L'Histoire d'amour de Marlène McKindon, part 1.

















Les pieds d'Abraxas étaient fatigués de fouler le sol, autant que leur propriétaire était épuisé. Il ne se souvenait plus de la sensation de son matelas contre son corps, de son esprit se déconnectant de la réalité. Tout cela pour plonger dans un monde bien plus alléchant que tout ce qu'il voyait à cet instant.
Le jeune Malfoy rentrait d'une soirée. Il devait bientôt être dix heures du matin. Les langues s'étaient déliés à la table des anciens serpentards, rien n'avait pu arrêté leurs verres de se remplir et leur yeux de rester ouvert.
Cette soirée était la dernière sans la compagnie de Tom qui venait de finir ses études également. L'unique instant où ils étaient encore libres de leurs ressentiments, de leurs pensées et de leurs paroles. Bientôt, ils entreraient dans un monde qui ne serait plus vraiment le leur. Leur vie se briserait, se détruirait pour se remodeler dans les parfaits souhaits de Jedusor.

Alors, ils s'étaient amusés. Avery, Bulstrode, Burke, Nott et lui. Ils avaient époqué des sentiments, de l'amour, de l'amitié. Ils s'étaient montrés humains. Une dernière fois.

Et à présent, Abraxas marchait vers son manoir. La chaleur frappait son dos et sa chemise collait désagréablement sa peau. Il était ravi d'apercevoir son portail noir non loin de lui. Bien sûr, le jeune homme avait le pouvoir de transplanter, mais sa fatigue ne lui assurait pas d'atterrir en un seul morceau. Il avait préféré marcher.
Quelques minutes plus tard, la grande porte en bois se referma derrière ce jeune homme au bord de l'évanouissement.
Et lorsqu'il tourna sa tête de gauche à droite, il ne put observé aucun être humain vivant autour de lui. Mais une légère chose attira son regard. Sur la table où son paternel déposait toutes les lettres arrivées le matin, entre deux adressées à sa mère, était inscrit son nom. Il aurait bien pu détourner le regard et remettre à plus tard cette lecture. Mais le nom de l'expéditeur était marqué d'une écriture penchée, fine et si belle.

Il attrapa cette lettre, l'ouvrit rapidement. Toute fatigue avait quitté son corps. Abraxas était secoué par l'adrénaline. Ses mouvements étaient gauches et il ne réalisait ce qu'il tenait dans ses mains. Lorsqu'il parvint à extraire le contenu de cette enveloppe, son cœur rata un battement.







A l'arrière de cette photographie de lui, étaient inscrits ces mots :

Je souhaite que tu vives, que tu te battes, que tu veuilles et que tu obtiennes. Je veux que tu vives pour toi, et non pour lui.




















Si Marlène devait être honnête avec elle-même, la jeune femme ne savait pas réellement ce qu'elle
voulait. Encore moins ce qu'elle faisait actuellement. Mais dans le petit appartement de sa rue londonienne, les volants de sa robe se balançaient, accompagnant ses cuisses dans une danse personnelle. Ses longs cheveux blonds étaient attachés en le même chignon désordonné depuis des années. L'ancienne poufsouffle avait même fait l'effort de colorer ses lèvres en une touche de rosée.

Et alors qu'elle se regardait dans le miroir devant elle, Marlène se demandait inlassablement si elle faisait le bon choix. Si aller à ce rendez-vous avec Abraxas Malfoy était une bonne idée. Marguerite lui avait assuré que non, mais celle-ci ne voyait que le sang-pur arrogant qui se pavanait dans les couloirs de Poudlard. Elle lui avait même laissé comprendre que trouver un substitut de Tom ne l'aiderait jamais. Mais ce n'était pas ce qu'elle souhaitait, Marlène voulait simplement vivre un peu, à nouveau. En l'espace d'une seule conversation, il lui avait donné tellement plus que la plupart des gens de sa vie. Bien qu'elle ignorait qu'à cet instant, elle avait ravivé toutes les raisons d'exister dans le cœur du jeune blond.

