Pour 2fast4yu
"Mademoiselle Duflot, deux heures de retenue. Une ce soir, une demain.
-Quoi?! Mais je n'ai rien fait monsieur! m'insurgeai-je.
-Que vous prétendiez le contraire m'aurait étonné, répliqua Rogue d'un ton sarcastique."
Je levai les yeux au ciel mais me sommai intérieurement de la boucler. J'étais déjà assez dans le pétrin, ce n'était pas la peine d'empirer les choses:
"Bah alors Audrey, on ne dit plus rien? ricana Draco Malfoy mon voisin de potion.
-Ferme-la sale petit cancrelat, lui glissai-je."
Presqu'immédiatement je dus esquiver un parchemin et la voix courroucée de notre professeur s'éleva:
"Monsieur Malfoy je vous pensais plus malin que cela! Dix points en moins pour Serpentard et deux heures de retenue en même temps que celles de Mademoiselle Duflot peut-être que allez-vous ainsi apprendre à vous apprécier.
-C'est une plaisanterie j'espère?! me révoltai-je."
Le reste de classe gloussait en nous observant, nous étions leur attraction.
"C'est à moi de me plaindre, répartit Malfoy. Comme si ce n'était pas suffisant de supporter ta sale présence en potion.
-Encore un mot, éructa Rogue, et je vous envoie tous les deux chez le proviseur."
Nous nous jetâmes Malfoy et moi un regard assassin mais tînmes nos langues jusqu'à la fin du cours. Une fois la fin de l'heure, nous bondîmes sur nos pieds et sortîmes de la classe à grands pas. Je n'arrivais pas à supporter Draco, son arrogance m'agaçait, sa confiance en lui m'irritait, sa voix me gênait et son indéniable beauté me contrariait. À peine avais-je fait quelques pas, qu'on m'interpella d'un ton acide:
"C'est de ta faute tout ça.
-Je te demande pardon?"
Je fis face à Malfoy, un sourire faussement affable étirant mes lèvres:
"Tu as très bien entendu Audrey. Cette punition c'est de ta faute."
Ses yeux glaçants ne quittaient pas les miens, mais loin de me laisser démonter je fis quelques pas vers lui en ricanant:
"J'ai bon dos hein? Le grand Draco Malfoy ne peut juste pas reconnaître que c'est également de sa faute."
Probablement pour m'intimider, Draco s'avança à son tour et répondit d'un ton plein de dédain:
"Si tu ne passais pas ton temps à me chercher des noises aussi.
-Ah oui? Et qui a ''accidentellement'' donné un coup de pied dans mon sac? Le pape?
-Ouais ça doit être ça.
-Ne te moque pas de moi Draco.
-Je n'oserais jamais, ironisa-t-il."
Je reniflai avec mépris et il se passa soudain quelque chose d'étrange... Draco jeta un coup d'oeil à mes lèvres, et je remarquai subitement notre promiscuité. Nous étions si proches que je pouvais sentir son haleine sur ma joue. Une pensée folle me traversa l'esprit à laquelle je rougis instantanément. Je m'écartai brusquement de lui, brisant le charme de l'instant:
"Ne fais pas trop le malin, bredouillai-je ridiculement avant de m'enfuir les joues enflammées."
Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser! Je m'arrêtai quelques mètres plus loin, secouant la tête pour chasser mes pensées malsaines! Qu'est-ce qu'il m'avait pris? Oui Draco était attirant mais je le détestais et ne devais pas me laisser aller. Cependant la scène se rejouait sans cesse dans ma tête, Draco regardant mes lèvres, son souffle mentholé sur ma joue... Subitement je n'avais pas hâte d'aller à mon heure de retenue...
La fin du cours vint plus rapidement que prévue... et j'allai à reculons jusqu'à la salle de potion, là où Draco attendait déjà. Je me raclai la gorge et m'appuyai contre le mur à côté de lui sans un mot.
"Hey, dit-il simplement.
-Hey."
Il y eut un lourd silence puis Draco demanda cordialement:
"Alors comment s'est passée ta fin de journée?"
