Chapitre 15 : le retour de la faucheuse.
Impatiemment, j'attendais que Eve réponde. En entendant la voix robotique recommencer son baratin, je raccrochai avant de retenter.
Il fallait ABSOLUMENT que je lui parle.
J'entendis la porte s'ouvrir.
- Tu tentes de contacter qui ? S'enquit Astroméria.
Elle ferma la porte et s'assit en tailleur sur son matelas de sorte à être en face de moi.
- Eve. Répondis-je. Il faut que je mette cette histoire au claire.
- Tu sais, les attaques de l'Harmonie contre le Chaos n'ait pas quelque chose extraordinaire... Surtout à l'encontre d'une héritière.
- Oui mais on est en trêve !
- Pas aux yeux des habitants...
Alors que la voix résonnait à nouveaux, je raccrochai et posai le téléphone, blasée.
- Surtout que le roi et la reine ne sont certainement pas au courant... Rajouta-t-elle.
- Comment ça ?
- Eh bien... Ce ne sont que trois des quatre héritiers qui on conclut cette accord. Et convaincre le dernier héritier qu'un dénommé Néant tente de les tuer et qu'il faut faire une trêve avec le Chaos, c'est peine perdu. Surtout que vous avez la fâcheuse tendance à tout mettre sur le dos de l'autre.
Je poussai un soupir en me laissant tomber en arrière.
- C'est certainement un grand noble qui a s'est allié à une humaine pour te tuer. Rajouta la gardienne. Et, si elle avait réussit à te tuer, il aurait eu tous les mérites.
- Comme quand un de ceux-ci à tué mes parents. Lançai-je amèrement.
- Ce salopard repose six pied sous terre à présent. Répondit une voix familière. Je l'ai tué de mes propres mains il y a quelques années.
En me retournant, je vis Callen adossé à l'encadrement de la porte.
- Euh... Callen... ? Bafouillai-je en me redressant.
Un grand sourire étira ses lèvres.
- Je suis tellement heureuse de vous revoir princesse !
- Je ne pense pas que se soit Callen... Répliqua Astroméria.
Il se jeta sur moi.
- Vous allez bien !
Il me serra contre lui.
- Je suis tellement contente !
- Ta... Taliane... ?
Il s'écarta de moi.
- Oui !
- Tu peux reprendre ta véritable apparence s'il-te-plaît ?
Il – enfin elle – posa son index sur sa joue et pencha légèrement sa tête sur le côté.
- Vous n'aimez pas quand j'ai cette apparence ? S'enquit-elle, l'air faussement déçue.
- Je préfère l'original. Lançai-je.
- Eh bien si tel est votre souhait...
Elle se leva, ferma la porte et fit apparaître un sceau sur le sol. La lumière qui en jaillit engloba Taliane. Quand le sceau et la lumière se dissipa, je constatai qu'elle avait effectivement repris son apparence normale.
Ah, je ne vous l'ai pas présentez !
La jeune fille s'assit en seiza à côté d'Astroméria et posa ses mains sur ses cuisses.
Taliane – « Tali » – est la cadette de la famille Mandragore. Elle fait ainsi partie des Grands Noble du Chaos les plus proche de la famille royale. Surnommée « la faucheuse », elle est la meilleure espionne/assassin grâce son habilitée à utiliser les sceaux pour changer d'apparence . Ce qui, selon son grand frère, l'a éloigné de la famille.
Cette « faucheuse » a à peine seize ans. Ses cheveux nuit étaient attachés en queue de cheval sur le côté et étaient magnifiquement torsadés. Au niveau de son chouchou était attaché une fleur de mandragore. Contrairement à Nel, elle avait de magnifique yeux lagon.
- Qu'est-ce que tu fais là ? M'enquis-je. Tu n'étais pas censée rentrer avec Nel sur l'île ?
- On est rentré au Royaume. Confirma-t-elle. Mais j'ai finis par m'ennuyer...
Elle poussa un soupir et expliqua :
- Papa est débordé avec les affaires du royaume, Les prétendantes de Nel le suivent comme des petits chiens – j'ai voulu l'aider en s'en débarrasser mais il m'a hurlé dessus... – et...
- Taliane, assassiner ses prétendantes n'est pas bien. La grondai-je.
Ah oui... Cette jeune fille peut se montrer assez violente... À cause de la charge d'assassin qu'elle a du assumer trop tôt ? Sans doute.
