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Coucou ! ☺️ Désolée, pas d'illustration ce soir. 😅 Je n'ai pas eu le temps de la finir. Je vous la poste demain ici et sur insta, normalement, si je l'ai fini dans l'aprèm après ma journée de travail !

On se retrouve après le chapitre ! 😉

Bisous ! 😘

Et encore merci pour tout les loulouuuuus ! ❤️





Chapitre 37


-Leia-


13 mai 2023


Je regardais mes anciens amis sirotant du punch. Le but n'était pas de finir bourrée, mais presque. Je n'étais pas à l'aise, j'avais l'impression que tout le monde me regardait. Ne devraient-ils pas être captivés par Nabil et Anna ? Moi, je l'étais la plupart du temps. Ils étaient beaux. Anna le rendait beau, heureux. Je crois que je n'avais jamais vu Nabil autant sourire. Anna dans sa robe au bustier noir et blanc en dentelle et ses bas de froufrous immaculés courts dévoilant ses genoux, elle abordait un côté grunge décalé pour un mariage. Apparemment cela lui ressemblait bien. En même temps, elle était la chanteuse de Rüstung, un petit groupe à succès en Europe. Après, cela restait très underground.1 J'avais adoré les voir en concert il y a quelques mois. Sans elle, je ne serais pas redevenue aussi proche de son mari. Son mari... Je souriais face à ces deux petits mots. Ils méritaient ce bonheur.

Quand tout à coup, je sentis un regard dans mon dos, quelque chose de brûlant, d'électrique. Je me retournais pour voir qui me fixait comme cela. À travers la foule, je n'arrivais pas à distinguer la personne en question. Soudain je le vis : Tarik. Ses cheveux étaient redevenus longs. Il avait perdu du poids, mais semblait en bonne santé. Il avait coiffé ses cheveux en un chignon, cachant leur nouvel aspect frisé que j'avais vu au concert de Deux Frères. Son dégradé comme à son habitude était parfait, ainsi que sa barbe. Il portait un ensemble jogging classe blanc, on pouvait y voir broder sur la veste, comme le bas, un cœur rouge : PNL. Il portait aussi des Jordan's immaculées. À son poignet trônait une Rolex. Je remontais vers son cou et vis un collier : son collier, mon collier. Celui que je lui avais offert pour ses trente-trois ans. Que voulait dire sa présence autour de son cou ?

Je trifouillais la chevalière que Ken m'avait offerte. Il me l'avait quand même donné, même si bientôt nous ne serions plus. C'était une preuve de son amour inconditionnel. Cela m'unira à lui, pour toujours, même si mon cœur doit appartenir à un autre.

Alors pourquoi mon cœur bat si vite ? Suis-je si faible ?

À travers ses lunettes de soleil, je voyais ses yeux marron vert me fixer. J'avais chaud, j'avais froid.


Merda, reprends-toi Leia.


Devrais-je aller lui parler ? L'ignorer toute la soirée ? Et si j'allais le voir, à quel moment ? Que devrais-je lui dire ? « Salut, ça va depuis le temps ? »

Non ! C'est nul. Merda, je stressais vraiment. Je n'arrêtais pas de mordiller mes lèvres. À quoi cela avait servi de me mettre du rouge à lèvres si c'était pour le ruiner ? Je me rapprochais du buffet et de la fontaine de punch. Je  me reprenais un verre la main tremblante. Un bras se posa sur mon épaule alors que je prenais quelques gorgées. C'était décidé, j'allais finir bourrée.


«- Leia?

Je me retournais pour voir qui m'appelait. C'était David. Larry était plus loin en train de parler avec Tonia, Sabri, Lazer et Moha...

Moha... répétais-je dans ma tête. Pourquoi ils me manquaient tous autant ? J'aimerais pouvoir le temps d'un instant revenir en arrière, profiter d'une dernière soirée QLF, comme je les aimais.

-        Dave, comment tu vas?

-        Ça va, je profite du mariage avec Larry. Mais toi, comment vas-tu? Tu tiens le coup?

