chapitre 19- Syndrome de Peter Pan.
Sept années ont un goût d'éternité dans le cœur d'enfants de 11 ans. Comme un cours interminable pour un adolescent, une journée de travail épuisante pour ses parents. La vérité est tout autre. Rien n'est inévitable, tout est fatalité. L'enseignement scolaire de l'école de Grande-Bretagne avait sa fin écrite depuis son commencement. Mais comment réalisait une destruction pendant qu'une chose vit encore, imaginait la vie alors que notre cœur bat ?
Ce soir-là, était le dernier, l'ultime nuit passée sous ses dalles glaciales et sa chaleur réconforte. Les derniers instants entre ses murs, entre les bras de beaucoup. Sous le regard protecteur des sorciers qu'ils les avaient fait devenir adulte. Tout cela avait un goût métallique, une saveur de disparition. Les quatre amis étaient étalés sur les différents canapés et fauteuils de leur salle commune. Ces septièmes années avaient fait le tour du château, de chaque salle, chaque marche. Ils avaient gardé à l'intérieur d'eux mêmes tous les souvenirs de ces années à être enfant ici. Personne ne voulait quitté Poudlard, pour aller où ?
La main de Marlène se retrouvait inlassablement contre sa joue pour tenter d'arrêter les larmes de couler. Cela semblait pourtant impossible. La tristesse et une trop grande mélancolie s'agrippait à elle. Elle ne souhaitait pas partir. La jeune blonde n'avait jamais trouvé repos que dans son lit aux couvertures trop épaisses. Elle n'avait jamais plus rit qu'entre les plantes grimpantes aux murs et les tableaux répondants joyeusement à tous ses élèves bien heureux. La poufsouffle n'avait rien connu de mieux, rien connu d'assez bien. L'idée même de retourner chez elle la répugnait, devoir affronter sa mère, ses résultats. Et toute cette vie dont elle ne voulait pas. La jeune fille avait peur.
Elle regardait autour d'elle, voyait sa famille dans ses trois idiots qui grimaçaient autant qu'elle de tristesse. Ce fauteuil avait connu trop de ses déboires et ses devoirs non faits. Toutes ces salles de potions, ces premières séchées. Les lettres de sa mère brûlées sans même être lu. Les soirées idiotes où Karl la faisait bien trop tournée. Les blagues d'Albert, les soirées pyjamas avec Clarisse et Marguerite. L'entraide de sa maison, s'occuper des plantes de la salle commune tous les deuxièmes dimanches du mois. Les escapades dans la cuisine.
Elle ne parvenait pas à s'arrêter de lister, elle avait besoin de se souvenir de tout. Les larmes coulées tandis qu'elle continuait d'enfoncer profondément le couteau dans son organe creux.
Son premier regard entendu avec sa meilleure amie, la première bêtise avec cette rousse aux tâches marrons sur le visage. Leurs victoires aux Quidditch, sa première cuite dans la salle commune des serdaigles. Son premier baiser. Tous ces matins dans le parc, ses levées de soleils, les couchées, parfois en compagnie de ces amis. Son bain de minuit complètement nue et ivre dans le lac pour son dix-huitième anniversaire. Sa première cigarette, son premier joint. Tous ses croissants fourrés à la confiture de fraises. Tous ses cafés, ses siestes. Une éternité si limitée dans le plus bel endroit du monde.
Elle n'avait plus aucune envie de se battre contre ses larmes. Se battre contre quoi que ce soir à vrai dire, la mélancolie était bien trop forte pour elle. Elle se redressa subitement, prise d'une envie puissante de dire ce qu'elle avait depuis longtemps sur le cœur.
Elle tourna son regard vers ses trois compères un à un, prêté à avoir leur totale attention malgré ses violents sanglots.
- Je veux que vous me promettiez qu'on sera toujours là les uns pour les autres. Que je pourrais toujours sonné chez vous à deux heures du matin en pleures, qu'on ne deviendra jamais ce qu'on déteste profondément, leur intima-t-elle en regardant finalement plus le sol, qu'on sera jamais comme nos parents. Jamais comme ces cons du ministère, je veux rester votre sœur autant que vous êtes tous des membres de ma famille.
