Kisslovei16
J'avais déjà parlé à Tom mais il ne faisait pas spécialement partie de mes amis. À l'époque je sortais avec un garçon dont j'ai oublié le nom. Je restais essentiellement avec lui, et ses amis. C'était idiot de ma part de me limiter ainsi mais comprenez-moi bien j'étais amoureuse. Notre chemin est truffé de pièges et malheureusement j'avais la fâcheuse tendance à sauter pieds joints dedans... Toutefois même aux épreuves douloureuses succèdent toujours des moments de tendresses, de joie.
Comme j'ai dit plus tôt je sortais avec un garçon appelons le Stefan. En toute sincérité j'étais vraiment amoureuse de lui. Nous étions ensemble depuis deux mois et j'étais dans ma grande naïveté, persuadée que nous resterions ensemble pendant... longtemps. J'étais bien jeune et malgré tous les avertissements de mes amis, je restais convaincue qu'il était un gentil garçon. Toutefois ce jour-là, il me détruisit. Sans vergogne, il brisa tout mon être.
Toute la matinée Stefan s'était montré froid avec moi. C'était la première fois. Nous ne nous étions jamais disputés et je fus donc extrêmement inquiète de ce soudain changement de comportement. Je tentais de l'interroger pour savoir s"il avait un quelconque tracas mais il évita le sujet... Ses amis ne purent m'aider, ils étaient même insensibles à mon malheur! S'ils étaient aussi indifférents c'était tout simplement parce qu'ils savaient mais ne voulaient rien me dire... Habituellement à la fin du déjeuner, Stefan m'attendait pour qu'après nous allions à la librairie ou dehors, pour passer du temps ensemble. Cependant ce jour-là, il se leva sans un mot et me planta avec ses amis. Lorsque je m'enquis de sa destination, personne ne me répondit et je commençai sérieusement à être inquiète. En bonne petite-amie niaise je pensai tout d'abord qu'il allait mal, qu'il avait de graves problèmes, que quelque chose le tracassait... Lorsque ces suppositions me vinrent à l'esprit, je me levai sur-le-champ pour le suivre! Je ne pouvais le laisser faire face seul à ses problèmes. Il marchait à pas rapides et je décidai ne pas signaler ma présence, voulant voir jusqu'où il allait. Il s'arrêta dans un couloir désert et là se trouvait une fille, une de mes camarades de classe que je connaissais très bien. Je me souviens très bien de son nom... Zoé. Elle était l'exact opposé de moi. Jusqu'au dernier moment, j'espérai qu'elle était simplement une amie. Mais lorsqu'il la prit par la taille et l'embrassa à pleine bouche, mon coeur se brisa dans ma poitrine. En voyant là mon copain dont j'étais folle avec une de mes camarades de classe, j'eus l'impression que le monde entier s'effondrait. À la douleur d'être trahie succéda immédiatement une colère grondante. Il était hors de question que je laisse passer un tel affront. Je sortis de ma cachette et m'exclamai:
"Je suis là enfoiré."
Il se détacha de Zoé et au lieu de paniquer, m'adressa un sourire tranquille.
"Hey Inès.
-je pense qu'il n'y a pas besoin d'épiloguer hein? Allez-vous faire voir."
Une fois cela dit je fis volte-face et m'éloignai d'un pas que je tentai de rendre léger. Je les entendis rire derrière-moi comme si j'étais ridicule. La furie laissa place à une vague de souffrance qui m'étouffa. Des milliers de pensées négatives vinrent assombrir mon esprit. Il avait préféré Zoé à moi. Pourquoi? Étais-je si détestable que ça? Vers qui pouvais-je aller pour me consoler? Je ne savais plus... J'allai me recroqueviller dehors dans un coin désert et laissai libre-cours à ma tristesse. Qu'avais-je fait pour mériter cet affront? Je me sentais si seule... Mes lames ne se tarissaient pas, elles coulaient encore et encore. Je n'avais jamais eu si mal de ma vie et j'avais l'impression que jamais la peine ne disparaîtrait.
"Inès c'est toi?"
Je levai la tête à la voix masculine. Tom Jedusor se tenait juste devant moi et semblait très inquiet.
"Qu'est-ce qu'il se passe ? s'enquit-il en s'asseyant à côté de moi."
Je séchai mes larmes du mieux que je pus, essayai de me calmer mais éclatai en sanglots de plus belle. En dépit de mes hoquets je réussis à lui expliquer la situation. Et avec compassion, Tom me frotta doucement le dos, me murmurant des phrases bateaux, tirées par les cheveux, habituelles: je méritais mieux, il n'était qu'un idiot et Zoé une peste inférieure à moi.
"Pourquoi prends-tu le temps de me consoler? On ne s'est quasiment jamais parlés!
-Ce que tu es négative, c'est fou. Je te signale que tu es une des seules personnes dans cette classe à me parler aussi librement. Les autres ont peur de moi! Je suis sincère quand je dis que tu mérites mieux que cet abruti, il n'a rien dans le cerveau. Je ne sais même pas s'il en est doté d'un d'ailleurs."
