toi alors? s'enquit Emilie sur le ton de la conversation. Tout se passe bien avec Fred?"
Le moment où elle prononça le prénom de mon copain, un sourire niais se suspendit à mes lèvres:
"Parfaitement, je pense que je ne pourrais pas être plus heureuse!
-C'est génial, j'ai toujours pensé que vous iriez parfaitement ensemble! Tu as bien fait de m'écouter!"
Je me retins de lever les yeux au ciel. C'était cette part qui m'énervait chez elle, celle qui était persuadée d'être au centre de la terre. Je m'armai d'un sourire patient.
"Ça fait un mois à présent pas vrai? demanda Viviane, attendrie."
Je hochai la tête avec enthousiasme, Fred Weasley n'était pas mon premier copain mais c'était la première fois qu'une de mes relations se déroulait aussi bien. Nous ne nous étions jamais disputés et j'espérais que la situation resterait toujours aussi parfaite. À peine cette pensée avait-elle traversé mon esprit que Mélina s'exclama, d'un ton faussement innocent:
"Je le savais, Fred et moi en avons parlé hier soir."
Viviane et Emilie s'échangèrent un rapide regard tandis que j'arquai un sourcil:
"Hier soir?
-Oui on s'est croisés dans a salle commune de Gryffondor et on a discuté jusqu'à tard dans la nuit."
Je ne dis rien, me contentant de serrer les dents. Je connaissais peu les filles mais je les connaissais assez pour savoir que Mélina était, sans doute aucun, capable de faire du gringue à mon copain. À cette perspective, la colère se mit à ronfler en moi. La sentant grossir encore et encore, je pris une grande inspiration et bondis sur mes pieds. Il fallait que je sorte de la salle, avant de devenir belliqueuse.
"Je vais aller retrouver Fred, son cours est bientôt terminé."
Je vis dans les yeux d'Emilie qu'elle avait compris que je mentais. Elle aussi rassembla ses affaires et lança d'une voix vacillante:
"Je vais l'accompagner."
Viviane haussa les épaules tandis que Mélina nous adressa un sourire gentil qui me donna envie de lui arracher les yeux. Sans lui répondre je fis volte-face et m'éloignai, Emilie sur mes talons:
"Tout va bien? s'enquit-elle, quelque peu inquiète."
Ma seule réponse fut un grognement agacé:
"Tu sais Anaïs, Mélina ne fait pas exprès d'être comme ça, elle a juste besoin d'être rassurée."
Je reniflai avec amusement:
"Bien sûr, ça excuse tout. Pourquoi Fred est-il resté avec elle en plus cet imbécile?"
Emilie poussa un soupir. Elle était du même avis que moi mais tenta de temporiser:
"Ils n'ont rien fait de mal, ils se sont tout simplement entendus et ont sympathisé. Ne le vois pas comme une trahison...
-Je ne sais pas si tu te souviens mais entre Fred et moi ça a commencé parce que nous avions sympathisé comme tu le dis si bien."
Emilie secoua la tête, l'air attristé:
"Je sais que Mélina n'est pas tous les jours facile, moi aussi des fois j'ai du mal à la supporter... Elle n'a pas un caractère simple mais dis-toi que si elle se comporte de cette manière c'est parce qu'elle a au fond un énorme manque de confiance en elle. Je me répète que si elle a besoin de ça pour se sentir mieux je préfère ne rien dire."
Je me laissai glisser contre le mur jusqu'au sol, gardant le silence pendant quelques instants. Je savais qu'Emilie avait raison mais je n'arrivais pas à montrer une telle compréhension et générosité.
"Dans tous les cas, reprit-elle, tu ne devrais pas t'en faire. Fred s'en moque d'elle et Mélina fait ça juste pour se sentir un peu mieux dans sa peau.
-Je sais mais le fait qu'elle ait le culot de jouer à ce petit jeu avec mon copain alors qu'on est censées être amies m'agace."
À peine avais-je achevé ma phrase que la porte de la salle s'ouvrit dans un grand brouhaha. Emilie m'adressa un sourire et s'exclama:
"Je vais te laisser, Seamus doit m'attendre à la bibliothèque, à plus tard Anaïs."
Je lui adressai un hochement de tête reconnaissant et me relevai en grimaçant à cause de mes courbatures. À peine quelques secondes plus tard, les jumeaux Weasley passaient le pas de la porte en riant bruyamment. Fred me vit sur-le-champ, il poussa une exclamation enthousiaste et m'attira dans ses bras. Son étreinte pleine d'affection m'apaisa immédiatement. Je nichai mon nez dans son cou et m'abandonnai à respirer son parfum qui avait le don de diffuser dans tout mon corps un agréable sentiment de sécurité.
