chapitre 4- Tom, Tom, Tom.
MARLÈNE AVAIT CETTE FÂCHEUSE
habitude. Cette idiote et gênante manie qu'elle détestait. Cela se présentait absolument constamment.
Elle avait essayé d'arrêter mais plus elle se concentrait sur cela moins elle prêtait d'attention au reste autour d'elle. Lorsque la jeune fille souhaitait se concentrait sur une chose alors que certains tapotaient leur pied au sol ou jouaient avec une mèche de leurs cheveux.
Elle entrouvrait légèrement la bouche et penchait sa tête sur le côté. Elle savait que ce geste était prouvé scientifiquement et que cela ne pouvait que l'aider.
Mais tandis qu'elle buvait les paroles de son capitaine de Quidditch qui indiquait les tactiques à entreprendre pour parer toutes attaques le samedi approchant. Elle sentit ses lèvres se décollaient et sa tête ne plus être parfaitement droite. Elle aurait voulu retenir ses gestes anodins mais ce fut plus fort qu'elle.
Elle espérait simplement qu'il n'ai rien remarqué.
- Bon, on se voit à l'entraînement cette après-midi, ne soyez pas en retard, clama la voix forte et grave de leur capitaine.
Alors qu'elle s'apprêtait à quitter le terrain de Quidditch pour terminer son heure de libre à la bibliothèque, une main attrapa promptement son poignet et retourna la jeune poufsouffle. Elle savait à qui ces fermes mains appartenaient, elle les connaissait trop bien.
Elle se retrouva donc en face de son capitaine, Karl Abernathy.
Le jeune homme possédait des cheveux blonds plus foncés que les siens mais pas moins beaux. Ses yeux étaient, quant à eux, d'une couleur verte qu'elle appréciait tant.
Ils étaient clairs, vifs, respiraient constamment un profond amusement de tout.
Aux premiers abords, Karl pouvait paraître rustre, mauvais et même très désagréable. Il avait collé au visage une marque d'ennuie de tout. Peu pouvait imaginé que le jeune homme avait sa place à Poufsouffle. Pourtant, il y était et cela était parfaitement justifié.
Au fils des longues années passaient à ses côtés, Marlène avait appris à comprendre le blond et à le connaître.
Ce n'était pas dans sa mâchoire finement tracée qu'on descellait les profondes qualités des jaunes et noirs. Cela ne se promenait pas non plus sur ses lèvres charnues. Mais plus haut, l'étincelle qui brillait vivement dans le regard de Karl expliquait tout.
Il était profondément bon. Il ne trahissait ni personnes ni promesses. Et en plus de cela il avait un très bon sens de l'humour.
Et à cet instant précis, il était très proche. Trop selon les radars de Marlène, beaucoup trop proche d'elle pour maintenir un comportement normal, et amical.
De plus, un sourire espiègle se dessinait sur son doux visage. Cela laissait entendre qu'il ne l'avait pas rattrapé pour lui dire qu'il avait hâte du prochain match.
Il approcha sa robuste main de son menton, sembla remettre sa tête droite pour finir par faire se rejoindre ses lèvres dans une douceur indécente.
- Quel idiot, pensa Marlène, grommelant entre ses dents.
- Tu bavais un peu je crois, ricana-t-il en la laissant ensuite maîtresse de ses mouvements.
Cette remarque valut un tirage de langue vers lui, elle était telle une enfant qui boudait son meilleur copain. Pourtant, la relation des deux adolescents avait depuis longtemps briser la limite entre l'amour ou l'amitié. Il n'était pas son petit ami mais était plus qu'une simple ami. Il était la forte main qui l'a relevait quand le monde était trop sombre. Les bras qui l'accueillaient la nuit quand ses rêves la torturaient trop.
Il était là. Et cela depuis tant d'années. A chaque fois où les deux poufsouffles pensaient ne plus rien avoir à connaître de l'autre. Une nouvelle anecdote, une soudaine passion.
Aucune gêne, aucun ennui. Pas le besoin de d'embrasser et se câliner à longueur de journée. Leur amour n'était pas le fruit de contacts physiques mais de promesses secrets et d'un intellect commun, différents de tout autre.
- T'es un imbécile, Abernathy.
- Je sais, avoua-t-il en souriant.
Dieu qu'elle aimait lorsqu'il souriait de la sorte. Elle apercevait toutes ses dents alignées dans un éclat d'immaturité et de douceur. Rien n'était brute dans ses actes, tout était agréable et semblait flotter dans l'air.