-        On fait aller. Lui dis-je avec un sourire mitigé.

-        Tu lui as parlé?

-        Non, pas encore. Expliquais-je tout en m'acharnant de plus belle sur ma lèvre inférieure.

-        Tu voudrais?

-        Je ne sais pas. Avouais-je.

-        Quoi que tu fasses, dises ou décides, je te soutiendrais. Tu restes QLF à mes yeux. Tu es notre reuss.

-        Merci. Dis-je les yeux humides.


               Je ne dois pas ruiner mon maquillage, toute cette soirée est déjà assez gênante.


-        Comment va Ken?

-        Oh, bien. Il est en pleine modification, correction, peaufinage de son prochain album qu'il va bientôt annoncer, surtout après le succès de celui du $-Crew l'année dernière, à la même période. Bien entendu, c'est un secret. » Dis-je tout en lui faisant un clin d'œil.


               Il mima de ses mains la fermeture de sa bouche avec un zip imaginaire et la jeta plus loin. Je rigolais, enfin, pour la première fois depuis que j'étais rentré dans cette salle des fêtes. David sourit de me voir sourire. Cela attira le regard de nombreuses personnes. Très vite, ce sourire que j'arborais disparu en croisant de nouveau les yeux de Tarik, puis pour la première fois ceux de Moha et Casper.

               Larry se rapprocha de nous. Il me demanda aussi comment j'allais, si je me plaisais dans mon nouveau boulot, etc. Je répondis poliment, j'étais vraiment heureuse de les voir, lui et son copain, mais mon esprit était ailleurs.

               J'avais peur, peur de ce que je ressentais. J'étais terrifiée face à mes émotions. Ces mots dans ma tête hurlaient, ils étaient des milliers. Ma poitrine se soulevait de plus en plus vite.


               Reprends-toi. Tu as travaillé sur toi ces derniers mois. Tu n'es plus la même. Tu es forte Leia.


               Au bout d'un moment, je pris congé du couple et partis aux toilettes me rafraichir. Dans la glace, je vis le reflet d'une femme fragile, sans confiance en elle, brisée. Après avoir mis de l'eau sur mes pommettes, et m'être recoiffée, je décidai de regarder à nouveau mon apparence. J'allais tout défoncer. Certes, ce n'était pas ma soirée. Mais je prendrais mes responsabilités, j'aurais les conversations douloureuses qu'il faut entretenir, mais surtout je m'amuserais.

               Sortant des toilettes, quelqu'un m'attendait devant la porte. Dans un costume deux-pièces rose, comme les fleurs de cerisiers, accoudé au mur, Moha me dévisageait. Ses cheveux frisés étaient attachés en un chignon. Son bouc  et sa moustache étaient parfaitement bien taillés. Je me fis la réflexion qu'ils avaient dû tous passer chez le barbier et le coiffeur avant le jour J. Il triturait ses mains, signe de son anxiété. Il voulait me parler. Je ne fuirais pas.


« - Hey... Commença-t-il.

-        Salut.

-        Je suis vraiment désolée Leia ! Je suis méga stupide de t'avoir ghosté du jour au lendemain !2 J'aurais dû être là pour toi. Surtout après ta rupture avec AD. On était proche et moi j'ai tout niqué. Même si on a le même âge, t'as toujours été comme une grande sœur pour moi. T'étais là quand on allait mal. Je suis un looser. 3 Smeh Lélé...


               Je ne dis rien pendant un moment. Je devais être honnête, depuis que j'avais renoué avec Nabil, j'étais moins rancunière. J'avais apaisé mon cœur. Nabil m'avait expliqué la réaction des autres, ce qu'il pensait pour de vrai. Ce qui me blessait le plus c'était Karim et Samy. Ils ne voulaient rien entendre. Ils trouvaient que je m'étais remise trop vite de Tarik, que j'étais trop tôt allée voir ailleurs. J'avais eu envie de rire jaune quand le frère cadet des Andrieu m'avait confié cela. Ils n'avaient pas vécu ma vie, ils ne savaient pas ce que j'avais ressenti, ce que j'avais subi pendant tous ces mois. Ils n'étaient pas à ma place, et ne le serais jamais.