Je faillis m'étouffer avec ma propre salive, depuis quand Draco se montrait-il aussi respectueux à mon égard? Ce n'était pourtant jamais de mise entre nous.
"Qu'est-ce que tu essaies de faire exactement? me moquai-je gênée par sa subite amabilité.
-Je tente simplement d'améliorer nos échanges, répondit-il sans se froisser.
-Pourquoi?"
Il haussa les épaules, ne me rendant que plus méfiante ; j'étais convaincue qu'il avait quelque chose derrière la tête... Je n'eus malheureusement pas le temps de creuser la question puisque Rogue arriva pour nous ouvrir la salle. Dans le silence complet nous nous installâmes et sortîmes nos affaires. Je pensais que Rogue allait nous surveiller mais celui-ci lança avant de sortir de la pièce:
"Je vous laisse mais Rusard passera régulièrement. Au moindre grabuge je serais mis au courant et ça chauffera pour vous!"
Nous acquiesçâmes. Aucun de nous ne décrocha un mot pendant un long moment. C'était un silence lourd, terriblement embarrassant... Draco choisit de nouveau de le briser:
"Andy écoute, je voulais dire que je suis désolé pour tout à l'heure. C'est vrai, c'est de ma faute si nous sommes en retenue maintenant."
J'arquai un sourcil, de nouveau interloquée de son initiative:
"Ce n'est pas grave."
De nouveau le silence s'installa. Je tentai de me plonger dans mes devoirs mais n'y parvint pas, trop perturbée par l'étrange comportement de Draco.
"Tu sais, lança-t-il soudain. Je voudrais que nos relations s'améliorent. Enfin je ne comprends même pas pourquoi on se déteste en premier lieu et je trouve ça dommage..."
Je fus un instant désarçonné par sa témérité et qu'il prenne sur lui à ce point. Jamais je n'aurais pensé ça de lui... Devant son regard craintif je réalisai que je m'étais enfermée dans un mutisme douteux:
"Oui, je suis d'accord mais c'est très louable de ta part de le proposer."
Il m'adressa un sourire à faire fondre un iceberg et tout en me mordillant l'intérieur de la joue, je demandai d'une voix vacillante:
"Donc je peux venir m'asseoir à côté de toi?
-Bien sûr!"
Étrange est le parfait adjectif pour décrire cette situation. Nous nous entraidions, riions ensemble alors qu'à peine quelques heures plus tôt nous nous lancions des injures. L'heure de retenue ne fut pas désagréable au contraire, elle fut même agréable. Beaucoup diront que j'ai la mémoire courte mais étonnamment, face à ses yeux bleus, j'oubliais tout ce qu'il avait pu me faire. Lorsque Rogue vint nous annoncer que l'heure touchait à sa fin, il arqua un sourcil, perplexe en nous trouvant assis l'un à côté de l'autre, à rire de concert.
"Je vois que cette heure vous a été très bénéfique. Vous pouvez y aller."
Nous nous levâmes comme un seul homme et sortîmes tout en discutant avec animation. Je m'apprêtai à lui souhaiter la bonne nuit mais il s'exclama:
"Attends je vais te raccompagner!"
Quel drastique changement de comportement! Il m'escorta jusqu'à mon dortoir, et une fois devant le tableau de la grosse dame, il y eut un étrange flottement. Draco se balançait d'un pied sur l'autre avec embarras. Soucieuse d'échapper à cette singulière tension je déclarai:
"Bonne nuit."
Seulement avant que j'ai le temps de tourner les talons, Draco se baissa vers moi et déposa un baiser sur ma joue avant de faire volte-face et de s'éloigner, me laissant bouche-bée. Soudain, la lumière se fit dans mon esprit: Draco essayait de coucher avec moi! J'en étais persuadée à présent, ce baiser sur la joue... C'était sans aucun doute pour m'amadouer... La colère afflua en moi; comment cet impertinent osait-il? S'il pensait qu'il allait m'avoir de cette manière, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'à l'omoplate. Ce soir-là, j'éprouvai du mal à m'endormir, j'étais trop tourmentée et énervée pour sombrer immédiatement dans le sommeil, ce fut donc très tard que je m'assoupis.