"Ça va? s'enquit Fred, une pointe d'inquiétude dans la voix."
Je répondis par un grognement qui fut loin de dissiper son appréhension. Il attendit que j'ai fini de le serrer de toutes mes forces pour plonger ses yeux noisettes dans les miens en fronçant les sourcils:
"Qu'est-ce qu'il t'arrive Anaïs, tu as l'air toute chiffonnée.
-Rien, marmonnai-je.
-Ah non, on ne va pas jouer à ce petit jeu. Que s'est-il passé?"
Je pris une profonde inspiration et tout en fuyant son regard, lançai d'un ton plein de rancune:
"J'ai tout simplement discuté avec Mélina."
Je regardai finalement Fred qui semblait complètement perdu:
"De quoi avez-vous parlé?
-De hier soir par exemple."
Fred parut perplexe l'espace d'un instant puis son visage s'éclaira d'une lueur de compréhension:
"Ah tu parles du fait qu'on s'est croisés hier dans la salle commune?
-Croisés, ricanai-je. C'est un euphémisme j'espère. À ce qu'elle m'a dit, vous avez passé une bonne partie de la nuit ensemble à parler.
-Elle a exagéré, se défendit-il avec gêne. On a seulement passé une ou deux heures ensemble..."
Une grande part de moi le croyait. Après tout, il n'avait pas de raison de me mentir. Toutefois, une petite voix me soufflait qu'il n'était pas honnête, qu'il me cachait quelque chose...
"Tu n'as pas l'air convaincue, rétorqua Fred."
Franche, je secouai la tête:
"Non en effet, je ne te crois pas. enfin disons que je me méfie. Pourquoi vous êtes restés aussi longtemps ensemble?
-Je ne sais pas."
Il haussa les épaules avec désinvolture et réfléchis quelques instants avant de lancer:
"On discutait et on n'a pas vu l'heure passer j'imagine. Tu sais Anaïs, tu ne devrais pas t'inquiéter de ça. Mélina est sympa, c'est une camarade avec qui je m'entends bien mais c'est avant tout une de tes copines. Dans ma tête il n'y a pas de place que pour toi, c'est toi qui m'intéresse et me fascine tant. Je m'en fiche des autres filles, c'est toi que je veux."
Fred ponctua sa déclaration d'un baiser sur le front et je sentis un doux bonheur m'envahir. J'appuyai mon front contre son torse et poussai un soupir d'aise.
"Tu te sens mieux?"
Je répondis par un grommellement de contentement. Pendant quelques instants, Fred resta silencieux, se contentant de passer ses mains dans mes cheveux avec tendresse. Petit à petit, je me détendis contre lui et après quelques minutes, j'étais sur le point de glisser dans les bras de Morphée:
"Eh bien Anaïs, s'esclaffa Fred, ne va pas baver sur mon épaule.
-Tu sais pertinemment qu'à partir du moment où tu me fais la moindre caresse je m'endors.
-Je sais surtout que ça t'apaise, répliqua-t-il avec un petit air ravi. Aller si on allait réviser un peu dehors?
-Je n'ai pas de devoirs, ni de contrôles en ce moment."
Un sourire enjôleur se dessina sur son visage:
"Moi non plus, c'est pour ça que je veux qu'on aille réviser dehors, loin des autres!"
Je devins écarlate en comprenant son sous-entendu mais acquiesçai tout de même. L'après-midi se déroula sans heurt et à l'heure du dîner, je rejoins Viviane, Emilie et Mélina. En voyant cette dernière, je ne ressentis aucune colère, ni rancœur, j'avais réussi à l'étouffer. Pendant quelques jours, il ne se passa rien de notable, je fus simplement heureuse.
Malheureusement cette période d'accalmie fut de courte durée puisqu'il ne fallut qu'une semaine à Mélina pour faire une nouvelle provocation. Cette fois-ci, elle se montra encore moins subtile... Ce ne fut pas un mardi matin, mais un jeudi soir. Nous étions de nouveau toutes les quatre pour réviser un contrôle de défense contre les forces du mal à la bibliothèque. Nous étions installées à une table, nous posant mutuellement à mi-voix des questions. À mon plus grand soulagement, je m'en sortais plutôt bien. Finalement j'allais peut-être réussir à dégoter une bonne note! Nous épluchâmes notre cours jusqu'à en avoir une migraine...
