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Chapitre 10
-Leia-
février 2021
Rappel : Aujourd'hui – Concert de PNL avec le bro' !
Je fixais mon téléphone difficilement. C'est vrai... Normalement, aujourd'hui, j'aurais dû aller voir Tarik et Nabil en concert avec Thomas, mon petit-frère.
Sauf que d'un, le COVID avait tout modifié l'avenir. La tournée avait déjà été reporté deux fois. J'imagine qu'une annonce finirait par être postée par leur label indépendant : QLF Records. Et la tournée serait de nouveau reportée.
Sauf que de deux, Tarik était mon ex-petit copain. Oui, j'étais sortie avec Ademo du groupe PNL. Même moi, parfois, je me disais que tout cela n'avait été qu'un rêve. Surtout que je m'étais efforcé à tout oublier de notre ancienne relation. Puisque c'était fini. Mais être dans le déni ne marchait pas toujours. La vie était là pour me rappeler régulièrement que j'avais aimé cet homme plus que ma propre vie. J'avais signé, pourtant, j'étais partie. J'avais abandonné. Parfois, j'en viendrais presque à me demander pourquoi on s'était quitté ? Pourquoi je l'ai laissé ? Mais les souvenirs douloureux des derniers mois passés à ses côtés me ramènent à la réalité. Je me rappelle encore, allongée sur mon clic-clac de mon ancien petit appart parisien, en train de pleurer toutes les larmes de mon corps. Il m'avait énormément déçu. Pourtant, je savais que ce ne serait pas facile. Tarik avait beaucoup de séquelles, de traumatismes. Mais j'ai fini par céder, peut-être pour protéger ma propre santé mentale. Il n'était plus jamais là. Il agissait plus comme l'homme que j'avais appris à connaître. J'avais retrouvé l'ancien Tarik, ou plutôt Ademo. Ademo ou Tarik, tel avait été la question. Au final, Ademo finit toujours par revenir. Ademo, le misogyne, qui manque de respect, le sombre, torturé, l'absent, l'agressif, le connard. Je savais que c'était une carapace, qu'il était en train de se refermer sur lui-même. Mais j'avais tout essayé. J'avais communiqué, voulu le comprendre, l'écouter, être là pour lui, même lui laisser de l'espace. J'étais prête à tout. J'avais fait tomber son armure, lui avait donné ma confiance, mon cœur. Mais non, cela n'avait pas suffi. J'avais été assez maltraité, négligé par le passé par mes anciens petits copains ou petites copines. Je m'étais juré de ne plus jamais tomber aussi bas, de me mettre mal comme ça pour quelqu'un. Alors, oui, je suis partie. J'ai quitté cet homme, sa cité et sa famille. Mais ça ne veut pas dire que je n'en souffre pas tous les jours. Non. Néanmoins, je ne pouvais pas revenir. Je sais que ce serait la même chose. De toute façon, Tarik ne me reprendrait pas. Il avait choisi Ademo.
J'étais allongée sur mon lit double dans mon nouvel appartement. Cela m'avait aidé à ne pas y penser en permanence. Mais là, avec le rappel de mon téléphone, j'étais au plus bas. J'avais l'impression de chuter indéfiniment dans un gouffre sans fond. J'étais couché sur le dos, les bras ouverts. Je regardais le plafond. Une larme coula le long de ma joue, déclenchant mes pleurs. Je lançais ma playlist QLF et m'enfonçais dans mon propre malheur. Me teindre les cheveux en bleu et me les couper, me lever tous les matins pour aller au McDo, plus tous mes projets pour retrouver du travail, tout cela ce n'était que mon déni. Le tapis qui camouflait la plaie béante au milieu de mon ventre. Du sang noir, comme mon âme en ce moment même, s'en écoulaient par litres. Je vais finir par mourir d'amour.