La sorcière triturait ses doigts en étant assise dans un coin de son salon, sur une vieille chaise de son ancienne maison. Son père venait toujours réfléchir ici, il regardait le vide en partant dans le plus profond de son esprit. Pourtant, la blonde se sentait incapable de faire cela. A chaque fois qu'elle se laissait envahir par les questions, elle se demandait si ce n'était pas injuste de faire cela. Son organe creux se tordait de douleur et elle avait l'impression de se faire épier de toute part. Marlène savait pourtant que ce qu'elle faisait n'avait rien avoir avec une quelconque trahison.
Mais elle aimait Tom, et chaque instant à penser à être belle pour ce dîner, à se dépêcher pour Abraxas détruisait son cœur. Tout cela constituait dans l'estomac de la jeune femme un plat de honte à régurgiter.

Elle se déplaça lentement vers sa bibliothèque et attrapa le journal en cuir noir. Elle savait que toucher ce carnet électrisant n'était pas une bonne idée. Elle savait la complexité de tout ce qu'elle tenait entre ses mains. Mais pourtant, sa paume se balada le long de celui-ci et elle retenu une fois de plus ses larmes.
Marlène Jedusor n'existerait jamais mais cela ne devait pas signifier que plus rien ne devait exister. Tout cela avait été la base de son existence. Ne pas s'attarder à tout ce qui n'était plus là, se rappeler des bonnes choses, que tout avait une raison d'être.

Et si durant cette soirée, Abraxas Malfoy devait être sa raison d'être, elle le serait. Elle reposa le livre et se retourna vers le miroir, elle se trouvait jolie. Ce n'était qu'un dîner, ils étaient simplement d'anciens camarades.
Elle finit alors de se préparer et écrivit quelques lignes de sa vie au creux d'un carnet jaune.











Marlène devait s'avouer qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans un endroit comme celui-ci. Tous les serveurs étaient en costumes, la nourriture volait soigneusement entre chaque table. L'assiette en elle-même semblait gracieuse. L'odeur alléchante emplissait ses papilles, et son ventre se souvenait soudainement qu'elle avait plutôt faim. Pourtant, tandis qu'elle avançait à travers chacune des tables, suivant Abraxas comme un enfant perdu dans la foule immense du chemin de traverse. Elle se sentait tombée inlassablement dans un écart monumentale entre elle, et le reste des gens de ce restaurant.
Tout le monde était apprêté de la plus belle des manières. Les robes des femmes touchaient le sol et créaient une traîne digne des plus belles princesses. Les hommes étaient d'une élégance à couper le souffle. Et alors, Marlène regardait tout cela en se disant que ce n'était pas son monde ici. Ni sa mère, ni son père n'avaient eu les moyens d'un jour la faire venir dans un endroit comme celui-là.

Elle se disait donc qu'elle ne pouvait que faire tache dans un endroit aussi raffiné. La longue robe rouge qui montait jusqu'au haut de son cou et tombait comme un volatile sur le début de ses mains était belle. Mais elle était si simple, banale dans un monde pareil. Tandis qu'elle observait toujours plus de raffinements, obnubilée par l'idée qu'elle ne devrait vraiment pas être ici, le jeune Malfoy se retourna vers elle pour lui annoncer qu'ils étaient arrivés à leur table. Il trouva alors Marlène, une mine presque inquiète et un regard qui semblait cherché toujours plus de brillant dans ce restaurant.

Abraxas se sentit alors bête de l'avoir fait venir ici. Il comprenait sans mal que la jeune femme n'était pas à l'aise. Il avait voulu l'impressionner mais apparemment ce n'était pas arrivé à sa bonne conclusion. Il se frappa mentalement la tête et mît délicatement sa main sur l'épaule de la jeune femme afin d'attirer son attention. Cette action eut simplement pour conséquence de la faire sursauter. Inconsciemment, la paume de sa douce main vint se placer sur le bras d'Abraxas. Les deux jeunes adultes qui ne s'étaient alors parlés que très peu depuis leur arrivée connectèrent leurs regards entre eux. Leurs deux perles bleus se rejoignirent dans un silence qui les gênèrent d'autant plus.
Et soudainement, une teinte rouge prit en otage les joues clairs de la jeune femme. Marlène s'était rendu compte à ses instants, sa main sur le bras de celui-ci, à quel point l'ancien Serpentard était musclé.