"J'en ai assez, soupira Emilie en s'effondrant sur la table.
-On devrait aller prendre un peu l'air, renchérit Viviane."
Nous acquiesçâmes toutes et nous levâmes pour rassembler nos affaires en silence. Si la documentaliste nous entendait discuter, je savais qu'elle nous réprimanderait et c'était la dernière chose que je désirais. À peine avais-je mis un pied dans le couloir que Mélina s'exclama d'une voix forte et enjouée:
"Si je ne fais pas un malheur demain, c'est incompréhensible!"
Tout en discutant à bâtons rompus, nous nous rendîmes dehors. Soudain, la conversation dévia étrangement lorsque Mélina s'exclama:
"Si seulement un garçon comme Draco Malfoy pouvait s'intéresser à moi, soupira-t-elle.
-Tu parles, ce type est une ordure, comment tu peux fantasmer sur lui, s'exclama Viviane vivement.
-C'est vrai qu'il est insupportable mais entre nous, il est aussi sacrément mignon.
-J'aurais préféré que ce soit Draco plutôt que Fred qui s'intéresse à moi en début d'année."
Mon cœur rata un battement et l'espace d'un instant, j'eus le souffle coupé, les pensées horrifiées se succédaient dans ma tête sans que je puisse les contrôler. Mélina en face de moi, continuait à piailler comme si elle ne venait pas de lâcher une bombe. Au bout de quelques secondes, je parvins à articuler tant bien que mal:
"Excuse-moi Mélina, Fred s'intéressait à toi?"
Sans même me regarder, elle acquiesça. Je me tournai vers Viviane mais celle-ci m'ignora. Je m'immobilisai, la gorge nouée. Mes trois amies m'imitèrent. Mélina fut cependant la seule à se tourner vers moi. Je fus surprise de voir qu'elle ne semblait soudain plus tout à fait à son aise:
"Je ne t'en avais pas parlé? bafouilla-t-elle."
Je pris une profonde inspiration pour contenir ma colère et sifflai:
"Non aucune de vous n'a cru bon de me tenir au courant de ce détail."
Emilie se raidit en recevant de plein fouet toute ma rancune. Viviane se racla la gorge et proposa:
"Si on allait discuter de tout ça dehors au lieu de faire de l'esclandre dans le couloir?"
J'acquiesçai et, dans un silence embarrassant nous nous marchâmes d'un pas vif jusqu'à la cour.
"Alors? Je peux connaître l'histoire à présent?"
Mes trois camarades se jetèrent des coups d'œil gênés et ce fut finalement Mélina qui prit la parole:
"C'est moi qui voulais te le cacher. J'ai été lâche mais j'ai eu peur quand vous avez commencé à vous rapprocher. Puis peu à peu ça m'est sorti de la tête. Je suis désolée Anaïs."
Elle paraissait si sincère que ma colère s'évapora en un instant. Je réfléchis quelques instants puis me tournai vers Viviane et Emilie qui n'avaient pas ouvert la bouche depuis le début!
"J'imagine que la raison pour laquelle vous avez gardé le secret est la même que Mélina?"
Elles hochèrent la tête et Emilie prit enfin la parole:
"On voulait aussi éviter les histoires que ça aurait pu créer avec Fred."
J'eus un rire bref:
"Soyez bien sûr qu'il m'entendra pour ne pas m'en avoir parlé lui-même. Mélina, j'ai le droit de connaître l'histoire en détails."
Elle me raconta alors que pendant quelques semaines, Fred était venu lui parler tous les jours, parfois même l'attendre à la fin des cours. Elle l'avait envoyé promener un bon nombre de fois mais apparemment, il avait eu du mal à comprendre. Je tentai de ne pas montrer à Mélina que tout ce qu'elle m'apprenait m'irritait. J'imaginais Fred, espérant désespérément qu'il se passe quelque chose avec Mélina. Elle finit son histoire juste avant le dîner et à peine celui-ci fut-il terminé que je m'exilai dans ma chambre. Ce n'était pas dans mes habitudes mais elles l'acceptèrent. Fred m'attendait probablement dans la salle commune de Gryffondor mais je m'en moquais éperdument. J'étais rongée par la jalousie. Je n'étais pas le premier choix de Fred, seulement le second. Si Mélina avait voulu de lui, je n'aurais pas été sa copine. Une voix me glissa sardoniquement:
"Et si ton petit Fred est capable de s'intéresser à une fille aussi superficielle et narcissique Mélina, il n'est peut-être pas aussi parfait que ça."