               Au moins, Framal avait eu la maturité de se remettre en question et avait compris que mes intentions n'étaient pas néfastes pour le fennec. Bon, aujourd'hui, je faisais souffrir l'homme que j'aimais. Que j'aimais oui, car mes sentiments commençaient déjà à s'affaiblir. Je m'en voulais de ressentir tout cela, ou d'au contraire, ne rien ressentir. Mais était-ce réellement ma faute ? Les émotions, surtout les sentiments ne se contrôlent pas. Il fallait juste avancer. Et c'est ce que je fis.

               Je courus jusqu'à Moha et l'emprisonnai de mes bras. Mes larmes ne cédèrent pas, pourtant ma lèvre inférieure tremblant montrait le chamboulement qui grondait à l'intérieur.


« - Qu'est-ce que je t'en veux ! Vraiment Moha, toi aussi, tu m'avais abandonné. Vous savez très bien qu'avec Nabil et Casper, vous êtes mes petits préférés, mes frères de cœur. Je vous aime plus que tout. T'es mon 98 ! Putain, t'as de la chance que je sois plus ou moins passé à autre chose. Mais ce soir, je veux avancer. Alors, je te pardonne mon samouraï.

               Trop choqué au début, il ne fit rien, comme pétrifié par mon geste. Puis il répondit à mon étreinte, touché par mon attitude. Il passa une main dans mon dos et entama des caresses.

-        Je t'aime ma reuss. O kaeri naisai !5

-         Je t'aime ma reuss. Bienvenue à la maison !

               Cette petite phrase était une belle preuve d'amour. Moha ne m'avait jamais oublié ni remplacé. Il le signifiait de ces mots japonais, montrant notre passion commune pour le pays du soleil levant. À cette pensée mon visage se renfrogna. Cela faisait toujours le lien avec Ken...

-        Merci Moha... Sortis-je d'une petite voix.

-        Qu'est-ce qu'il y a Leia ?


               Je ne peux pas lui dire. Je ne dois pas lui dire.


               Et est-ce que ce ne serait pas affronté la vérité ? Devenir adulte que de me confier ? Mais cela foutrait la merda, non ?

               Je secouais mon crâne, perturbée par ces mots dans ma tête. Ils ne voulaient jamais me laisser tranquille. Non, jamais.

-        On peut aller ailleurs parler ? Demandais-je faiblement.

-        Bien sûr, tout ce que tu voudras Lélé. »


               Dans un endroit reculé de la salle des fêtes, nous trouvâmes un banc au milieu d'une sorte de vestibule. Moha s'assit et tapota la place à côté de lui. Je m'empressais de m'installer à côté de lui. Je posais ma tête sur son épaule. L'alcool aidait énormément. Je ne sais pas si je lui aurais aussi vite pardonné, et si j'aurais été aussi tactile. J'ai toujours adoré les contacts physiques, mais là, après tout ce temps à m'ignorer cela aurait dû être bizarre, pourtant non. Je me laissais aller dans cette étreinte. Moha me serra plus contre lui avec ses immenses bras. Il était vraiment confortable. Alors qu'il remettait une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, il me dit :


« - Raconte-moi tout Leia. La soirée est loin d'être terminée.

Je soupirais avant de commencer mon monologue.

-        Tu sais pour moi ça a été dur de ne plus vous voir du jour au lendemain. Heurseuemtn que je voyais encore Tonia, Sabri, Larry et David. Même si au début même de les voir eux, cela me détruisait encore un peu plus. Je n'ai jamais autant aimé quelqu'un comme je l'ai fait avec Tarik. A part peut-être Ken, mais c'était différent.

-        C'était ?

-        Ken et moi, on va se séparer Moha.

-        Oh.

-        Oui.

               Il ne dit plus rien. Ses yeux papillonnaient de droite à gauche, comme s'il réfléchissait très minutieusement quels mots il allait employer.

-        Tu te demandes si ça à voir avec Tarik, c'est ça ?

