Chapitre 9 : enfances.

Plus tard,

Alors tes cheveux ? s'enquit Callen quand je revins dans la chambre.
– J'ai réussis à les récupérer, répondis-je.

Je fermai la porte et me jetai sur mon lit, près de lui.

– En plus ce crétin s'est moqué de moi..., marmonnai-je.
– Ça pour avoir rigolé, il a rigolé. J'ai bien cru qu'il allait s'étouffer.
– J'aurais aimé qu'il s'étouffe.

Je sentis sa main se poser sur mon épaule.

– Arrêtez de faire comme si vous ne vous aimiez pas, répliqua-t-il. Je suis sûr que vous vous adorez depuis la première fois que vous vous êtes rencontrés.
– Cassandre m'a détesté au début. Je n'avais que deux trois affaires avec moi et, avec ce qui était arrivé, ils m'ont porté un peu plus d'attention. Et puis, quelques années après...

Tu ne peux pas pleurer ! Adoptée ! Si tu n'étais jamais née, elle ne serait pas partie !

– Quelques années après ? Insista Callen.
– Ri... Rien..., balbutiai-je.

Sentant sans doute qu'il touchait un point extrêmement sensible, il ne posa pas d'autres questions.

– Mais bref ! annonçai-je en me redressant.

Je m'assis en tailleur en face du jeune brun.

– Tu ne m'as jamais parlé de ton enfance Callen ! m'exclamai-je.
– Toi non plus.
– Tu ne veux pas me raconter quelques anecdotes ?
– Que si toi tu en racontes.

J'attrapai mes chevilles.

– Et tu promets de tout me raconter sur la tienne ?

Il me sourit.

– Promis.
– Alors mon enfance...

Je me mis à chercher dans mes souvenirs.

– Je passai mes journées à faire des bêtises avec l'oiseau de ma mère. Mon père voulait m'apprendre certaines bêtises mais ça ratait toujours. En fait, nous étions bien plus efficace sans lui.
– Bizarrement ça ne m'étonna même pas de toi.
– Je dois bien le prendre ou pas ?

Son sourire amusé répondit à ma question.

– Sinon tu te souviens de quoi d'autre ? s'enquit-il.
– Hum... Ma mère avait une voix incroyable. Tous les soirs elle chantait dans la bibliothèque. Elle avait même commencé à me faire apprendre la chanson.
– Tu t'en souviens ?

Je secouai la tête de droite à gauche.

– Je l'ai complètement oublié. Mais bref ! Elle...

Je m'arrêtai.

– Elle ? insista-t-il.
– Non rien. Laisse tomber.

Maman délivrait des personnes de la prison du château. Quand j'étais enfant, je ne comprenais pas pourquoi elle faisait ça. Surtout que je savais très bien que papa s'énerverait en apprenant cela.

C'est notre petit secret, d'accord Linoa ?

– Et tu avais des amis ? demanda Callen, me faisant ainsi sortir de mes pensées.
– Non... À part l'oiseau à ma mère. Et maintenant que j'y pense, je crois avoir déjà vu Nel... Oui ! Même que j'avais essayé de lui parler une fois. C'était quelque...

Non !

Je secouai ma tête pour ne pas y penser.

Je ne veux pas me souvenir de ça !

– Linoa ?
– C'est tout ce dont je me souviens, m'empressai-je de répondre. Et toi Callen ?

Il resta un moment silencieux à me fixer puis il répondit :

– De ce que je me souviens, j'ai toujours habité dans une sorte « d'appartement ». J'étais toujours entourés d'adultes et de quelques enfants plus ou moins âgés. Certains... certaines étaient comme moi... Mais parmi eux, il y avaient toujours des chanceux...

Il fit une pause quand sa voix commença à trembloter.

– Je continuai d'espérer. Toujours. Encore.

Voyant bien que quelque chose n'aillait pas, je tentai de changer de conversation.

– Et tes parents ?

Son regard se remplit de colère.

Mauvaise pioche...

– Ce ne sont que des..., commença-t-il en hurlant.

La sonnerie de son portable l'interrompit et son visage s'adoucit.

– Tu... Tu sais quoi Callen ? balbutiai-je. Oublie ma question.
– Désolé de mettre emporté..., s'excusa-t-il en esquissant un petit sourire forcé.
– C'est rien.

C'était la première fois que je le voyais dans un état pareil. Heureusement cela n'avait duré qu'un bref instant.

– Je crois que quelqu'un essaye de te joindre, lui rappelai-je tandis que la sonnerie persistait.
– Ah.. euh... oui...

Il attrapa son téléphone qui traînait sur mon lit et répondit à l'appel.

