Quelques heures auparavant,

Trois hommes couraient à toute allure dans les bois. Le plus baraqué portaient un costume noir et blanc. Il ressemblait, à s'y méprendre, à un vigile. Les deux autres étaient les parfaits opposés : un était vêtu de la tête au pieds de noir alors que l'autre étaient en blanc.
Ils arrivèrent en même temps à l'orée de la forêt. Là, ils s'arrêtèrent net en voyant qu'ils n'étaient pas les premiers à avoir trouvé leur cible.
Une armé braqué sur la blonde, l'homme aux cheveux grisonnant avançait tranquillement vers elle.
L'expression de la femme ressemblait à celle d'une bête sauvage encerclé par des chasseurs. Elle reculait, l'épée de cristal devant elle, prête à parer une attaque. Malheureusement pour elle, elle se retrouva rapidement dos à un précipice. Elle poussa un petit cri de surprise, regardant rapidement derrière elle.
Maintenant, elle avait l'air complètement paniquée.

Que pouvait-elle faire maintenant ? Au moindre choque, se serait la chute libre. De plus, elle ne pouvait pas s'enfuir.

- Laisse moi ! Hurla-t-elle à l'attention de l'homme aux cheveux grisonnant. Jamais je ne...

PAN !

Sans crier gare, sans aucune hésitation ou émotion, il lui avait tiré dessus. Le coup la fit partir en arrière dans un cri.
Surprit, les trois hommes restèrent muets.

- Ce n'est pas ce que vous vouliez ? Leur lança l'homme en se tournant vers eux. Elle est morte maintenant.

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Eve se laissa tomber sur le fauteuil du petit salon en poussant un soupir d'agacement.
Elle en avait assez de tout ça. Elle n'avait plus qu'une envie : voire Naos. Qu'il la prenne dans ses bras et la réconforte.
Ces parents s'étaient fait assassiner et les Grand Nobles ne trouvaient rien de mieux que de l'accuser de ce crime. Bien entendu, elle aurait employés ces « foutus » Chaos pour tuer sa famille et ainsi succéder au trône.
Oh, elle savait très bien que l'Harmonie la considérait comme une traîtresse mais elle n'aurait jamais imaginé que cela aurait été à ce point...

« « Vos pleurs ne sont pas réel », « arrêtez donc votre comédie », blablabla. Ils m'agacent tellement ! » Songea-t-elle.

Et là voilà consignée dans sa chambre, comme une gamine, avec l'interdiction de communiquer avec l'extérieur. Il y avait bien un moment où l'ont l'autorisait à sortir depuis l'assassinat : pour soigner Volt. Celui-ci semblait être un punching-ball aux yeux de sa sœur.
Oh d'habitude, ils auraient bien laissé un gardienne agoniser mais là, ce fameux jeune homme, avait faillit perdre sa vie en tentant de sauver le couple royale. Ils lui devaient une certaine reconnaissante. Dont éviter de le laisser mourir. Mais pas assez pour le soigner. Alors autant laisser la traîtresse le faire, non ?

Elle poussa un nouveau soupir d'agacement.

Et dire qu'elle devait, à l'origine, passer ses vacances de Noël avec Naos au village... Mais il a fallu que des gardes aille chercher un des gardiens. Et ils l'ont ramené avec ! Naos a bien tenté de négocier – utiliser la violence aurait aggravé la situation – mais rien n'avait pu les persuader de laisser la princesse avec son amant.
Elle se souvenait des premiers jours où, avec Éden, elles devaient prendre le thé avec des luxiens et des magiciens de leur âge.
Éden laissait son ennuis apparent ce qui en faisait paniquer plus d'un. Leur mère tentait souvent de ramener l'attention de cette dernière en toussant.
Eve, elle, restait muette dans un coin en révisant ces cours – autant mettre ce temps à profit, n'est-ce pas ? –. Elle repoussait du revers de la main les quelques avances que certains lui faisait.
À Chaque fois, sa mère venait dans sa chambre pour lui rappeler qu'elle devait trouvé un autre fiancé que Naos. Chose que la jeune fille refusait.

Le bruit de la serrure ramena son attention sur la porte.

- Princesse ? L'interrogea Volt en entrant.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui lança Eve sèchement. Tu as besoin d'être soigné, c'est ça ?

Se rendant compte de la manière dont elle venait de lui parler, elle posa une main sur son front en s'excusant :

- Je suis désolé Volt. J'en ai juste marre.
- Y a de quoi. Confirma-t-il en se laissant tomber sur le fauteuil en face.

Eve poussa un soupir en fermant les yeux.

- Mais je peux exaucer le désir qui t'anime en ce moment. Rajouta-t-il.