Le lendemain, je me levai du pied gauche. J'avais eu peu d'heures de repos et je n'avais toujours pas digéré cette histoire avec Draco... Je pris mon petit-déjeuner et m'habillai dans un état second, toujours barbouillée par ma courte nuit. Traînant des pieds, je me rendis jusqu'à ma salle. Je me raidis en découvrant que la seule personne déjà présente était Draco. Je carrai la mâchoire et allai m'appuyer contre le mur le plus loin possible de lui. Cependant Draco ne comptait pas me laisser m'en sortir ainsi. Il vint se planter devant moi et m'adressa un de ses sourires charmeurs.
"Salut Audrey comment vas-tu ce matin?"
Je jetai un regard assassin qui le décontenança:
"Audrey qu'est-ce qu'il se passe?
-Je sais ce que tu essaies de faire Draco Malfoy."
Son air troublé fut balayé par une expression presque rieuse:
"C'est parfait, tu pourras alors éclairer ma lanterne.
-Ne joue pas à ça, ricanai-je. Je me disais bien que c'était trop beau pour être vrai.
-Tu as fini ta paranoïa? Vas-y je t'en prie dis-moi quel est mon plan de grand méchant loup."
Je rougis de honte. Incroyable comme en quelques mots il arrivait à me ridiculiser. Je ne me laissai tout de même pas dérouter et répondis avec mordant:
"Je sais que toute cette mascarade c'est pour coucher avec moi!"
Il me fixa, droit dans les yeux et éclata de rire; me faisant virer du carmin au pourpre cramoisi. Je me sentis subitement terriblement idiote et me maudis de l'avoir accusé aussi facilement... Une fois qu'il se fut calmé, il reprit:
"Plus sérieusement, pourquoi à chaque fois tu cherches une idée sournoise et machiavélique? Tu sais je suis humain moi, et non pas un sans cœur.
-Ma méfiance est naturelle, tu m'as toujours détestée puis du jour au lendemain tu te montres agréable et mielleux, je suis en droit de me poser des questions.
-Mielleux, marmonna-t-il avec amertume. Non Audrey tu ne devrais pas être aussi suspicieuse. J'ai simplement pris conscience que tu n'étais pas si terrible que ça et qu'au contraire tu me plais. Je voulais apprendre à te connaître autrement que par la dispute."
Je restai dubitative un instant, mais ne pouvant supporter son regard plus longtemps haussai les épaules:
"J'ai toujours un peu de mal à te croire...
-Qu'est-ce que je dois faire pour que tu ne doutes plus de moi?soupira-t-il."
Je le jaugeai du regard et de nouveau haussai les épaules en signe d'ignorance, ce qui sembla le désespérer:
"Tu ne m'aides pas là!"
Je ne répondis pas. Ce qui me dérangeait, c'est que j'avais envie de le croire. Au fond je souhaitais lui plaire... C'était dur de lui tenir tête. Pendant le cours de sortilège, je ne pus m'empêcher de couler des regards vers lui, il était si charmant... Je l'avais toujours trouvé beau mais à présent... Ses yeux aciers étaient encore plus pénétrants, son sourire séduisant, son rire adorable et ses traits ensorcelants. Je l'observai toute la journée au point de connaître toutes ses petites manies qui me faisaient elles aussi craquer. Sa façon de passer sa main dans les cheveux, de marcher en roulant légèrement des mécaniques, de se tenir bien droit, de se mordiller la lèvre inférieure en réfléchissant, tous ses tics me charmaient. Toute la journée il laissa ses amis pour moi, ne leur parlant pas, restant seulement avec moi. Étrangement, son attitude aida à me convaincre, s'il tenait assez à moi pour laisser ses amis, peut-être était-il sincère. L'heure de retenue du soir vint beaucoup plus rapidement que je ne le pensais. Et, alors que Draco et moi révisions à la bibliothèque, il déclara soudain:
"J'avais complètement oublié, on doit aller en retenue!"