Il s'était laissé berné tout simplement, que celui à qui ça n'est jamais arrivé lui jette la première pierre! Mais tout de même, si une fille comme Mélina lui plaisait, comment pouvait-il sortir avec quelqu'un d'aussi banal que moi? Les pensées négatives tempêtaient sous mon crâne et m'empêchaient de trouver le sommeil. Le lendemain, je n'avais que peu dormi. Dès le lever, les mauvais souvenirs de la veille m'assaillirent et une grimace se dessina sur mon visage. J'allais devoir aller en cours, voir mes amis, faire face à Fred. Qu'allais-je lui dire? Tout en m'apprêtant, j'y réfléchis; j'allai lui dire la vérité, tout simplement. Après, la grande question était: comment lui dire? Je ne répondis pas à cette interrogation. Je me connaissais. Peu importait comment je me figurais notre discussion, je n'allai pas garder mon calme et rien ne se déroulerait comme je me l'étais figuré. Je descendis au réfectoire, l'estomac noué. Bienheureusement pour moi, Fred n'y était pas puisqu'il commençait plus tard. Viviane, Mélina et Emilie ne se turent pas lorsque je m'assis avec elles mais me jetèrent des regards inquiets. Emilie finit par lancer:
"Tout va bien Anaïs? Tu as la tête de quelqu'un qui n'a pas fermé l'œil de la nuit...
-Tu sais, commença Viviane, je pense que tu t'en fais trop. Au fond, peu importe ce que Fred a fait avant de te rencontrer non?"
Je poussai un profond soupir. Je savais qu'elles avaient raison mais dans ma tête, tout semblait plus compliqué. Je n'arrivais pas à me raisonner. Lorsque je tentai de leur expliquer, elles prétendirent comprendre mais je vis bien dans leur regard qu'elles ne faisaient que prétendre. Mes deux première heures de cours furent celle d'histoire de la magie. Je fus plusieurs fois à deux doigts de m'endormir, la voix de Binns fut ce jour-là était encore plus soporifique que d'habitude. Lorsque Binns annonça que nous pouvions partir, une vague de soulagement me submergea. J'allais sur-le-champ aller me reposer dans mon dortoir. Je l'annonçai à mes trois camarades puis sortis de la salle. Malheureusement, en face de la porte, probablement pour ne pas me manquer, Fred était appuyé contre le mur. Je sentis une petite pointe de contentement en réalisant qu'il prenait la peine de venir m'attendre. Je la perdis tout de suite en m'apercevant qu'il avait les bras croisés sur sa poitrine et arborait un air peu amène. Je m'approchai de lui à pas lents, regrettant soudain le lapin que je lui avais posé hier soir. En y repensant, ce n'était vraiment pas la bonne solution... Pendant quelques secondes, Fred ne dit rien, nous nous contentâmes de nous regarder dans le blanc des yeux. Fred finit enfin par briser le silence d'une voix moins froide que ce à quoi je m'attendais:
"Pourquoi tu n'es pas venue hier? Tu étais malade?
-Mmmh pas vraiment."
Fred plissa les yeux tout en m'observant:
"Que se passe-t-il Anaïs? Tu te dandines d'un pied sur l'autre et tu ne fais ça que lorsque tu es stressée."
Je me sentis rougir. Il me connaissait parfaitement. L'espace d'un instant, la lâcheté me tenta. Je n'avais qu'à lui mentir, prétendre avoir fait une crise de panique, n'importe quoi! Je repoussai cette option sur-le-champ; elle était beaucoup trop risquée et je me connaissais: j'avouerais mon mensonge à peine une heure plus tard. C'était en cet instant que je devais être sincère. D'abord, il me fallait gagner du temps pour réfléchir comment formuler le problème.
"Et si on allait en parler dehors?
-Si tu veux."
Il se mit en marche et je lui emboîtai le pas. J'étais gênée du ton calme et presque doux de Fred. S'il se comportait de manière aussi tendre avec moi, comment pouvais-je être en colère contre lui? La fureur de la veille semblait avoir complètement disparu. Une fois dehors, Fred se planta en face de moi et soupira:
"Alors, tu vas m'expliquer ce qu'il se passe?"
