Chapitre 1 : le justicier de l'équilibre.

Deux jours plus tard,

Tout content, Cassandre rentrait au lycée, un sac de course à la main.
Vu qu'Astroméria n'avait nulle part où passer les fêtes de fin d'année – pour une raison qui lui était inconnu – son père avait accepté qu'elle les passe avec eux. D'ailleurs c'était Linoa qui avait demandé. Ce devait être ça qui l'avait le plus surprit... Mais bref, ces vacances allaient être super ! Surtout qu'il était bien décidé à lui avouer ses sentiments avant la fin de l'année...
Son regard tomba sur le sac.
Il avait prévu de lui en parler durant le repas qu'il allait passer avec elle, en tête à tête, à la cafétéria. Seuls, juste tous les deux. C'était le moment parfait pour lui avouer... Et si il se prenait un râteau, au moins il ne se taperait pas la honte devant une vingtaine d'élèves internes.

- Laissez-le !

Ce cri féminin attira son attention sur une petit ruelle. En s'en approchant, il remarqua un jeune homme à terre, battu par trois racailles. Un autre tenait une jeune fille en pleure qui les implorait d'arrêter.
Cassandre posa le sac à terre et, au moment où il allait remettre ses crapules à leur place, une silhouette arriva devant lui. Non, venait de descendre du ciel ! Où d'un des deux toits pour être plus précis...
C'était un jeune homme. De dos et avec le peu de luminosité présente, il ne pouvait distinguer que ses courts cheveux blonds dont les bouts étaient colorés en violets.

- Sale racaille ! Attaquez-vous à quelqu'un de votre taille !

L'attention de ceux-ci tombèrent sur lui. La jeune fille en profita pour aider le blessé à se relever et ils s'enfuirent le plus vite possible.

- T'es qui toi ? lui lança un des voyous d'un air peu aimable.
- Qui je suis ?

Il ricana un peu avant d'annoncer :

- Dans ce monde où le Chaos et l'Harmonie se battent sans répit, nous empêchons la fin de l'Humanité ! Je suis le justicier de l'équili...

Un poing lancé à toute allure sur son visage le stoppa brusquement. Les autres se jetèrent sur le pauvre jeune homme à terre.

« C'est... qui ce guignol ? » pensa Cassandre.

Il ne pouvait s'empêcher de le trouver pitoyable. Qu'avait-il tenté de faire ? Une intro à la super héro ? Ce monde n'est pas un roman, bon sang !

Résigné à aider le clown, il s'avança en direction des racailles. Celles-ci décampèrent, laissant le jeune homme gisant au sol.
Cassandre s'accroupit près de lui avant de lui demander :

- Ça va ?

Question plutôt inutile vu les bleu et le sang qui coulait de son nez. Pourtant, le clown leva son pouce et, avec un faible sourire, répondit :

- Nikel.

« Et moi qui croyais que Linoa était la plus bizarre... »

- ATCHOUM !

- Eh bien maîtresse, que vous arrive-t-il ?

Perchée sur les talons qu'elle tentait de maîtriser, Éden me fixa.

- Rien ma chère disciple, continue.

Un pas... deux pas...

Près d'elle, je surveillais sa progression tout en lui donnant quelques petits conseils.

- Qu'est-ce que vous faites ? demanda Mélodie en arrivant comme une fleur.
- Linoa...

- Éden, la réprimandai-je.

Elle poussa un profond soupir d'agacement avant de rectifier :

- Ma chère maîtresse m'apprend l'art du talon. Art très dangereux qui peut entraîner la mort si elle n'est pas apprisse avec la bonne personne.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? répliqua sa sœur visiblement amusée. Apprendre à marcher avec des talons n'a jamais été dangereux ! C'est comme... Apprendre à marcher avec des échasses.

Je sais pas pourquoi mais je le sens mal...

Doucement, je commençai à m'éloigner.

- Mais... et toi ? Mère ne te l'a pas apprit ? 
- Elle était beaucoup trop occupée avec les affaires du Royaume pour s'occuper de moi. Alors j'ai appris toute seule. Je suis tombée de nombreuses fois mais je n'en suis pas morte comme tu peux le constater.

Éden lança sur moi un regard haineux.

- Linoa..., grommela-t-elle. Tu m'as mentis..?

En fait, le karma doit vraiment exister...

- Non ! Enfin... si...

À toute allure, elle s'élança sur moi.

- TU VAS MOURIR !

Un long cri résonna dans le lycée...


Quelques minutes plus tard,

- Tu as de la chance qu'Astroméria est arrêté Éden, me fis remarquer Eve.
- Ouais et heureusement que tu es arrivée parce que Éden commençait à s'en prendre à la pauvre Astroméria ! m'exclamai-je, une main sur mon nez ensanglanté. Ta sœur est une vraie brute.

La gardienne se frotta l'épaule gauche.

- Je suis sûre que j'ai un beau bleu.
- Mais Linoa, tu sais je peux te soigner, me rappela ma meilleure amie.
- Non t'inquiètes.
- Si tu le dis...

Alors que nous nous rapprochions de l'infirmerie, la porte de celle-ci s'ouvrit.

- Cassandre ? m'étonnai-je.

Rapidement, je remarquai qu'il n'était pas seul.

C'est qui ce mec ?

- VOLT !

Astroméria, telle une fusée, se lança au cou du jeune homme qui eut de mal à garder l'équilibre. 

Eh bien apparemment, elle le connaît.

N'empêche, ça me dit vaguement quelque chose ce prénom...

