chapitre 15- Soins intensifs.
Du peu qu'elle se souvenait encore, Marlène ne retenait que la douleur. L'affreuse souffrance des dizaines de coupures parcourant son corps de liquide rouge. Le fin et si tranchant poing de Walburga qui s'insinuait dans sa cage thoracique. Ses joues encore endoloris. Si jamais le souvenir de leurs paroles quittaient l'esprit de la blonde, les coups et les cris la marqueraient bien plus. La jeune femme n'était pas pour la violence, bien entendu, ni pour l'acharnement, pour la vengeance ou quoi que ce soit nourrissant la haine. Mais la poufsouffle n'avait jamais connu tout cela. Elle n'avait jamais été harcelé, insulté ou même frappé jusqu'à ce jour. La plupart du temps, on l'apprécierait pour sa différence ou l'évitait pour les mêmes raisons. A présent, elle était allongée dans ce lit peu confortable de l'infirmerie et elle avait si mal. Marlène, du haut de sa majorité dépassée, n'arrivait pas à comprendre. Elle se sentait si faible devant dans de prestance, de puissance. Elle n'avait même pas su riposter alors que la femme devant elle n'avait même pas sorti sa baguette. Elle avait encaissé jusqu'à ce que cela s'arrête. Comme paralysait devant Walburga, la blonde était devenue chétive, silencieuse. Une véritable incapable.
Marlène fixait le plafond depuis une bonne heure depuis son réveil, selon elle, il était à présent bientôt l'heure du couvre-feu. Elle avait daigné manger une bouchée du repas froid amené par l'infirmière, mais tout son estomac la faisait souffrir. A vrai dire, même sa respiration se faisait hésitante. La jeune McKindon avait également appris que c'était un jeune garçon de Serdaigle, Peter Sorencen, qui l'avait gentiment ramené ici, à bout de bras. Malgré qu'elle n'avait jamais entendu parlé de cet élève, elle le remercierait vivement si jamais l'occasion se présentait. Elle préférait se voir amené ici par un parfait inconnu que par une Marguerite trop inquiète ou un Karl enragé. Elle avait d'ailleurs préparé son mensonge à la perfection, se n'était pas si compliqué à vrai dire et plus proche de la vérité que du mensonge. Selon ce que croyait à présent l'infirmière, Marlène avait été attaqué par un groupe de serpentard qui n'avait pas daigné montré leurs visages pour cette histoire avec la coupe des maisons. Elle ne mentait alors qu'à moitié.
Tout d'un coup, alors toujours plongé dans ses pensées, la grosse dame s'occupant de cet endroit arriva, la mine toujours inquiète de son état.
- Ma petite, il ne te faudra pas bouger de la nuit, histoire que la potion fasse effet. Si tu as le moindre problème, je te conseille de crier, avoua-t-elle en plaçant un verre d'eau sur la table de chevet et de lui adresser un sourire réconfortant. Et le directeur a naturellement prévenu tes parents, tu recevras une lettre dès demain je présume !
- Merci, Madame, bonne nuit, murmura Marlène, ne souhaitant pas se faire d'autant plus de mal.
Pour la blessée, cela ne pouvait pas être pire. En plus de ses notes trop basses et ses ASPIC ratés à l'avance, sa mère trouverait une nouvelle raison de la renier un peu plus. La blonde soupira et plaqua ses mains sur son visage. Almée McKindon n'était pas, à proprement parlé, une personne mauvaise ni méchante. Selon sa fille, elle n'était simplement pas faite pour avoir une enfant comme Marlène. Elle était bien trop stricte, sévère, tranchante dans ses propos. Les seules choses qui intéressaient la poufsouffle révulsait sa génitrice. Elle se fichait bien des créatures magiques, de la divination ou encore de tout ce qui était amusant dans la magie. Tandis que sa mère, une des meilleures élèves de sa promotion, ne visait que le ministère, sa fille n'avait même pas su gardé Sortilèges après ses BUSES. Marlène était d'un esprit volatile autant que sa mère était logique. Elles étaient aux antipodes l'une de l'autre. Pourtant la jeune femme se rappelai d'avant Poudlard, de leur complicité et leur amour. Mais à présent, sa mère aurait aimé avoir Marguerite comme fille.
La blonde sentit son cœur se serrer dans sa cage thoracique, signe de la douleur était trop vive. Si son père n'avait pas fait parti de sa vie, elle n'aurait jamais pu survivre. Il était la meilleure personne dont elle aurait pu rêvée pour l'élever tandis qu'il avait aimé une des pires. Elle se frappa mentalement d'avoir osé penser comme cela de sa propre mère. L'empathie était trop grande pour Marlène, elle n'arrivait jamais pleinement à détester sa mère, à contrario de celle-ci.
