Chapitre 12 : dossier.

Plus tard,

La table fut rapidement débarrassée. Alors que nous discutions tranquillement autour de celle-ci, mon père finit par se lever.

- Bon bah c'est pas tout ça mais il faut que je finisse mes recherches ! annonça-t-il.
- T'épuises pas trop à la tâche ! lui lança Philippe. Surtout pour une chose aussi futile...
- Futile pour toi ! répliqua mon père

Puis il disparut dans les escaliers. Entre nous, le silence s'était installé. Nous guettions le moindre bruit.
Quand nous entendîmes une porte se fermer, nous nous précipitâmes tous, le plus « discrètement » possible, en direction de ma chambre.
Une fois que nous fûmes tous rentrés et que la porte fut fermée, je sortis le dossier que je posai au milieu du cercle que nous formions.

- Qui se charge de l'ouvrir ? s'enquit Philippe.

Cassandre et moi nous échangeâmes un regard.

- À toi l'honneur, me dit-il.
- Si tu veux...

Doucement, j'ouvris le dossier.

- Oh ! s'exclama Lilo en s'emparant d'une photo. Ils étaient jeunes sur celle-la ! Oh et celle-là !

Il piqua une autre photo.

- C'est qui cette femme aux cheveux blond avec eux ?
- Lilo, arrête de prendre toutes les photos ! s'exclama Cassandre. Et puis, fais voire !

Mon regard tomba sur une photo que j'attrapai. Et je fus quelque peut... Surprise.
Callen se pencha pour pouvoir regarder.

- C'est ta mère ? s'enquit-il.
- Oui.., murmurai-je.

Elle avait de beaux cheveux blonds attachés en chignon dont une mèche s'en échappait. Elle avait de magnifique yeux bleu. Mais ce qu'il m'étonnait le plus... C'était le phoenix noire sur son épaule.

- C'était...

Il se pencha à mon oreille.

Mes frères, Yuki et Astroméria étaient beaucoup trop occupés à fouiller le dossier pour s'occuper de nous.

- ... L'Ombre à ta mère ? s'enquit-il en désignant l'animale sur l'épaule de celle-ci.

J'acquiesçai.

- Flame, rajoutai-je.

Il parut surprit.

- J'ai dit quelque chose de mal ?
- No... Non.., balbutia-t-il dans un murmure. C'est juste que, lorsque tu étais sous l'emprise du cauchemar, tu as sangloté ce nom.
- Ah...

Je baissai la tête.

- Et... Et il est où actuellement ?
- Qui ?
- Flame.

Je sentis les larmes me monter aux yeux.

- Mort.., murmurai-je.

Il resta un moment silencieux, visiblement gêné.

- On peut survivre sans son Ombre principale, murmurai-je, en retenant mes larmes. Mais la réciproque n'est pas vrai.

Je pris une grande inspiration avant de continuer :

- Au moment où j'ai vu Flame disparaître dans un cri, j'ai su que ma...

Les larmes coulèrent m'interrompant ainsi.

Callen m'entoura de ses bras.

- Tu as su qu'elle était partie à ce moment-là, finit-il.

Je hochai doucement la tête avant de prendre à nouveau une grande inspiration pour me calmer. Avec les manches de mon pull, j'essuyai les larmes qui avaient coulés.

Un petit cris aigu attira l'attention de tout le monde sur Astroméria. Celle-ci toussota comme pour reprendre son sérieux.

- Je crois que ça peut vous intéresser.., annonça-t-elle en nous tendant une feuille et une photo.

Perplexe, j'attrapai la photo et Callen la feuille.

Il ne me fallut que quelques secondes pour reconnaître le lieux.

- « Ici repose le Néant. Qu'à jamais il reste scellé pour l'existence de ce monde ». Lu-t-il.

Mon regard resta fixé dessus.

Dans ce dossier était une vraie pépite.

