Chapitre 18 : interrogatoire.
Quelques heures plus tard,
Dissimulées parmi la foule, Éden et moi observions Daphné, le Néant et un de leur « allié ». Eh ouais, le Néant à des alliés. Pour l'instant nous n'en avons compter que deux : un homme et une femme.
Pourquoi étais-je avec Éden ? Eh bien, après l'attaque, nous avions décidé de nous allier, moi et les héritières de l'Harmonie. Ainsi, on espionnait notre ennemi dans l'espoir d'apprendre quelque chose qui nous permettrait de le neutraliser.
- Et si on le suivait ? proposai-je à voix basse à Éden alors que l'homme partait. On pourrait avoir des infos de son côté.
- Pas bêtes... on y va.
Le plus discrètement possible, nous nous faufilâmes entre les personnes en le gardant dans notre champ de vision.
Rapidement nous arrivâmes dans un coin quasi-désert du centre-ville. Là, il entra dans un bâtiment.
- Bon bah on va devoir faire demi-tour.., soupirai-je.
- Non.
- Mais tu veux qu'on fasse quoi ?
- Lui tirer les vers du nez, annonça-t-elle en se dirigeant vers l'entrée du bâtiment.
Je poussai un profond soupir.
Pas la peine d'essayer de l'arrêter, elle ne m'écoutera pas.
Résignée, je la rattrapai.
- Hé toi ! Oui toi avec le tatouage de fleur ! l'interpella-t-elle en entrant. Faut qu'on parle !
L'homme qui discutait avec une femme se tourna vers nous.
- Moi ? s'enquit-il.
- Oui. Toi !
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Mais bien sur petit toutou !
- Vive la discrétion.., murmurai-je.
- Linoa fait pas la tête. L'important c'est qu'on ait des infos sur lui, non ?
- Linoa.., murmura une voix vaguement familière.
C'est en voyant son visage que je me souviens de lui.
C'est le p...
- Pacte de secrets.
Sa voix agacée amena mon attention sur lui.
Callen...
Il y avait aussi la rousse et son père, Yves, près de lui.
- Ironique non ? me lança-t-il. Tu me hurles dessus parce que j'ai téléphoné à ton frère à cause de ton secret...
- Ah ! T'arrêtes de nier !
- ... et tu fais pareil, continua-t-il.
- Non, répliquai-je en croisant les bras. On est pas ici pour ça. N'est-ce pas Éden ?
- Ouais. On est ici pour parler au toutou du Néant, notre cible – on l'espionne –.
- Voi...
GROS BLANC.
Leur regard surprit tombèrent sur nous. Moi-même surprise, je dévisageai Éden.
Tout à coup, elle sembla prendre conscience de son erreur.
- Je crois que j'ai fait une boulette...
Tout à coup son attention sembla se focaliser sur quelque chose.
- Il se barre ! hurla Éden.
En effet, le toutou du Néant se faisait la malle.
- Attends ! hurlai-je alors que nous nous retournions prêtes à le poursuivre.
Quelqu'un me saisit le poignet ce qui m'arrêta nette.
- Nous avons a vous parlez, jeunes filles.
Éden et moi nous tournâmes vers lui. Yves nous adressa un grand sourire... Effrayant...
Plus tard,
La pièce ne comportait qu'une porte, une table et trois chaises. Oh et un crayon et une feuille au cas où quelqu'un voudrait rédiger ses aveux, je suppose. Dans une pièce annexe, impossible à détecter, Yves communiquait avec nous à travers un micro.
Affalée sur une chaise, les bras croisée, j'attendais qu'on nous relâche.
- Cette mission est un véritable échec, se plaint Éden.
- Je te le fais pas dire, soupirai-je.
- Quel est votre patron ? demanda Yves.
Son ton n'était pas aimable. C'était comme si nous étions deux criminels en interrogatoire.
- Vous espionnez le Néant, non ?
- Ce ne sont pas vos oignons, répliquai-je froidement. D'ailleurs, si je peux me permettre de vous donner un conseil, nous vous mêlez pas de cette affaire.
- Ne l'écoutez pas, intervient une voix étrangère.
- Richard ? lança Yves. Tu es revenu ?
- Oui. Il fallait ABSOLUMENT que je vous prévienne d'une chose.
- Hé le toutou ! hurla Éden qui tournait en rond dans la pièce depuis tout à l'heure. On doit te parler !
- Ces deux là sont des espionnes, d'une agence ennemi même.
- N'importe quoi. Yves, t'as déduction est très mauvaise. Et « l'infos » de Richards c'est encore plus débile ! Intervient la voix de Callen. Des espions ne fonceraient pas dans le tas comme ça. Si elles l'étaient alors se seraient les pires espionnes.
- Sympa.., murmura Éden.
- Callen a un bon argument, intervient son père.
