Petit rappel : les phrases en italique sont en français, les autres dialogues sont en anglais <3
Bonne lecture !
Darron ne comprenait plus rien.
Pourquoi était-il assis dans un fauteuil mauve, un chat sur les genoux, une tasse de thé dans la main ?
Il aurait bien posé la question à sa Française, mais elle ne lui avait plus jeté un coup d'œil depuis qu'elle lui avait annoncé leur destination. Elle était d'ailleurs en pleine discussion avec la fameuse Suzie, riant gorge déployée comme il ne l'avait encore jamais vue. Il avait eu droit aux éclats moqueurs, ironiques, aux rires doux ou amusés. Mais c'était la première fois qu'il voyait Edith se tenir les côtes, les larmes aux yeux, tentant en vain de mettre fin à son fou rire.
Darron sourit légèrement en détournant le regard. Il croisa les billes vertes du chat blanc sur ses genoux et se retint de jurer. Ce monstre le collait depuis qu'il était entré dans cette maison : il avait d'abord harcelé ses jambes en s'y frottant avec enthousiasme et il se roulait à présent sur les genoux de Darron. Adieu sa robe noire, elle était parsemée de poils blancs.
— Vous devez avoir un don avec les animaux, Choupette se laisse rarement approcher ! s'était exclamée Suzie, l'amie d'Edith, dans un anglais approximatif, lorsque cet animal s'était jeté sur lui.
Darron doutait que cette femme blonde, au visage d'une poupée et plus petite de deux têtes que lui, ait voulu l'insulter. Pourtant il n'avait pas pu s'empêcher de grimacer. Combien de fois, en cours de soins aux créatures magiques, des camarades l'avaient humilié en sous-entendant qu'il attirait les animaux car ils reconnaissaient en lui un semblable, une bête et non un homme ?
L'auror britannique retint un soupir, se retrouvant à caresser cette boule de poils pour faire passer le temps. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi seul. Il était pourtant face aux deux sorcières assises sur un canapé, à deux mètres d'elles. Mais ces dernières ne lui accordaient pas à un regard, bien trop occupées à papoter et glousser comme deux collégiennes.
— Et tu sais ce que Delacour est devenue ? s'exclama Suzie, une main posée sur un genou d'Edith.
— La fille de la vélane ? se souvint Edith.
— Oui ! Elle est avocate ! Elle défend les droits des créatures magiques !
Et Darron décrocha de nouveau, ne comprenant rien à leur conversation. Chacune mettait à jour les actualités de l'autre, que ça concerne des anciennes connaissances ou leurs propres péripéties. Les deux françaises parlaient à toute allure, ne lui facilitant pas la compréhension de cette langue étrangère.
Darron avait du mal à croire qu'il y a à peine une dizaine de minutes, les deux amies venaient de se retrouver. Lorsque Suzie avait aperçu Edith, elle s'était effondrée en pleurs dans ses bras. La née-moldue venait d'apprendre dans le journal l'attaque d'IllumisMoa. La grande courtière avait réussi à la calmer, déformant la réalité pour la rendre plus entendable. Darron admirait toujours la capacité de la sorcière à s'approprier la réalité. Cela en était presque effrayant... comment pourrait-il savoir si elle lui mentait ?
La concernée pouffa, ses épaules se secouant sous ses éclats. Darron sourit, heureux qu'elle ait cessé de pleurer. Son regard azur se perdit sur le visage de la couturière, admirant l'éclat de ses cheveux relevés en un chignon bas, adorant les petites mèches qui s'en échappaient sur ses tempes. Il chercha son regard noisette mais ne le trouva pas. Edith préférait visiblement glousser avec son amie que de le regarder lui. Les yeux de Darron descendirent et se figèrent sur les lèvres entrouvertes de la sorcière.
Une vague de chaleur s'empara du bas ventre de l'auror qui se sentit durcir.
Il n'y a même pas une heure, ils comparaient leur gastronomie et débâtaient sur les clichés. Il n'y a même pas une heure, elle aurait pu l'embrasser. Il ne s'était pas approché délibérément, ses pas s'étaient dirigés naturellement vers elle. Lorsqu'il n'y avait eu plus que quelques centimètres entre eux... elle avait arrêté de parler. Elle qui menait toujours la conversation, elle s'était tue. Darron avait bien vu son regard de braise sur ses lèvres. Il avait vraiment cru qu'elle l'embrasserait ! Ou alors l'avait-il juste désespérément espéré...