La vérité était que profondément, Marlène ne s'étalait jamais sur ses sentiments intérieurs. Elle n'avait eu besoin de cela, elle avait habituellement une confiance totale aux étoiles et à celle qui veillait particulièrement sur elle. La blonde se savais entourée et aimée et n'avait jamais eu besoin de telle promesse. Alors Albert rétorqua non sans son petit sourire mesquin :
- Tu n'as rien à craindre, je croyais qu'on était une constellation unis à nous tous seuls.
- Ça me suffit plus, j'ai besoin d'être sûre et d'être persuadée que malgré le fait que je perde tout le reste de ce que j'ai accompli, je vous ai toujours vous, insista Marlène en plantant son regard dans celui du jeune homme.
C'était poignant de voir cette jeune fille aussi déterminée. Elle semblait prête à leur faire serment d'une loyauté éternelle. Dans son regard pourtant, on décelait simplement la peur atroce de finir seule. Elle craignait la solitude depuis quelque temps. Marlène voyait cela comme une fatalité dans sa cage thoracique, elle ressentait toujours ce vide intense qui lui pourrissait l'intestin. Elle se sentait abandonnée, lâchement laissée à l'abandon par quelqu'un qui pourtant n'avait jamais vraiment été là. Elle était parsemée par la tristesse et ne semblait pas pouvoir s'en sortir.
Elle baissa la tête pour baisser les bras. Elle s'abandonna complètement au néant de son esprit torturé. Mais une main la ramena momentanément à la réalité, une paume douce et soyeuse et dont l'élégance sang-purienne française se faisait sentir. La septième année finit tout de même par regarder son amie qui semblait n'attendre que cela.
Elle fut alors perturbée par cet échange. Le regard de Marguerite était profond, comme si elle se concentrait pour déverser tout l'amour dans ses yeux. Elle fixait les siens avec douceur et besoin. Elle avait besoin de lui dire, de lui montrer qu'elle ne serait jamais seule. Que des croissants fourrés à la confiture de fraises, c'était facile à faire même à la maison. Et que jamais elle ne cesserait de lui courir après pour la faire devenir un peu plus une adulte.
Elles se disaient profondément qu'elles s'aimaient sans même que leur lèvres ne forment plus qu'un sourire.
Le matin est plus dur encore, empli de bien trop de dernières fois. Le cœur de chacun des septièmes années se remplissaient d'adieux déchirants. Marlène s'était efforcée d'apprécier cette ultime douche, seule dans ses pensées lancinantes. Elle avait pris soin de son corps, à défaut de soigner son bonheur. Ses cheveux étaient nouées dans un chignon frappant contre sa nuque à chaque instant. Trop de mèches s'en échappaient aux goûts de Marguerite mais elle se trouvait pourtant très jolie. Le visage de la blonde était découvert, on y apercevait ses légères taches de rousseurs ne poussant qu'en été. Ses perles bleutées et éclairantes de sa candeur. Ses longs cils étaient tirés vers le ciel, ses lèvres rosées. Elle se montrait une dernière fois en tant qu'enfant. Vêtue de sa robe légère, la plus jaune, la plus belle. Sa croix dorée, vestige de l'amour de sa mère pour sa descendance, le bracelet qui avait un jour été sur le poignet de son père, avant sa troisième année.
Elle avait tout d'une jeune fille partant en vacances scolaires, tout sauf l'envie.
Elle remplissait sa malle, sans faire attention aux exclamations de sa meilleure amie. Elle se fichait bien de mettre en boule toutes ses affaires. Elle prenait soin de ses livres, de ses bijoux et même de la couverture en laine donnée par Clarisse. Mais le reste, ses cours, son encre ou encore ses plumes, elle n'en avait que faire. Marlène voulait simplement ne plus voir tout ce qu'elle ne pourrait plus apercevoir à Poudlard. Elle avait besoin de faire disparaître tout cela au fin fond de son bagage immense. Elle avait si mal.