- Résumons, déclara Philippe en croisant les bras. La première aventure avec maman s'est déroulé lors de leur vingt-trois, le vingt juin 1993, soit quelques mois avant qu'ils ne se mettent ensemble.
- Au pages de journal « intime » de ton père, c'était dans le cadre de ses études. Enchaîna Yuki. Et même si votre mère n'était pas dans le « même domaine », son professeur à accepté de la prendre avec eux en tant qu'assistante.

- Ce fameux professeur avec qui nos parents ne se sont jamais entendu, rajouta-t-il.

Yuki lu en diagonale les feuilles.

- Il ne fait pas mention de leur relation avec ce professeur, annonça-t-elle.

Elle se tourna vers Callen.

Celui-ci étudia à nouveau la feuille avant de déclarer :

- Là non plus. Il ne décrit que le temple.
- Mais bref, à la suite de cette aventure, papa et maman semblaient avoir complètement perdu la tête.., soupira Philippe.
- Pourquoi ? demandai-je.
- Ils cherchaient des renseignement sur le « Néant ».
- Et ils ont trouvé quoi ? s'enquit Callen.
- Rien d'intéressant, répondit Astroméria en examinant les pages. Mais...

Elle releva la tête.

- ... ils parlent d'une certaine « gardienne du Néant ».
- « Gardienne du Néant » ? répétâmes Callen et moi à l'unisson.
- C'est peut-être la femme sur cette photo, déclara Lilo en posant le document au centre. Elle a l'air d'avoir leur âge.
- Une blonde.., murmura Cassandre.
- Tu la connais ? s'enquit Lilo.
- Non mais Linoa à vu une photo de sa mère biologique dans le dossier donc...

Des regards insistants se posèrent sur moi.

Voyant bien que je ne pouvais pas esquiver, j'avouai :

- C'est bien ma mère biologique.
- Donc papa et maman aurait connu ta mère bien avant que nous naissions.., murmura Philippe.

Tout à coup, il sembla réaliser.

- Ce qu'il a dit ! Mais oui !
- Euh... C'est-à-dire ? lança Yuki.

Il me fixa.

- Quand il a dit qu'archéologue aventurier ou non, il t'aurait sans aucun doute trouvé.
- Et alors ? incitai-je, ne voyant pas ce qu'il insinuait.
- Linoa, Papa est allé chaque année, à la même date, dans un temple jusqu'à ce qu'il te trouve. Ce jour là, maman avait l'air triste et choquée de l'apprendre.
- Tu penses que la mère de Linoa a demandé à tes parents de prendre soin de son enfant si il devait lui arriver quoique ce soit ? demandda Callen.

- Oui. Que si il devait lui arriver quelque chose, l'enfant serait emmené ici à la date convenu pour que nos parents s'occupent de lui. En l'occurrence de Linoa.

Je ramenai mes genoux près de ma poitrine.

- Ça paraît cohérent..., avouai-je.
- Mais comment pouvait-elle savoir qu'elle risquait sa vie ? se demanda mon grand frère.
- Bah si elle était la « gardienne du Néant » et qu'elle savait apparemment...

Lilo sembla relire un paragraphe pour s'assurer qu'il ne se trompait pas avant de continuer :

- ... Que le « Néant » était libéré, elle se doutait sans doute qu'il voudrait se venger d'elle.
- Pas bête..., admit Philippe.

Alors que mes deux frères continuaient de débattre de cette idée, je posai mon menton sur mes genoux, me plongeant ainsi dans mes pensées.

Comment se fait-il que ma mère connaissait le Néant ? Même les héritières de l'Harmonie ne le connaissait pas, comme moi... Mais du coup, ça expliquerait pourquoi elle chantait cette chanson...

- ..., n'est-ce pas ? s'enquit Philippe.

Émergeant des mes pensées, je le fixai.

- Tu n'as pas entendu ma question, c'est ça ?

J'acquiesçai.

- Ça veut dire que tu connais quelques trucs sur le Néant, n'est-ce pas ? répéta-t-il.
- Ah... Euh... Non.., mentis-je.
- Menteuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuse ! répliqua Cassandre. Tu sais son but...

Je me sentis soudain mal-à-l'aise.

