C͟͟͟͞͞͞h͟͟͟͞͞͞a͟͟͟͞͞͞p͟͟͟͞͞͞i͟͟͟͞͞͞t͟͟͟͞͞͞r͟͟͟͞͞͞e͟͟͟͞͞͞ 1͟͟͟͞͞͞5͟͟͟͞͞͞
21 septembre 1998 : PDV Ramona
Je tremblais nerveusement de la jambe droite et jouais avec le capuchon de mon stylo. Je ne prenais même pas la peine de lire le sujet recto verso posé devant moi. Il m'était totalement impossible de me concentrer. Une quantité indénombrables d'idées se bousculaient dans mon cerveau.
Cela faisais des heures que je repensais à ce baiser échangé la veille avec Jason. Cela me paraissais si surréaliste ! J'étais troublée, complètement paumée.
Je frottai mes mains sur mon visage pour tenter vainement de me réveiller. Puis je fermai les yeux un instant. La seule sensation qui me vint alors fut celle de ses lèvres posées sur les miennes, de sa main sur ma joue. Un frisson me parcourut. J'avais aimé ça, même adoré, je crois. J'aurais souhaité que cela dure pour l'éternité.
Je ressentais soudainement de la gêne pour avoir osé penser cela. Je sentis mes joues s'empourprer. « Heureusement que les autres sont focalisés sur leur copie », me dis-je alors.
C'est à cet instant qu'une désagréable sensation s'immisça en moi. Elle s'enroula autour de ma trachée, je me sentis comme comprimée dans mon propre corps. « Et si ce n'était pas réciproque ? », cette phrase se répétait en boucle dans ma tête comme un message d'alerte.
Il avait peut-être agis par désespoir, peut-être qu'il n'avait pas de sentiment pour moi, seulement qu'il avait envie de se changer les idées. C'est bien un comportement de garçon, cela, nan ?
C'est vrai qu'il n'était pas vraiment du genre à révéler l'intégralité de ses sentiments à n'importe qui. Et puis, il n'allait pas bien. Était-il près à être en relation avec quelqu'un alors qu'il ne se sentait pas bien avec lui même ? Étais-je prête à entretenir une relation avec quelqu'un alors que cette personne était instable ? Toutes ces questions polluaient mon espace de réflexion.
Quand la sonnerie retenti et me fit violemment sursauter, je baissai les yeux sur ma copie et me rendis compte que je n'avais quasiment rien écrit. Je me levai, fis grincer les pieds de ma chaise sur le sol et m'empressai de rendre mon devoir au professeur de maths. De toute façon, je n'avais pas révisé.
Je sortis de la classe en trainant des pieds et en fixant le sol abîmé par les années. Je marchais d'un pas lent et hésitant ; machinalement, je rejoignais mon casier.
Je n'en n'avais pas encore parlé à Aiden, Jakob et Lenny. Ils étaient mes amis les plus chers mais j'avais peur de leur jugement, qu'ils ne me comprennent pas, qu'ils ne le comprennent pas. Ils avaient tous les trois accepté Jason en tant qu'ami, que camarade agréable. Mais j'ignorais s'ils étaient prêts à l'accepter en tant que plus que ça...quoi que cela puisse être.
Alors que j'arpentais le couloir principal, je fus violemment bousculée, en faisant tomber mes cahiers. En levant les yeux, je me rendis donc qu'il s'agissait de Meg qui était passée à côté de mon épaule.
Un sourire mauvais se dessina sur son visage déjà assombri par la mesquinerie et elle me lança à haute et intelligible voix devant tous les autres :
- Alors comme ça t'as rejoint le clan des ploucs ?
Elle partit en ricanant accompagnée de ses amis, me laissant stupéfaite, accroupie au milieu du couloir.
Je savais très bien à quoi elle faisait allusion. Et cela me terrifiait qu'elle soit déjà au courant. Elle parlait sûrement de mon rapprochement avec Jason. Pourtant, personne n'étais au courant de notre baiser...à moins que...
.......................
Je plaquai violemment Jason contre son casier dans un fracas retentissant. Je pouvais lire une totale incompréhension sur son visage. Mon sang bouillait dans mes veines et ce sentiment était accentué par les imbéciles qui avaient sifflé derrière nous en observant sans aucune discrétion la scène qui se passait à la vue de tous.