- Oui princesse. Répondit-elle.
Je poussai un soupir.
Je savais très bien qu'elle n'avait pas prit ma remarque au sérieux.
- Et... ? L'incitai-je.
Elle me lança un regard interrogatif.
- Tu m'as dit que tu t'ennuyais au Royaume et tu m'as énoncé deux raisons avant que je ne t'interrompe.
- Ah oui... Se souvient-elle. Ma mère veut que je devienne plus sociable surtout avec les obscuriens et les sorciers du royaume. Mais je ne veux pas perdre mon temps. Du coup, j'ai réussis à convaincre mon père qu'il fallait que j'aille au royaume de l'Harmonie. Et honnêtement, j'ai bien fait !
- Ah ouais ?
- C'est pour ça que je suis là.
- Tu as eu des nouvelles intéressantes ?
- Oui. Répondit-elle avec un ton enjoué. Une super nouvelle pour le Chaos.
J'ai peur...
Non parce qu'à force de fréquenter Nel, j'ai finis que par comprendre qu'une bonne nouvelle pour le Chaos était une mauvaise nouvelle pour l'Harmonie. Alors une super nouvelle...
- Qu'est-ce qui s'est passé ? L'interrogeai-je.
- Il n'y a plus que trois héritières. Répondit-elle.
Je fronçai les sourcils.
- « Plus que trois héritières » ?
- Le père des triplées est mort ? ! S'écria Astroméria.
Taliane acquiesça avant de rajouter :
- En fait, ils sont morts tous les deux, le roi et la reine.
- Mais c'est affreux !
- Parle pour toi.
- Et donc, tu es venu m'annoncer cette « super nouvelle ».
- Et oui. Vous ne la trouvez pas fantastique ?
Je détournai le regard.
- Euh...
- Ce n'est pas le cas. En déduit Taliane dont le ton enjoué venait de disparaître.
Elle poussa un profond soupir.
- Quand Nel disait que votre mentalité ressemblait beaucoup à celle d'une gardienne, je ne l'ai pas cru mais là... Je suis bien obligée de l'admettre.
Elle poussa un nouveau soupir avant de rajouter :
- L'influence humaine, je suppose. Après tout vous habitez ici depuis ce funeste jour.
- Effectivement. Confirmai-je en reposant mon regard sur elle. Entourée d'humain, vivant une vie d'humaine... Enfin, ça, c'était avant que ton cher frère ne me fasse prendre conscience de mon statut.
- Dont vous n'aviez pas conscience à cause de votre bas âge. Ce qui innocente le faîte que vous sortez avec un humain.
- En tant que sorcière, tu ne les apprécies guère, n'est-ce pas ?
- Je me méfie surtout d'eux. Mais...
Elle posa son regard sur moi en continuant :
- ... Ça peut aller pour votre petit ami.
Je fronçais les sourcils.
- Ça m'étonne... Je veux dire, quand Nel a apprit que j'étais avec Callen, il a pété un câble. Pas que je veuille que tu fasses pareil hein mais c'est juste que ça m'étonne... Surtout venant d'une sorcière...
- Nel pense qu'il y a des obscuriens et des sorciers bien. Personnellement, je pense qu'ils sont tous comme mon frère. Alors si pouviez éviter de vous fiancer avec quelqu'un comme Nel...
- Tu as déjà parler à un obscurien autre que ton grand frère ou à un sorcier ? S'enquit Astroméria.
- C'est particulier dans mon cas... Mais pourquoi cela intéresse-t-il une gardienne ?
- Astroméria. Lui lança-t-elle. Je m'appelle Astroméria.
La « faucheuse » haussa les épaules.
- Je m'en fiche de ton prénom.
La gardienne poussa un profond soupir avant de déclarer :
- Enfin bref, tous ça pour dire que tu juges un peu trop vite les obscuriens et les sorciers.
- Mais bref. Lança Taliane, ignorant la dernière remarque d'Astroméria. J'ai remarqué que le salon n'était pas rangé.
- Elle m'a accordé son attention deux secondes, c'est déjà un miracle... Murmura la gardienne.
- Ah ça... Chuchotai-je en me grattant l'arrière de la tête.
- C'est inadmissible ! Rajouta Taliane.
- Eh bien... On s'est fait attaqué... Avouai-je.
- QUOIIIIIIIIII ? ! S'étrangla-t-elle.
