Chapitre 2 : autour d'une pizza.

Plus tard,

Le silence pesait dans la cafétéria. Astroméria tentait timidement de le combler, en vain.

- Et... et voilà, lança-t-elle, remarquant que personne ne l'écoutait.

Elle poussa un soupir et tendit sa main pour se resservir. Mais, au moment où elle allait attraper la part, elle rencontra la main de Cassandre. Puis, leur regard se croisèrent.
Les beaux yeux émeraudes du jeune homme la perturbèrent davantage. Gênée, elle plaqua son visage contre l'épaule de Volt.

- Je reviens tout de suite, marmonna le roux.

Quand la porte claqua, Volt se tourna vers la gardienne.

- Astroméria ! Pourquoi tu m'as proposé de venir ? Tu savais très bien que c'était un rend...
- Volt, je t'en pris, aide moi !

La jeune fille avait relevé la tête, relevant ainsi ses joues cramoisies et ses yeux aux bords des larmes. Surprit, Volt la fixa quelques instants avant de lui demander doucement :

- Qu'est-ce qui se passe ma petite fleur ?

- Et donc, si on avait déjà une idée du lieu où se déroulait le cauchemar du Néant, on serait déjà bien avancée, déclarai-je.
- Et la chanson ? s'enquit Callen.

Il ferma les yeux, se remémorant sans doute le cauchemar que je lui avais transmis par l'intermédiaire de Leon.

- Elle est assez inquiétante..., rajouta-t-il.
- Je ne trouve pas, répliquai-je. Elle est même très belle.
- Aujourd'hui est ton dernier jour. Ici tu reposeras à jamais dans ton lit de pierre. Pour l'éternité. Que ton existence soit oublié. Au nom du Chaos et de l'Harmonie, que tu sois ici scellé. On dirait les paroles d'un rituel pas très claire surtout avec ses voix acapella...

Il n'avait pas tout à fait tort mais cette chanson, vaguement familière, avait vraiment quelque chose de beau et de rassurant à mes oreilles.

- Mais bref, annonçai-je. Je suis sûre que je trouverai quelques éléments dans la petite boîte dans la bureau à mon père.
- « Petite boîte » ? répéta Callen.
- C'est là où mes parents adoptifs ont rangés les petites bricoles que j'avais avec moi quand il m'a trouvé.

Je baissai la tête et rajoutai, avant d'attaquer mes pâtes.

- Je n'ai jamais voulu rouvrir cette boîte : elle me rappelle beaucoup trop de mauvais souvenirs.

Callen ne rajouta rien, sans doute mal-à-l'aise. Il savait de quoi je parlais.
Nel lui avait apprit que mes parents s'étaient fait assassiner. Mais il ne lui en avait pas dit plus.
En prenant une bouchée, je me rendis compte que les pâtes étaient fades.

- Nel, tu peux me passer le sel ?

Aucune réponse.

Je relevai la tête et me tournai vers lui.

- Nel.

Il fixait Esméralda. Celle-ci l'ignorait royalement.

- Nel !

Aucune réponse.

- NEL !

Rien.

Il commence sérieusement à m'énerver là...

- Tu crois qu'il boude ? demanda Callen.
- Y a aucun doute.

Je me levai, bien décidée à l'enlever de son état de bouderie.

- Tu vas chercher le sel ? s'enquit Mélodie.

Je m'arrêtai et me tournai vers elle.

- Non, répondis-je. C'est lui qui vas me le passer.
- Si j'étais à ta place, je lui donnerais une bonne patate en pleine figure, me conseilla la brute.

Eve poussa un profond soupir.

- Éden, tu connais la diplomatie ?

- Oui. Mais après avoir tenté trois fois la manière douce, on passe à la manière forte !

Je m'approchai de l'oreille de l'Obscurien et lui murmurai :

- Nel, tu peux me passer le sel ?

Le concerné sursauta.