-        Comment tu sais ?! S'exclama-t-il.

-        Ah ah ! Je ne te le dirais pas.

Je tirais la langue pour appuyer mes propos.

-        Et du coup ?

Je soupirais de nouveau...

-        Oui, c'est dû à Tarik. Mais tu ne le répètes à personne ?! Hein ?! Car je ne veux pas qu'il l'apprenne pas quelqu'un d'autre que moi-même. Surtout que je ne sais pas du tout si c'est réciproque ! M'égosillais-je paniquée.

-        OK. OK, je ne dirais rien. Mais c'est bien parce que j'ai rien envie de foirer. Tu es folle de penser que ce n'est pas réciproque ! Enfin, Lélé, c'est comme une évidence vous deux !

               Je pouffais sincèrement pour la première fois de la journée. Pouvais-je m'autoriser à espérer de jours meilleurs ? En avais-je le droit alors que je brisais le cœur d'un garçon si incroyable ? Avais-je la possibilité de rêver de retrouver cet homme que j'avais tant aimé ? En aurait-il aussi envie ? Ne serait-ce pas l'une des plus grosses erreurs de ma vie ? Néanmoins, au fond de moi, quand Moha avait prononcé ces mots : « comme une évidence », je ne put qu'être d'accord. Mon corps en entier avait frissonné. Je ne sais pas si c'est la personne de ma vie, mais en tout cas Tarik est la personne qui m'a fait le plus vibré spirituellement parlant depuis que je suis né. Je ne peux pas croire que tout soit fini. Avec ses propos lors du concert, je ne peux pas rester statique, et encore moins muette. Non, je ne pouvais pas.

-        On verra bien. »


               Soupirais-je une dernière fois avant de fermer les yeux, un instant, profitant de mes retrouvailles avec mon autre frère de cœur. J'en ai beaucoup, mais je ne peux pas m'empêcher de créer des amitiés, plus fortes, des relations plus uniques que certaines.

            Nabil, Framal, Moha, Casper, ce sont mes mes âmes compagnes, mes jumeaux, mes plus grands mystères, mes seuls liens contigus, mes seuls animaux de mon arche perdue : mes frères.


*


               J'avais besoin de souffler. L'alcool m'étant trop monté à la tête. En même temps, combien de verres avais-je bus ? Beaucoup trop, cela se voyait à la façon dont je marchais. Cette soirée était bien plus éprouvante que je ne l'aurais cru. Sentant des odeurs de tabac aujourd'hui, je ressentis ce besoin, ce même besoin qui m'avait traversé il y a trois ans et demi déjà. Cette fameuse nuit, celle où j'ai rencontré Tarik. Je me rappelle très bien des étoiles, le bruit de voitures, des passants, la lumière des lampadaires, Alunissons dans mes oreilles, mes chaussures shootant dans les feuilles mortes. C'était comme si c'était hier, et en même temps il y a un siècle.

               Passant l'immense porte de la salle des fêtes pour rejoindre le frais des soirs du mois de mai, je remarquais une silhouette plus loin  accoudée contre le mur. La personne fumait. J'allais céder. Alors dans mon sac je fouillais cherchant ma trousse fourre-tout, où devait mourir un vieux paquet de cigarettes pas ouvert depuis que Ken et moi sommes devenus proches, autant dire une éternité.

               Je rageais ne trouvant pas mon Graal.


« - Tiens. Fit une voix grave, brisant le silence de la nuit.

Je me tournais enfin face à la silhouette qui n'était autre que Tarik.


Merda.


Il me tendait une roulée.

- Merci. Soufflais-je.

Le silence reprit sa place, enveloppant nos corps. Les habitudes revenaient vite entre nous. Devrais-je lui parler ? Je ne savais pas comment réagir face à mon ex. Je n'étais ni en colère ni triste. Je serais presque heureuse de le croiser ?

Il alluma ma clope. Je m'accoudais aussi au mur, l'imitant. Et je tirais une latte libératrice.

- Salut. Dit-il, reprenant la conversation.

-        Salut. Bredouillais-je entre deux taffes.

