Chapitre 6 : retour chez la famille adoptive.

Le lendemain,

- Quand est-ce que vous allez lâcher Callen ? me lança Nel avec un regard noir.
- Quand je partirais, répliquai-je. En attendant, j'en profite.

Le concerné resserra son étreinte.

- Linoa, faut qu'on parle, lança une voix familière.

Cassandre, visiblement énervé, se planta à côté de nous.

- Pourquoi vous êtes partit de l'infirmerie ? s'enquit-il froidement.
- Bah parce qu'on avait passé plus d'une heure avec Volt, qu'il fallait qu'il se repose et que nous avions aussi d'autres choses à faire, répondis-je.

Dont le fameux pictionnary... Après au moins deux heures de galère à essayer de leur faire deviner, on a réussi à obtenir la phrase : « Ici repose le Néant. Qu'à jamais il reste scellé pour l'existence de ce monde ». Puis on s'est rendu compte qu'elle ne servait strictement à rien...

- Ok. Soit. Mais pourquoi vous êtes sortit alors que Mélodie était pratiquement en train de se faire égorger par une autre Mélodie ? 
- Quoi... ?

Je lui fis de gros yeux pour montrer mon « incompréhension ».

- Mélodie sur le point de se faire égorger par une autre Mélodie.., répétai-je.
- Et arrête de faire comme si tu ne savais pas de quoi je parle.
- Mais je ne sais pas ! C'est à cause de ta « vision d'horreur » que tu es partit en hurlant de l'infirmerie ?
- Arrête ta comédie Linoa ! Me hurla-t-il. C'est complètement salaud de me laisser me faire passer pour un fou ! Attends...

Il me fit de gros yeux.

- ... Non... Tu me fais passer pour un fou !

Ce fut à mon tour de lui faire les gros yeux.

- Mais tu es parano mon pauvre ! répliquai-je.
- NON !

Astroméria se leva et se dirigea vers Cassandre.

- Calme toi, lui ordonna-t-elle doucement. Tu es juste un peu fatigué !
- Non ! Arrêtez de mentir ! Vous me faites passer pour un fou !

Elle lui agrippa le poignet et, en le regardant dans les yeux, répliqua :

- Non. Calme toi maintenant. Sinon je devrais le faire moi-même.

Cassandre lui lança un regard amusé.

- M'arrêter ? Comment tu comptes t'y prendre ? Je...

Elle se haussa sur la pointe des pieds, agrippa le col de son t-shirt et plaqua ses lèvres sur les siennes, l'interrompant ainsi.
Les joues de Cassandre devinrent aussi rouge qu'une pivoine.

D'un côté, j'étais surprise de l'action d'Astroméria mais, d'un autre côté, je n'avais qu'une envie : embêter mon frère.

Quand elle s'écarta de lui, Cassandre fit quelques pas en arrière, toujours sur le choc.

- Alors Cassandre ? lui lançai-je.

Son regard tomba sur moi.

- Toi, n'en rajoute pas une couche !

Puis il partit... Enfin, il s'enfuit. Au même moment, une voix retentit :

- Bah Cassandre qu'est-ce que tu fais ? Hé ! Cassandre ! On va y aller ! Cassandre ?

Silence.

Mon père apparut rapidement à l'encadrement de la porte.

- Linoa, Astroméria rejoignez-nous au parking !

Puis il disparu.

Je poussai un soupir.

- Bon bah faut qu'on aille.., soupirai-je.

Callen renforça d'avantage son étreinte comme pour m'empêcher de m'en aller. Je lui souris doucement avant de l'embrasser rapidement.

- Je t'appellerais, lui promis-je.

Il m'embrassa, plus longuement avant de me murmurer :

- Tu as intérêt...
- Je voudrais pas vous déranger mais il faudrait que l'on y aille.., annonça la gardienne.


Un peu plus tard,

Après avoir chargé nos bagages dans la voiture, nous prîmes place dans la voiture. Cassandre était à l'avant tandis que moi et Astroméria étions à l'arrière.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'enquit mon père en démarrant.

J'allais ouvrir ma bouche pour répondre quand je me rendis compte que cela ne serait pas amusant...

- Je préfères attendre que Cassandre reprenne ses esprits, lançai-je.

Il poussa un profond soupir tandis qu'il sortait du lycée.

