Ferdinand (6)
Ses parents étaient arrivés. Camille l'avait pris dans ses bras, caressé la main, fermé la porte.
Pour Ferdinand ils venaient de vivre l'éternité.
Il a pleuré.
De la joie.
De la tristesse aussi.
Mais il avait aussi quelque chose de bien plus fort tout au fond de son ventre que Camille avait tant caressé, avec sa grande cicatrice.
Quelque chose de brûlant qui le rendait un peu mal soudain.
Il faut comprendre, personne ne l'aimait au lycée. Camille, il s'était mis soudain à l'adorer, il voulait goûter chaque bout de son âme, son esprit, son corps.
Le lendemain, il allait en cours. Camille portait les bagues de Ferdinand, et Ferdinand se contentait de porter son sourire.
On a murmuré.
Par là, à gauche de la classe de Ferdinand, on riait doucement.
Le soir, Ferdinand a regardé Camille droit dans les yeux. Les deux pensaient "On va réussir"
Réussir quoi ?
Camille a embrassé Ferdinand, et puis il a enfoui sa tête dans les douces épaules de Ferdinand. Et puis il a raconté.
Ferdinand, je t'aime. Je t'aime vraiment. La prof de français a commencé son cours, et elle a dit qu'on allait faire Rimbaud comme dernier auteur de l'année. Elle a distribué le premier poème... Je sais pas ce qui m'a pris, Ferdinand. J'ai pleuré. J'ai pleuré, tellement. Je t'ai compris, les regards, les autres, tout. J'ai pensé à toi qui es seul toute la journée. Et c'est là qu'ils ont parlé de toi. J'ai voulu...
Ferdinand entoura Camille de ses bras.
Je suis un peu perdu, tu comprends... Je pensais pas aimer... tu vois...
Ferdinand sentit la cage thoracique de Camille se secouer.
Mais je veux qu'on soit toi et moi. Je veux qu'ils comprennent. Je t'aime très, très fort, Ferdinand.
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