- Chuuuuuuuuuuuuuut ! Lui lançai-je, un index sur les lèvres.
Le silence s'installa.
Après avoir guetté les bruits en bas, je poussai un soupir de soulagement.
Personne ne venait par ici.
- Ouf...
- Quoi ? Qu'ai-je donc fait ? S'enquit la sorcière.
- On aurait pu t'entendre ! Or ma famille ne sait pas que tu es ici ! Ça aurait été dure de trouver un mensonge pour expliquer ta présence.
- Pourquoi mentir ? Pourquoi ne pas leur dire simplement que je suis venu vous annoncer une nouvelle ?
- Elle n'a pas dit à sa famille qu'elle était l'héritière du Chaos. Répondit Astroméria. Elle n'a pas envie d'impliquer ses proches là-dedans.
Le regard de la « Faucheuse » tomba sur moi.
- Je vois... C'est légitime de vouloir protéger ceux qui vous ont hébergé...
- Ils ont fait plus que m'héberger. Répliquai-je. C'est une seconde famille pour moi. Ma famille adoptive.
- Et bien. Rectifia-t-elle. C'est légitime de vouloir protéger sa famille adoptive. Mais vous oubliez une chose : que vous leur révéliez ou non votre « secret », leur vie seront toujours en danger tant que vous serez près d'eux.
- Elle a pas tort. La soutient Astroméria. La preuve : Philippe a été blessé.
- Philippe ? Répéta Taliane.
- Mon grand-frère. Répondis-je.
- Si vous voulez vous vengez du membre de l'Harmonie qui a tenté de vous tuez, je suis là.
- Non, c'est bon. Mais bref, ils vont faire comment maintenant ?
- L'Harmonie ?
J'acquiesçai.
- Ils vont organiser le « concours ». Vous savez ce que c'est ?
- Euh...
- Apparemment non. Eh bien, c'est une idée que l'Harmonie nous ont piqué.
- Et de leur côté, ils disent que c'est le Chaos qui leur a piqué ?
- Oui. Mais une idée aussi géniale ne peut provenir que du Chaos. Mais bref, le « concours » est organisé lorsque le roi et la reine ont des jumeaux ou des triplées – ce qui est assez rare soit dit en passant –. Quand ils ou elles atteignent l'âge de dix huit ans, l'âge où le roi et la reine donne le trône à leur enfant., ils ou elles doivent se battre – amicalement : pour perdre, il faut juste tomber à terre et ne pas se relever dans les dix secondes qui suivent –. Celui qui gagne monte sur le trône.
- Ah...
- Du coup, ils préfèrent l'avancer et faire monter une des triplées rapidement. Par ailleurs, je trouve que s'est une super occasion.
- Pourquoi ?
- Pour anéantir l'Harmonie !
- Non. On a besoin d'eux.
Taliane me fit de gros yeux.
- QUOIIIIII ? !
- Chuuuuuuuuuuuuuuuuuut ! Répliquâmes-moi et Astroméria à l'unisson.
- COMMENT VOUS POUVEZ DIRE UNE CHOSE PAREILLE ? ! ILS...
- Li...
Paniquée, je sortis à l'extérieur en fermant la porte. Je m'appuyai sur celle-ci et déclarai, l'air de rien :
- Oh papa ! Comment vas-tu ? Tu veux que je te rendre le téléphone ?
- Non. Répliqua-t-il.
Il plaça ses mains sur ses hanches avant de continuer :
- J'allais tranquillement rejoindre mon bureau quand j'ai entendu crier.
- Ah ça... C'est Astroméria. Mentis-je.
Il me lança un regard blasé.
- Elle est ici depuis suffisamment longtemps pour que je puisse reconnaître sa voix. Or, là, je ne l'ai pas reconnu. Donc...
Il tendit sa main en direction de la poignée mais je l'empêchai de l'atteindre en m'interposant.
- Tu vois, en tentant d'appeler quelqu'un, je suis tombée sur son répondeur. Expliquai-je. J'en ai eu tellement marre que j'ai commencé à imiter cette voix robotique. Et on s'est amusé à faire un concours d'imitation.
Je ris nerveusement.
Faîte qu'il gobe ce mensonge ! Faite qu'il gobe ce mensonge !
- Elle est douée, n'est-ce pas ? Rajoutai-je.
- Alors pourquoi tu m'empêches d'entrer ?
- Je ne t'ai jamais empêché d'entrer.
Il me lança un nouveau regard blasé.
