Chapitre 7 : en route pour le manoir.

Nous marchions en direction du manoir quand une sonnerie retentit.

- Ah ! C'est pour moi ! S'exclama Aurore.

Elle se précipita sous un arrêt de bus pour se mettre à l'abri et je fis de même. Puis elle ouvrit la petite sacoche accrochée à sa ceinture et en sortit l'appareil.

- Allô ?... Oh salut Iris ! Tu n'es pas censée être à une soirée pyjama ?... Hein hein, je vois... Et tu es où là ?... Ton frère va te massacrer... Ah oui ta botte secrète, c'est vrai que je l'avais oublié celle-là. Mais bref, tu appelles pour quoi ?... Nope. Et puis, pourquoi tu cherches une fille avec un katana ? ... Okay... Où je vais ? Quelque part... T'as pas à le savoir. Et puis, si tu viens avec moi, c'est moi qui vais me faire massacrer par Lux... QUOI ? ! Moi avoir peur de lui ? ! N'importe quoi ! Viens au manoir tiens ! Mais on t'attends pas !... Ouais on : je suis devenue amie avec quelqu'un... Ça t'apporte vraiment quelque chose de savoir comment elle s'appelle ?... Ok ok. Elle s'appelle Linoa. ... Phoenix ?

Elle se tourna vers moi.

- Euh... Oui. Répondis-je.
- Ouais, Linoa Phoenix. ...
- Je crois que Iris à trouver quelqu'un que tu connais. M'annonça-t-elle.

Je fronçai les sourcils.

Quelqu'un que je connais, dehors, en pleine averse ?

Elle mit son portable sur haut parleur.

- Princesse, vous êtes là ? S'enquit une voix familière.
- Taliane ?

- Princesse !

Aurore me regarda avec surprise.

- « Princesse » ? Répéta-t-elle. C'est un surnom ou ton vrai grade ?

- Un vrai grade. Répondis-je.

Elle me regarda attentivement.

- Princesse de quoi ? Princesse d'un pays ?
- Non. Tu connais l'Harmonie et le Chaos ?
- Ouais et ?
- Tu n'as rien remarquer ?

- Eh bien...

Elle se mit à réfléchir.

- Bref, rendez-vous au manoir ! Annonça une voix étrangère – ça devait être la fameuse Iris –.

Et sur ces mots, elle raccrocha tandis que Aurore continuait de réfléchir.

- Eh bien... Finit-elle par dire. J'ai remarqué que tu avais des pouvoirs de sorcière et de...

Elle me fit de gros yeux.

- Nan... Ne me dis pas que tu es une hériti...

Elle ne finit même pas sa phrase.

- Je suis bien une héritière du Chaos. Confirmai-je.

Elle ne bougea plus.

- Aurore ?

Elle secoua sa tête comme pour faire partir une pensée de son esprit.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Demandai-je.
- R... Rien t'inquiète.

Elle rangea son portable dans sa sacoche.

- Allons-y.

Sans un mot, nous reprîmes notre route.


La nuit était tombée depuis quelques heures déjà.
Au plus grand étonnement de la blonde, ils avaient du passer par un barrage de police.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? S'enquit-t-elle en se penchant en avant et en agrippant leur siège.

- Une sombre histoire de meurtres. Expliqua l'homme a la chevelure blanche. Les policiers n'arrivent pas à mettre la main sur le coupable.

Elle en resta muette. Cette ville si calme qu'elle connaissait si bien... À une demi-heure de voiture de l'agence...

- Ne crois pas que j'ai répondu favorablement à ton invitation parce que je ressens quelque chose pour toi - Ce qui n'est d'ailleurs pas le cas, je précise -, c'est juste parce que j'ai eu pitié de toi.

Il lui avait sourit.
Elle avait sentit son cœur fondre comme à chaque fois.

- Tu as souvent pitié de moi à ce que je vois. Lui avait-il malicieusement fait remarquer.


