chapitre 11- À jamais.
TOM NE SAVAIT PAS QUOI FAIRE.
A vrai dire, en débarquant dans cette conversation, il ne s'attendait pas à une tournure aussi drastique. Le jeune homme était à présent confronté aux pleurs silencieux de Marlène qui fixait l'endroit où Karl n'était plus. De tout son corps n'émanait plus rien si ce n'est de la tristesse. C'était affligeant comme certaines personnes n'ont pas honte de montrer leur faiblesse. La blonde était à ses côtés et pleurait comme s'il n'était plus là, elle ne semblait pas se soucier que quelqu'un d'autre puisse voir ses états d'âmes. Tom était dans l'incapacité de comprendre les sentiments qui submergeaient la jeune fille à cet instant, il en était plus qu'heureux. Sa tête était bien trop remplie pour qu'il perde son temps à remplir son cœur également. Dans son fort intérieur, le jeune serpentard s'avoua que les êtres humains perdaient un temps considérable à aimer. Lorsqu'on fournit ses efforts dans des choses concrètes, il y a toujours une récompense et une finalité victorieuse. Mais les sentiments sont des choses fragiles, abstraites et si éphémères. Le jeune homme scrutait toujours la peinture odieuse de l'idiotie féminine devant lui en soupirant intérieurement.
Avant même qu'un quelconque mot ne sorte de sa bouche, Marlène se mouva soudainement. En une fraction de seconde, la jeune fille n'était plus là, le couloir se retrouvait dans le silence. Au loin, les pieds de la sorcière frappait à chaque instant une nouvelle dalle. Elle fuyait dans de choses sans espérer trouver quoi que ce soit. Son esprit meurtri la conduit au seul et unique endroit qui apaiserait son cœur. Elle était, les bras ballants, sur le berge du lac. A nouveau, elle ne bougeait plus. Elle demeurait immobile tandis qu'une bourrasque prenait forme en son intérieur. Elle souffrait tellement de chaque souvenir, elle se faisait frapper par tout sentiments qui paraissaient poignards pour son amour. Elle n'arrivait plus à comprendre. La jeune McKindon ne saisissait pas l'étendue de tout ces mots. Elle voulait oublier son regard, ses paroles et toute sa brutalité. Elle voulait plus que tout se souvenir que ce qu'il était vraiment. Elle ne voulait pas perdre la vérité au profit de faibles mensonges. Tout cela n'était pas Karl.
Karl Abernathy était quelqu'un de drôle, d'infiniment réconfortant à sa manière. Il avait un regard à constamment vous dévoiler tout l'amour qu'il vous portait. Son ami était bon. C'était pour cela qu'elle l'aimait, qu'il était le seul homme à mériter ce sentiment. Elle avait profondément besoin de lui pour vivre. Alors que Marguerite lui gardait les pieds sur terre, le blond lui avait apprit à voler, au sens propre autant qu'au figuré. Il était l'essence même de ce qu'elle était aujourd'hui. Si on lui enlevait Karl, elle ne serait plus qu'une moitié d'elle même. Alors peut être regrettait-elle la violence de certaines de ces paroles mais pas de les avoir dites. Chaque mot qu'elle avait prononcé était la stricte vérité. Mais malgré cela, elle ne voulait que l'aider. Et par dessus tout, elle était terrifiée de le perdre. Finalement, elle s'assit sur le bord de la rive, remonta ses genoux jusqu'à son visage aussi noyé que les fleurs tombées dans le lac. Elle enfonça son menton dans sa jupe et attendit. Dieu seul sait qu'elle même ne savait plus quoi attendre. A cet instant, elle aurait souhaité beaucoup de choses et pour sûr, voir Tom Jedusor s'installait à ses côtés n'en faisait pas parti.
Elle se releva brusquement et recula de plusieurs pas. Elle gardait son regard braqué sur l'intru de son moment et de sa vie.
- Casse-toi, Jedusor, murmura-t-elle dans un souffle, voix entrecoupé de ses sanglots.
- Vous n'êtes pas très imaginatifs les poufsouffles, et puis ce n'est plus Tom ?
