Chapitre 7 : sérial killer.
Un peu plus tard,
Le plat de sablés – sauvés de justesse – trônait au milieu de la table.
La chaîne à la télévision ne m'échappa pas.
- C'est rare que vous mettiez la chaîne consacrée aux infos à la télé, lançai-je en m'asseyant.
- On préfère rester informer, répondit mon père. Avec se qu'il se passe en ce moment...
Je fronçai les sourcils et me retournai pour comprendre ce qu'il y avait de si important.
Une maison familière était entourée de ruban jaune où était inscrit en noir « Police line do not cross ».
« Sérial Killer ».
Ce gros titre me fit réaliser.
Oh non...
- « depuis quatre jours » Commença la voix off « de mystérieux meurtres se succèdent dans une petite ville sans histoire... »
Stupéfaite, je me tournai vers mon père.
- Des meurtres ? m'exclamai-je. Ici ? Dans cette ville ?
Le visage grave, la tasse entourée par ses mains, il hocha doucement la tête.
- Quatre meurtres en l'espace de quatre jours, rajouta-t-il. À quelques pâtés de maisons voire juste à quelques maisons. Des personnes qu'on a sans doute déjà croisés.
- Et la police à une piste ? s'enquit Cassandre.
- Non, rien. Il n'y a pas un seul indice, même pas d'ADN ou d'empreinte digitale. Nada.
Il resta un moment silencieux avant de rajouter :
- Des meurtres parfaits.
- Il faut retrouver le tueur ou les tueurs, annonça l'Homme à la jeune blonde derrière lui.
Elle croisa les bras, ses yeux orangés tombant sur la télévision.
- « Il est important pour les habitants de suivre les instructions des forces de l'ordre » Annonça la voix off. « Rester le plus possible chez vous, rester en contact avec vos voisins et si vous vous apercevez de quelque chose de suspect appelez immédiatement la police : ne tentez rien par vous-même ! ».
- Puis-je te confier cette tâche Aurore ?
L'attention de la jeune blonde retomba sur l'homme aux cheveux blancs – les soucis et le temps ne l'avaient pas épargné –.
- Pas de problème m'sieu ! répondit-elle en s'en allant gaiement.
La télévision s'éteignit dans un petit bruit. Nous relevâmes tous la tête.
- Je sais qu'il faut se tenir au courant, annonça-t-elle. Mais au vu des têtes que vous tirés, le tueur n'aura pas besoin de passer par là si ça continu. Et puis c'est bientôt Noël !
Ses magnifiques cheveux de jais reposait sur ses délicates épaules.
À première vue, cette femme semblait aussi fragile que de la porcelaine mais, en réalité, elle était aussi dur que du diamant.
- C'est facile à dire.., murmura mon père.
- Allons John ! Tu n'es pas du genre à déprimer ! Sourie !
Philippe sourit doucement.
- Je vais te préparer ton chocolat, déclara-t-il en se levant.
- Ah non ! répliqua-t-elle en lui agrippant son avant-bras. Ne te dérange pas pour moi !
- J'insiste !
Et il se traîna à la cuisine avec Yuki au bras.
Je savais très bien que cela ne le dérangeait pas du tout...
Mon père poussa un profond soupir.
- Pense positif.., murmura-t-il.
La cuisine était étrangement calme. Toutefois, il se tourna vers celle-ci – même si, de toute manière, il était impossible de voire l'intérieure d'ici –.
- C'est dommage quand même.
Mon attention retomba sur mon paternel.
- Dommage quoi ? m'enquis-je.
- Qu'ils ne soit que collègue ! répondit-il comme si cela était évident.
Cassandre et moi échangeâmes un regard tandis que Lilo déclarait :
- Ils formeraient un beau couple.
En faîte, ils forment un beau couple.
Philippe et Yuki sont en couple depuis leur dix-huit ans. Ils se sont fiancés il y a un an. Mes frères et moi savons qu'ils sont ensembles, pas mon père.
Pourquoi ?
Mon père et Philippe se ressemblent énormément... Physiquement.
Mon grand frère pense que le métier de papa est dangereux et inutile. Qu'il n'est qu'un gamin. Et il ne se prive pas de lui dire.
C'est pour cela qu'il ne veut pas que notre paternel apprenne qu'il risque sa vie à toute instant pour Yuki. Celle-ci n'est pas une humaine comme les autres... C'est une médium. Dans sa famille, il y a toujours une femme possédant ce pouvoir et qui est chargé d'exorciser les esprits malveillants au péril de sa vie.
Un jour, mon frère a du aller dans ce fameux manoir pour une interview. Dès que leur regard se sont croisés, ils sont tombés amoureux.
Philippe à réussit à libérer Yuki du manoir et l'a emmené chez lui – il a un petit appartement où il vit la semaine –. À présent, elle travaille en tant qu'assistance avec mon frère.
Malheureusement, la famille de Yuki veut la retrouver et faire payer celui qui la « kidnappée ».
Le petit couple revient tranquillement. La jeune femme s'assit avec sa tasse au lait au chocolat puis son regard bleuté tomba sur moi et Cassandre.
- Alors ça s'est bien passé ces dernières semaines ? nous interrogea-t-elle. Je ne vous ai pas vu depuis la rentrée de septembre !
Mon regard plongea dans le chocolat que je remuai avec ma cuillère.
- Ouais... On peut dire ça comme ça...
- Tu n'es pas contente ? s'enquit Cassandre, légèrement perplexe. Bon okay, c'est récent mais tu sors quand même avec la personne que tu aimes.
- Callen ? Tu sors avec lui ? demanda Philippe.
- Tu le savais ? ! s'écrièrent mon père et Cassandre ensemble.
Ils lui firent de gros yeux.