- Laisse moi entrer. M'ordonna-t-il.
- Tout à l'heure.
- Maintenant.
- Qu'est-ce qui se passe ? S'enquit une voix familière.
Quand son regard tomba sur moi, il me lança, d'un voix pleine de critique :
- Tiens. Salut Linoa.
Mon père poussa un soupir.
- Tu vas pas recommencer Cassandre ! S'exclama-t-il.
- Si ! Et je continuerai tant qu'elle ne m'aura pas dit ce qu'elle est vraiment !
- Oh... Tu ne me prends plus pour le Néant ? Lui lançai-je.
- Astroméria a dit que tu ne l'étais pas. Répondit-il. Je lui fais confiance. Alors ?
- Quoi ?
- Tu es quoi ?
- Je ne te le dirais pas.
Cassandre allait répliquer mais mon père l'interrompit.
- Fiston, elle nous le dira quand elle se sentira prête.
- Mais vous oubliez une chose : que vous leur révéliez ou non votre « secret », leur vie seront toujours en danger tant que vous serez près d'eux.
Je posai mon regard sur le sol.
- Ouais... Balbutiai-je. Un jour...
Taliane a raison.
Même si ils ne savent pas ce que je suis, leur vies seront toujours en danger... À cause de moi... Et je le sais.
Peut-être, qu'au fond, la seule crainte que j'ai c'est qu'ils me renient. Après tout, les humains voient le Chaos d'un très mauvais œil.
D'un coup, je sentis quelqu'un me pousser sur le côté.
- Je rentre !
Au même moment un vacarme assourdissant retentit dans la chambre – je cru même entendre Taliane crier –.
Je pris alors conscience de la situation : mon père allait rentrer dans ma chambre !
- NOOOOOOOOOOON !
Avant que je ne puisse l'arrêter, il tourna la poignée et ouvrit en grand la porte.
Je fus prise de panique.
- Papa, je peux tout t'expliquer !
- Il n'y a que toi Astroméria ?
Surprise, je me précipitai à l'encadrement de la porte en poussant un soupir de soulagement. Mon père posa sur moi un regard interrogateur.
- Bah quoi ? Lui lançai-je en haussant les épaules. Je t'ai tout expliqué.
Il regarda une nouvelle fois la gardienne qui lui demanda :
- Quelque chose ne va pas ?
- Non... Non rien.
Et sur ces mots, il rejoignit son bureau. Cassandre, quant à lui, me fixa un moment comme si il voulait lire en moi avant de partir dans sa chambre.
On a eu chaud...
J'entendis Astroméria soupirer de soulagement à son tour. Je rentrai dans la chambre et, après avoir refermée la porte, lui demandai :
- Alors, elle est où Taliane ?
Elle pointa du doigt le placard.
- Je l'ai poussé dedans dans la précipitation. Ajouta-t-elle.
Je me dirigeai vers celui-ci et fit coulisser la porte. Quelques vêtements, tombés des cintres, cachaient son visage.
- Euh... Tu es vivante ?
- Oui... Répondit-elle.
Elle dégagea un vêtement et foudroya Astroméria du regard.
- Sale gardienne. Cracha-t-elle.
- Elle a bien fait. Répliquai-je. Si mon père t'avait vu...
- ... Vous auriez du leur révéler votre titre de dernière héritière au Chaos. Et vous ne le voulez pas.
- Exacte.
Elle poussa un soupir avant de se diriger vers la fenêtre.
- C'est pas que je ne veux pas passer plus de temps avec vous mais je vais aller faire ma petite enquête... Annonça-t-elle.
- Elle a un katana. Lui indiquai-je. Et si tu la trouves, tu la ramènes vivante. S'il-te-plaît.
- Comme il vous plaira.
Une fois que la « faucheuse » fut partit, je me tournai vers la gardienne.
- Astroméria, j'ai une faveur à te demander.
- Vas-y.
- Est-ce que tu pourrais m'aider à m'entraîner le soir ? Histoire de m'améliorer un peu...
Il faut que je sois plus forte, pour les protéger.
- Il n'y a pas de problème Linoa ! Ça me permettra aussi de reprendre les bonne veilles habitudes : cela fait si longtemps que je ne me suis pas entraînée ! Répondit-elle.
Puis la gardienne m'adressa un sourire que je lui renvoyais.
Ainsi, leur vie ne seront plus en danger à cause de moi.
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