- C'est quoi ? s'enquit Philippe.
- Et n'essaye pas de mentir ! rajouta mon cher frère.

Je fusillai celui-ci du regard avant d'avouer :

- Détruire la Terre.
- Et pour cela il doit anéantir l'équilibre, c'est-à-dire le Chaos et l'Harmonie, ajouta Cassandre. Mais...

Il posa une main sur l'épaule d'Astroméria.

- ... Ma petite amie est là pour préserver l'équilibre !

Elle paru gênée tandis que des regards pesant se posait sur elle.

- C'est une gardienne, rajouta fièrement mon frère. Elle a des pouvoirs magique !

Voilà ce qu'il arrive quand on ne demande pas à Cassandre de tenir sa langue...

- Ah... Euh...

Elle dirigea son regard vers moi, cherchant visiblement du soutien. Mais, avant que je n'ai le temps de traiter Cassandre de gamin croyant à la magie dans l'espoir de la « sauver », Yuki déclara :

- L'eau qu'il y avait dans la chambre, c'est un sort qui a mal tourné, c'est ça ?

Astroméria voulut intervenir mais mon frère confirma :

- C'est ça ! Enfin... Elle a laisser une flamme tomber sur le matelas et, dans la panique, a utilisé un sort un peu trop puissant...
- Alors vous êtes ensemble ? lançai-je à mon frère.
- Oui et n'essaye pas de changer de conversation !

Et zut... Il a vu claire dans mon jeux...

- D'ailleurs, tu savais que Astroméria était une gardienne ? m'interrogea-t-il.
- Non, répliquai-je.

Le regard de Cassandre se plongea dans le mien avec insistance.

- Est-ce un mensonge ? s'enquit-il.

Je soutien son regard et même plongeait le mien dans le sien. Maintenant que je contrôlai cette partie de mon pouvoir, je n'avais plus de problème.

- Ce n'est pas un mensonge mon cher Cassandre, répondis-je. Je viens de l'apprendre.

Il me fixa encore un instant avant de soupirer :

- Okay, je te crois.


Plus tard,

Après avoir caché le dossier sous mon matelas, nous étions tous redescendu au salon. Là-bas, nous nous installâmes sur le canapé.
Je m'affalai à moitié sur Callen qui avait passé un bras autour de mes épaules. Lilo et Astroméria avaient préférés s'installer au pied du canapé.

- Les info..., commença Philippe.

Yuki lui prit la télécommande des mains en répliquant :

- On se déprimera demain si vous voulez bien.

Et sur ces mots, elle zappa.

- « Croyez-vous en la magie ? »

Elle resta sur la chaîne.

- Oh ! C'est eux ! s'exclama Lilo.
- Ça me rappelle des souvenirs.., murmurai-je.
- C'est en grandissant que l'on se rend compte que cette émission est remplit d'illusionniste qui vont passer leur art pour de la magie, répliqua Philippe.
- Personnellement j'y crois et j'y ai toujours cru, annonçai-je.
- Pareil, déclara Cassandre.
- «Non », continua la jeune femme à la télévision. « Voici la réponse que beaucoup donnerons ».
- Vous connaissez cette émission ? s'enquit Callen.
- Oui. Ça existe depuis plusieurs années sur la chaîne locale, déclara Philippe. Certains partent, d'autres arrivent. Comme cette jeune fille.
- Elle crée des illusions, c'est trop cooooooooool ! rajouta Lilo.
- Ça existe vraiment cette couleur d'yeux ? m'étonnai-je.

La jeune femme avaient de magnifique yeux orangés, plein de malice et de confiance.

- Ça m'étonnerait, répondit Philippe. Ce sont juste des lentilles colorés.

Cela faisait un moment que je n'avais pas vu cette émission... Quand j'étais petite, je voulais avoir les même pouvoirs qu'eux...

Contrairement à d'autre « stars » de la télévision, ceux-là n'avaient qu'une émission, une fois par an. Ils étaient toujours déguisés et masqués pour éviter que l'on apprenne leur véritable identités. Sans doute pour éviter de se faire harceler et pouvoir ainsi avoir une vie privée.