- Lanilla ? S'enquait l'homme aux cheveux grisonnant.
- Ah... Euh... Oui... Balbutia-t-elle en sortant de ses pensées.
- Tu as l'air dans la lune.
- Oui... La fatigue sans doute.
- Tu vas enfin pouvoir dormir confortablement ce soir. Lui rappela le conducteur.
- Oh oui ! Un bon matelas !

Les deux hommes rigolèrent.

- Laurent, Jack, c'est pas drôle. Répliqua-t-elle. Vous ne pouvez pas imaginée comme ça fait du bien de savoir qu'on va enfin pouvoir retrouver du confort.
- C'est ta réaction qui nous a fait rire. Lui précisa l'homme au cheveux grisonnant qui conduisait.
- Tu as fuis durant si longtemps...

Son regard se posa sur l'homme au cheveux blanc.

- Depuis plus de dix-sept ans. Confirma-t-elle.
- Tu aurais du nous demander de l'aide depuis le début. Lui reprocha le conducteur.
- Je sais Laurent... Mais...

Elle baissa les yeux.

- ... Je ne voulais pas appliquer d'autres personnes dans mes affaires.

- Et que vas-tu faire maintenant ? Lui demanda Jack. Tu vas t'installer, reprendre ta vie, le revoir ?
- Non. Il me reste encore une chose a accomplir : venger Raphael.

Un silence pesant s'installa.

- Lanilla. Commença doucement Laurent. Tu sais très bien qui est le tueur et...
- Tu ne me penses pas capable de l'étriper de mes propres mains ?
- Ce sentiment de vengeance t'aveugle.

- Ce sentiment m'aveugle peut-être mais je ne peux pas reprendre ma vie en sachant que ce salaud se ballade tranquillement.

- C'est tout à fait compréhensible mais cet ennemi c'est quand même...

- C'est bizarre... Lança Laurent, interrompant ainsi Jack.

La voiture ralentit.

- Il y a de la lumière dans le manoir Heartless...

- Personne n'a reprit cette demeure ? S'enquit Lanilla.

- Avec les rumeurs et tout ce qui s'est passé dans ce manoir ? Répondit Jack. Personne n'est assez fou pour l'acheter.

La voiture s'arrêta.

- Et pourtant la demeure semble habité... Rajouta Laurent.
- Ça semble éclairé à la bougie.

- Je crois avoir trouvé sa cachette. Avait-il annoncé.

- Où ça ? Avait-elle demandé.
- Si je te le disais, tu crierais de peur...

Elle lui avait jetée un regard blasé.

- Moi, avoir peur ? Et puis quoi encore ?

- C'est vrai que la vaillante Lanilla n'a peur de personne.
- Exactement.

La femme ne pouvait détourner les yeux des fenêtres.

- C'est un lieu connu ici. Il s'amuse a l'éclairer à la bougie.

Est-ce que c'était le lieu dont il avait parlé ?
À l'époque, elle avait voulu l'accompagner mais elle y avait renoncé.

Si ils leur arrivaient quelque chose, il...

Est-ce que les choses auraient été différentes si elle était venu ?
Quoiqu'il en soit, elle avait l'opportunité de se venger.

- Ce ne sont pas nos oignons. Déclara Jack. Après tout, c'est peut-être juste un groupe de jeune en quête de sensation forte. On...

Click.

Ce petit bruit ramena l'attention des deux hommes sur la blonde.

- Il faut vraiment que j'y aille. Répondit-elle à leur question silencieuse.

Elle ouvrit la portière.

- Je vous rejoins au manoir.

Et sur ces mots, elle sortit en claquant la porte. Jack agrippa la poignée, prêts à sortir, mais Laurent lui attrapa le bras.

- Laisse-la. Lui ordonna-t-il.
- Attends, tu veux la laisser faire son petit tour dans le manoir Heartless ? S'exclama-t-il.