Il se mordit la lèvre et détourna le regard, tombant sur celui d'Etienne, assis sur le fauteuil à sa droite. Le mari de Suzie fixait Darron sans ciller, le torse légèrement penché vers lui. L'auror se sentait mal à l'aise, sous le regard permanent et avide de cet homme. Il ne comprenait pas ce que ce dernier cherchait sur son visage... C'était ce même Etienne que Edith avait embrassé – non, fait la bise – dans la rue, ce même Etienne qui les avait conduits à sa femme... C'était une connaissance d'Edith, il ne devait pas avoir de mauvaises attentions...
— Et donc, vous êtes auror ? lui demanda ce dernier en anglais, un air de rapace sur le visage.
— Comme Lady d'Aveyron l'a si bien souligné, oui, répondit un peu aigrement Darron.
Pour cause, lorsqu'ils étaient entrés dans la demeure, après l'embrassade de pleurs, Suzie n'avait pas raté la présence d'un homme auprès d'Edith.
— Vous êtes ? avait-elle demandé avec beaucoup de curiosité.
— Un auror chargé de ma protection, avait répondu précipitamment Edith.
Elle ne l'avait même pas laissé se présenter, comme effrayée à l'idée qu'il dise autre chose. Il se doutait bien qu'elle ne voulait pas qu'il y ait de malentendu. Il n'était rien d'autre qu'un auror en mission pour elle... Mais par Merlin ! Il s'était senti rejeté ! Peut-être était-il trop susceptible... Mais il aurait tant aimé qu'elle dise autre chose.
— Le Ministère ressent-il une dette envers Edith, pour la protéger ainsi ? le sortit de ses pensées Etienne, un air de félin en chasse sur le visage.
— Je...
— Est-ce que parce qu'elle est française ? Sang-pur ? Qu'elle est connue ? Ou encore parce que c'est une d'Aveyron ? continua le rapace.
— Etienne ! interpella ce dernier Edith, sauvant Darron d'un interrogatoire. Tu as connu les nouveaux uniformes ou tu es trop vieux ?
Suzie gloussa aux côtés d'Edith, connaissant très bien la susceptibilité de son mari sur son âge avancé.
— Primo, je ne suis pas vieux. Je n'ai que cinq ans de plus que vous, gronda le sorcier vexé. Et deuxio... non, je n'ai pas connu ce grand bouleversement, railla-t-il.
Edith arqua un sourcil, n'appréciant visiblement pas ce ton dédaigneux à l'encontre de ses créations. Il marmonna des excuses.
— Peut-être que si tu l'avais porté dans les couloirs de Beauxbâtons, je t'aurai remarqué tout de suite, plutôt que d'être obsédée par Philipe Lebeau ! tira de la langue Suzie.
Etienne et Darron s'étouffèrent. Les yeux d'Edith s'écarquillèrent légèrement, mais, aussi surprise fut-elle, elle ne recracha pas son thé.
— Qui ? demanda-t-elle pour vérifier.
— Philipe Lebeau ! Bien sûr, ça ne te dit rien, je ne connaissais pas son prénom à l'époque, rit Suzie sans se soucier de son mari au bord de l'agonie. Tu sais, en deuxième année, je t'avais dit qu'il y avait un sixième année qui me plaisait...
— Suzie... Il n'y en avait pas qu'un... tenta de murmurer Edith.
Mais si Darron l'avait entendu, Etienne aussi.
— Je vais aller chercher du whisky, tenta le français d'échapper à la conversation.
— Rho, Etienne, fais pas ton rabat joie ! Tu sais déjà tout, le taquina Suzie avant de jeter un coup d'œil à Edith. Tu sais même qu'on a été toutes les deux notre première fois.
Ce fut au tour de Darron de s'étouffer avec ce thé immonde. Etienne lui tapa le dos. L'auror chercha du regard celui d'Edith qui le fuyait étrangement. Elle se racla la gorge, comme pour se justifier.