Je m'apprêtai à répondre mais Fred ajouta d'un ton sec:
"Tout de même, tu aurais pu avoir la décence de me prévenir. Hier je t'ai attendue très très tard alors qu'aujourd'hui j'avais un contrôle."
C'était ce qu'il me fallait. J'arquai un sourcil et répliquai du même ton:
"C'est de ta faute.
-Bien sûr, ironisa-t-il. C'est de ma faute si tu n'es pas venue hier.
-Ne prends pas ce ton avec moi."
La colère commençait à monter. Comment osait-il me le reprocher? Si dès le début il avait été honnête avec moi, il n'y aurait pas eu tous ces problèmes! Que me cachait-il encore?
"Tu comptes m'expliquer à un moment ou continuer jusqu'à la fin avec tes sous-entendus?"
Je le fusillai du regard et lui expliquai brièvement ce qu'il s'était passé la veille:
"Et c'est juste à cause de ça que tu as décidé de me poser un lapin?
-Juste, marmonnai-je agacée par ce qui était pour moi un grave euphémisme.
-Franchement Anaïs tu aurais pu venir m'en parler hier soir. Et pourquoi tu en fais une maladie? Ça s'est passé avant que l'on soit ensemble, on s'en moque!
-Si seulement c'était aussi simple, ricanai-je. Tout ce que j'ai compris en entendant ça, c'est que je n'ai jamais été ton premier choix. Si tu avais pu, ce ne serait pas avec moi que tu serais sortie."
Fred se passa une main sur le visage, irritée. Je sentis mon ventre se nouer. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre? J'avais peur, je me sentais blessée et trahie de savoir qu'il m'avait menti, qu'il m'avait caché quelque chose pendant tout ce temps, n'avais-je donc pas le droit?
"Tu sais Anaïs, je ne te l'ai pas spécialement caché, je ne voyais simplement pas l'intérêt de t'en parler. Ce n'était pas très important, je savais que ça risquait de te perturber."
Soudain, je me sentis très bête. J'avais l'impression d'avoir fait toute une histoire de quelque chose qui n'en valait absolument pas la peine. Toutefois j'étais trop fière pour l'avouer, je me disais que lui aussi était en faute!
"Ça me perturbe encore plus de l'apprendre de cette manière, cinglai-je.
-D'accord, tu aurais préféré le savoir par moi j'ai compris. Mais à présent, que veux-tu que je fasse?"
Sa question me désarçonna quelques secondes mais je trouvai rapidement une réponse:
"Je ne sais pas. Écoute Fred, pour l'instant je n'ai pas envie de te parler, j'ai besoin de réfléchir un peu.
-Réfléchir sur quoi? "
Son ton était soudain chargé d'inquiétude. Ma rancœur fondit un peu et je lâchai d'une voix étranglée:
"Pas sur nous Fred, si ça peut te rassurer. Plutôt sur moi."
Un éclat de soulagement passa brièvement dans ses yeux et il déclara alors avec un sourire qui finit de m'apaiser:
"Dans ce cas-là, je ne pense pas que tu devrais réfléchir seule dans ton coin.
-Et pourquoi ça?
-Je te connais Anaïs. Tout ce que tu réussiras à faire, c'est te déprimer. Personne ne sait s'auto-analyser de façon objective et toi tu as une fâcheuse tendance à te flageller.'
J'étais consternée et gênée. Je ne pensais pas que Fred m'avait aussi bien cernée.
"Si tu veux, bafouillai-je simplement. Je voulais te dire, je me suis enflammée par rapport à tout ça et je suis désolée. C'est toi qui en pâtis."
Un sourire se dessina sur le visage de Fred et il m'attira dans ses bras:
"C'est pas grave. Relativisons, c'est même bon signe que ça t'ai touché autant, ça veut dire que tu tiens à moi.
-Toujours rester positif c'est bien tout toi ça, ris-je en me blottissant contre lui."
C'était la première dispute et j'espérai que ce serait la dernière même si je n'y croyais pas trop. Je savais que ma méfiance et mon manque de confiance en moi mèneraient à ce que je doute de lui. La nouvelle question était de savoir combien de temps Fred supporterait que je n'aie pas confiance en lui.
NDA: Bonjour, j'espère que toi, derrière ton écran tu vas bien et tu te portes bien! Merci d'avoir lui cet imagine, j'espère qu'il t'aura plu.
J'espère pouvoir être davantage présente avec le confinement ( pas gagné vu la masse de boulot que j'ai)
Faites-tous attention à vous en tout cas, et bonne journée ♥
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