Elle sourit, habituée au promesse de ce beau parleur.

- Mais bien sûr... Lui lança-t-elle, légèrement amusée.
- Tu veux voire Naos.

Elle ouvrit doucement les yeux.

- Et comment tu compte m'emmener jusqu'à lui, Volt ? Naos est au village des prétendants gardiens. Et à moins que tu es...
- C'est pas si loin du portail.

Elle lui fit les gros yeux.

Un petit sourire satisfaction étira les lèvres du gardien.

- Tu veux que je...
- Que tu t'enfuisses par le portail. Finit-il. Oui.
- Tu plaisantes, n'est-ce pas ? !
- Bah sinon le seul autre moyen c'est la nage. Et à ce que je sais, le « triangle des Bermudes » n'est pas à côté de la France. Oh, tu peux aussi y aller en barque...

Eve le fusilla du regard.

- Très sympa la référence. Ironisa-t-elle.
- Et puis, c'est juste le trajet jusqu'au portail qui te dérange, non ? Demanda-t-il en ignorant sa remarque.
- Oui. Surtout que le portail est gardé.
- Il suffira de les distraire. Je leur ferai croire qu'un groupe d'obscuriens s'est introduit dans le Royaume.
- Mais tu es complètement fou !

Il plongea son regard dans le sien avant de répliquer d'une voix envoûtante :

- Mais je serais prêt à perdre ma vie pour votre liberté.

Eve se saisit du coussin derrière son dos et le balança sur Volt.

- Arrête ta comédie, monsieur le coureur de jupon !
- Hé ! Répliqua le concerné en lui balançant l'oreiller à son tour.

Elle n'eut qu'à pencher la tête sur le côté pour l'évier.

- Je ne le suis plus. Rajouta-t-il.

La princesse fit les gros yeux.

- Volt, tu es malade ?

Voilà donc pourquoi il lui avait proposé de s'enfuir !

- Non. Répliqua le concerné. C'est juste, qu'à présent, je n'aime qu'une seule femme.
- Éden ? S'étonna-t-elle.

Il acquiesça.

Elle fronça les sourcils, septique.

Depuis qu'elle le connaissait – et cela commençait à dater ! –, Eve n'avait jamais vu le jeune homme rester « amoureux » plus d'une journée. Et là... De sa sœur en plus...

L'héritière lui adressa un regard triste.

Elle avait déjà mal pour lui...

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Alors tu as tout prévu pour mon évasion ? Lui demanda-t-elle pour changer de conversation.
- De A à Z. Confirma-t-il.

Puis il se leva.

- Je reviendrais ce soir : se sera le meilleur moment pour t'enfuir.
- Si tu le dis.

Et sur ces mots, il sortit de la chambre.

Plusieurs heures plus tard,

- Un groupe d'obscuriens ! Hurla Volt aux gardes. Ils en veulent à Éden et Mélodie ! J'ai besoin d'aide !
- On vient. Déclara un des gardes.

Alors que le petit groupe s'éloignait, Eve sortit de la pénombre des buissons pour pénétrer dans l'édifice.
Elle trouva aisément le portail et posa le pendentif en forme de soleil doré – que Volt lui avait récupéré – à son emplacement. Le mur de l'encadrement en pierre disparut au profit d'un espace bleu au ondulation semblable à l'eau d'un lac.
Elle jeta un dernier coup d'œil en arrière avant de le traverser.

La princesse se retrouva dans une forêt. Sans aucune hésitation, elle continua son chemin.

« Il ne me faudra qu'une vingtaine de minutes de marche pour rejoindre le village »

Elle se mit à marcher de plus en plus vite.

« Je vais enfin retrouver Naos ».

- Je n'ai pas encore son numéro de téléphone...

Elle se souvient alors de la requête de Volt.

- ... Alors tu pourras le prévenir de ma part ? Dans les couloirs une histoire circule comme quoi deux familles faisant partie de l'Harmonie se seraient fait assassiner sur le territoire des humains. Vu que l'Harmonie m'a demandé de protéger les héritiers...
- C'est inutile pour Éden. Avait-elle répliqué.

Elle avait alors été saisit d'un doute en repensant à l'assassinat.

« Papa était plus fort qu'Éden... »

- J'espère... Avait-il murmuré.

Puis il avait continué, à voix haute cette fois-ci :

- Mais bref, j'aimerais que Naos commence à enquêter sur ce qu'il se passe.

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Volt avait tenté d'entraîner les gardes loin du portail. Et il faut bien admettre qu'il avait réussit sauf que les gardes avait accourut au château...