               Je ne savais pas quoi dire. Devrais-je lancer un sujet particulier ? Il allait y avoir un blanc. Est-ce qu'on devrait se contenter de brèves salutations ? Merda. Je n'en avais pas la moindre idée. J'avais muri, mais je restais une gamine face à lui. Et je ne pouvais pas oublier nos douze ans de différence.

-        J'espère que tu vas bien. Dit-il sincèrement.

-        Je vais bien, je te remercie. J'espère que toi aussi.

-        C'est le cas. Je suis heureux pour Nabil.

               Je lâchais un ricanement. Il haussa un sourcil. On y revenait. Il ne se préoccupait jamais de lui, Tarik pensait toujours aux autres. N'avait-il pas changé ?

-        Mais toi, tu l'es?

-        Oui, Leia, je le suis, vraiment.

               Il se rapprocha de mon oreille. J'allais clamser sentant son torse contre moi. Son souffle atterrissait dans mon cou, déclenchant toutes sortes de frissons en moi.

-        Merci. » Murmura-t-il presque.


               Et avant que je ne puisse demander « pour quoi ? », il était parti, me laissant seule dehors.

               Je soupirais lasse, puis me laisser couler le long du mur derrière moi. Je m'accroupis par terre et repris mon souffle. Mon cœur dans ma poitrine tambourinait, mes mains étaient moites. Je tremblais. Ma lèvre inférieure saignait due à mes mordillements. Mon rouge à lèvres avait dû se faire la malle depuis un siècle. Tant pis. Mes mains tripotaient mes cheveux quasiment totalement bruns. Le vert était presque totalement parti, comme mon ancienne vie, mon ancien couple. Je n'avais pas trop voulu en parler à Larry ou aux autres ce soir. « Oh ! Au fait, je suis célibataire, Nek et moi on s'est séparé, car je suis sûrement amoureuse de Tarik. Et sinon toi, comment tu vas ? »

               Une seule question avait mis d'accord les mots dans ma tête.

               Une seule et même question résonnait en moi, ne trouvant pas de réponse, m'obsédant encore plus.

               Une seule question :

               Pourquoi ?

               Pourquoi, il me fait ressentir tout ça ?

               Pourquoi ?

               Je finis le tube dans mes mains, en aspirant toute sa fumée toxique. Il m'aurait fallu plus qu'une cloque en cet instant. Mais bon...


*


               De nouveau vers le buffet me servant un énième verre, mon frère de cœur vint me retrouver.


« - Ça va Bambina ?

               J'esquissais un sourire à l'entente de mon surnom. Je devais l'avouer, cela m'avait manqué. Je me tournais vers lui.

-        Hum et toi ?

-        Tu l'as croisé c'est ça ? Me questionna Nabil.

-        Hum.

-        Tu as perdu ta langue ? Pouffa-t-il.

-        Non. C'est juste que cela fait bizarre de le revoir, après tout ce qu'il s'est passé, et après le concert...

               Les mots de Tarik et Nabil résonnaient dans ma tête depuis leur prestation il y a déjà un an... C'est dire, oui, je n'avais pas réussi à oublier les sentiments qui m'avaient prise à Bercy en pensant à mon ancien lion...

-        Oh ! Ça...

-        Oui, ça. Affirmais-je.

-        Tu te demandes si cela voulait dire quelque chose ?

-        Un peu... Avouais-je différemment.

               Mais j'avais dit que ce soir je prenais mes responsabilités, alors je faisais avancer les choses, même si je mourais d'envie de changer de sujet.

-        J'peux pas te le dire à sa place. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on t'a jamais oublié Leia. Tu représentes tellement pour nous. Wallah, je suis si heureux que tu me laisses une dernière chance. Merci.

-        Merci d'être revenu.

-        Non, vraiment, moi j'ai été une merde. Wallah merci Leia.

-        Bah, vous avez des airs bien graves. Rigola Anna en arrivant vers nous.