- Attends... tu vas quand même pas croire ce gosse Yves ? Peut-être qu'elles le font exprès !
- Callen est un « gosse » de confiance, Richard, répliqua celui-ci. Toi, tu as trahis ma confiance et il te faudra du temps pour la regagner entièrement... Si tu y arrives un jour. Soit moi déjà reconnaissant de t'avoir donné une deuxième chance.
- Tssss...
Je me levai pour me placer près de la caméra accrochée dans l'angle d'un mur – celle-ci se baissa pour mieux me voir –. Croisant les bras, je lançai :
- Vous avez bien raison de ne pas lui faire confiance ! Cet homme est aussi un beau menteur.
- Et toi donc ! s'exclama-t-il.
- Richard, laisse nous, lui ordonna Yves.
- Mais...
- Pas de mais. Je te convoquerais dans mon bureau plus tard. C'est un ordre.
J'entendis la porte s'ouvrit dans un grognement.
- Merci, lui lança Yves. Linoa.
- Oui ?
- Que sais-tu du Néant ?
- Et vous, pourquoi poursuivez-vous le Néant ?
- La question peut t'être retournée.
- Ma raison est légitime. Et la votre ?
Il sembla hésiter.
- Je ne dirais pas ma raison si vous ne dîtes pas la votre, ajoutai-je.
- Callen, je te laisse lui expliquer.
- Pourquoi Callen ? intervient une voix familière.
Sa mère.
- Car... disons que...
- Yves, tu lui dis, je te tue, le prévient le jeune brun sur un ton menaçant.
SILENCE.
- Qu'est-ce qui se passe ? m'enquis-je.
- ELLE T'A VOLÉ TON CŒUR ? !
- Et le sien, rajouta Yves. Ils sont ensemble.
- YVES !
- SE NE SERA PAS DES BILLES EN PLASTIQUE CETTE FOIS ! JE VAIS LA TUER !
En fait, j'aime bien cette petite pièce...
- Calme toi Azune ! lui ordonna Yves. Tu aurais du te douter que ça arriverai un jour.
- JAMAIS !
- Mais pourquoi tu lui as dit aussi ? lança Callen à son père. Tu sais très bien qu'elle réagirait comme ça !
Il poussa un soupir.
- Azune, va te calmer dans ta chambre.
- Nan.
- C'est un ordre.
- Non.
Il poussa à nouveau un soupir puis, sans doute éloigné du micro, ils continuèrent leur débat. Finalement, la porte s'ouvrit de nouveau.
- Alors Callen ? insistai-je. C'est quoi votre raison ?
Celui-ci poussa un soupir avant de commencer :
- Linoa... je suis un espion.
- Un espion ?
Une personne « normale » aurait poussé un cri de surprise. Moi, ça ne me surprenait pas trop... Bon depuis que Nel est là, on me dirait que les licornes existent, ça ne me choquerait pas. Et puis, disons que je savais très bien que les espions n'étaient pas juste des personnages de fiction...
- Et donc tu espionnes le Néant, lui lançai-je.
- Oui... le Gouvernement s'inquiète à propos de ce mystérieux personnage qui déambule dans le pays et il nous ont donc demandé de l'aide. Esméralda et moi avons été chargé de récolter des informations et de le neutraliser si ces intentions semblent mauvaises. Au vu de son attaque « raté » au lycée, on a cette ordre en plus.
- Vous avez réussi à récolter des informations ?
Il poussa un soupir avant d'avouer :
- Non... pas des masses... à part que Daphné est son allié, qu'il s'appelle Néant, qu'il peut provoquer des cauchemars et qu'il en avait apparemment contre le bal d'hiver.
Je détournai le regard.
- On va dire ça comme ça.
- Linoa, on va faire marché, intervient la voix de Yves. Tu as l'air de posséder des informations sur le Néant. Et vu que vous êtes des piètres espionnes, Callen et Esméralda pourrait vous aider à en récolter d'autre ou même à le neutraliser. Vous avez besoin d'aide pour cela, n'est-ce pas ?
- Effectivement.
- Alors, qu'en dis-tu ? Nos deux parties seraient gagnants.
J'hésitai un instant.
- Je vais téléphoner aux autres, répondis-je. Ne pense pas que je suis la chef ou je-ne-sais-quoi. Nous sommes au même niveau. N'est-ce pas Éden ?
Silence.
- Éden ?
C'est en me retournant que je me rendis compte que la porte de la pièce était ouverte. Apparemment ce fut aussi à ce moment-là qu'ils s'en aperçurent : Yves poussa un juron et la porte de leur pièce s'ouvrit à nouveau.
Je m'avançais au milieu de la pièce où, sur le papier au milieu de la table, un message m'était adressé.
« On se retrouve au lycée, Princesse du Chaos ! :p ».
De rage, je froissai la page en criant :
- JE TE HAIE ÉDEN HARMONIE !
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