— C'est bien moins angoissant de se découvrir avec une amie qu'avec une personne à qui on veut plaire...
— Edith, je ne veux pas de détails ! s'égosilla Etienne, la voix partant dans les aigus.
Darron, lui, aurait voulu en demander plus, mais il n'avait pas voix au chapitre. Edith ne semblait pas non plus vouloir se livrer plus.
— Excusez-moi, Darron, je suis née-moldue, se justifia en souriant Suzie à celui-ci. J'ai contaminé Edith avec nos idées de "peace and love" et de "libération du corps".
Darron acquiesça pour toute réponse, cherchant le regard d'Edith. Celle-ci le fuit un instant, avant d'accepter la situation et de se planter dans le sien. Elle semblait le défier de la juger, mais il ne comptait pas le faire. Il avait accepté son passé depuis presque un mois, lorsqu'il avait vu tous ces corps dénudés dans son esprit durant l'interrogatoire au Ministère. Il savait très bien qui il avait en face. Et il se fichait finalement bien d'être le premier. Il voulait juste être le dernier.
— Bref, reprit Suzie son histoire. C'était le grand blond, au sourire éclatant, qui passait son temps libre à peindre à l'aquarelle les jardins !
— Bordel de... se retint de justesse Edith de jurer, les yeux écarquillés. L'artiste gigolo totalement perché ?
— Oui ! C'est comme ça que tu l'appelais, gloussa Suzie. J'étais toujours un peu vexée, mais tu n'avais pas faux avec du recul. Mais si tu le voyais maintenant ! C'est une vraie bouteille de vin ! Plus il vieillit, plus il est beau... On dirait un prince charmant !
Darron sentit un goût âcre lui chatouiller la gorge, le narguant. Que pouvaient-elles bien lui trouver ? Il n'était même pas si grand que ça...
— Il est devenu Auror ! continua Suzie, les yeux fixés sur Edith.
La grande couturière écarquilla les yeux, une main sur la bouche.
— Non... Je n'aurais jamais imaginé ce choix de carrière, s'étonna-t-elle avec brio.
Darron cligna des yeux plusieurs fois, atterré par le jeu d'acteur d'Edith. Bien sûr qu'elle savait que Philipe Lebeau était un Auror ! Mais pourquoi le cachait-elle ? Mais il n'obtient jamais sa réponse car les deux amies avaient replongé dans leurs souvenirs d'adolescence, ignorant une nouvelle fois les deux hommes.
— Bienvenue dans mon monde, soupira Etienne à Darron. Whisky ?
— Non merci, je suis en service, déclina ce dernier.
Il tut par l'occasion sa tolérance à l'alcool désastreuse.
Etienne grimaça pour lui et se leva pour aller se servir, abandonnant Darron au bras de la solitude. Défaitiste, il accepta sa situation et perdit ses doigts dans les poils blancs du chat sur ses genoux. Ce dernier miaula de plaisir, arrachant un léger sourire à l'écossais.
— Choupette vous a adopté, rit gentiment Suzie à son adresse, en anglais malgré son accent français très prononcé.
Darron acquiesça et jeta un coup d'œil à Edith, dont le regard était fixé sur les caresses qu'il prodiguait au félin.
— Elle t'a toujours ignorée par contre, taquina Suzie son amie.
Mais Edith ne répondit pas, perdue dans la contemplation des mains de Darron sur le chat ronronnant de plaisir. Suzie ne manqua pas de remarquer son absence et, en suivant son regard, sourit diaboliquement. Son regard se métamorphosa en celui d'un tigre en chasse, et elle se pencha vers Darron, ne le lâchant pas du regard. L'auror déglutit, sentant là une amie en quête de ragots.
— Alors, juste un auror en mission, hein ? susurra-t-elle en français.
— Je... ne pale pas... fwançais...tenta-t-il en vain d'articuler correctement dans la langue de Molière.
— Tsss... Pas à moi, ricana Suzie. Vous vous êtes bien étouffé tout à l'heure. Vous comprenez très bien le français.
Darron cessa de caresser le chat, espérant qu'en faisant la statue, elle le laisserait tranquille. Mais son immobilité sortit Edith de son hypnose, qui cligna des yeux avant de se tourner vers son amie.