Bien sûr, elle se souvenait tout ses matchs de Quidditch remportés par l'équipe des verts et argents grâce à la force d'Abraxas. Sa main semblait presque tordre la batte qui envoyait le cognard sur les joueurs adverses. Elle avait souvent été subjugué par cette ténacité et cette puissance dont il faisait preuve. Mais à présent, c'était bien différent. On ne parlait pas de force sportive. On parlait bien plus de ses immenses muscles sous la paume minuscule de Marlène. Soudain, l'esprit de la jeune femme fut empli de pensées étranges, d'une imagination débordante qui pousserait sûrement sa mère à s'évanouir.

  - Marlène.

Elle avait toujours trouvé qu'Abraxas avait un léger accent lorsqu'il prononçait certains mots. Elle ne savait pas d'où il venait mais elle savait pourtant très bien qu'elle aimait voir rouler son prénom sur sa langue. Elle reporta donc totalement son attention sur lui et il sembla alors profondément sérieux. Il lui lançait un regard d'adulte. Elle n'aimait absolument pas cela.

  - Tu n'as pas à te sentir gênée d'être toi-même, et s'ils ont un problème je n'aurais qu'à racheter ce restaurant pour qu'on soit seul, ricana alors le jeune blond en l'invitant à s'asseoir.

Le doux rire cristallin de la blonde s'éleva dans l'air pour venir caresser le cœur et les oreilles de son ancien camarade. Elle le remercia d'un sourire et d'un regard tendre. Le sorcier ne put s'empêcher de se demander si elle lançait souvent ce regard là à Tom. S'il n'était qu'un remplaçant. Il secoua intérieurement sa tête pour remettre ses idées en place. Abraxas était là pour vouloir, pour obtenir et pour aimer, indépendamment de tout le monde et de toutes autres femmes.

  - Alors, qu'est-ce que tu fais dans ta vie ? demanda alors le blond en espérant gardé cet atmosphère détendu.
  - Oh, et bien, je travaille dans une librairie près du chemin de traverse mais ce n'est pas fameux.

Le regard gêné de Marlène laissa comprendre qu'elle n'aimait pas son travail, encore moins en parler. Il se laissa donc aller à tout ce qu'il voulait savoir d'elle. Tout ce qu'il avait loupé toutes ses années, tout ce qu'il n'avait pas su prendre.

  - J'aurais juré que tu finirais photographe, cela t'allais très bien. Et puis tu prenais de très belles photos, avoua-t-il en lisant le menu simultanément.

La sorcière sourit alors, bien plus enjouée par cette conversation. Elle ne s'était jamais penchée sur cette idée. La photographie avait été brève dans son existence. Elle représentait un coup de vent passager qui avait pourtant éclairé ses journées. Elle ne savait si elle serait capable de faire cela de manière professionnelle. Cela sonnait trop stricte dans ses oreilles, elle aimait les instants de vies. Les moments uniques qu'elle surprenait soudainement. Le coin des lèvres qui se soulèvent, les yeux qui brillent dans le reflet de l'objectif. Un battement d'ailes qui fixe toute une destinée. Elle aimait l'instantanée, le bonheur enfermé.

- La photographie est plus une passion, comme l'écriture. Je me vois mal faire tout cela simplement pour un salaire.

Abraxas hocha la tête en refermant le menu, étant un habitué son choix fut vite établi. Marlène se précipita alors sur la carte du restaurant pour trouver son bonheur dans l'infinité de choses qu'il semblait proposer. Elle n'avait vraiment pas l'habitude de tout cela, il y avait des aliments dont elle ne connaissait même pas l'apparence. Et tandis que la blonde était plongée dans les lettres, la voix du sorcier s'insinua dans son cerveau.

- Tu sais, moi je pense que chaque chose que tu photographies à sa particularité, son essence et sa magie. Le fait que ça te fasse subsister ne changera rien à tout le soin que tu prendras à faire sourire ceux que tu photographieras. Tu fais vivre toute chose et les rends éternel à ta façon.