               Dans sa robe bustier, elle était sublime. Elle avait coiffé ses cheveux écarlates en un gros chignon où étaient enfoncées des roses en métal. Autour de son cou pendant un collier avec un rose et une armure, comme Rüstung. Je souris en constatant cela. Sur ses grands talons carmin, elle me surplombait d'une tête. Pourtant, j'étais loin d'être petite de mon mètre soixante-dix. Je lui souris et la pris dans mes bras.

-        Glückwunsch !6 M'exclamais-je.

-         Félicitations !

-        Danke schöne kleine Löwin ! »

-         Merci petite lionne !


               Nabil, dès qu'Anna s'était séparée de moi, l'a pris à son tour dans ses bras. Ils éclatèrent de rire. Ils étaient étincelants. Je viendrais presque à douter du noir dont m'avait parlé mon frère de cœur. Ils avaient vécu l'ombre comme on ne l'a vit que peu de fois dans sa voie, quelque chose de sombre, vraiment dark.7 Quand je les admirais comme cela, heureux, lumineux, je n'arrivais à y croire. Puis, je me rappelais de petits détails, comme le fait qu'Anna était sortie il y a seulement quelques mois de la maison de repos dans laquelle elle avait interné. L'enfer, elle l'avait vraiment traversé.


« - On va bientôt faire un discours. On te laisse Leia ! » S'exclama Anna.


               Ils me firent des signes avant de s'éloigner. Alors, j'allais m'installer à ma place à table. Sur cette dernière trônait des bouteilles de Jack Daniel's qui servait de bougeoirs ou de vases contenait de belles roses rouges. Des crânes en verre ou en céramique noirs servaient de décoration pour la table. Nabil avait vraiment su faire des compromis pour sa dulcinée. On était bien loin des traditions musulmanes. Pourtant, plus tôt dans l'après-midi, ils s'étaient bien unis devant Allah à la Grande Mosquée de Corbeil-Essonnes. Ils avaient réussi à faire de cette journée un mixte de leurs deux cultures. Anna avait rayonné toute la journée, même si son côté de la mairie avait été moins rempli. C'était Engel, son batteur, qui l'avait emmené devant l'autel. C'est lui qui avait épaulé Anna à chacun de ses coups durs depuis la formation du groupe. Elle avait une relation bien particulière avec ce gros ours bougonneur. Il me faisait terriblement pensé à Hakim.


« - Bah alors tu en tires une de ces têtes ! S'exclama une voix que je reconnaitrais entre mille.

               C'était celle de mon autre lionne. Ma belle QLF à la crinière presque aussi écarlate qu'Anna, sauf qu'à la place d'arborée un beau rouge, elle portait les couleurs du coucher de soleil. Avant, quand j'étais au bras de Tarik, nous étions les deux belles lionnes des Tarterêts. Cela me manque... J'avais presque oublié Ken. J'étais bien trop dans mon élément. Je n'avais plus peur des regards qui se posaient sur moi. Même si je ne suis plus celle de Tarik, je suis toujours aussi féroce. Je l'ai montré dans le passé, et je peux le refaire !

-        Un truc ne va pas ma Princesse ?

               Bien avant Ken, c'était elle qui m'avait surnommé comme cela, avant que tout le monde pique son surnom, d'abord Ken, puis tout le $-Croums. J'esquissais un sourire. Tonia me redonnait un peu de lumière.

-        Oui et non.

-        Dis-moi tout.

               Sauf que Sabri s'assit à côté d'elle avec Casper. Je les adorais, mais c'étaient de vraies commères. Et avec Lucas on était toujours en froid. Contrairement à Moha, il ne s'était pas excusé. Je l'avais toujours en travers de la gorge.

-        Je t'expliquerais plus tard. Dis-je en jetant un coup d'œil aux deux garçons.

               Tonia les fixa à son tour. Puis elle fit de grands gestes.

-        Oust les garçons ! On doit parler entre copines ! C'est important !

-        Maiiis ! Protesta Lucas, contrairement à Sabri qui ne discutait jamais les demandes de sa lionne.

               Bené le prit par le bras pour l'emmener loin, vers le buffet. Cela les occuperait un moment.

