Chapitre 14 : attaqué.

Elle pointa du doigt une fenêtre de la façade. Tous nos regards se posèrent dessus.
La vitre était brisée, créant ainsi un gros trou.

Mon père grommela quelque chose en se dépêchant d'ouvrir.
Nous nous précipitâmes à l'intérieur.

- Qu'est-ce qui s'est passé... ? Murmurai-je devant le salon ravagé.
- Philippe ! Hurla Yuki paniquée. Philippe !
- Là ! Hurla la voix de Cassandre. Il est blessé !

Comme une furie, elle gravit les escaliers.

- Il y a eu une bagarre... Constata Callen.
- Mais pourquoi ? S'enquit Astroméria. Vous n'avez pas de raison de vous faire attaquer.
- Le sérial killer... Lança mon père qui semblait visiblement être à deux doigts de perdre son sang froid.

Je le regardai dans les yeux en répliquant :

- Calme toi. Ça ne peut pas être lui : tu penses qu'il aurait laissé Cassandre et Philippe vivant ?

Il soutient mon regard quelques instants avant d'admettre :

- Tu as raison.
- Ça doit être ces crétins d'espèces d'espions..

- « crétins d'espèces d'espions » ? Répéta Callen.
- Eh bien ce sont des personnes qui tentent de voler les recherches de papa pour devenir riches.
- Ah...
- Philippe, ne fait pas l'enfant ! Lança Yuki. On va descendre en bas : il y a plus de lumière. Comme ça on verra mieux ta plaie.
- Mais puisque je te dis que c'est rien ! Répliqua Philippe.

Un cri de douleur retentit.

- Et c'est rien ? ! Lui hurla-t-elle.
- T'es peut-être allée un peu fort... Répliqua Cassandre.
- Va chercher des bandages et du désinfectant, et que ça saute !

- Oui m'dame !

Aidé par Yuki, Philippe descendit les escaliers et alla s'asseoir sur une chaise tandis que Cassandre ramenait de quoi soigner notre grand frère.
Après une longue négociation, elle réussit à convaincre Philippe de lâcher sa plaie pour l'observer.

- Hum... Ça n'a pas l'air trop profond... constata-t-elle.
- Ouais... Bah en même temps quand on évite un coup de katana au dernier moment, on va pas avoir juste une égratignure. 
- S'il-te-plaît Cassandre... Grommela-t-il. Tais-toi...
- Ok... Ok...

Tout à coup, je me souviens qu'il me restait encore quelques potions de soin. Je me précipitai dans les escaliers, rentrai dans ma chambre et me précipitai sur ma valise. J'y sortis une fiole remplit d'un liquide rose fluo.
Discrètement, je descendis et rejoignis la cuisine. J'attrapai un verre dans un placard et le posai sur le plan de travail. Je plaçai ma main dessus, paume vers le ciel. Six sceaux apparurent le premier et le dernier était bleu, puis du haut vers le bas le sceau était rouge, orange, jaune et enfin vert. Les différents degré de blessures.

Si la blessure n'est pas trop profonde alors il faut le sceau orange.

Je touchai celui-ci et il s'illumina. Je versai le contenu de la potion dedans. C'était pile ce qu'il y avait.
Je reposai la fiole vide et posai le verre en dessous des sceau. Le liquide rose tomba dans le verre. J'attrapai celui-ci avant de me poster à côté de Philippe.

- Bois. Lui ordonnai-je.

Mon grand frère leva les yeux sur moi.

- Linoa, tu te prends pour une gosse de cinq ans ? Me lança Cassandre. Il ne va pas guérir d'un coup si il boit...

Il étudia le contenu du verre avant de continuer :

- ...De la grenadine ou du sirop de fraise...
- Euh... C'est bien rose pour du sirop... Répliqua Philippe
- Par dilution.

Il allait ouvrir la bouche mais mon frère répliqua :

- C'est qui qui est en S ? Alors j'ai raison.
- Mouais...
- Bois. Ordonnai-je à nouveaux.

Mon grand frère me regarda dans les yeux.

- S'il-te-plaît. Rajoutai-je avec détermination. Bois.

Il poussa un soupir.

- Si ça te fait plaisir...