– Allô ? ... Comment ça tu es sur le parking ?... Pourtant j'avais pris... Bordel Yves, j'ai l'air de quoi moi maintenant ? Je lui avais promis...

Il resta un long moment muet.

– Oui... C'est vrai que là c'est différent... D'accord, j'arrive tout de suite.

Quand il décolla l'appareil de son oreille, son regard tomba sur moi et il m'accorda un sourire d'excuse.

– Je suis vraiment désolé Linoa mais il faut que j'y aille.
– Ce n'est pas bien grave, déclarai-je en me forçant à sourire. Je peux au moins t'accompagner ?

Comme ça, je passerai un peu plus de temps avec lui...

– Pas de problèmes.

Nous nous levâmes et nous mîmes en route.

Tandis que l'on marchait, je ne pus pas m'empêcher de lui poser quelques questions.

– Et ce qui se passe, ça concerne quoi ?
– Mon boulot.
– Tu as un job ? m'étonnai-je.
– Oh... une petite occupation pour gagner un peu d'argent.
– Et c'est quoi ?

Il sembla hésiter un long moment. Un très long moment.

– Callen ? l'appelai-je.
– J'aide... j'aide un adulte que je connais.
– Ah...

Le silence s'installa un instant tandis que nous arrivions au niveau du portail.

– Dis, Callen..., commençai-je timidement. Est-ce que... est-ce que tu es intéressé par quelqu'un ?
– Tu me demandes si je suis amoureux de quelqu'un, c'est bien ça ?
– Euh... oui...

Il resta un moment interdit.

– Oui, je le suis, finit-il par répondre.
– Je connais la personne ?
– Elle est très proche de toi.

Mon cœur se serra.

– EVE ? m'écriai-je.

Il commença à se diriger vers le parking, me laissant planter à l'entrée.

– À plus !
– Attends Callen ! Réponds moi !

Il me lança un sourire malicieux alors que ces joues étaient légèrement rougit.

– Tu auras ta réponse très bientôt.

Et il s'approcha d'une voiture noire qui démarra aussitôt que le jeune brun eu refermer la portière.

Merci Callen...

Je poussai un long soupir planifiant déjà ma fin d'après-midi. Je pense qu'une bonne tablette de chocolat et une série romantique sur mon ordi arrivera à me faire oublier tout ça.

– Vous voilà princesse ! s'exclama l'obscurien.

Je lâchai un nouveau soupir en levant les yeux au ciel.

Bon, c'est râpé pour ma soirée déprime.

– Qu'est-ce qu'il y a Nel ? lui demandai-je en me retournant vers lui.
– Je ne vous ai pas donné votre cadeau.

Je fronçai les sourcils.

– Un cadeau ?
– Allons dans votre chambre.
– Ok...

Plus tard,

Nel posa un imposant ouvrage sur le bureau. Il avait une couverture en cuir bleu marine parcourut de différents motifs dorés. Mais ceux-ci commençaient à s'effacer.

– Eh bah ! m'exclamai-je devant l'état du livre. On dirait un vieux grimoire !
– C'est un vieux grimoire, confirma l'obscurien. Il appartient aux Altissima, la famille de votre père.

Je l'ouvris et tournai distraitement les pages jaunies par le temps.

Différentes écritures s'affrontaient. Certaines précisaient différents points tandis que d'autres semblaient donner l'impression de leur auteur sur la difficulté ou alors sur les enchaînements utiles à effectuer après ce sort.

– C'est avec celui-là que votre mère a appris des sorts et des potions, annonça Nel. Vous saviez que c'est votre père qui la entraîné lors de ces dix-sept ans ?
– Tu en sais pas mal sur mes parents dis donc, lui lançai-je sans quitter l'ouvrage des yeux.
– À cause de ma mère. Mais bref, vous allez devoir l'apprendre.

Je me stoppai.

– Attends... tu... tu peux répéter ? balbutiai-je en tournant doucement mon regard vers lui.
– Vous devez connaître tous les sorts et les potions de ce grimoire par cœur.
– Non mais tu plaisantes, n'est-ce pas ?
– J'ai l'air de plaisanter ?
– Vu ton air sérieux, c'est non ?
– Exactement. Mais on va y aller doucement d'accord ? Votre devoir de ce soir est d'apprendre la « recette » de la potion de soin.
– QUOI ? Mais c'est mon anniversaire aujourd'hui ! Et... et j'ai déjà travaillé ce matin !

Un grand sourire étira ses lèvres.

– Eh bien joyeux anniversaire princesse !

Et sur ces mots il partit tandis que je marmonnai des insultes à son égard.

Je te déteste Nel Mandragore... 

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