- Non mais je vous jure qu'il n'y a pas besoin de prévenir les héritières ! Tenta de les convaincre Volt. On va les réveiller pour rien !
- AUX OBSCURIENS ! AUX OBSCURIENS ! Hurlèrent les gardes en se séparant dans les couloirs.

Avant que le pauvre gardien n'est le temps de comprendre ce qu'il se passait, des nuées de personnes sortirent affolées des chambres.
Il comprit alors que TOUT le château venait d'être mis au courant...

« La boulette... » Songea-t-il en se grattant nerveusement l'arrière du crâne.

- ILS SONT OÙ CES OBSCURIENS ? !

Visiblement prêt à mettre en charpie les intrus, l'ange approcha de Volt. Celui-ci resta un moment admiratif. C'était la première fois qu'il voyait la forme d'un ange. De magnifique ailes d'un blanc semblable à de la neige... Et cette épée en cristal, la grande classe !

- VOLT ! ILS SONT OÙ ? !

La « question » le ramena sur terre.
Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il se rendit compte d'une chose : il allait mourir...
Théodore était prêt à découper en rondelle les obscuriens qu'il venait d'inventer pour permettre à Eve de s'enfuir. Or, si il lui disait qu'il avait tout inventé, la colère de l'ange allait s'abattre avec fracas sur lui... Et si il lui mentait, il finirait – après avoir cherché sur TOUTE l'île – par se rendre compte qu'il ne lui avait pas dit la vérité... En bref, le résultat serait le même.

- Eh bien... Commença la futur victime. Tu vas rire...

Théodore le fixa avec un regard suspicieux.

- Volt, qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il calmement.
- En faîte, je viens de me rendre compte que ce n'était qu'un rêve ! C'est drôle, n'est-ce pas ?

L'ange disparut pour, en une fraction de seconde, réapparaître derrière le gardien. Celui-ci sursauta en sentant un objet froid collé contre sa gorge.
Une lame...
Il avala difficilement sa salive.

- ESPÈCE DE CON ! DES HABITANTS DU CHAOS SONT VENU ASSASSINER NOTRE REINE ET NOTRE ROI ET TU TROUVES RIEN DE MIEUX QUE D'AMEUTER LE CHÂTEAU À CAUSE D'UN FICHU RÊVE ? ! TU NE MÉRITES QUE DE CREVER !

« Adieu monde cruel... »

Il ferma les yeux, prêts à recevoir le coup de lame de l'ange mais...

- THÉODORE ! Hurla une voix familière paniquée. JE T'ORDONNE DE LE LÂCHER !
- Éden, qu'est-ce que...
- En tant qu'héritière, je t'ordonne de le lâcher. Répéta-t-elle plus calmement.

Très vite, il sentit la lame partir. L'ange le poussa brusquement pour qu'il tombe sur le sol.

- La prochaine fois que tu fais une chose pareille, je te décapites quoiqu'il arrive, pigé ? ! Lui lança-t-il.

Doucement il acquiesça. Furieusement, l'ange partit.
Le château semblait avoir retrouvé son calme.

- Crétin... Murmura Éden.

Elle se tourna vers lui et lui tendit la main. Ce fut avec plaisir que Volt accepta son aide. Toutefois, au moment où il attrapa la main de l'héritière, celle-ci la lâcha immédiatement avant de se tourner pour faire dos au gardien.
Les joues cramoisies, elle tenta de comprendre.

Au moment où elle avait saisit sa main, son cœur s'était emballé et elle avait encore ressentit ça. Le ça qui n'avait pas encore de nom pour elle. Éden avait essayé de trouver son nom, en vain. En faîte, pour elle, ce qui lui arrivait était une « maladie ».
Ainsi, à chaque fois qu'elle voyait le jeune homme, le ça refaisait son apparition. Plus elle était proche de lui, plus il était intense.

- Éden ? S'enquit le gardien.

La concernée sursauta.

- Ah... Euh... Balbutia-t-elle.

« Éden, ressaisis-toi ! » s'ordonna-t-elle.

- Qu'est-ce que tu veux ? Lui lança-t-elle de son habituel ton froid.
- Eh bien, merci de m'avoir sauvé.

Sentant que ses joues avait arrêtés de se prendre pour des tomates, elle se tourna vers lui.

- Pffffffff. Sache que la prochaine fois je te laisserais te vider de ton sang sur le carrelage.
- Bien princesse.

Puis il lui tendit une joue.

- Volt... ? Commença Éden.
- Eh bien, vous ne me tapez pas ? D'habitude, je serai déjà planté dans un mur...
- Ah... Euh... Tu as raison.

Elle lui donna un petite claque .
Si elle faisait plus, elle s'en voudrait.
Volt lui lança un regard surprit.