- T'as parlé aux autres ?!
J'avais crié en chuchotant, essayant de faire en sorte que cette conversation reste privée ; même si c'était déjà un peu raté.
Il observa un silence de mort, n'affichant aucune once de gêne sur le visage.
- Je te ferais remarquer que je n'ai pas d'amis dans ce lycée...
C'est à cet instant que je fus submergée par une vague de honte. Tout mon visage vira au rouge tomate et des larmes de gêne et de rage commencèrent à ruisseler sur mes joues. Je me sentais si idiote de l'avoir accusé de la sorte, devant tout le monde.
Je m'écartai alors et quittai le bâtiment scolaire en courant, évitant tous les regards posés sur moi. Mes poings tremblaient tant je m'en voulais d'avoir agis avec autant de débilité. J'ouvrai brutalement la porte et courrai jusqu'au parking.
Je pu alors enfin m'arrêter et reprendre mon souffle. J'avais envie de pleureur, de crier, de retourner m'excuser. Mais je n'en fis rien. Je m'étais humiliée toute seule...
J'entendis subitement de nouveau le bruit des grandes porte et quelqu'un dévaler à grande vitesse les escaliers qui menaient au parking. Quand je me retournai, ce je fut au visage désemparé et inquiet de Jason que je fis face. Il m'avait suivie....
Je ne dis rien ; j'avais peur de briser ce silence qui me protégeait encore. Je n'osais pas le regarder dans les yeux, je ne voulais pas croiser le regard qu'il posait sur moi. Mais mes émotions prirent rapidement le dessus.
- Jason, je suis tellement désolée ! Je ne suis qu'une idiote. Je débitai mes paroles sans m'arrêter, enchaînant mes plates excuses sans la moindre larme, je n'en avais plus la force.
Je me mis alors à genoux et le suppliai de me pardonner. J'étais réellement désespérée. Je fixai finalement le sol, j'attendais seulement qu'il émette une réaction, n'importe laquelle.
Il attendit quelques secondes puis je sentis ses mains empoigner doucement mes coudes. Il me força gentiment à me relever, toujours en conservant son mutisme. Puis, à ma grande surprise, il me prit dans ses bras et me serra contre lui.
Ce contacte me réchauffa et m'apporta un grand réconfort. Je pris alors enfin le temps d'inspirer profondément. Je sentais son souffle chaud dans ma nuque et ça détendit tous les muscles de mon corps. J'osai alors enfin poser mes mains sur son dos et savourer cet instant.
A mon grand regret, il mit fin à notre étreinte et je levai enfin mes yeux vers les siens. Une immense compassion m'inonda et je me sentis vraiment pardonnée.
- Je n'ai parlé à personne de ce qui s'est passé entre nous. Et cela restera secret aussi longtemps que tu le souhaiteras.
Son ton calme et posé contrastait tellement avec la scène que je lui avais faite quelques minutes plus tôt...
Je lui souris avec reconnaissance. Je me décidai, non sans une désagréable boule au ventre, à lui raconter l'événement qui s'était produit avec Meg. Je pris ses mains et les serrai contre mon cœur.
- J'ai agis comme cela car Meg m'a fait une réflexion dans le couloir, et elle me semblait savoir quelque chose...
- Je suis désolé pour toi, Ram'. Elle devrait se mêler de ses oignons celle là, ajouta-t-il en levant les yeux au ciel.
- Nan, c'est moi qui suis désolée d'avoir sur réagi.
J'avais encore honte de moi, mais j'étais soulagée d'avoir pu en parlé avec lui. Son calme olympien m'impressionnait vraiment.
- Ramona, je te promets de te soutenir quoi qu'il arrive.
- Moi aussi, Jason. Si tu as besoin de mon aide à n'importe quel moment, je serai toujours là pour toi.
J'avais retrouvé confiance à moi, confiance en nous. Une frustration commune nous enveloppa quand nous décidâmes de ne pas nous embrasser, au risque d'être vus. Mais une question s'immisça en moi.
- Mais alors, comment Meg avait eu accès à une quelconque information ?
Désolée, le chapitre est un peu court ce mois-ci. J'ai eu quelques problèmes. Mais j'espère pouvoir faire un chapitre un peu plus long la prochaine fois, bye :)
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