- J'espère que ce n'est que la fatigue et le stress.., murmura-t-il.

- À cause de ce qu'il « a vu » ? intervient Astroméria.
- Oui. C'est assez inquiétant.

Je me sentis légèrement coupable.

Mais je n'avais pas vraiment le choix... Ça se serait su comme une traîné de poudre.

Mon père discuta longuement avec Astroméria.

Je fixai la vitre, me laissant ainsi sombré doucement dans mes pensées.
On cherche à neutraliser le Néant et lui cherche à nous tuer. Est-ce qu'il sera possible de passer des vacances de fin d'année tranquille ? Honnêtement, se serait beaucoup trop facile et inimaginable que
le Néant reste calme. Il l'a déjà été depuis trop longtemps.
Mais que se passerait-il si il attaquait à la maison ? Il les trucideraient ? Aucun doute à avoir la-dessus. Et au vu de notre dernier combat, je ne pourrais pas l'endiguer. Astroméria ? Je n'en sais rien...

Bon, tant qu'il ne sait pas où j'habite on est en sécurité, non ?

Je ne veux pas qu'une nouvelle catastrophe arrive... Il y en a déjà eu assez dans ma vie.


Plus tard,

- Tu vas voir, Astroméria, notre maison n'est pas un palace mais elle est très chaleureuse, annonça mon père alors que nous arrivions devant celle-ci.
- Et bruyante, rajouta Cassandre.

Je me tournai vers lui.

- Tu es de nouveau parmi nous ? m'étonnai-je.

Il me lança un regard blasé.

- Si c'est bruyant ici, c'est parce que vous vous disputez tout le temps, répliqua mon père en posant une main sur la poignée.
- Y a Lilo aussi, répliqua mon frère.
- À moindre mesure.

La porte s'ouvrit sur le salon où mon père posa la valise de la jeune gardienne.

- Et voilà !
- Ouah ! s'exclama-t-elle.

Son regard tomba sur le sapin.

- Astroméria, tu ne touches pas le sapin, lui ordonnai-je alors qu'elle s'y approchait dangereusement.

Elle passa ses bras derrière son dos pour feindre l'innocence.

- Tu n'es pas amie avec Astroméria ? s'étonna mon père.
- Oui, c'est mon amie, répondis-je. Et justement, je la connais trop bien !
- Linoa, Cassandre !

J'eus à peine le temps de l'esquiver.

Le blondinet – qui n'avait plus cinq ans – sauta littéralement sur mon frère qui tomba à la renverse dans un cri.

- Pourquoi tu m'as évité ? me demanda Lilo en se tournant vers moi.

Sous lui, Cassandre semblait lutter pour respirer.

- Parce que je sais très bien que Cassandre voulait absolument te prendre dans ses bras, répondis-je.
- H... Help.., souffla le roux.

Mon petit frère se releva. Cassandre resta un moment sur le sol, reprenant son souffle.

- Bon retour à la maison, annonça une voix douce.

Philippe arriva vers nous.

- J'ai préparé quelques sablés et du lait au chocolat chaud.

Puis il se tourna vers Astroméria.

- Tu n'as pas à avoir peur : notre famille est bizarre mais pas méchante, la rassura-t-il en lui adressant un sourire.

Elle lui rendis en répondant :

- Ne t'inquiètes pas : je sais que cette famille n'est pas méchante.

Mon père poussa un soupir en croisant les bras.

- Philippe faut vraiment qu'on m'explique quelque chose...
- Quoi ? s'enquit le concerné en se tournant vers lui.
- Tu es doux, gentil – mais tu ne te laisses pas non plus marcher sur les pieds –, tu es un véritable cordon bleu et j'en passe !
- Et.. ?
- Comment se fait-il que tu sois encore célibataire ?

GROS BLANC.

Mon père sembla paniquer comme une personne qui se rend compte qu'elle a sans doute, s'en faire exprès, rouvert une plaie.

- Ah... Euh... Laisse tomber, s'empressa-t-il de rajouter.
- Non papa, répliqua mon grand frère.

Il prit une grande inspiration et continua :

- Papa, je suis...
- Je sais que je n'interviens pas au bon moment mais sa sent le brûlé, le coupa Astroméria.

Philippe sembla réaliser.

- MES SABLÉS ! hurla-t-il en se précipitant dans la cuisine. 

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