chapitre 7- Sombre espace.
Marlène s'était subitement redressée, comme prise sur le fait de quelque chose qu'elle n'avait pas commis. Elle s'était sentie honteuse devant le regard puissant de son camarade. Elle avait voulu s'excuser mais ne savait pas de quoi. Une épée semblait s'approcher de sa gorge pour lui dire de se taire, que tout cela valait mieux. Alors elle avait suivit Karl jusqu'à son dortoir vide, son ventre se serait. Son cœur battait à tout rompre, elle ne savait pas si ses poumons arrivaient à se comprimer correctement. La blonde commençait même à se mordre l'intérieur des joues du au stress.
Elle n'aimait pas le conflit.
La poufsouffle avait à de nombreuses reprises vu le jeune Abernathy énervé. Au Quidditch, à la sortie des cours contre un professeur, en vacances contre un marchand. Ce n'était pas anodin. Mais jamais il ne s'était énervé contre elle. Pourtant à cet instant, c'était son regard à lui qui était ancré dans le sien. Ses yeux habituellement si clair et doux démontraient toute sa fureur.
Pour la première fois de sa vie, Karl lui faisait peur.
- Qu'est-ce que j'ai fais de mal ? murmura-t-elle d'une faible voix, tentant d'apaiser le jeune homme avec la plus douce des intonations.
Marlène n'était pas quelqu'un d'idiot. Quoi qu'elle entende il fallait qu'elle conserve son calme. Malgré les accusations ou les reproches, elle devait juste tenter de calmer Karl. Car elle avait peur, car ses poings étaient serrés et que tout ce qu'elle voulait évité était d'avoir la mâchoire déboîtée.
Par précaution, il ne fallait pas plus l'enragé.
- Marguerite te prévient, je te préviens, on fait tout cela en étant gentil avec toi, et ta petite tête sans cervelle ne capte pas le message, annonça-t-il d'un ton trop calme.
Beaucoup trop calme, si ses dents n'étaient pas serrés au point d'exploser, elle aurait pu penser qu'il était apaisé. Mais c'était tout le contraire, il était même sur le point d'exploser, quoi qu'elle fasse. C'était une bombe à retardement, elle était vraisemblablement la cible à abattre.
- Je peux pas comprendre si tu ne m'expliques pas ce qu'il se passe.
- Tom.
Tom ? Mais qu'avait-Elle fait ? Marlène ne comprenait pas le mal qu'elle avait pu entreprendre à propos du serpentard. Leur dernière conversation avait été cordiale et n'était pas la plus grande partie de plaisir pour la jeune fille. Alors pourquoi tout le monde s'entêtait à penser qu'elle voulait tout cela.
Elle n'aimait pas les ordres, personne n'était dictateur de sa vie si ce n'est elle. Alors pourquoi constamment vouloir l'empêcher de vivre, pour la protéger soit disant.
Elle était profondément fatiguée de répondre aux attentes de Karl et Marguerite. Elle les aimait, de tout son cœur même, mais bon sang ce n'était pas Tom Elvis Jedusor qui allait la tuer.
Marlène savait qu'il voulait une réponse de sa part pourtant elle décida de s'abstenir de lui en demander. Ses nerfs s'affolaient trop rapidement dans son corps, elle sentait ses veines ressortir sur ses mains. Si elle parlait maintenant, elle serait crue et il ne fallait qu'elle garde son calme devant lui.
Il était trop impulsif.
- Depuis quelques jours, vous avez l'air bizarrement de constamment vous retrouver en contact, je pensais qu'il te voulait quelque chose mais finalement...C'est peut être toi !? Il t'apporte peut être un peu d'aventure, de danger dans ta petite vie si tranquille et plate !
- Excuse-moi ? murmura-t-elle dans un choc profond.
Il respirait profondément, ne semblant même pas vraiment l'écouter ou la voir. Il était simple énervé et voulait exploser. Karl était perdu, les mots de Tom tournait en boucle dans son esprit, il n'arrivait pas à voir une autre vérité que celle là.
- Qu'est-ce que tu lui trouves ? cracha-t-il en regardant le sol comme mille déchets.
- Mais bon sang, qu'est-ce que tu racontes à la fin, t'es totalement malade ! Je m'en fou de lui, je t'aime toi. Je. T'aime.