Elle tripotait sans arrêt son bracelet, elle se demandait sans arrêt si son père avait autant souffert qu'elle. Il lui avait souvent conté tout ses déboires entre ses murs, était-ce sûrement pour cela qu'elle aimait tant ce château. Il était les restes des liens évanescents de leurs deux êtres. Et à présent. Poudlard partait aussi de sa vie.
La jeune fille stoppa ses mouvements, s'agrippant aux côtés de sa malle, son cœur se brisait. Aussi littéralement que dans son esprit, elle appuyait sur ses paupières pour qu'elles se ferment assez pour ne pas s'ouvrir sur une larme. Elle respira profondément et finit par fermer son bagage, débordant de trop de douleurs.
- Marlène, allez, viens on va déjeuné, murmura délicatement la brune, au cœur de la jeune fille devant elle.
La poufsouffle remercia intérieurement cette intervention, elle se sentait si faible et prête à éclater en sanglots. Le genre d'explosion qui prend une seconde, mais toute une vie à être réparé. Elle se redressa et rejoignit la main tendue de son amie pour quitter un peu sa morosité, le temps de quelques croissants.
Le chemin était long jusqu'à la grande salle, il était bien plus important. Tous les tableaux semblaient attirés son œil, chaque marche paraissait importante à franchir. Mais les deux meilleures amies arrivèrent finalement vers leur table, vers la bonne humeur des jaunes qui réchauffa leurs cœurs. A peine, installée, Marlène prit le temps de savourer, autant sa pâtisserie que chacun des êtres à ses côtés.
Et sous cette table, deux mains s'attrapèrent, produisant un nouvel instant gravé dans le temps, des enfants aux cheveux de pailles s'aimaient discrètement.
Mais le déjeuné prit fin, le ventre rempli, la jeune fille se dirigea dans ces derniers instants vers le parc de Poudlard. Elle escalada peu gracieusement un muret pour s'y rendre plus rapidement. Elle n'avait malheureusement plus le temps. Marlène s'installa près de l'arbre où les petits oiseaux gazouillaient vivement, elle les observa presque nostalgique. Elle n'avait pas pensé que de si petit détail réussirait à l'attrister.
Elle se déchaussa finalement pour sentir une dernière fois l'herbe fraîche de cette terre si chérie. Elle cherchait encore un peu le contact avec cette nature, les balais de ces oiseaux dans le ciel bleu. L'étendue d'eau devant elle, les arbres qui laissaient leur fleur s'étalaient à la surface bleutée. Tout ce paysage n'existerait bientôt plus que dans son esprit, cela brisait un peu plus son cœur de tristesse. Elle espérait alors profondément que quelqu'un aime autant ses feuilles qu'elle, observa toujours ses oiseaux avec attention. Qu'une autre jeune fille étrange aime plus la nature que la vie, après qu'elle soit partie. Marlène espérait que Tom vienne observer tout cela, qu'il songe à elle devant le couché de soleil. Qu'il pense un peu à elle.
Ces pensées la firent revenir sur terre finalement, et elle sût du aux bruits lointains qu'elle entendait, qu'il était temps. Elle rejoignît une dernière fois sa salle commune, tapa dans une mélodie apprit par cœur contre ce tonneau si spécial. Franchir le couloir, observa cette salle commune, toutes ces plantes. Elle laissa inconsciemment une larme coulée quand elle sortit finalement avec sa malle, comme elle laissait de son plein gré une part de son âme ici. À tout jamais.
Elle marchait à présent à travers le train, traînait par Marguerite lui assurant qu'elles aillaient s'amuser avec tout le monde. La coutume secrète de ce train si spécial était le dernier wagon. Tout le monde savait qu'ils ne comportaient que des septièmes années. Des personnes voulant s'amuser une dernière fois. Il y avait de l'alcool, toutes sortes de drogues, la fumée respirait bien plus que les jeunes personnes dans ce wagon. Mais il était primordial d'y être. Il n'y avait plus de revenge stupide, d'haine ou même d'amour quelconque. Simplement des au revoir. Des adieux et des embrassades sans connaître la personne.