- Linoa ? s'écria-t-il en se tournant vers moi.

Il avait l'air paniqué, comme si je l'avais surprit en train de faire quelque chose en secret.

- Le sel s'il te plaît, lui ordonnai-je à nouveau en tendant ma main.
- Ah... euh... oui...

Et sur ces mots, il me donna ENFIN le sel.

- Vous auriez pu demander à votre Callen d'Amour de vous le ramener, finit-il par me lancer alors que je me dirigeais vers ma place.

Je m'arrêtai en poussant un soupir d'agacement.

- Je te demande juste le sel et toi tu me lances un pic sur ma relation avec Callen ! m'exclamai-je. C'est juste n'importe quoi !

Il m'ignora à nouveau.


Un peu plus tard,

- Voilà, tu sais tout, conclut Astroméria.

Les bras croisés, Volt étudia le visage gêné de la jeune fille qui semblait complètement perdue.

- C'est la première fois que ça m'arrive, rajouta-t-elle devant le silence du jeune homme. Les autres sentiments je les connais...

Son regard se fixa sur sa main.

- ... même la haine...

Elle serra le poing.

- En fait, c'est assez simple, répondit le jeune homme alors que le regard de la gardienne remontait sur lui.

Il laissa sa tête tomber sur le côté en rajoutant :

- Mais compliqué en même temps.

Soudain, ils entendirent la porte s'ouvrir.

- Et je n'ai pas assez de temps pour te l'expliquer..., murmura-t-il.

Cassandre rejoignit sa place tandis que Volt fouillait dans sa valise. Rapidement, il en sortit un petit ouvrage qu'il tendit à la gardienne.

- Ça t'aidera à comprendre, rajouta-t-il.

Doucement, Astroméria prit le livre dans ses mains. Sur la couverture, un jeune homme semblait parler à une jeune femme qui se trouvait à un balcon.
En haut, avec une police élégante, était inscrit Roméo et Juliette.
Cassandre la regarda feuilleter le livre. Soudain, Volt se tourna vers lui et sourit. Il eut la désagréable impression que ce clown se moquait de lui. Toutefois, celui-ci lui lança :

- On est juste des amis d'enfances.

Puis, il se leva et lui adressa un clin d'œil tandis qu'il quittait la pièce.

Est-ce que le clown avait comprit ? Même essayait-il de l'aider ? !

Astroméria ne sembla pas avoir remarqué son départ, beaucoup trop occupée à contempler le livre sous toutes ses coutures.

« C'est le moment où jamais ! » songea-t-il.

Cassandre toussa un peu pour éclaircir sa gorge et ramener l'attention de la jeune fille sur lui... Ce qui ne marcha pas.

- Astroméria..., commença-t-il.
- Hum ?
- Il faut que je te dise quelque chose de
très important...

Nerveux, il tritura un instant ces doigts avant de prendre une grande inspiration.

- Astroméria, je...

Au même moment, la porte s'ouvrit et elle annonça :

- Astroméria, Volt va se présenter à Éden. On a pensé que se serait bien que tu sois là.

Cassandre se tourna vers sa sœur pour la fusilier du regard.

- Tu arrives au mauvais moment.

Je fronçai les sourcils.

« Mauvais moment » ?

Soudain, je réalisai.

- Ah... tu...
- Oui, répondit-il sèchement.

Astroméria leva les yeux sur moi.

- « Présenter à Éden ? » répéta-t-elle.
- Oui. Faut qu'on la rejoigne derrière le gymnase : elle...

Mon regard tomba sur Cassandre.

Je ne peux pas dire qu'elle s'entraîne à maîtriser de nouveaux sorts et à combattre devant mon frère...

- ... elle se dégourdit les jambes, mentis-je.

Tranquillement, Astroméria se leva en déclarant au roux :

- Tu me le diras après, hein ?
- Ouais après..., répondit-il avec un sourire forcé.

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