Elle soupira à nouveau, devant le noir complet de son environnement. Elle n'aimait pas cette sensation d'être à un endroit où il ne semble rien avoir. Le monde autour d'elle était sombre et sa faible lueur n'éclairait rien. Elle avait besoin de sortir, au diable les ordres de l'infirmière, elle n'aimait pas obéir de toute manière. La jeune femme alla alors contre la douleur et sa raison et balança ses jambes hors de la couverture. Plus que la souffrance, c'est le froid qui fit frémir le corps de Marlène. Elle ne prit pas la peine de se couvrir plus, elle souhaitait juste faire un tour pour parler à la lune. C'est discrètement, pieds nus et cheveux en pagailles, qu'elle se rendit au parc pour admirer la lumière de l'astre.
Les pieds dans l'herbe humide du soir, elle avait la tête relevée vers le ciel. Elle combattait contre des pensées et des questionnements qu'elle ne souhaitait pas avoir. Marlène luttait profondément pour chasser Tom Jedusor de sa tête. Certaines paroles de Walburga tournoyait dans son esprit et la tourmentait. Elle avait laissé entendre que le serpentard l'avait étranglé, l'avait frappé. Elle ne cessait que réentendre ces mots, de voir la terreur mêlée à la fureur dans le regard de la femme. Elle savait le préfet mauvais, tendancieux à des actes douteux. Mais elle n'arrivait pas à voir ce mal en lui. Elle s'enfermait peut être dans une trop belle représentation de Jedusor. Car après tout, elle ne connaissait rien de lui. Elle souhaiterait pouvoir à nouveau dire que Tom n'était qu'un pourriture, un idiot trop ambitieux. Mais Marlène croyait encore en l'être humain, d'autant plus en ceux qui ne croient plus. Elle soupira à nouveau en observait son air se matérialisait en fumée grisâtre, enfin passionnée par autre chose.
- Cela t'arrive de rester à ta place, McKindon, avec ton attaque, j'espérais ne plus te voir pendant quelques jours au moins, avoua une voix forte et tonnante derrière la jeune femme.
Tom avait toujours su arrivé aux pires moments pour Marlène. A présent, l'objet de ses pensées s'étaient matérialisés à ses côtés et elle s'efforçait de l'ignorer du mieux possible. Sa voix avait été presque blessante et ses mots n'avaient pas aidés. De plus, elle avait bien remarqué l'utilisation de son nom de famille. Il dressait alors une barrière entre eux deux, impénétrable tant qu'il décide du contraire. La blonde ne rétorqua rien et continua d'observer le ciel. les étoiles étaient luminescentes ce soir-là et leur présence rendait la nuit plus belle.
- Je n'apprécie pas beaucoup qu'on m'ignore, intima le jeune Jedusor en s'avançant d'un pas, d'un ton catégorique.
- Je ne sais jamais comment agir avec toi sincèrement. Lorsque j'essaye d'être quelqu'un de bien, tu es exécrable et quand je te fuis, tu insistes. Tu n'as qu'à m'enlever des points et partir une bonne fois pour toute !
Bien que le ton de Marlène soit monté petit à petit, elle ne pensait pas un traître mot de ses paroles. Elle voudrait juste qu'ils parlent comme ce 2 avril, quand son cœur était brisé et qu'à sa manière, il avait apaisé son être. Elle souhaitait juste lui apprendre à être quelqu'un de bien, à ressentir de la sympathie pour autre chose que lui même.
- Je ne te demande pas de m'aider, je n'ai pas besoin de toi. Ce n'est pas parce que tu te sens seule et que tu es en quête de bienveillance que tu dois t'occuper de moi.
- Tu dis n'importe quoi, on ne se rapproche pas des autres pour ne pas finir seul à la fin mais pour empêcher qu'ils ne le soient. Parce qu'il n'y a qu'en donnant et en aimant qu'on sera aimé en retour, avoua-t-elle sans pour autant se tourner vers Tom.
Le jeune homme se retint de soupirer à cette nouvelle remarque bien digne de Marlène. Elle ne comprenait décidément rien à sa manière de penser. Il se plaça finalement à la droite de la jeune fille et releva également la tête.
- Depuis une semaine, je repousse l'idée de venir te parler. Et maintenant que j'en ai l'occasion, je ne trouve rien à te dire. Je voudrais juste qu'on se parle un peu comme si on n'était plus nous-mêmes. Mais simplement que ce soir soit un détournement de notre destinée, qu'on se croise momentanément pour finir par se séparer.