- Je te rejoins là-bas, je dois d'abord écrire quelque chose dans le calme, annonça Marlène en s'extirpant de la poigne de son amie.
Après un hochement de tête de Marguerite, la blonde s'enferma dans un compartiment vide et écrit l'introduction de son journal. De son journal pour Tom. Elle glissa les dernières photos entres quelques pages et se dit qu'il était temps. Elle n'avait pas changé d'avis sur ce qu'elle devait impérativement faire.
Elle rejoignît la fête dans le fond du train. Passant à travers plusieurs groupes riants à gorges déployées. Et elle le trouva, avec la moitié de ses camarades de septièmes années. Marlène s'approcha du groupe et fixa Tom, elle attendait qu'il vienne de lui-même. Mais celui-ci semblait perdu dans ses pensées. Alors, elle prit son courage à deux mains.
- Tom, il faut que je te donne quelque chose.
Enfin, après deux semaines, il posa son regard dans le sien. Surpris, il se leva pourtant et s'approcha d'elle. Marlène ne savait alors plus quoi faire et était persuadée qu'un bon nombres d'oreilles indiscrètes les écoutaient. Elle ne se laissa pourtant pas intimidée. Elle devait lui donner ce journal, elle devait donner un épilogue à son amour.
Elle tendit le carnet à la couverture de velours côtelé et lui intima de tout son cœur :
- C'est juste le journal d'une adolescente qui est plein de tristesse, d'espoirs, d'amours et de photos de ses amis. C'est les preuves de mon amour pour toi et de tous les détournements de ton existence que j'aurais voulu réalisé.
Tom soupira, cette jeune fille avait tendance à ne jamais savoir dire les choses de manière simple. Les images dansaient toujours simultanément avec ses mots.
- Cela ne sert à rien, Marlène. Ne sois pas bête.
Les mots de garçon blessèrent la blonde. Pourquoi fallait-il toujours qu'il soit méchant ? Elle décida pourtant de ne pas se laisser abattre.
- Et toi, ne sois pas prétentieux. Je ne fais pas tout cela pour te garder auprès de moi, au contraire. Je veux juste donner une fin à toute cette histoire avant qu'elle n'est bien trop commencée. Je veux t'aider une dernière fois, avoua-t-elle en attrapant tendrement la manche du garçon.
Son regard tendait bien plus vers la jeune femme à cet instant. Emplie de tendresse et d'amour, elle se montrait bien plus mature. Tom en fut profondément perturbé, il y avait bien longtemps qu'il avait abandonné l'idée de la voir un jour comme cela. Et avant qu'il ne puisse dire un mot, elle le coupa :
- Je ne sais pas si tu liras tout ces mots mais profondément, Tom, j'espère qu'on ne se reverra jamais.
Et elle était partie. Comme le vent quitte le ciel et s'efface de manière évanescente. Comme la vie quitte le corps d'un homme allongé sur le sol. Comme le dernier flottement de sa robe fleurie dans l'air. Elle avait disparu du regard de Tom. Il fixa le carnet dans ses mains et partit se rasseoir en soupirant. Cette enfant était entêtée.
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Bonjour ou bonsoir les gars, on se retrouve pour le dernier chapitre présent à Poudlard et celui-ci est chargé en émotion.
Il a vraiment été dur à écrire, j'espère alors qu'il vous a plu. Donc, avez-vous aimé ce chapitre ?
Tout ce processus de départ, des avis ?
Et principalement, cette conversation entre Tom et Marlène, la dernière ?
Ce journal, êtes-vous intéressé de connaître ce contenu ?
Il nous reste à présent trois chapitres, j'ai hâte de vous dévoiler tout cela !
Merci d'avoir lu, au revoir.
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