Pourquoi une rupture peut-elle faire autant de mal ?
mars 2021
La chaleur écrasante improbable et effrayante du mois de février s'écrasait sur ma peau. Flippante, car elle nous rappelait, à Ken et à moi, que le monde allait mal. Il était venu me chercher après le boulot. Je m'étais habillée comme en été, d'un pantalon ample bleu et blanc rayé, ainsi que d'un petit haut léger blanc en coton brodé d'un œil bleu marine. Tout était assorti. Je me sentais belle ce soir. La fournaise de la journée avait du mal à retomber. J'avais quand même pris une petite veste bleu marine, ne voulant pas me faire surprendre.
Le silence de la ville, la nuit, était bruyant. Illogique. Totalement. Mais quand le noir envahissait le béton, la capitale se calmait un peu, devenant un chuchotement sourd. Parfois, à certains endroits, Paname était éclatante de ses éclairages, de ses spectacles. Au détour d'une ruelle, on pouvait retrouver l'agitation des terrasses : des éclats de rire, de la musique.
Ken comme moi, évitions les allées trop bondées. On aimait juste marcher dans la ville, se perdant dans son immensité. Profitant de cette tranquillité les écouteurs sur les oreilles, nous nous isolions du monde, mais pas de nous. Je savais qu'il était là avec moi, pour moi, comme je l'étais avec et pour lui. La chaleur de sa main contre ma peau en témoignait, nos doigts entrelacés me rassuraient.
Je vis des poteaux, des murets, et d'autres structures élevées. Une idée me vint. J'avais beau avoir pris de la maturité, je n'en restais pas moins une gamine. Ou peut-être qu'au côté de Ken, je me laissais enfin aller. Je quittais son étreinte pour sauter de pierre en pierre. J'étais comme en train d'éviter faussement une rivière imaginaire. Il me suivait toujours dans mes conneries. Ça faisait longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un qui me ressemblait autant. On avait cette même envie, capacité, à imaginer des mondes chimériques. On ne vivait pas sur terre avec les autres humains.
Je croisais le regard du Fennek. Il était en forme, plein d'énergie. Il s'était encore réveillé sûrement sur les coups de quatorze, seize heures. Il était de nouveau dans un processus créatif. Le même que celui qui l'avait traversé au Japon avec Les étoiles vagabondes. Ce film, il m'avait sauvé quelques années auparavant, comme l'auteur et l'acteur principal de ce dernier actuellement. Le regardant toujours, il me sourit. Ce qui entraîna le mien automatiquement. Je me reconstruisais petit à petit.
Une épicerie arabe se dessinait devant nous.
« - T'as toujours chaud ? Il me demanda.
- Ouais de ouf. Dis-je en secouant mon haut.
- Attends-moi là. Je reviens dans une seconde.
- Ok.
Il entra dans le magasin. Deux minutes après, seulement, il en sortit le sourire jusqu'aux oreilles comme un gamin avec deux Mr. Freeze à la main.
- Tadam ! »
Je souriais en pensant aux sons de Feu ou de Cyborg. Était-ce sa technique de drague ? Certaines l'auraient mal prise. Mais je kiffais.
En fait, je ne pensais même plus à tout ça, vraiment pas.
Tout ce que je savais, c'est que j'étais bien avec lui.
Bonsoir ! 🌇
J'espère que vous avez passez une bonne semaine ☺️
Qu'avez-vous pensez du chapitre ?
Le rappel pour le concert de PNL ? 🥲
Les regret, la rancœur de Leia ?
Sa tristesse et sa douleur par rapport à la rupture ?
Le changement climatique ?
Ken et Leia la nuit dans Paris?
Les Mr Freeze ?
L'imagination débordante commune de Ken et Leia ?
Ken ?
Leia ?
Vous pensez qu'il va se passer quoi dans les futurs chapitres ?
Je vous souhaite à tous une très belle semaine ! ✨
Prenez soin de vous 🙏🏼
A vendredi prochain 😉
Saphira 💙
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