Brusquement et comme si cela le démangeait, le jeune blond fondit sur Marlène, l'attrapa par les épaules et la plaqua violemment contre le mur. Les omoplates de la jeune fille poussèrent un cri qui percuta l'air dans un craquement douloureux pour leur propriétaire.
- Il me l'a dit, que tu voulais de son attention. Que tu, toi et personne d'autre, voulais être avec lui.
Les mots de Karl étaient articulés et parfaitement détachés les uns des autres. Comme si la haine s'insinuait un peu plus entre chaque syllabe.
Elle réfléchit longuement à ses prochaines paroles, les mains du poufsouffle était violemment accrochés à ses épaules et elle le soupçonnait capable de briser un de ses os par une force surhumaine.
- Tu ne pouvais pas te dire que c'était simplement pour t'énerver, pour nous séparer ? Vous me dites à chaque instant que Tom est mauvais, manipulateur et sournois, alors intégrez ses paroles dans vos têtes aussi ! annonça-t-elle comme une révélation divine.
Mais aucune lumière n'éclata dans le regard de son ami, il resta empli de feu. Karl ne voulait pas l'écouter, il voulait juste lui faire du mal. Mais avant qu'il ne puisse encore la blesser plus profondément, elle rétorqua ses propres propos :
- Mais je sais très bien pourquoi tu te mets dans cet état pour cela, c'est parce que t'as peur ! T'es constamment effrayé par le fait que je parte ! Donc à chaque fois, qu'un être masculin m'approche, toute ta décence d'esprit, elle flanche, avoua-t-elle dans un ton des plus diplomates, calmement et sans doute. Comme si tout mon être t'appartenait, ton égo en prend un coup à chaque fois que tu te rends que c'est faux. Complément erroné !
Dans chaque discussion, il y a un être possédant le plus de raison, d'adresse et de parole. Celui qui cherche le calme et la paix. Un personne qui ne veut que faire ouvrir les yeux à l'autre.
Dans cet échange, Marlène et Karl ne voulaient plus s'ouvrir les yeux, mais plutôt se les arracher. La jeune fille avait abandonné son calme et ses belles paroles. Elle avait un imbécile devant elle, un homme stupide qui ne croit que la femme ne doit écouter et se taire.
Foutaise.
Le jeune homme se contenait, on lui avait appris de ne jamais frapper les femmes. Pourtant il ne semblait n'avoir que cette solution pour parvenir à la faire se taire pour de bon. Il n'aimait pas la tournure que prenait les choses, absolument pas.
Il lâcha la poufsouffle comme brûler par un contact écœurant et s'éloigna d'elle.
Cette conversation semblait terminée, elle approcha alors la porte de son dortoir, fatiguée et plus qu'éreintée.
- Fais ce que tu veux, mais mets bien dans ta tête que moi aussi.
Marlène leva les yeux au ciel et quitta la pièce. Des menaces sans fondement, il se calmerait et tout redeviendrait comme avant dans quelques joues. Elle n'avait pas peur de leur séparation.
Ils s'aimaient depuis trop longtemps, ils n'avaient jamais imaginés vivre leurs vies loin les uns des autres. Elle avait rarement été plus affecté par un être humain que par lui.
Sans Karl, elle ne serait pas ce qu'elle était. Il était une partie d'elle beaucoup plus importante qu'elle se l'avouait. Il n'était pas son petit ami car elle n'aimait pas cela et tout deux le savaient.
Cela ne changeait pourtant rien. Ils étaient indissociables.
Lorsque le jaune était énervé, il prononçait des paroles et entreprenait des choses à tout va, ne réfléchissait pas. Cela n'avait aucune importance. Il viendrait s'excuser avec une blague bien travaillée et cela fonctionnerait. C'était écrit, eux deux.
La nuit n'avait jamais été aussi sombre, autant parcouru d'ombres étranges. Le ciel était simplement noir et l'environnement mort.
Tout avait disparu.
Aucunes ailes ne battaient dans l'infinie obscurité au dessus d'elle. Comme aucun cœur ne combattait à ses côtés. Elle était seule dans le néant.
Marlène marchait encore et encore. Elle ne savait si elle pourchassait ou fuyait. Ses jambes avançaient indépendamment. Son organe creux semblait exploser dans sa cage thoracique tandis qu'elle implosait de terreur.