- Bah elle m'a dit qu'elle était amoureuse d'un certain Callen.
- Elle me l'a dit aussi ! annonça fièrement Lilo.
Le rouquin poussa un soupir en se passant ses mains dans ses cheveux.
- J'aurais du m'en douter, avoua-t-il. Après tout, on se méfie l'un de l'autre sur ce point...
- Et moi, il y a une explication ? interrogea mon père en croisant les bras.
- Tout simplement parce que tu ne connais pas le discrétion dans ce domaine, répondis-je.
Il me fixa un instant.
- Pas faux, admit-il.
- Mais bref ! annonça Lilo.
Il se tourna vers Philippe.
- Tu leur annonces la nouvelle ? s'enquit Lilo.
- Quelle nouvelle ? l'interrogea-t-il, perplexe.
- Ce que tu dois faire demain, rajouta-t-il.
Yuki sembla deviner.
- Comme pensait Freud, on n'oublie jamais rien par hasard.., lança-t-elle avant de boire une gorgée.
Philippe la fixa un instant avant de cacher son visage avec ses mains.
- Ah oui...
- Qu'est-ce qu'il se passe ? s'enquit mon père.
Mon grand frère poussa un profond soupir avant de déclarer :
- Mon patron m'a donné une nouvelle interview a faire...
- C'est qui que tu dois interviewer ?
Philippe soupira avant de poser son regard sur mon père.
- Un certain John Phoenix, répondit-il.
Cassandre éclata de rire. Si bien qu'il tomba avec sa chaise.
- Et tu n'es pas content d'interviewer ton père ? s'enquit Astroméria.
- Il va devoir parler de mes aventures, répondit mon père. Mais il ne les cautionne pas...
- Ah...
Le regard de Yuki tomba sur la jeune fille aux cheveux rose.
- Alors c'est toi la deuxième invitée ? s'enquit-elle. L'amie de Linoa ?
La gardienne acquiesça.
- Ce n'est pas qu'une amie pour tous.., lançai-je malicieusement.
Silence.
- Qu'est-ce que tu sous-entend Linoa ? s'enquit Astroméria dont j'avais visiblement attisée la curiosité.
- Bah que...
- LA FERME ! hurla Cassandre.
Il se releva rapidement avant de me fusiller du regard.
- Tu ne dis que ce qui t'arranges.
Puis il partit comme une furie.
- Euh... J'ai pas très bien compris, lança Philippe.
Mon père poussa un soupir avant d'expliquer :
- Cassandre à cru assister à une sorte de prise d'otage d'une personne par la même personne.
- La fatigue.. ?
- Sans doute, le stress aussi. Qu'y plus est, il n'a pas arrêter de me dire que Linoa ment.
- C'est n'importe quoi, répliquai-je.
Encore un mensonge.
- Astroméria.
Elle se tourna vers moi.
- On va mettre nos bagages dans ma chambre et aménager celle-ci, annonçai-je.
Elle acquiesça avant de se lever.
- Bon nous on y va ! déclarai-je.
Plus tard,
La nuit était bien avancée maintenant. Il devait être... Minuit sans doute.
Mon lit, dépouillé de son matelas, avait était plaqué dans un coin de la pièce. Ainsi Astroméria et moi dormions à la même hauteur.
Je m'assis en tailleur sur mon « lit » en bâillant.
- Dit Linoa, c'est à cause de nous que Cassandre doit se coucher plus tôt, n'est-ce pas ? s'enquit la gardienne.
J'acquiesçai.
- On aurait peut-être du le mettre dans la confidence...
Je me tournai vers elle et répliquai :
- Mais il aurait été impliqué dans tout ce chantier.
- C'est vrai...
Je poussai un profond soupir.
- Écoute Astroméria, je me sens aussi coupable que toi. Mais on a pas le choix.
- Tu en es vraiment sûre ?
- Si tu lui révèles quoique ce soit, se sera toute ma famille qui devra l'apprendre. TOUTE ma famille qui devra assumer ce secret.
- Et tu feras quoi quand tu devras « disparaître » à tes dix huit ans ? Ça leur fera beaucoup de mal de ne pas te revoir.
- Je sais... Mais là n'est pas la question ! Astroméria tu ne dois pas...
Elle plongea son regard triste, plein de culpabilité dans le mien. Un regard de chien perdu.
Je poussai un profond soupir.
Bon, j'ai peut-être un peu exagéré...
- Si tu veux tu pourras lui dire TOUT ce que tu veux, cédai-je. Mais il doit tenir sa langue.
- Merci !
Et elle se jeta à mon cou et me serra fort dans ses bras.
- Du calme Astroméria !
- J'en avais assez de lui mentir ! Je veux qu'il sache que je suis une gardienne !
Elle resserra un peu plus son étreinte.
- Ok... ok... Mais... Par... Pitié... Lâche... Moi... J'étouffe.., murmurai-je d'une voix étouffée.
Elle me lâcha et retourna sur son matelas.
- Je ne lui dirais pas pour toi si tu veux, déclara-t-elle.
- Se serait sympa.
Le silence s'installa un instant.
- Dit moi...
- Oui ?
Il fallait que je sache. Par simple curiosité.
- ... Tu ressens quoi pour Cassandre ?
- Eh bien... Pour être honnête, je n'en sais rien, avoua-t-elle. Du coup, Volt m'a prêté un livre pour que je sache ce que c'est.
- Ah...
Est-elle amoureuse.. ?
- D'ailleurs, je vais le continuer, déclara-t-elle.
Et sur ces mots, elle se saisit de son livre et plongea son regard dessus tandis que je m'allongeai.
- Bonne lecture, murmurai-je en fermant les yeux.
- Merci, répondit-elle distraitement.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top