Et il prit le verre.

- Cul sec. Rajoutai-je.

Une fois que Philippe finit le verre, je m'éclipsai en cuisine pour ramener la fiole dans ma chambre.

- Cassandre... Ça avait pas le goût d'un sirop de fraise ou de grenadine... Annonça notre grand frère.

Alors que je montai les escaliers, j'entendis ce dernier lancer :

- Ah ouais ? Et ça avait quel goût alors ?

Je cachai la fiole dans ma valise avant de redescendre.

- Ça brûle ! Hurla Philippe, une grimace de douleur défigurant son visage.
- C'est normale. Répondis-je. Une blessure pareille ne se fait pas facilement oublier.

Enfin... C'était plutôt la potion qui commençait à faire effet...

- Tiens... Callen à disparu... Constatai-je.
- Il est partit faire une sieste. Répondit Cassandre.
- Mais bref, vous deux, vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé ? Demanda mon père en s'installant sur la chaise en face de Philippe.

Celui-ci détourna le regard et serra la main de Yuki qui était assise à sa droite.

- Une femme, Kana, m'a attaqué. Répondit-il.
- Encore ? ! S'exclama Yuki, paniquée.
- Encore ? Répéta mon père.
- J'ai quelques problèmes avec ma belle famille. Avoua Philippe avec un petit sourire ironique. Mais cette fois, tenter de me tuer n'était qu'un petit plaisir qu'elle s'accordait lors d'une « mission ».
- Une « mission » ? Répétai-je.
- Ouais. Confirma Cassandre. Elle a dit qu'elle s'était alliée à « l'Harmonie » pour les aider.
- Elle cherchait l'ennemi de « l'Harmonie » pour la tuer. Rajouta Philippe.

Je ne sentis plus mes jambes. Comme si à ce moment elles avaient disparu. Comme si je nageai en plein cauchemar.

Comment se pouvait-il ? Nous avions fais une trêve le temps de neutraliser le Néant !

- L'Harmonie est un pilier de l'équilibre. Annonça mon frère en croisant les bras.
- Un pilier de quoi... ? Répéta mon père visiblement perdu.
- Ah oui ! Se souvient Lilo. L'autre pilier c'est... Euh...
- ... Le Chaos. Finis-je alors que je revenais petit-à-petit dans la réalité.

Cassandre semblait plonger en pleine réflexion tandis qu'Astroméria, visiblement inquiète, me fixait.

Peut-être pensait-elle la même chose que moi ?

- C'est ça ! Confirma Lilo.
- Et cette personne se trouverait sous ce toit. Rajouta Cassandre.
- Et si elle s'était trompée ?

Cassandre pouffa.

- « L'Harmonie » devait s'être renseigné. Répliqua-t-il. On ne peut pas attaquer au pif. Donc elle est ici. D'ailleurs, Kana à dit qu'elle cherchait l'ennemie de « l'Harmonie ». Elle criait bien « elle est où » ?
- Oui. Confirma Philippe qui tentait visiblement de comprendre où il voulait en venir.
- Il n'y a que trois filles ici. Yuki, médium. Tout ce qu'il a de plus humaine. Astroméria, gardienne de l'équilibre et... Linoa...

Il se tourna lentement vers moi, le visage grave.

- ... Qui sait pas mal de chose sur le Néant. Comme par hasard.

Je croisai les bras et lui lançai :

- Tu es en train de m'accuser de quoi ?
- De nous mentir. D'être le Néant depuis le début.
- Pfffffff ! Il n'y a même pas deux jours, tu ne le connaissais pas !
- Je ne vois que toi pour être la personne recherchée. Et quelle est l'ennemie de l'Harmonie ? Le Néant.

Je me tournai vers mon père.

- Faut que j'emprunte le téléphone fixe. Annonçai-je.

Puis, je me dirigeai vers celui-ci.

- Je te préviens que si quelqu'un d'autre doit être blessé de ta faute, je... Je... Me menaça Cassandre.
- Alors évites moi. Lui lançai-je. Le nombre de personnes voulant ma mort est considérable et ne cesse d'augmenter. C'était pareille pour mes parents... Pour mes grands-parents et mes arrières grands-parents et ainsi de suite.
- Une malédiction ? S'enquit Yuki dans ce silence pesant.