Au contraire de la jeune femme détruite, le serpentard paraissait amusé par cet instant. Un fin sourire se dressait sur son habituel implacable visage. Il n'était pas touché par la détresse de sa camarade. Aux yeux de Marlène, il semblait même s'en délecter. Chaque larme de souffrance qui coulait sur sa joue lui rappelait à quel point il était supérieur. Tandis que l'un se délectait de voir ce spectacle, l'autre souffrait de le voir. La blonde voulait qu'il quitte ce parc, pour toujours.
- Ce ne sera plus jamais Tom, ni Jedusor. Tu vas quitter ce parc et ne plus jamais m'adresser la parole, plus jamais ! rétorqua la 7ème année en contrôlant sa colère. Tout est de ta faute, si tu n'avais pas été là, tout serait parfait.
- Ce n'est pas bien de rejeter la faible stabilité de votre pitoyable relation sur moi mais si tu tiens à ce que je parte, je partirais. Après avoir eu ce que tu me dois.
La jeune McKindon soupira bruyamment. Au delà de savoir une de ses souffrances et plus grandes peurs, à quoi cela pouvait bien lui servir ? Ils ne s'adresseraient plus jamais la parole, leur vie n'entrerait jamais plus en contact. Le destin reprendrait enfin son cours, sans que les étoiles n'aient inscrit quoi que ce soit pour eux. Leur simple rencontre sera oublié. Marlène décida que cela n'avait plus d'importance. Que si pour enfin reconstruire son amour avec Karl, elle devait se livrer à Tom, elle le ferait.
- Il y avait un procès, l'oncle de Marguerite se faisait jugé. Elle m'a supplié de l'accompagner, de la soutenir. Je ne pouvais pas refuser alors je m'y suis rendue. Je n'étais pas inquiète, aucune personne dangereuse ne serait présente. Mais à l'instant même où j'ai pénétrait cette salle, j'ai ressenti les pires sentiments, avoua-t-elle longuement alors que Tom s'impatientait. Des détraqueurs se trouvaient au dessus de chacune de nos têtes. Ils étaient présents pour le procès. Durant une heure qui m'a paru des siècles, j'ai senti leurs souffles, leurs présences. Malgré toutes ses protections, je les sentais s'insinuer dans ma tête.
Suite à cela, la jeune femme marqua une pause, elle n'avait jamais eu à raconter cet instant. N'avait jamais senti le regard avide de savoir de quelqu'un sur elle. Cette histoire n'était connu que de ceux qui devaient la connaître. Tom Jedusor n'en faisait pas parti. Elle n'aimait pas se replonger à ce moment, cela la rapprochait trop d'eux.
- Nous n'avons jamais su comment cela s'est produit. Les détraqueurs se sont libérés. L'instant suivant, j'étais allongé sur le sol froid, dans un noir complet et je ne distinguais que la forme au dessus de moi qui aspirait tout de moi. Je me sentais submergé par la solitude, la tristesse et le malheur enfuit en moi. Je n'avais plus rien, si ce n'est le sol froid et ce détraqueur me détruisant peu à peu. Beaucoup m'ont assuré que la chance m'avait sauvé la vie ce jour-là. Je ne sais pas si c'est de la chance mais je suis en vie, secouée constamment par des cauchemars. Certains me font vivre ma mort, il y a quatre jour, c'était le cas.
Ce genre de récit ne sont pas suivi d'applaudissements ou d'acclamations. Une personne normale aurait prit la jeune fille dans ses bras et l'aurait rassuré. Mais quoi de plus différent de la normalité que ce garçon. Pour lui, cette histoire n'était pas des plus choquantes, encore moins terrifiantes. Mais malgré tout, il comprenait la Poufsouffle. La mort était sa crainte, plus que tout. Ce n'était pas les détraqueurs, mais ce qui suivait. Finalement, aussi étrange que cela pouvait paraître, ils avaient un point commun.
- Pour ce qui concerne tes cauchemars, tu devrais demander des potions de sommeil à Slughorn, il t'en donnera pour sûr, tellement il semble d'apprécier et constamment parler de toi.