Marlène délaissa évidemment le menu à l'entente de ses mots. Elle laissa retentir la chose inutile sur la table dans un écho qui était semblable à celui qui avait touché son cœur. Abraxas avait parlé d'elle si joliment. Avec tellement de douceur, tellement d'attention. Elle papillonna des yeux quelques secondes en se demandant si tout cela était vraiment réel. Et il n'y avait aucun doute. Depuis longtemps, enfin, elle sentait son cœur battre au fond de son corps. Comme un rappel à son droit d'exister, un souvenir de son droit au bonheur, elle aussi.
Elle planta son regard dans le sien, elle voulait tant lui donner toutes ses pensées, ses ressentiments. Qu'il comprenne à quel point ce qu'il disait été important pour elle.

Mais avant qu'ils ne puissent dire la moindre chose, le serveur arriva et le fil invisible entre leurs mains se rapprochant se coupa.


















La veste du costume d'Abraxas reposait à présent dans ses mains tandis qu'ils marchaient tout deux le long d'un canal moldu. Il devait être bien tard à présent, mais les deux sorciers s'en fichaient bien. Marlène avait tenu à marcher avec le blond. Elle lui avait rabâché à quel point cet endroit était splendide. Il devait s'avouer que ce n'était pas si mal. Mais l'ancien Serpentard avait bien du mal à apprécier les choses de la même manière qu'elle.
Lorsqu'il observait l'eau à ses côtés, il ne voyait pas le reflet des étoiles et de la lune comme une bonne chose. Il ne voyait pas les poissons qui dessinaient doucement les lignes de la destinée. Il n'était pas bon au jeu de l'imagination.

Si jamais il devait voir quelque chose dans le reflet de l'eau, cela serait l'écrasante oppression du ciel sur eux. L'omniprésence, la supériorité. Bien des choses qu'il ne supportait pas.
Mais il acceptait. Il souriait tendrement en voyant la jeune femme devant lui laisser tomber ses cheveux en cascade et sautillait jusqu'à espérer toucher le ciel. Elle tendait sa main dans un élan enfantin vers la lune. La sorcière se disait que peut être, pourquoi pas. Et alors, lorsque sa tentative échouait à nouveau, elle se tournait vers Abraxas et affichait une moue déçue,

Le jeune homme ne savait pas ce qu'il donnerait pour voir à jamais ce spectacle. Il ne savait pas car probablement il lui donnerait tout.

  - Tu sais qu'au Japon, il existe une légende sur la destinée que je trouve magnifique, avoua soudainement Marlène en s'arrêtant de marcher devant lui.

Elle se tourna vers le jeune homme et pointa le cœur du blond avec douceur. Il remercia la nuit d'être tombée pour camoufler ses rougeurs.

  - On raconte qu'un fil rouge sort de ton cœur et traverse tout tes vaisseaux sanguins pour atteindre un point très important, expliqua-t-elle en traçant le chemin approximatif de ce fameux fil rouge.

L'index de Marlène suivit une aventure bien particulière sur le bras du jeune Malfoy où elle resta sans le vouloir bien plus longtemps. Elle atteint alors l'endroit très important sous le ricanement de son compagnon.

- Le petit doigt ?
- Oui mon cher, l'auriculaire. Il est très important dans les légendes, c'est d'ailleurs pour ça qu'on se tient mutuellement l'auriculaire pour se faire une promesse, avança-t-elle en attrapant alors le petit doigt du jeune homme avec le sien.

Abraxas hocha la tête, à présent vivement intéressé par cette légende japonaise. Bien plus par l'oratrice de celle-ci qui semblait vivre de ces mots et ses gestes.

- On raconte que le fil rouge ne reste pas sur notre auriculaire mais sort et se relie à celui d'une autre personne. Après cela, les deux êtres sont liés par le destin, impliqués par quelque chose qui nous dépasse tous. Ils se rencontreront forcément un jour ou l'autre, malgré que le fil se torde, s'emmêle ou s'éloigne encore. Il ne se brise jamais.
  - C'est vraiment beau, assura le blond en souhaitant rester comme cela pour toujours.