Je jetai un coup d'œil à ma montre et pâlis; nous avions cinq minutes de retard! Rogue allait nous décapiter: Ce fut essoufflés que nous arrivâmes devant la salle, face à notre professeur mécontent:
"Arriver en retard à une heure de retenue c'est la première fois que je vois ça."
Je rougis jusqu'aux oreilles tandis que Draco marmonna quelques excuses. Comme la veille il nous fit entrer et nous laissa aux mains de Rusard qui vérifierait toutes les dix minutes:
"C'est tranquille le métier de professeur quand même, tu colles et tu ne surveilles même pas."
Draco rit et ensemble nous nous plongeâmes dans nos exercices. Malheureusement c'était impossible de se concentrer, nous discutions trop, et ne travaillions pas assez. Ce n'était cependant pas désagréable bien au contraire j'adorais parler avec lui sans avoir besoin de lâcher un chapelet d'injures! Comme la dernière fois nous nous étions installés côte à côte, mais étions encore plus proches. Soudain, Draco appuya sa tête sur sa main pour me regarder et demanda avec un petit sourire séduisant:
"Alors est-ce qu'aujourd'hui je t'ai convaincue de ma bonne foi?"
Ses yeux aciers étaient fixés sur moi, détaillant chacun de mes traits et je me sentis rougir:
"Peut-être bien, répondis-je les prunelles fixés sur mon cahier."
Sans un mot, il se pencha vers moi, déposant quelques baisers papillons sur ma joue, se rapprochant de mes lèvres. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, si fort que j'avais l'impression qu'il allait en sortir! Son parfum m'enveloppa, son toucher m'enivra et je ne pus résister et tournai la tête. Nos lèvres se rencontrèrent avec une douceur délicieuse, Draco tourna légèrement son buste vers moi et tout en ne brisant pas le baiser me saisit par la taille. Les joues écarlates, je joignis mes mains derrière sa nuque et l'embrassai de plus belle. J'étais comme au paradis, sa passion me transportait, son souffle court contre mes lèvres me grisait, et la sensation de ses cheveux soyeux platines entre mes doigts m'électrisaient. Nous eûmes malheureusement besoin d'air trop tôt à mon goût et nous écartâmes l'un de l'autre:
"Je vois que tu es convaincue, haleta-t-il."
Je m'esclaffai et levai les yeux au ciel devant son air victorieux:
"Tentée par un autre baiser envoûtant?
-Modeste avec ça, ironisai-je.
-C'est une de mes nombreuses qualités, confirma-t-il du même ton. "
Je secouai la tête en riant et l'embrassai à nouveau. Seulement à peine nos lèvres s'étaient-elles touchées qu'un guttural miaulement nous fit sursauter:
"Par la barbe de Merlin c'est la chatte de Rusard!
-Mince, m'exclamai-je. Ça veut dire qu'il va rappliquer d'une seconde à l'autre."
Nous nous recoiffâmes et je jetai un dernier regard à Draco avant d'éclater de rire:
"Oh non! T'as la bouche colorée avec mon rouge à lèvres!
-Quoi? C'est une blague?
-Qu'est-ce que c'est que ce barouf?"
Draco cacha sa mâchoire de sa main tandis que je peinais à contenir mon fou rire:
"Rien monsieur, nous ne faisons que réviser, marmonna Draco dans sa paume.
-Monsieur Malfoy enlevez la main de votre bouche si vous voulez que je vous comprenne.
-Je ne peux pas Monsieur j'ai un bouton, improvisa-t-il pathétiquement."
Son excuse lamentable augmenta mon hilarité, j'avais à présent grand peine à contenir mes larmes.
"J'en ai vu d'autres fiston, ricana Rusard."
Je pensais que Draco allait laisser tomber mais il leva la tête vers lui, presque fièrement. Rusard nous fixa tous les deux puis devint blême. Il maugréa une imprécation et nous laissa pliés de rire. Son expression décomposée était inégalable!
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