-        Bon, maintenant qu'ils sont partis dis tout à tata Tonia !

               J'esquissais un nouveau rictus. Vraiment cette femme était mon petit rayon de soleil, je ne sais pas comment je ferais sans la pompière de Paris.

-        Ken et moi, on va se séparer, car je ressens des choses pour Tarik.

               Elle hocha la tête.

-        Tu ne dis rien ?

-        Leia, c'était évident. Vu les dernières conversations qu'on a eu, j'ai senti que soit tu ressentais à nouveau quelque chose pour AD. Soit que tu n'étais jamais passé à autre chose. Mais maintenant, je comprends que c'est juste le nouveau Tarik qui te plaît, non ? Même si tu ne lui as pas beaucoup parlé. Tu entends les bruits de couloirs.

-        Oui... Avouais-je. Mais tu ne vas pas dire que je ravale mon vomi ? Ou que je me trompe ? Surtout après tout le mal que l'on s'est fait ?

-        Princesse... Cela fait un moment, vous avez grandi. Le plus gros souci, c'est qu'à la fin vous communiquiez plus et vous avez abandonné facilement, surtout Tarik. Si vous voulez retentez, que vous être bien à vous battre, en vous écoutant, établissant une relation de confiance, que vous parlez et que vous vous aimez, je ne vois pas pourquoi je te dirais ça. Et puis tu me connais, je suis bienveillante. Bien évidemment, une partie de moi à envie de te crier que c'est une mauvaise idée et que c'est un bâtard. Mais tu sais et je sais au fond de moi que c'est faux. Tarik a sa carapace, mais tu l'as déjà brisé une fois, tu le connais mieux que quiconque sauf peut-être Nabil. Rigola-t-elle. Tarik est un homme bon. Fonce ma Princesse.

-        Merci Tonia.

-        T'inquiète Leia. C'est normal. »


               Je hochais la tête à ses dires. Je me sentais soulagée. J'avais besoin d'être rassuré sur le choix fou que j'allais prendre dans les jours qui allaient suivre. Et je savais que mes conversations avec Moha, Nabil, Anna, Tonia et Clément m'avaient rassuré. Vraiment je ne sais pas comment j'aurais pu faire sans Clément, mon meilleur ami, l'homme de ma vie. Je l'avais appelé en panique il y a deux jours, étant totalement perdue et en larmes. Je l'avais coupé, lui et son copain. C'était méga gênant, mais on avait bien ri. J'étais sûre de moi. J'allais le faire. Il manquait plus qu'un petit détail, et ce sera bon. J'allais clôturer cette histoire pour en commencer une nouvelle.


               Parce que comme l'a dit Moha, c'est comme une évidence, non ?














1.         underground : se dit d'un mouvement artistique d'avant-garde indépendant des circuits traditionnels commerciaux.

2.        ghoster : verbe signifiant le fait d'être ignoré par une personne proche. Que ce soit par téléphone, texto, réseaux sociaux, la personne fait comme si vous n'existiez plus.

3.        looser : lâche, perdant en anglais

4.        smeh : désolé en arabe

5.        o kaeri nasai : « bienvenue à la maison » en japonais

6.        glückwunsch : « félicitations » en allemand

7.        dark : sombre, foncé, noir en anglais








Bonsoir tout le monde ! 🥰

Oh la la ! C'est déjà l'avant dernier chapitre !!! 🤯

J'espère que vous avez passez une bonne semaine ! 🤩

Qu'avez-vous pensez du chapitre ?

Le mariage de Nabil et Anna? 💒 👰🏻‍♀️🤵🏽

La conversation avec Moha ? 🌸

Le moment avec Tarik ? 🦁

Nabil ? 💙

Anna ? ❤️

David ? 😇

La confidence auprès de Tonia ? 🥰

Je vous souhaite à tous une très belle semaine ! ☀️

Merci pour tout  🙏🏼

Cela me fait trop bizarre de bientôt vous quittez sur ce tome 2 ! 🫣🥴🥲

A la semaine prochaine pour la dernière fois ! 😭😭😭

Saphira 💙

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