Marlène plongea à nouveau ses yeux dans ceux d'Abraxas en appréciant leur beauté. La perle bleuté de ses pupilles possédait également un fond argentée qu'elle n'avait jamais remarqué. Elle l'observait à présent, sous l'éclat de la lune. Tout cela se mouvait parfaitement dans l'ombre des lumières de la ville. Elle appréciait le calme, la solitude, avec lui.
Pourtant dans le cœur du jeune homme face à elle, d'autres sentiments se développaient. Bien moins doux, à la surface aussi noir que l'eau à leurs côtés. Il regardait autant la sorcière qu'elle le faisait, mais chez lui, des questions remontaient à la surface de son esprit. Des préoccupations qui lui torturaient le cœur.

  - C'est à Tom qu'il te relie ce fil.

Et il regretta instantanément. Il se tortura intérieurement à la seconde où cette phrase eut franchit la barrière de ses lèvres. Il se détesta d'être lui, de ne pas savoir voir la beauté constamment. D'être jaloux, possessif de quelque chose qu'il ne méritait pas. Il se frappa encore et encore. Le jeune Malfoy fit perler le sang sur sa joue intérieur à la force de ses dents. L'auriculaire de la jeune femme devant lui se décrocha du sien sans qu'aucune promesse ne soit faite. Si ce n'est celle qu'il gâchait bel et bien tout. Elle s'enlevai de l'emprise de son regard et commença à s'éloigner sans qu'il ne puisse rien faire. Il semblait pétrifier, incapable de bouger. Pourtant, sa voix réussit à se battre contre la peur et la lâcheté.

  - Marlène, ce n'est pas ce que...
  - Si, Abraxas, c'est exactement ce que tu voulais dire. Si tu n'es pas capable de vivre sans penser une seule seconde à lui, casse toi. Mais écoute bien ce que je vais te dire. Tom est parti, et il ne reviendra jamais. Il est parti et c'est la plus belle chose qu'il m'ai donné. Et le seul soir, le seul instant où j'ai réussi à totalement l'oublier, tu le fais toi même resurgir. Moi je ne vis pas avec les fantômes de ma vie, alors arrête de ne voir que Tom quand je parle de toi !

Et elle transplana. Laissant seul un être dont le fil rouge semblait pendre le long de son doigt.















Le lundi n'était pas son jour préféré. C'était le cas depuis toute petite. Cela sonnait le départ de ses parents, ils la laissaient toute la journée chez une affreuse tante qui puait le chou. Puis, il avait signifié le début de toutes ses semaines de cours à Poudlard. A présent, le rituel de haïr ce jour se poursuivait avec l'ouverture seule de la librairie. Et toute une journée dans la solitude et l'ennui de cet endroit lugubre. Elle devait se lever au aurore pour ne pas arriver en retard. Réceptionner les nouveaux livres, les mettre en rayons, regarder le carnet pour voir les nouveaux arrivages, nettoyer la boutique, accueillir les clients, répondre aux clients. Puis à nouveau, nettoyer la boutique, ranger les livres, compter l'argent, écrire la recette du jour. Fermer et rentrer.
Les pas de Marlène étaient las. Elle n'avait aucun entrain à se diriger vers chez elle même si elle préférait bien plus cet endroit à son lieu de travail. Elle était simplement épuisée. Elle ne trouvait pas cela normal de laisser une personne seule devant une horde d'idiots comme cela. C'était humainement impossible à tenir. Elle se découragea de sa marche quotidienne et transplana devant chez elle. Elle songea momentanément à enlever cette protection stupide pour ne pas transplaner dans sa maison. La blonde aurait préféré atterrir dans son lit.

Elle soupira et s'approcha de sa porte d'entrée. Malheureusement, son pied buta sur un colis au pas de ses pieds qu'elle n'avait pas remarqué. Elle espérait que ce n'était pas à nouveau un objet fantasque des voyages internationaux d'Albert et Clarisse. Elle le fit voler jusqu'à ses mains et pénétra enfin dans sa maison. Elle balança ses chaussures et ses affaires dans un coin de son appartement et se mit à ouvrir cette boîte.