Laurent redemanda la voiture.

- Jack, il lui faudra un moment avant qu'elle ne renonce à le tuer ou même à le chercher. En attendant, elle croira que la moindre petite chose est une preuve de sa présence dans un lieu.

Le concerné pouffa.

- Tu sais très bien qu' elle ne renoncera pas : cette femme est la plus bornée au monde.

Sur ce point, il ne pouvait pas contester.

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Le silence régnait dans le groupe qui était en route pour le fameux manoir.
Éden, hautaine, ouvrait la marche – même si elle ne savait pas où aller : elle devait régulièrement demander à Cassandre –.

- C'est bizarre quand même... Commença Mélodie.

- Qu'est-ce qui est bizarre ma chérie ? S'enquit Théodore.
- Eh bien que Éden ait réagit comme ça alors que Volt lui disait...

Elle hésita un moment avant de continuer en mimant les guillemets avec ses doigts :

- ... Ces « quatre vérités ».
- C'est vrai... Réalisa Théodore. Elle s'est retenu alors que rien ne l'empêchait de l'égorger...

- Effectivement... Admit Astroméria.

- Éden n'ait peut-être pas aussi brute que vous le pensez. Répliqua timidement Yuki.

Eve, Mélodie, Astroméria et Théodore se tournèrent vers elle.

- Eden est et sera toujours une brute. Annoncèrent-ils à l'unisson.
- Donc son comportement de tout à l'heure était bizarre. Rajouta Théodore. Éden n'était pas elle-même à ce moment là.

« Mais qu'est-ce qu'il en sait ? ! Il n'y a que moi pour savoir quand je suis vraiment moi ou pas ! » Songea la concernée qui entendait toute la conversation.

- Il y a une explication toute simple ! Déclara fièrement Volt.
- Allons bon ! S'exclama l'ange. C'est quoi cette fois ? Tu as encore eu une « illumination » ?

- Éden m'aime.
- Non mais tu es grave mon pauvre Volt. Lui lança l'ange. Tu...

La concernée s'arrêta.

Pourquoi ses mots la rendait honteuse ?

Furieusement, elle se retourna vers Volt. Comme par réflexe, ils s'écartèrent de lui en entraînant Cassandre et Yuki.

- JE M'APPELLE PAS EVE HARMONIE !

Coup de pied.
Cri.

- Outch... Compatit Cassandre en fixant l'endroit où le gardien avait été envoyé.

Éden rencontra le regard blasé de sa sœur.

- Merci. Déclara doucement celle-ci. Moi aussi je t'aime.

Éden ressentit de la culpabilité. Pas pour Eve – ça, elle s'en fichait –, mais pour Volt...

« Qu'est-ce que j'en ai à faire ? ! » Songea-t-elle dans l'espoir de faire disparaître ce sentiment. « Il n'avait qu'à pas sortir une ânerie ! »

- Hé hé !

La voix de Théodore amena leur attention sur lui.

- J'en ai une bonne !

L'ange semblait déjà rire de sa remarque.

- Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a fait un Volt plané !

Il fut le seul à éclater de rire.

- Vous... Vous avez pas comprit... ? Balbutia-t-il hilare. Vol plané... Si... Si on rajoute un « t », ça fait Volt...
- C'est pas drôle mon ange. Répliqua tendrement Mélodie pour éviter de le froisser.

Il se calma rapidement et toussota pour reprendre son sérieux.

- Bref. Déclara-t-il. On continue ?
- Non. Répliqua Eve.

Celle-ci commença à faire demi-tour.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? S'exclama Éden.
- Je vais le soigner !
- Mais on va perdre du temps !
- À qui la faute !
- Et un point pour la traîtresse. Annonça Mélodie avant de suivre Eve.

Quand elle remarqua que le reste du groupe suivait sa sœur, elle poussa un soupir de résignation et les rejoins.