- On va rejoindre Marguerite ? proposa Karl tandis que la jeune poufsouffle se noyait encore dans son esprit.
Elle hocha précipitamment la tête mais n'avait pas entendu ce qu'il lui avait dit. Elle le suivi alors machinalement en se demandant où est-ce qu'ils aillaient. Son regard était perdu et essayait de deviner les mots qu'il avait prononcé il y a peu.
- Tu ne m'as pas écouté. Encore.
Marlène pouffa de rire. L'intonation de Karl était profondément lassé et semblait ne plus détenir la moindre détermination. Elle l'exaspérait réellement. Du moins, elle était heureuse qu'il est pu s'en rendre compte assez vite pour une fois.
- Ce n'est pas comme si ce que tu racontais était intéressant après tout, taquina Marlène en haussant les épaules, innocemment.
- Au faite, il te voulait quoi Jedusor ?
Le changement de sujet soudain perturba quelque peu la jeune fille. Elle s'attendait à une blague ou une remarque douteuse de la part de son ami. Mais absolument pas à ce que son ton change du tout au tout, pour être plus monocorde, stable et presque froid. Bien sûr, le jeune homme n'aimait pas Tom, comme beaucoup de poufsouffles, il le trouvait trop extravagant. Constamment à montrer ses talents et son intelligence et prêt à faire comprendre que personne ne lui arrivait à la cheville. Après tout, le serpentard et Karl étaient de la même année. Il connaissait donc d'autant plus le préfet.
- C'est un idiot, il devait encore trouver un moyen de nous faire perdre des points. Après tout, il ne peut faire que cela.
Le regard de Karl en dit long sur ce qu'il pensait de la remarque de Marlène. Il ne semblait absolument pas d'accord avec tout cela. Mais ne dit rien pour la contredire.
- Il s'est passé quelque chose avec lui ? questionna-t-il alors, suspicieux.
- Il m'a dit que j'étais une imbécile, à plusieurs reprises alors que j'aidais un oisillon à retourner dans son nid. Donc j'ai décidé de me venger, juste une blague. Et puis blablabla, manque de respect à un préfet. Bref, rien d'important.
La tirade avait ennuyé Marlène. Elle ne comprenait pas l'intérêt de savoir cela. Ce n'était qu'une petite altercation qui était terminée et qui n'aurait plus aucune incidence dans sa vie.
Mais pour Karl, cela avait une importance. Premièrement, parce qu'il n'appréciait pas que Tom approche la jeune fille, et deuxième, il était un garçon, avec un besoin inné de garder au plus près ce qui lui appartenait. Il ne le dirait jamais, Marlène n'appartenait qu'à la vie, elle aimait trop sa liberté pour s'avouer que l'amour emprisonnait. Qu'elle le veuille ou non.
- Promets-moi de rester loin de lui.
- Promis.
La voix s'était voulu rassurante mais la blonde était simplement lassée. Elle avait l'habitude de n'avoir que Marguerite sur le dos, elle n'avait pas besoin d'une autre mère, encore.
- Ne me dis pas que comme toutes les autres filles stupides de ce château tu le trouves beau ? tenta de se rassurer le jeune homme.
Il s'attendait à une réponse logique. Qu'elle n'en avait que faire et que ce n'était pas cela qui lui plaisait. Que c'était lui. Un peu d'apaisement de sa colère.
Mais au contraire, Marlène semblait réfléchir. Car du peu de temps qu'elle avait passé en la compagnie de Tom ou à le regarder, elle n'avait jamais vraiment observé son physique. Elle y songea donc enfin. Elle se souvenait des cheveux de jais du jeune homme, de sa peau pâle contrastant avec le reste de son corps. Car tout était sombre, ses yeux et son âme sûrement.
Elle n'aimait pas ce qui était sombre, elle appréciait ce qui s'éclairait d'une douce lumière provenant de leur cœur. Il était sûr que rien n'émanait de l'organe creux du jeune homme. Pourtant, elle ne pouvait pas s'avouer le trouver repoussant.
Elle ne savait pas la raison, il semblait juste attirant. Un certain charme et un profond charisme se dégageait du serpentard. Ce n'était pas étonnant.
- Tout d'abord, ne me compare pas à toutes les filles, je suis unique, jeune homme, insista-t-elle en tapotant le crâne du blond comme si l'information passait par son index.
Cette action détendit quelque peu la discussion qui semblait devenu plus pesante pour un des deux adolescents. Suite à cela, Marlène reprit la parole :
- Et il n'est pas repoussant, à vrai dire. C'est sûrement le charme de l'interdit.