Intérieurement, Marlène nota qu'étrangement, Tom venait de l'aider en lui donnant un conseil. Elle voulut plus s'arrêter sur cela mais fut vite happée par la suite de sa phrase. Elle s'exclama alors brusquement :
- Que dit-il de moi ?! J'espère que c'est agréable...supplia-t-elle pour elle-même.
- Et bien, tout d'abord il nous demande de ne jamais te ressembler, de garder la détermination et l'ambition essentielle à la réussite d'une potion et que de toute manière une est déjà assez. Il répète souvent que tu pourrais réussir si tu y mettais du tien. Il répète ensuite les mêmes choses inlassablement, c'est Slughorn.
- Il faudrait que je veuille réussir pour y arriver, c'est plutôt ça le hic, soupira la blonde en se battant pour effacer mes traces séchés de ses larmes.
Marlène ne pleurait plus, enfin. Le vent dans son cœur semblait même s'être apaisé. Sa crise de conscience était parti au même instant que ses sanglots. Elle ne s'avoua pas que se confier, parler fut son aide la plus précieuse à cet instant.
- Si tu sais qu'échouer apporte rien de bénéfique dans ta vie alors pourquoi tu continues à rien faire ? questionna Tom, en fronçant les sourcils.
-Je ne m'attends pas à ce que le meilleur élève que Poudlard n'ai jamais connu comprenne ma haine des études et de l'enseignement scolaire.
Un sourire profond se dessina sur les lèvres de la blonde. Elle trouvait cette scène si étrange. Tom qui essayait de la comprendre alors qu'elle était vide de questionnement comparé à lui. Il n'y avait rien de plus à apprendre de sa personne. Tandis qu'à chaque fois qu'elle posait le regard sur un endroit différent sur lui, une nouvelle question se soulevait. Il était une avalanche d'inconnu. Marlène aimait plongé dans ce qu'elle ignorait, cela lui créait une aventure différente à chaque instant. Mais l'être devant elle était une aventure trop rude, un danger trop grand. Et puis, cette conversation serait la dernière. Les choses devaient revenir à leur place.
Il lui intima tout de même du regard de développer sa pensée. Un sourcil relevé, il était intrigué.
- On est censé étudié la magie. On est des sorciers, la magie coule dans nos veines pourtant on se cantonne constamment à des choses dites, écrites dans des livres. On reste bloqué dans ce que doit être un sorcier, dans ce que doit savoir faire un sorcier. On nous forme pour le ministère, aller en dehors c'est être raté. J'aime pas ça, j'ai jamais aimé qu'on me dise qui j'étais et encore moins ce que je devais faire de ma vie. Moi, j'aime la magie spontanée, celle qui sort de notre cœur. On est censé vouloir faire de la magie, pas le devoir. C'est une bénédiction, pas des dizaines de parchemins, pas des examens.
C'est le souffle coupé que Marlène termina son monologue. Elle n'avait pas bien exprimer, ces mots s'entrechoquaient un peu trop. Tout était désordonné. Mais après tout, comment dialoguait de manière clair si rien ne semble l'être ? Ces propos étaient à son image la plus fidèle. Elle remarqua finalement que le jeune homme en face d'elle souriait également. Elle n'arrivait pas à savoir s'il se moquait ou si quelque chose était sincère chez lui. Elle se décida à sourire tout de même.
- Alors j'imagine que tu vas vivre de pâquerettes et de nuages après Poudlard, ricana-t-il doucement.
- Tu verras, Tom, j'inventerai des sorts qui transformeront les nuages en lits et les pâquerettes en glace ! s'écria-t-elle en pointant une main déterminée vers lui.
Un semblant de rire parvint à s'échapper de la gorge de Tom durant quelques secondes. Cela suffit à faire gagner une petite victoire à Marlène. Suite à cela, il attrapa son poignet et orienta sa main vers sa propre personne et murmura alors :
- Invente d'abord un sort pour te faire ressembler à quelque chose de présentable, Marlène. Et puis je croyais que Tom, c'était fini, à jamais ?
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