- J'espère que Callen, Lilo et Linoa vont bien... Murmura Cassandre.
- Linoa s'est fait capturée ? S'enquit Éden qui marchait au niveau d'Astroméria et du rouquin.
- Nan. Mais Callen et Lilo si. Du coup cette crétine est partit les chercher.

Astroméria sembla se mettre à réfléchir.

- Oh... À tous les coups, elle est encore dans les rues en train de hurler le nom de son « chéri d'amour d'humain adoré ». Répondit la princesse
- Justement, je crois l'avoir vu... Annonça Astroméria.
- KOWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ? !

Cassandre s'arrêta se qui « obligea » Éden et la gardienne à faire de même.

- TU AS VU LINOA ? S'étrangla-t-il.

- Oui... Dans une rue...
- C'était laquelle ?
- Je... Je n'en sais rien ! Je ne suis pas d'ici et en plus on a fait plein de détour parce qu'on devait poursuivre Naos !
- Désolé d'avoir voulu sauver ma peau. Lança celui-ci en se tournant vers eux.
- Non ! C'est pas ce que j'ai voulu dire ! Répliqua Astroméria. Et puis, si tu devais sauver ta peau, c'était à cause de l'autre brute sans cervelle de l'Harmonie !
- Astroméria, dois-je te rappeler que « l'autre brute sans cervelle de l'Harmonie » est juste à côté de toi ? Lui rappela la concernée d'une voix horriblement calme.

La gardienne gloussa.

- Tu ne te souviens de rien d'autre ? S'enquit Cassandre qui n'avait pas prêté attention au bref échange. Un nom de magasin ou... Ou je ne sais pas ! Un truc que t'aurais vu en courant et qui t'aurais marqué ?
- Hum...

Astroméria réfléchit à nouveau avant de répondre :

- Si il y a bien une chose que j'ai remarqué, c'est une autre personne. Mais rien concernant la rue.

- Une autre personne ? Callen ? Lilo ?
- Non. Sinon j'aurais directement dit « J'ai cru voir Callen ou Lilo et Linoa ». Et puis... Elle avait aussi de court cheveux blond en pagaille comme ta sœur... J'ai pas pu voir ses yeux à elle.
- Qu'est-ce que ferais une personne en pleine nuit en ville ? Lança Naos.
- Eh bien...

Cassandre ouvrit de gros yeux.

- ... La tarée...
- La tarée ? Répéta Éden, perplexe.
- Oui. Va savoir comment, elle a eu le numéro de téléphone de la maison et elle nous a appelé. Expliqua-t-il. C'est comme ça que l'on a apprit que Callen et Lilo avaient été enlevés.

- Et laisse moi deviner : Linoa à décider d'aller chercher cette tarée, la battre et ramener Callen et Lilo ?

Cassandre acquiesça.

- Donc cette blonde est très certainement la psychopathe. Rajouta-t-il.

- Si c'est une humaine alors normalement Linoa a pu s'en occuper... Et encore... Annonça Éden.

- Tu peux pas t'empêcher de lui casser du sucre sur le dos, n'est-ce pas ?

- Ouaip. Et à ce que je sais, tu n'es pas mieux à la provoquer : ça finit en bagarre.

- C'est notre manière à nous de nous dire « je t'aime ». Mais bref !

Son regard parcourut la rue silencieuse.
Ils étaient seuls.

- Faut qu'on les rattrape. Annonça-t-il.

Éden soupira.

- C'est sûr qu'ils ne...
- Astroméria ? L'appela Naos.

La princesse et Cassandre se tournèrent vers elle.
Figée, ses yeux marrons choqués fixaient le coin d'une ruelle.

- Qu'est-ce qui se passe ? S'enquit Cassandre inquiet.

Il l'attrapa par les épaules et tenta de plonger son regard dans le sien. Mais la gardienne ne semblait apparemment pas capable de la lâcher du regard.

- Da... Daphné... ?

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