- Astroméria ! s'exclama-t-il alors que l'on les rejoignait.

Il s'écarta d'elle.

- Tu es vraiment magnifique ma petite fleur.

Elle lui lança un grand sourire.

- Tu es toujours aussi flatteur à ce que je vois, lui lança-t-elle.

Mon regard tomba sur mon frère. Par respect pour lui, ma deuxième main vient cacher ma bouche tandis que je me retenais d'éclater de rire.
La tête qu'il tirait ! On pouvait clairement deviner ce qu'il pensait « Quoi ? ! Astroméria connaît ce type ? ! Attends... Ils sont ensemble ? ! Non impossible ! Ça ne peut pas être ça ! ».

- Vous êtes toujours aussi magnifique princesse Eve, la flatta Volt.
- Arrête ton numéro de dragueur monsieur le justicier de l'équilibre, répliqua Eve en souriant. Tu as des nouvelles de Naos ?
- Ton prince ? Il est passé il y a quelques semaines au village avant de repartir explorer le monde, comme à son habitude. D'ailleurs...

Son regard se posa sur Astroméria. Il remonta la manche de son gilet pour lui monter son bras où il y avait une marque jaune en forme d'éclair.

- ... tu vas devoir me supporter, continua-t-il avec un grand sourire.

La concernée poussant un petit cri de joie en se jetant à son cou.

- C'est fantastique !

Je me rapprochai de Eve.

- Euh... je comprends pas de quoi il parle..., murmurai-je.
- Les gardiens ont une marque comme les héritiers, répondit-elle sur le même ton. Mais celle-ci est différente d'un gardien à un autre.
- Ah... c'est donc un nouveau gardien.

Le regard interrogateur de mon frère se posa sur nous.

- De quoi vous parlez vous deux ? s'enquit-il.
- De rien, répondis-je.

Il nous lança un regard blasé.

- Arrête de me prendre pour un crétin.
- Je ne te prends pas pour un crétin, tu es un crétin.
- Ord...
- STOP ! cria Astroméria.

Mon frère la fixa avec surprise.

- Merci. J'aimerais vous présenter.

Cassandre marmonna quelque chose. La gardienne ne du pas le remarquer car elle continua tranquillement :

- Cassandre, je te présente Volt. Volt, je te présente Cassandre.

Tandis que je constatai que mon nez avait arrêté de saigner, le nouveau gardien tendit sa main à mon frère.

- Merci de m'avoir emmené jusqu'à l'infirmerie. Le remercia-t-il avec un grand sourire.

Cassandre fixa méchamment sa main, visiblement résolu à montrer à Volt qu'ils ne seraient jamais amis.
Sournoisement, je m'appuyai sur l'épaule de mon frère en lui murmurant à l'oreille :

- Ô Jalousie, quand tu nous tiens...
- Oh toi t'as intérêt à te la fermer si tu veux pas ressaigner du nez !
- Sans vouloir paraître impoli, c'est qui cette...

Volt me fixa un instant, visiblement hésitant sur le mot à employer.

- ... Ravissante fille ?
- Volt, je te présente Linoa, répondit Astroméria.

Puis elle lui murmura quelque chose à l'oreille.

- Ah... c'est donc elle...
- Ouais, ajouta Cassandre. La fille la plus bizarre du monde entier après toi !

Je lui lançai un regard blasé.

- T'as de beaux yeux aux beurres noire tu sais.
- Tu veux ressembler à un panda toi aussi ? le menaçai-je.
- Ramène toi si tu l'oses.
- Non mais on peut pas vous laisser une heure tout seuls ! s'écria une voix familière, visiblement agacée.

Callen nous écarta l'un de l'autre avant de se placer entre nous.

- Quand est-ce que vous allez arrêter ?
- Jamais, répliquâmes-nous à l'unisson.
- C'est comme si tu demandais à un oiseau d'arrêter de voler, ajouta Cassandre.
- Ou a un chat d'arrêter de grimper partout, rajoutai-je.

Mon petit ami poussa un profond soupir, visiblement désespéré.

- Oh Esméralda ! s'écria mon frère en la remarquant.

La jeune rousse se tourna vers lui.

- Ça fait longtemps qu'on s'est pas v...
- Ça fait deux jours.

Son ton, légèrement froid, incitait mon frère à ne pas aller plus loin dans ses questions.

- Ah... effectivement... sinon, ça va ?

Sans un mot, Esméralda se retourna.

Cassandre poussa un soupir.

- J'y arrive pas... murmura mon frère.

Callen fronça les sourcils avant de demander sur le même ton :

- Arriver à quoi ?
- Á devenir ami avec Esméralda. Á chaque fois que je lui demande « comment ça va ? », elle devient un véritable mur.
- Esméralda n'ait pas très sociable. Si tu veux devenir ami avec elle, il te faudra beaucoup de patience.
- Si tu le dis...
- Hé ! Faudrait peut-être...

Nel s'interrompit et fixa la jeune rousse.

- Oui Nel ? m'enquis-je.

Il secoua sa tête comme pour chasser une pensée de son esprit et continua :

- ... qu'on aille manger.
- Sauf Cassandre et Astroméria, rajoutai-je.
- Ouais, déclara mon frère. D'ailleurs les pizzas doivent être froides maintenant...

- En parlant de ça..., commença sa bien aimée.

Elle se tourna vers le nouveau gardien.

- ... Volt, ça te dirait de te joindre à nous ?
- Bien sûr !

Mon regard tomba sur Cassandre. Le pauvre était complètement paralysé... 

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