Je me saisis du téléphone et me tournai vers elle.

- Un héritage. Rectifiai-je.

Puis je me dirigeai vers l'escalier.

- Ah et Cassandre...

Je me tournai une dernière fois vers lui.

- ... Le Néant n'est pas le seul ennemi de l'Harmonie.

Puis je partis.

Une porte se ferma à l'étage.
Énervé, Cassandre s'installa sur une chaise avant de passer une main dans ses cheveux.

- Un héritage ? Mon œil !

Astroméria était extrêmement mal-à-l'aise au vu de la place délicate qu'elle occupait.

- Si c'est un héritage, sa famille aurait du s'en débarrasser depuis longtemps ! Rajouta-t-il.
- Par le suicide ? Lança Astroméria.

Tous les regards se posèrent sur elle.

- Tu veux dire que Linoa porte en elle son « héritage » ? S'enquit Yuki.

La gardienne acquiesça, son regard porté sur ses doigts quelle trituraient.

- Si elle venait à mourir, son héritage disparaîtrait.
- Et puis, de toute façon, je suis sûr que c'est le Néant ! Lança Cassandre.

Astroméria plongea ses yeux dans les siens ce qui perturba grandement le jeune homme.
Elle était étrangement sérieuse.

- Crois-tu vraiment cela ? Lui demanda-t-elle.
- Hein ?
- Crois-tu vraiment en ce que tu insinues ? Que le Néant et Linoa ne serait qu'une seule et même personne ?
- Je ne vois que ça !
- Et sa mère ? Elle a été décrite dans le dossier comme « gardienne du Néant ».
- « Dossier » ? Répéta John. Vous parlez de mon dossier ? !
- Je ne vois pas pourquoi sa fille serait le Néant ! Continua-t-elle.
- Peut-être parce qu'elle nous aurait mentit ?
- Cassandre, Linoa n'est pas le Néant. Sa mère était bien celle sur les photos.
- Parce que tu l'as connu peut-être ?
- Non mais tout gardien et prétendant gardien sait ce genre de trucs. Demanda à Volt qui est la mère de Linoa, il te répondra tout de suite que c'est Solia Chaos !
- Et pourquoi vous devriez savoir ce genre de chose ?
- Tu veux que je te dise une chose Cassandre ?

Son regard s'intensifia tandis qu'elle se levait.

- Si je t'ai rencontré, c'est à cause de ta sœur.
- Je ne sais pas ce qu'elle t'a raconté mais sache que, même si je lui ai demandé de l'aide au départ, je suis allé te parler pour la première fois sans son aide. Répliqua-t-il.
- Je ne te parle pas de ça.

Elle prit une grand inspiration.

C'était pour la défendre. Okay, Linoa voulait éloigner sa famille adoptive de ses affaires familiale – même si cela semblait échouer – mais elle ne pouvait pas la laisser se mettre à dos ceux qui l'avaient recueillit et élever. Surtout pour un stupide malentendu.

- Si je suis venu dans ce lycée, c'était uniquement pour mon devoir de gardienne. Au vu de la situation de ta sœur, j'avais l'obligation de la protéger.

En voyant le regard perdu de son petit ami, elle rajouta :

- Ta sœur ne t'a pas mentis, l'Harmonie à un autre ennemi que le Néant. La majeure partit du devoir d'un gardien est justement d'éviter qu'ils s'entre tuent.
- Mais pourquoi Linoa ne nous dit pas ce qu'elle est ? S'enquit Lilo.

Elle s'attrapa le bras de son autre main.

En disait-elle trop ?

- Pour vous protégez. Répondit-elle. Elle a peur de vous mêlez à ces histoires.
- Et bah c'est râpez. Répliqua Philippe.

Elle lui sourit en avant de lui dire :

- Ça devrait être bon maintenant pour ta blessure.

Elle ne rajouta rien devant le regard interrogatif du jeune homme.

- Bon bah moi je vais faire une petite sieste ! Mentit-elle avant de s'éclipser.

Elle avait reconnu la couleur rose fluo du liquide.

Une potion de soin...

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