Chapitre 15 : après l'échec.

Cinq jours plus tard,

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !

Machinalement sa main se posa sur le bouton d'arrêt du réveil. Il balança sa couette sur le côté avant de s'asseoir au bord de son lit un petit moment. Puis il s'habilla en vitesse avant de descendre à la cafeteria. Là, il se laissa submerger par ses pensées.

Cinq jours... Cela faisait cinq jours que le pacte de secrets avait été instauré et ce n'était franchement pas facile pour lui. À chaque fois qu'elle s'absentait de sa chambre, il ne pouvait s'empêcher de fouiller. Sa curiosité s'était arrêtée sur ce mystérieux tiroir fermé à clé... Malheureusement, il n'avait jamais eu le temps de l'ouvrir.

- Tu penses à son secret ?

Il sursauta avant de poser son regard sur la jeune rousse qui venait de poser son plateau devant lui. Elle s'assit et, d'un coup de main, ramena sa natte dans son dos.

- Non, mentit-il en se passant une main dans les cheveux.
- Mais bien sûr... Callen, je te connais tellement bien que tu ne peux pas me mentir.

Elle prit une bouchée de sa tartine avant de rajouter :

- L'idée de la fille aux cheveux rose est vraiment pas mal. Le seul problème c'est que des gens comme nous sont très curieux. Après tout « La curiosité est notre plus grande qualité » est notre devise !
- Tu oublies la discrétion, rajouta-t-il en prenant une cuillère de céréales.
- Alors, qu'est-ce que tu as trouvé sur elle ? l'interrogea-t-elle.
- Rien..., avoua-t-il. Il y a juste un tiroir fermé à clé qui...
- C'est peut-être un lieu où elle conserve des souvenirs.

Elle but une gorgée de son lait au chocolat avant de rajouter :

- Tu m'as dit qu'elle avait été adopté non ? Elle a peut-être des objets qui lui rappelle ses parents biologiques.
- Sans doute...

Voyant la colère qui s'emparait doucement du jeune homme, elle décida de changer de sujet :

- Et du coup, vous vous verrez quand ?
- Lundi. Uniquement lundi. Mardi elle part chez ses parents adoptifs et ce week end, je suis bloqué ici.
- Yves veut un rapport complet sur les événements du week-end dernier – je ne lui ai fait qu'un petit résumé –. Et au vu de notre « échec » on va devoir s'entraîner comme des tarés. Heureusement que l'on aime le sport...
- Tu l'as dit.

Une ombre les enveloppa.

- Alors comme ça, on a lamentablement échoué ? lança une voix des plus horrible.
- Adversaire beaucoup trop fort, se justifia la jeune fille. Mais nous en n'avons pas encore finit.

Son regard de mépris se posa sur elle.

- Ce n'est pas à toi que je parle l'espingouin, répliqua-t-il sèchement.

La fin de la tartine finit en bouillit entre les mains de la jeune fille.

- C'est qui que tu traites « d'espagouin » vieux croûton ?
- Esméralda, calme toi.

Callen disait ça, mais il savait très bien que cela ne l'arrêterait pas.

- SOY* ESPAGNOLE ! ES-PA-GN-OLE ! RETOURNE PLEURER TU PAPEL* DE NUMERO UN DANS TA CHAMBRE ET LAISSE CALLEN TRANQUILLE !
- Oh... il a besoin de sa petite copine pour se défendre ? Ah non vous n'êtes qu'amis. Ce gosse va finir seul.
- AH OUAIS ? ! FIGURE TOI QU'IL EST EN COUPLE !
- Ah bon ? Quelqu'un à enfin accepté ce bâtar...

Le verre de jus de fruit atterrit avec fracas contre sa joue.

- La ferme Richard, marmonna-t-il.

Il tenta vainement de reprendre son calme.

La colère était la plus belle chose qu'attendait ce parasite. À croire qu'il se nourrissait des sentiments négatifs des gens.

- Regarde toi avant de me juger, lui lança-t-il en se rasseyant. Tu es la pire personne qu'il existe sur cette terre.
- Même le diable à peur de toi, Mr.Je-torture-les-gens-sans-la-moindre-pitié, rajouta Esméralda qui avait repris son sang froid entre temps. Je me demande encore pourquoi Yves t'as gardé.
- Oh les sales morveux ferm...
- Ça suffit.

L'homme en costume se positionna près d'eux. Les mains dans les poches, il dévisagea Richard qui se trouvait être plus petit que lui.

- Vous avez de la chance d'être encore ici. Alors s'il-vous-plaît veiller à respecter vos collègues.
- Oh patron ! lança-t-il d'un ton faux. Quand le chouchoutisme s'arrêtera-t-il ici ?
- Ce n'est pas du « chouchoutisme ».

Soudain, le regard de Callen tomba sur la main de Richard.

- Depuis quand tu as ce tatouage ? S'enquit-il perplexe.

Le concerné s'empressa de cacher sa main avec sa manche en répliquant sèchement :

- Ce n'est pas tes affaires, morveux !

Puis il partit furieusement.

- Un tatouage ? répéta Esméralda perplexe.
- Sans doute le nom de sa femme, la date de naissance de ses enfants ou un truc dans ce genre, supposa Yve.

Elle grimaça.

- S'il a des enfants et une femme, je les plains.
- Non, ce n'était rien de tout ça.

Leur attention se reporta sur Callen.

