Ferdinand (4)

Tous les élèves étaient accrochés aux fenêtres comme des oiseaux essaiment. Il y avait dans le silence quelque chose de mystique, comme un mélange de stupeur et d'admiration. Le chauffeur avait décidé de ne pas partir avant  d'avoir compris. Ferdinand, lui, avait compris.

Je n'aurais jamais pensé voir ça de toute ma vie. Tu les as tous choqués.

Ils sont encore là. C'est gênant.

Mais, Camille, tu es sérieux ? 

J'ai toujours été sérieux, Ferdinand. Bon, je dois te dire que... j'ai jamais eu de choses avec un garçon. En fait, je ne pensais pas que ça pourrait arriver, parce que, j'étais persuadé que...

J'ai compris, Camille. Moi non plus, j'ai jamais rien eu. 

Et... tu veux bien...

C'est cliché, comme conversation.

Ce que je viens de faire est cliché, Ferdinand.

Et le bus était parti. Tout le monde était resté sur sa faim. Sauf Ferdinand, qui continuait à dévorer Camille des yeux. Tout était parti de bagues. Camille avait les mains qui tremblaient, Ferdinand les avait saisies en tremblant lui même.

Ferdinand, ça te dit de montrer à ces idiots pourquoi on est à Rimbaud ?

Et dire que Camille faisait partie de ces idiots avant. Ferdinand n'avait pas eu à répondre à Camille, ses yeux émerveillés le disaient. Et Ferdinand ne pouvait pas rentrer chez lui. Camille était fier de lui, le rouleau à nouveau replié dans son sac, un sourire aux lèvres et ses clés à la main.

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