Même si j'avais grandis, je regardai les tours avec autant d'émerveillement.

Elle ferma la porte de la loge avant de jeter sa perruque violette sur le mini canapé. Elle retira le masque et sa tenue pour mettre son short, son débardeur et entourer l'étoffe blanche aux broderies dorée sur elle. Elle libéra ses courts cheveux blond qu'elle secoua avant de retirer ses talons pour les tronquer contre des sandales.

Enfin finit !

Tranquillement, elle se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit avec précaution.

« Pas de Lux » pensa-t-elle en scrutant le couloir. « C'est le moment où jamais ».

Ce rabat joie avait la mauvaise habitude de lui rappeler les règles en vigueur. Surtout que celle qu'elle s'apprêtait à bafouer était sans doute la plus ridicule – déjà que les autres lui semblaient inutiles...–

Elle sortit et se dirigea vers la sortie.

- AURORE !

Un jeune homme aux ailes noires fonça sur elle à toute allure, tel un aigle. Elle resta immobile. Mais au moment où l'ange l'attrapait par la taille, celle-ci disparut en fumée.

« Une illusion » se rendit-il compte.

Mais il était trop tard. Il percuta le mur avec fracas. Assit, tentant de reprendre ses esprits, il dirigea son regard sonné vers la jeune blonde.

- Good night my dear ! lança-t-elle avec un clin d'œil.

Puis elle s'enfuit.

Elle n'avait pas que ça à faire et puis, sa tenue était très bien ! Si quelqu'un lui posait une question, elle n'avait qu'à dire qu'elle faisait le cosplay d'un personnage imaginaire... En pleine nuit.

« Pas besoin d'excuse, il n'y aura personne ! »

La jeune femme se remit à marcher tranquillement, éclairée par la lune.

Plus tard,

Alors que l'émission touchait à sa fin, Philippe éteint la télé.

- Allez, tout le monde au lit ! annonça-t-il.

Cela fut suivit de plusieurs objections.

- Vous avez besoin de sommeil, répliqua-t-il.
- Hier on a pu se coucher plus tard ! répliquai-je à mon tour.
- Parle pour toi ! me lança Cassandre.
- Eh bien, ma chère Linoa, je ne pense pas que ce soit bon de se coucher tous les jours à minuit. Alors hop, au lit !
- Mais euh.., répliquâmes moi, Cassandre et Lilo à l'unisson.
- Je suis l'aîné. Alors c'est moi qui donne les ordres, rétorqua-t-il. Au lit !

Nous le fixâmes un moment.

Peut-être changera-t-il d'avis ?

- Au lit.

Nous poussâmes un soupir de résignation avant de nous diriger vers l'escalier.

- Ah, au faîte Callen, j'espère que ça ne te dérange pas trop de dormir avec moi...

Mon petit ami s'arrêta et lança un regard à mon frère. « C'est quoi cette histoire ? », voilà ce qu'il signifiait.

- À cause du sort, mon matelas est devenu une éponge. Et le dernier matelas qui restait à la maison, c'est celui que l'on t'a donné...
- Bon bah je crois qu'on a pas le choix.., soupira Callen.

Je sais, ça peut paraître stupide, mais sur le coup... J'étais jalouse de mon frère...


Plus tard,

Immédiatement, Astroméria alla se cacher sous sa couette en me lançant :

- Bonne nuit princesse !
- À toi aussi Astroméria.

J'allais me diriger vers mon matelas quand quelque chose à l'extérieur attira mon regard. Curieuse, je me rapprochai et regardai à travers.
Perchée au sommet d'un poteau électrique, une jeune blonde aux cheveux en pagaille semblait examiner les environs. Quand son regard orangé rencontra le mien, elle me fit un clin d'œil.

Je me frottai les yeux.

C'est pas possible !

Quand je reposai mon regard sur le poteau, elle avait disparu.

En faîte, j'ai vraiment besoin de sommeil...

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