« Juste ça ? ! » S'étonna intérieurement le gardien.

Un constat horrible s'imposa rapidement dans son esprit : l'héritière de l'Harmonie qu'il aimait s'était lassé de lui. Comment expliquer ses coups de moins en moins puissants et de moins en moins fréquents – bon, d'accord, il arrivait qu'elle le tape comme avant certaines fois – ? Toute l'attention qu'Éden lui portait reposait sur ça...

- Je... Je retourne me coucher. Balbutia-t-il.

Déprimé, il partit en direction de sa chambre. Éden le regarda s'éloigner.

Au fur et à mesure des pas du jeune homme, son cœur se serra.

Plus tard,

Alors que je tentais de me rendormir, je sentis quelqu'un poser un baiser sur ma joue. J'ouvris les yeux.

- Tu ne dors pas ? S'étonna-t-il dans un murmure.
- J'essayai de me rendormir. Répondis-je sur le même ton. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je voulais te remercier.

Je fixai Callen un moment, perplexe.

- Pour la part de gâteau et le lait au chocolat. Précisa-t-il. C'était délicieux.

Ah oui ! Je lui avais posé ça avec un petit mot pendant qu'il dormait. Histoire que lui aussi puisse profiter du gâteau à la pâte à tartiner au noisette de Philippe.

- Tant mieux. Murmurai-je avec un petit sourie.

Il me le renvoya.

- Dors bien. Me souhaita-t-il.

Mais alors qu'il se relevait, je lui attrapai le poignet.

- Tu vas où ? L'interrogeai-je.
- Je repars en mission.

Je grimaçai.

À cause de sa fichue mission, je ne le voyais plus. Le jour, il dormait et, la nuit, il repartait. Oui, je sais, sa mission est importante mais... Mais je ne pouvais pas empêcher cette élan d'égoïsme.

- Non. Répliquai-je.
- Linoa...
- Reste dormir avec moi.

Il poussa un soupir.

- Ne fais pas ton enfant.
- Juste cette nuit.

Il plongea son regard dans le mien.

- S'il-te-plaît Callen... Le suppliai-je.
- Linoa, j'ai dit non.
- Callen, s'il-te-plaît... Tu as bien avancé dans ton enquête, non ? Et puis, que veux-tu qu'il arrive cette nuit ?

Il resta un moment silencieux.

- Ok. Céda-t-il. Mais juste cette fois, d'accord ?

Toute contente, je me reculai un peu pour lui faire une place sur le matelas. Il s'installa en face de moi avant de m'entourer de ses bras et de me serrer contre lui.

Je me sentis si bien que, dès que j'eus fermer les yeux, je m'endormis.

Le lendemain,

- Tiens, Lilo n'est toujours pas levé ? S'étonna mon père.
- Il était encore réveillé à une heure du matin. Indiqua Philippe. Je l'ai entendu parler dans sa chambre.

Puis il bâilla.

En fond, la chaîne d'information continuait de parler en boucle des récents événements.

Mon père avait caché la télécommande dans un coin au plus grand désarroi de Yuki.

- Le plus bizarre, c'est que Callen soit là ce matin... Lança Cassandre. Pourtant, il n'a pas dormit avec moi...

Je ne rajoutai rien de peur d'attirer l'attention de mon frère sur moi. Déjà que mes joues rougissaient légèrement en repensant à hier soir...

J'avais dormis avec Callen !

Et honnêtement, j'aimerais continuer de dormir avec lui jusqu'à la fin de ma vie. Je me sentais telllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllement bien dans ses bras !

CLING !

Je sursautai et me retournai vers la source du bruit : Callen venait de laisser tomber sa tasse. Il avait l'air paniqué et choqué. Son visage devient rapidement grave et il disparut en vitesse.

- Euh... Qu'est-ce qui lui arrive ? Interrogea Philippe.

Je posai mon bol et me dirigeai vers l'escalier. Callen – qui était visiblement allé chercher son manteau – dévalait les marches quatre par quatre.

- Qu'est-ce qui se passe ? M'enquis-je.

Voyant qu'il ne me répondait pas et qu'il allait sortir, je lui attrapai le poignet.

- Callen...
- J'ai ENCORE échoué ! Hurla-t-il visiblement énervé.
- De quoi tu parles ?
- De ma mission !
- Ta mission ?
- Il s'est passé quelque chose hier soir !

Je ne sentis plus mes jambes.

Vous avez déjà vécu cette sensation ? Celle d'être plongé dans un rêve, d'avoir l'impression que tout ceci n'est pas réel.

- Q... Quoi... ? Balbutiai-je.
- Quelqu'un s'est fait enlever !