Elle ne put retenir son choc. L'appareil photo devant ses yeux étaient fantastiques. Il devait être un des derniers modèles qui était sorti dans le monde sorcier. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle tenait entre ses mains. C'était absolument splendide. Elle n'ignorait bien sûr pas qui était l'expéditeur de cet appareil extraordinaire. Et elle lui pardonnerait bien tous les faux pas pour ce cadeau exceptionnel. Son œil capta pourtant d'autres choses dans cette boîte noire. Il y avait un chapeau blanc qui semblait recouvert de soie tellement il était doux. Ainsi qu'une longue robe verte pastel.
Elle sourit ensuite, à la vue du mot au fond de ce cadeau.

Je passerais te prendre samedi à 13h et on ira là où le soleil s'endort dans nos bras et où j'espère tu me permettras de ne pas devenir un fantôme.
A.M.












Abraxas et elle venait de transplaner dans un endroit fantastique. Si la magie devait avoir une source, elle se trouvait à cet endroit. C'était le sommet d'une colline, un terrain plat empli de fleurs s'offrait à eux. Les couleurs des pétales se mouvaient avec le ciel dans l'horizon de la jeune femme. Il n'y avait pas d'égal à ce qu'elle voyait. Si elle tendait la main, elle était persuadée de pouvoir attraper le soleil. Son sourire s'étendait jusqu'à bout de son visage tant elle était heureuse. Il n'y avait aucun nuage, le bleu resplendissait à leur côté.

Et alors, le blond lui proposa de s'asseoir sur une nappe près des fleurs et de l'herbe chaude. Aussitôt que ses jambes s'étendirent sur le sol, le reste vide de cette couverture fut ensevelie de nourriture. Son regard se connecta alors au plus doux des mets de ce monde. Elle attrapa un croissant fourré à la confiture de fraises et l'engloutit simultanément. Sous les rires du jeune blond, elle du essuyé les coins de ses lèvres qui semblaient saigner.
Elle mangea le reste de son bonheur avant d'en attaquer un autre, la faim lui tiraillant le ventre.

- Tu es pardonné, avoua-t-elle avec une mine boudeuse.

Le rire doux et pourtant si grave traversait le ciel et fit certainement tomber amoureux tous les êtres vivants qui purent l'entendre.

- Dis, Abraxas, est-ce qu'on pourra attraper la lune d'ici ?


















Malgré la profonde envie de savoir si la lune serait à porter de sa main, la nature en avait décidé autrement. La météo avait des phases d'adolescents capricieux qui n'allaient pas avec les envies des jeunes adultes. Alors que Marlène avait majoritairement sauvé ces croissants de la noyade, Abraxas était parvenu à tout rassembler. La pluie s'était montrée vive et surprenante. Elle avait coupé la jeune femme dans son récit de ses châteaux dans les arbres et ses terriers au fond de son jardin. Malgré cela, ils étaient arrivés au chaud dans l'appartement londonien de la blonde. Une serviette atterrie soudainement sur la tête du jeune Malfoy alors que celui-ci observait les décorations des murs.

La jeune femme courrait partout à l'inverse du sorcier qui était calmement debout près d'un cadre l'intéressant particulièrement. Marlène s'affairait à allumer une dizaine de bougie afin de détendre l'atmosphère et de se réchauffer plus vite. L'orage grondait en dehors de son habitation et elle devait avouer qu'elle regrettait sa mère dans ses moments là. Petite, ils se cachaient tous les trois sous la grande couverture du lit parentale et il trouvait toute alternative d'histoires à lui raconter pour faire disparaître la peur. A présent, son père n'était plus là et elle n'était plus au près de sa mère. Elle soupira profondément et se rapprocha du blond qui était statique.

Il demanda soudainement, couvrant l'éclat d'un nouveau grognement du ciel :

  - Marlène, c'est quoi ce papier encadré ?