Je ris à sa réplique et acquiesçai. Il n'avait pas tort. Pendant les heures qui suivirent, Tom me réconforta et ce fut la toute première fois que je le vis si expansif. Il m'abreuvait de plaisanteries, de gentillesse. Mon avis sur lui changea. Je découvris une part de lui qui me fit penser que nous pouvions en fait très bien nous entendre. Je dormais la nuit-là le coeur un peu moins lourd que si j'avais été seule. La situation ne me semblait pas désespérée non. Je voyais la lumière au bout du tunnel.
Le lendemain je me levai à regret et allai en cours sans avoir rien avalé. En entrant dans la classe, je vis Stefan et Zoé à côté et eus soudain le coeur au bord des lèvres. Encore hier c'était moi qui étais à cette place. Je m'assis seule à une table. Je détestais la solitude mais là, je n'avais pas le choix. Alors que je commençais à désespérer, Tom s'installa et me fit un sourire:
"Ne sois pas dépitée, tu es mieux sans cet imbécile."
Les jours qui suivirent furent ponctués d'évènements positifs, mes anciens amis revinrent vers moi et je m'en étais faite un nouveau, Tom. Heureusement je n'étais pas seule, j'étais soutenue et doucement de jours en jours je me remis. Je me moquais que Stefan et Zoé se bécotent devant moi, je me libérais du poids de cet ancien échec. En parallèle Tom se rapprochait de moi, nous passions beaucoup de temps ensemble en tête-à-tête et en lui je trouvais un secours. Il était très différent de Stefan. Avec ce dernier je n'avais aucune conversation ou elles étaient basiques mais avec Tom... Nous débattions sur de nombreux sujets. Notamment sur la magie ou sur son passé. J'avais été très touchée qu'il m'en fasse part alors qu'auparavant il ne l'avait jamais dit à personne. Cela montra l'étendue de la confiance qu'il plaçait en moi et cella notre relation. Il arrivait qu'il pleure, s'effondre et j'étais là pour lui. Les sentiments auparavant amicaux que je nourrissais se muèrent en sentiments amoureux.Tom n'était malheureusement pas quelqu'un de tactile et cela me frustrait beaucoup. C'est sans honte que je l'avoue, j'avais souvent envie de l'étreindre, de l'embrasser, de lui prendre la main. Mes amis n'étaient pas dupes et pour une fois m'encourageaient à passer à l'action. Ils n'avaient pas tort en disant que Tom ne ferait rien. J'avais beau lui envoyer des tas de signaux il semblait n'en voir aucun. Je n'avais pas le choix, si je voulais qu'il se passe quelque chose c'était à moi de faire le pas. Je n'avais absolument aucune idée de comment m'y prendre mais un coup de pouce du destin me poussa à le faire.
Ce soir-là nous avions quitté le réfectoire plus tôt et nous étions installés dans la salle commune pour lire un roman ensemble ''L'assassin Royal" de Robin Hobb. Il était étrange comme nous faisions tout comme un couple sauf charnellement. Ce livre de fantasy était passionnant, c'était l'histoire de complots, d'amour, un roman d'apprentissage. Une de nos activités préférées était de discuter ensuite de ce que nous avions lu. Nous étions assis côte à côte, le livre sur nos cuisses respectives, nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres... La scène d'aujourd'hui était une d'amour entre Fitz et une autre jeune femme qu'il avait longtemps aimée. Une poétique description de leur union était faite, de leurs sentiments et je ne trouvai même pas embarrassant que nous la lisions ensemble. Le chapitre se termina et je lui murmurai:
"Comme c'est beau et bien décris. Tout est implicite.
-Il y a une très belle description de l'amour.
-Tu as déjà été amoureux?"
Il rougit adorablement:
"Naturellement comme tout le monde à notre âge."
Il baissa ses yeux noirs vers moi. Le cadre était parfait, nous étions proches, parlions d'amour, c'était maintenant ou jamais. Je pris mon courage à deux mains et m'avançai pour l'embrasser mais soucieuse d'avoir son accord je m'arrêtai à quelques millimètres de sa bouche. Je sentais son souffle sur ma peau, mon coeur battait si fort dans ma poitrine que l'entendait sûrement. En une seconde, Tom posa une main sur ma jambe et pressa doucement ses lèvres contre les miennes. Je répondis lentement à son geste et nous échangeâmes un long baiser langoureux qui fit monter le rouge à mes joues. Sur le canapé de la salle commune ce soir-là on pouvait voir deux élèves de Poudlard, s'embrassant encore et encore avec amour pour réparer leurs blessures passées, pour panser leurs plaies, leurs faire oublier leurs erreurs. Nous étions enfin ensemble et les innombrables "je t'aime" qu'il me murmura avec émotion, je ne suis pas prête de les oublier.
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