Bien sûr, cette nouvelle phrase n'avait que pour but de créer un rire de la part de son ami. Pourtant rien ne résonna aux côtés de la jeune fille. Et rien ne calma donc la colère montante du batteur de poufsouffle. Il semblait même plus que contrarier. Marlène ne voyait pourtant rien, sûrement occupé à regarder le ciel.
- Ton amie est au bout du couloir, allez va-t-en.
Elle se retourna vers lui, faisant donc dos à sa meilleure amie. Elle laissa un grand sourire se dessinait sur son visage tandis qu'elle observait une dernière fois le jeune sixième année. Elle le scrutait comme si c'était l'ultime fois qu'elle serait en sa présence. Ses yeux imprimaient son implacable visage parfait dans son esprit ce qui fit briller son regard. Mais elle vit dans le sien autre chose qu'une lumière, elle y descella le mécontentement. Mais elle n'avait rien dit de mal ?
- Tu boudes ?
- Nan.
Les deux poufsouffles avaient l'habitude de bouder tels des enfants. Ce n'était alors que pour rire car c'était plus facile que d'agir comme des adultes. Alors ils ne se vexaient que très peu. Ne voulant gâcher aucun moment de leur histoire, de leur vie. Car le monde était flou à cet instant, trop pour voir ce dont demain sera fait ou si même il existera. Pourtant à cet instant, la colère de Karl était véritable et elle ne comprenait pas. Elle préféra se dire comme cela n'avait rien à voir avec elle. Elle était fatiguée du conflit avant même de l'avoir affronté.
- À ce soir, annonça-t-elle avant de claquer un baiser sur sa joue.
- C'est lui qui te l'a dit pour Albert, avoue le. Tu l'as rejoins pendant la pause hier, dis le. Allez, insista Marguerite à la seconde où Marlène l'avait rejoint.
- Chérie ?
La voix avait était douce et gracile. Comme si après ces mots, elle lui dirait qu'elle avait décroché la lune pour elle. Mais l'annonce fut tout autre à l'égard de sa camarade.
- Ferme-la.
Suite à ces agréables mots, la brune pesta durant quelques secondes. Elle ne s'attendait pas à cela et bien qu'elle n'était pas choqué de ces paroles, elles ne lui plaisaient pas du tout.
Pourtant, une seconde plus tard, son regard s'illumina comme si la plus belle des idées lui avait traversé l'esprit. Mais ce n'était pas une idée, plutôt un nouveau sujet de conversation qui l'intéressait beaucoup plus.
- Je ne sais pas de quoi tu veux me parler, mais on rentre en cours là, donc ça attendra.
La seconde qui suivit leurs installations à leur table dans le cours de Métamorphose fut succédée par les paroles expressives de Marguerite :
- C'est quoi cette histoire avec Jedusor ?
- Seigneur, encore, grommela-t-elle en soupirant.
Elle se tourna ensuite vers son amie et aperçu bien l'inquiétude dans le fond de ses yeux. Elle souhaitait une réponse et une concrète.
- Tu sais ce que je pense de lui, donc je n'aime absolument pas cela.
- Ce n'est pas toi qui avait dit que cette histoire n'était pas fini ? pesta Marlène, d'un air de défi, littéralement une adolescente rebelle en pleine crise.
Et la brune garda toujours cet air de mère, soupirant devant la bêtise de son enfant. Comme lui faire comprendre les choses si elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux.
- Cela ne signifie pas que je le veux pas, je préférerais me tromper.
- C'est pas une histoire, c'est pas des altercations idiotes et inutiles. Ça n'a aucun sens de s'inquiéter pour si peu, insista-t-elle, souhaitant à présent rassurer sa camarade. Et ne me demande pas ce qu'il me voulait ce matin, je ne sais pas et je ne veux pas savoir.
Elle détourna ensuite la tête et fixa le tableau où le professeur Dumbledore faisait cours. Ses sourcils froncés marquaient la concentration de son esprit mais encore une fois, elle n'écoutait aucunement les paroles de l'homme devant elle.
Son cerveau s'efforçait de comprendre des choses qu'elle ne connaissait pas. Elle voulait comprendre le jeune homme qui semblait être constamment autour d'elle en ce moment. Elle n'aimait pas cela. Même lorsqu'il n'était pas là, tout le monde le faisait apparaître partout.
Et puis par dessus tout, elle se demandait pourquoi était-il venu pour lui parler il y a quelques heures de cela.
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