Tom sourit rapidement. Comme si une brise avait élevée le coin de ses lèvres pour s'enfuir aussitôt. Il soupira longuement et rétorqua :
- Tu arrêteras tes métaphores et tes longues tirades de poètes si je dis oui ?
Et c'est comme cela que les mains de deux simples élèves de Poudlard se serrèrent d'un accord amusé. Pourtant, malgré sa forte envie de parler de tout, de rien, Marlène ne trouvait rien à dire. Aucune envie ne traversait son esprit et elle se retrouvait pantelante, se sentant idiote aux côtés de Tom. Celui-ci n'eut pas à réfléchir beaucoup pour ensuite ouvrir gracieusement la bouche.
- Comment sens-tu les ASPIC qui arrive ? Je n'ai pas l'impression que tu prends très à cœur tes révisions, annonça le serpentard, quelque peu amusé de la mine déconfite de Marlène.
- A vrai dire, je ne pense réussir que la moitié des BUSES que j'ai encore. Je ne perds jamais mon temps à réviser, ça m'ennuie trop. Mais en ce qui concerne la Divination et le Soin aux Créatures Magiques, je suis persuadée de réussir, au moins.
La blonde souffla profondément d'exaspération et avoua par la suite :
- Je m'inquiète plus de quitter Poudlard que des résultats de ce stupide examen.
- A vrai dire, moi aussi, murmura le jeune Jedusor en observant si mélancoliquement autour de lui.
La jeune femme eut un hoquet de surprise silencieux dans cette nuit noire. Elle ne pensait pas que le château écossais avait autant d'importance pour le garçon que pour elle. Elle fut surprise alors de se dire qu'un point commun venait de se développer en leurs deux êtres.
- La dernière chose que je veux, c'est retourné dans cet orphelinat détestable.
- Et moi, c'est d'être enfermé à jamais dans un bureau miteux au ministère.
Les deux jeunes en cette nuit de mai étaient simplement deux jeunes qui voulaient échappés à l'inévitable et un peu rêvaient de l'impossible. Marlène voulait pouvoir voyager et vivre sa vie en suivant éternellement les étoiles. Tom Jedusor rêvait quelques instants à une autre existence, dépourvu de tout ce dont était fait la sienne et tout ce qu'il n'avait pas. Ils restèrent encore un peu silencieux avant que le jeune homme ne prenne enfin la parole.
- Si toute chose est faite pour une raison, comme tu le dis et si la destinée est inévitable. Tu seras ce que tu seras, les choses seront telles qu'elles doivent être. J'ai des doutes sur le fait que tu perdes ton temps au ministère, et puis tu dois toujours trouvé un sort pour rendre les pâquerettes comestibles.
Il y a de ces paroles qui blessent, d'autres qui soulagent. Les mots prononcaient par Tom marqua profondément Marlène. Au delà de toute chose, à travers les années, elle se rappelera de ce jour, où Tom Jedusor la considéra réellement comme quelque chose Où il prit la peine de la rassurer, de s'inquiéter presque. Elle se tourna vers lui complétement tandis qu'il détourna sa tête du vide pour l'orienter vers elle. Elle se donnait complétement à lui, inconsciemment elle lui montrait dans son sourire à quel point elle n'arrivait plus à rien ressentir. Elle comprit alors qu'avec Tom, rien devenait un tout. Un sourire devenait mille caresses et une aide, une éternité d'amour. Le peu qu'il lui donnait, elle se mettait à le chérir comme on aime son créateur. A cet instant, elle croyait en de bons et profonds sentiments, alors qu'elle s'enchaînait à une étreinte malsaine.
- Et toi, questionna la jeune femme, avide de connaître l'avenir qu'il souhaitait.
- Moi, je serais celui qui brisera toutes chaînes et s'émancipera de la destinée.
Le sourire de Marlène s'estompa alors devant le regard dépourvu de lueur de Tom. Devant la représentation qu'elle n'avait encore rien changé, qu'elle avait échoué. Elle soupira devant le ciel dont les lueurs lui paraissaient ternes. Elle voulait simplement lui apprendre à être heureux.
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Bonjour, bonsoir à tous. Je vous retrouve donc pour un nouveau chapitre qui m'a posé pas mal de problèmes dans l'écriture mais il est enfin là. On se rapproche petit à petit de la fin et je vous avoue que j'en suis plutôt satisfaite.
Alors, tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
On apprend durant celui-ci quelques petits trucs sur marlène, un avis sur ses pensées, ses ressentiments, sa mère ?
Et enfin bien sûr, cette discussion avec Tom, des avis ?
Merci d'avoir lu, au revoir.
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