Ses ongles étaient enfoncées dans les paumes de ses mains, il fallait qu'elle sache si c'était réel. Qu'elle comprenne ce qui lui arrivait.
La jeune blonde devait savoir si elle rêvait ou si tout cela n'était que ses pires cauchemars prenant vie. Alors elle continuait d'avancer, dans rien et tellement loin de tout.
Parfois sa voix était surmontée d'hurlements, elle appelait à l'aide ou pour trouver. Elle ne savait plus. Ses poumons se contractaient trop fort. Elle avait mal. Elle sentait tout espoir quitter son corps. Tout bonheur être aspiré par le désespoir lui même. Le malheur gagnait du terrain. Et seule sur un sol qui ne semblait n'être que l'abandon en personne, elle s'écroula. Comme morte, elle fixait autour d'elle, les yeux vitreux et les larmes dégoulinantes, elle cherchait de la lumière. Encore et encore, sans arrêt.
- Pitié, je ne veux pas mourir.
Sa plainte s'écrasa comme elle dans le vide. Personne n'était là et bientôt elle ne serait plus. Fuir le destin, elle savait cela impossible. Elle voulait hurler mais sa bouche restait bloqué dans un effroi de terreur.
Son rythme cardiaque ralentit enfin, mais cela ne signifiait rien. Mis à part, que la fin était proche. Elle allait mourir. Seule, encore indéniablement démuni de tout amour. Elle était parcouru de sanglots violents qui permettaient encore de savoir qu'elle était en vie.
Le froid la gagna alors, elle ne frissonna que plus de peur. Et comme un voile se déplace en vent doux. Ses démons se glissaient en courant de ses effrois vers elle. Elle était frigorifiée et voulait arrêter de souffrir. Elle ne sentait plus ses membres et ne parvenait à garder les yeux ouverts.
Au dessus d'elle, plus sombre encore que la nuit, se dressait l'horreur personnifiée. La peur et l'épouvante.
La représentation de sa mort.
Elle sentit son âme partir autant que toutes choses bonnes de sa vie. Elle n'aperçu aucune lumière et aucun espoir.
Elle était seule alors qu'elle mourrait.
Mais elle n'était pas morte.
C'est trempée de sa sueur et de ses larmes que Marlène se redressa dans son lit. Les yeux écarquillés et les lèvres entrouvertes de peur.
C'était un rêve.
Elle ressentait sa respiration parcourir son corps, son corps se mouvait un peu à chaque battement. Elle était vivante mais la peur ne quittait pas son corps. Rien n'était parvenu à s'enfuir de son esprit. Elle sentait toujours les détraqueurs autour d'elle. Marlène était plongée dans le noir et dans le désarroi.
Rien n'allait.
Elle avait vécu sa mort, avait revécu cette scène.
Ses cauchemars s'étaient insinués dans son esprit et c'est faible comme elle l'était qu'ils l'avaient consumés.
Les larmes coulaient silencieusement comme cascade dans une rivière.
Sombre, tout était sombre autour d'elle, à son intérieur. Elle devait reprendre le contrôle de son corps et de son esprit. Marlène se devait de réaliser que le souffle de son cœur ne s'arrêterait pas ce soir.
Elle attrapa sa cape, et toujours aussi seule, elle quitta son dortoir. Dehors, la nuit battait encore son plein.
- Tu ne rêves plus. Tout va bien.
Promesse à elle même, rien d'aussi peu suffisant pour calmer la terreur de son corps. Elle tremblait un peu plus à chaque pas. Tout les couloirs cachaient chaque monstre de ses cauchemars. Toutes dalles étaient emplies de plus de désespoirs. La lune n'éclairait que plus toutes ses horreurs.
Alors elle marchait, encore. Elle avançait à travers tout le château endormi, qu'elle quitta très vite.
La poufsouffle était alors dans le parc de Poudlard, seule mais accompagnée de trop de démons. Rien ne pouvait être pire, pensa-t-elle.
Elle fit quelques pas vers l'obscurité croissante. Elle sentit l'air s'insinuait sous sa cape, frappait sa peau et la faire frissonnait. Elle s'allongea, ressentir alors la fraîcheur de l'herbe, le contact de la terre. Marlène pu enfin voir le ciel, y apercevoir les étoiles et quelques nuages.
Tout n'était pas sombre.
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