Claude entra dans la maison. Il avait vu Io sortir, donc elle ne pouvait pas le voir. Il ne pouvait pas dire s'il était horrifié ou ravi du spectacle. Après tout, c'était la fille de la femme de sa vie. Il tiqua. La porte étant ouverte, n'importe qui aurait pu entrer avant lui. Un froissement d'herbe susurrait à son oreille que n'importe qui était venu, et que ce n'importe qui n'était pas loin. Cours donc, petit lapin.
Il put voir le profil de l'homme. Ce regard lâche et terrifié, c'était l'homme avec qui Io parlait depuis peu.
Il attrapa un stylo, un papier, écrivit quelques mots, et prit un taxi vers le magasin. Pourboire. Un taxi rapide vers le magasin.

Portière à moitié ouverte, le manteau voletant, il entra en trombe dans le magasin. Io s'en enfuyait. La drogue dans le sang, il se prenait pour une sorte de ninja surpuissant et incroyablement discret, au point de se faufiler et glisser le papier dans la poche de la jeune femme, puis se casser la gueule avec son tactique "grognement de clochard" qui le fit passer pour l'ivrogne qu'il était, seulement sans élever de soupçons chez Io.

La sirène des urgences hurla près de lui. Il prit un air sobre.