- C'était une très belle fleur noire, continua-t-il.
- Je ne savais pas que ce gougeât pouvait faire preuve de raffinement..., murmura la rousse.
- Mais on va pas s'éterniser là-dessus, annonça Yves. Callen, Esméralda, rendez-vous dans la salle d'entraînement dans une demi-heure.

Puis il partit, laissant les adolescents sur place.

Quelques heures plus tard,

- C'est tout pour aujourd'hui.

Immédiatement, ils se laissèrent tomber sur les tapis de gym au sol.

- On reprend demain à la même heure, continua Yves en commençant à ranger l'équipement.

Callen posa son avant-bras sur ses yeux pour cacher la lumière des lampes.

- Ça te dérange si je dors ici ?
- Oui. Tu as un lit.
- Juste à deux étages d'ici...
- Vous allez pouvoir vous soutenir jusqu'à vos chambres. N'est-ce pas Esméralda ?

Silence...

- Esméralda ?

Avec le peu de force qu'il lui restait, le jeune homme se tourna de sorte à pouvoir voir son amie. Celle-ci était allongée sur le côté et ne semblait plus être avec eux...

- C'est pas vrai..., murmura Yved.
- Si elle peut, moi aussi !

Il ferma alors les yeux mais l'homme l'interrompu.

- Non. Je vais déjà devoir porter Esméralda jusqu'à sa chambre !

Lui attrapant le bras, il l'obligea à se lever. C'était un miracle que Callen tienne en équilibre sur ses deux jambes. Si il faisait un pas en avant, il se rétamerait sur le sol.

Yve prit Esméralda comme un sac à patate de sorte qu'il n'est à utiliser qu'un bras. L'autre servant à soutenir Callen.

- Je crois que j'y suis allé un peu fort..., avoua leur patron alors qu'il sortait de la salle.
- À peine, lança Callen.

Il soupira.

- Écoute Callen, c'est la première fois que ça arrive depuis... depuis tes débuts.
- Je sais, répliqua-t-il sèchement.

Le silence s'installa un instant avant qu'il ne rajoute :

- C'est un échec, je sais.
- Ce n'est pas finit, répliqua doucement Yves, comprenant la colère du jeune homme. Vous avez encore du temps.
- On ne sait pas combien de temps ! On ne sait même pas ce qu'il veut et à qui ! Pourquoi était-il près de l'école ?
- Il n'a blessé personne c'est...
- Il a blessé des élèves.

Le silence s'installa.

- Pourtant Esméralda ne m'a rien dit...
- C'est parce que Richard était dans la pièce, intervient la concernée. Et puis tu ne m'as demandé qu'un rapide résumé de ce qui c'était passé.
- Tu ne dors pas ? s'écria Yves.
- je dormais. Mais figure toi qu'être ballottée comme un misérable sac de patate n'est pas très agréable.
- Je n'avais pas le choix. Mais bref, vous avez parlé aux élèves blessés ? Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Callen poussa un profond soupir.

- Elles ont du entendre le coup de feu, répondit Esméralda. Alors elles sont allées voire ce qu'il se passait. Apparemment, Callen a l'air de les connaître.
- Des amies.
- Sauf une  :  la fameuse Linoa.

Il soupira à nouveau.

- Ma vie privée n'a rien à voire avec cette histoire.
- À part qu'elle était vraiment bizarre.
- Elle est devenue vraiment bizarre à cause du Néant.
- « Néant » ? répéta Yves.
- Notre cible, répondit-il. Il l'a « plongée dans un cauchemar ».
- C'est d'ailleurs grâce à cette fille aux cheveux roses que l'on a su son prénom, rajouta Esméralda. D'ailleurs, on a pu voire le visage de la femme habillée en poupée de porcelaine.
- C'est Daphné, la tutrice d'Astroméria ou la « fille aux cheveux roses » si tu préfères.

Yves resta un moment silencieux.

- Callen, tu n'as pas le pressentiment qu'elles sont aussi impliquées dans cette histoire ?
- J'ai eu le même pressentiment que toi, ajouta la jeune rousse.
- Oui, avoua le jeune brun dans un soupir. Mais je ne saurais probablement jamais leur lien dans toute cette histoire.
- À cause du pacte de secrets qu'il a passé avec Linoa, répondit Esméralda à la question qu'allait poser leur patron.
- « Pacte de secrets » ?
- Aucun des deux ne doit chercher à trouver le secret de l'autre. Même si ils essayent un peu... hein Callen ?
- Oui c'est bon. Je ne recommencerais plus.

Il ne pouvait pas s'en empêcher. Peut-être était-ce cette matière où il excellait qui le poussait à vouloir en savoir plus sur sa petite amie ? Non, il avait quelque chose d'autre. Son secret avait quelque chose de dérangeant. Surtout, qu'en ce moment, la jeune fille semblait s'être étrangement rapprochée de ses ennemies, les jumelles Harmonie...

- Elle te cache quelque chose c'est bien ça ? demanda Yves.
- Comme je lui cache quelque chose, répondit-il.
- Il va falloir que tu trouves son secret. Il comporte sans doute son lien avec le « Néant ». Tu lui diras le tien après comme ça vous serez quitte.

Il sembla hésiter.

- Si ça peut éviter une rupture, oui, finit-il par dire.
- C'est réglé. Callen, il faut que tu trouves son secret.
- Bien patron.

« En espérant qu'elle ne m'en veuille pas trop... »

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*Soy : Je suis
*Papel : Rôle. 

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