Le sourire qui éclaira tout d'un coup son visage lui laissa deviner que c'était quelque chose qui égaillait particulièrement son cœur. Elle se plaça alors avec tant de vivacité à côté de lui pour observer le papier. Dans son regard, Abraxas voyait presque de l'émotion. Il ne savait plus réellement si c'était quelque chose de bien d'en parler.

  - Ça, c'est le but de ma vie, annonça-t-elle dans un murmure.

Elle détourna ensuite son regard du mur pour le planter dans le sien. Elle semblait chercher profondément ses mots car sa bouche se mouvait sans qu'aucun son ne sorte. La sorcière finit tout de même par prononcer les phrases qui signifiaient beaucoup pour elle.

  - Mes parents n'ont jamais accordé beaucoup d'importance au mariage, ils trouvaient ça barbant et ennuyeux. Alors, dans leur jeunesse, ils ont trouvé quelque chose de bien plus fort, de bien plus incroyable, expliqua la jeune femme en marquant une pause pour sourire profondément.

Elle reprit rapidement, ne voulant pas faire patienter  le jeune homme avec son trop plein d'émotions.

  - Ils ne se sont pas promis de donner comme au mariage. Il se sont promis de recevoir, ils se sont demandés de s'aimer jusqu'à ce que les étoiles ne les consument tout les deux. De s'épauler devant chaque difficulté. Et surtout, de me donner tout ce qu'ils jugeaient important de m'accorder. Ils se sont demandés, non pas devant Dieu, mais devant leur amour, leur besoin et leur bébé.

Abraxas se dit tout bonnement que tout cela avait l'air merveilleux. Que l'amour avait une portée magique dans la famille de cette sorcière peu ordinaire. Tout ce qu'elle disait semblait faire sens aux oreilles du jeune Malfoy. Sa voix était comme la mélodie qu'il souhaitait entendre depuis toujours. Il regarda alors cette jeune femme si particulière et prononça les mots qui scelleraient des nouvelles étoiles dans le ciel.

  - Je te demande de me faire voir le monde des mêmes couleurs que toi.

La bouche de Marlène forma un rond parfait alors que le blond souriait et continuait déjà sa demande.

  - Je te demande de me border et m'aimer tendrement quand je serai trop faible face au monde. Et je te demande de me permettre de vivre toute ma vie en sachant que tu m'aimes aussi, finit-il devant les douces larmes coulant de ses perles nacrées.

Abraxas allait se précipiter pour s'excuser lorsqu'il aperçu les larmes de la jeune femme qu'il aimait  mais elle le ravisa d'un geste de sa main et d'un tendre sourire.

  - Je te demande d'accepter d'élever une petite fille qui ne connaît rien de la vie, instable émotionnellement et très attachante tout de même. Je te demande d'être l'amour et le bonheur de ma vie. Pas ta femme. Je veux que tu vives ta vie de Malfoy, mais ne me l'impose pas, tu trouveras quelqu'un d'autre à épouser. Pas de mariage.
  - Pas de mariage, je veux seulement t'aimer, lui assura le jeune homme.

Marlène prit une grande respiration et finit par sa troisième demande.

  - Je te demande de m'apprendre à aimer sainement, tendrement, comme les adultes. Je veux qu'on s'embrasse durant des heures et qu'après cela je ne veuille plus jamais me détacher de toi. Je ne veux être ivre de toi, simplement amoureuse et heureuse. Je ne veux pas qu'à chaque fois que mes yeux quittent les tiens, je crains que tu m'abandonnes. Je te demande de m'aimer de la plus douce et belle des manières en recevant plus qu'en donnant.
  - Pour le durant des heures, il y a problème du tout, souria-t-il en projetant enfin ses lèvres sur les siennes.









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Je vous présente mes chers amis avec un grand bonheur la première partie du chapitre sur la relation d'Abraxas Malfoy et Marlène McKindon. Bien sûr, cette romance se dédouane totalement du reste du récit que je vous est raconté. Mais j'avais besoin de mettre un point final au bonheur et à la vie de ce personnage en lui permettant de la faire tomber amoureuse d'une bonne personne pour elle.

J'espère que celui-ci vous a plu et on se retrouvera très vite pour la deuxième partie de cette romance.

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