— Tu disais ?
Suzie ricana, à la grande incompréhension de son amie.
— Tu étais avec nous, Edith ? la taquina-t-elle sans la moindre état d'âme. Ou dans des pensées indignes d'une jeune Lady...
La grande couturière rougit brutalement et la fusilla du regard. Mais Suzie n'en fut que plus amusée, puisqu'elle éclata de rire.
— Putain, on croirait entendre notre cher duc de Montmiraille, gromela Edith.
Les deux amies se regardèrent puis pouffèrent.
— Excusez-nous, Monsieur Shéfeurd, détruisit son nom Suzie, on vient de se souvenir d'un de nos professeurs de littérature de Beauxbâtons.
— C'est un duc qui vivait au temps de Louis XIV, précisa Edith avec un sourire. Du moins, c'était.
— Notre pauvre duc est mort de la variole, à l'âge de trente-deux ans. Une tragédie, vous comprenez, fit la moue Suzie. Son génie n'avait pas eu le temps d'être découvert par les mortels de l'époque. Etant sorcier, il a décidé de rester sur cette terre, pour offrir sa sagesse aux futurs générations...
— Je vous laisse imaginer les conflits d'idées entre ce fantôme désuet et nous, jeunes et révolutionnaires, sourit Edith à Darron avant de marmonner. Quoiqu'il m'ait toujours eu à la bonne.
Suzie s'éventa de la main et prit une voix perchée dans les aïgues.
— Damoiselle Martin, votre posture ! Prenez donc exemple sur votre camarade, Damoiselle d'Aveyron. Damoiselle Martin, cessez donc de bavarder de la sorte !
— C'était cette exact intonation, rit Edith.
— Ce qui était drôle, c'est qu'il était si vieux jeu qu'il ne comprenait rien, ricana Suzie. Damoiselle d'Aveyron, Damoiselle Suzie, pourquoi avez-vous été aussi longues aux toilettes ?
— Damoiselle Suzie avait un soudain désir ardent, il fallait que je la soulage, se rappela Edith avec un sourire vilain.
— Prenez donc exemple sur la générosité de cette jeune Damoiselle. Il faut venir en aide aux plus démunis, railla Suzie.
Les deux amies pouffèrent ensemble, au grand désarroi de Darron qui n'était pas sûr de tout comprendre. Les minutes défilèrent et l'offre du whisky devint soudain alléchante pour l'écossais. Etienne revint chargé d'une bouteille et deux verres de crystal. Il en posa un devant Darron, le regard empathique. L'auror roux le remercia d'un signe de tête et se servit généreusement.
— Pourquoi Auror ? demanda soudainement Etienne, assis dans son fauteuil, le verre tournoyant dans sa main.
Darron réfléchit un instant.
— Je... Enfant, je voulais faire de la politique, devenir premier ministre. Je ne voulais plus que quelqu'un subisse comme ma mère tous les maux de la guerre...
— Quelle guerre ?
— Celle de 39-45, grimaça Darron avant de reprendre. Et puis à mes onze ans, une femme m'a appris que j'étais un sorcier. Je me suis retrouvé projeté dans un monde magique. Mais j'ai compris en grandissant que c'était un monde aussi perverti par la haine que celui moldu.
— Vous ne vouliez plus faire de politique ?
— Si. Mais le Seigneur des Ténèbres a commencé à martyriser les Moldus. Et aucun sorcier ne s'en souciait. J'ai compris que ça ne servait à rien d'espérer faire évoluer les mentalités, il fallait tout de suite agir. Une fois diplômé, j'ai commencé ma formation d'Auror.
Etienne hocha de la tête respectueusement. En sentant le silence l'étouffer, Darron comprit que les deux pipelettes s'étaient tues. Depuis combien de temps l'écoutaient-elles ? Il chercha du regard Edith et le trouva sur lui, triste.
— Toute cette haine... quelle tragédie, murmura Suzie qui avait perdu son éternelle sourire.
Tous hochèrent la tête. Edith lança un accio et le verre de Darron atterrit dans sa main. Elle renversa la tête et avala le contenu. Suzie attrapa aussi par magie le verre de son conjoint et Darron dut se rendre à l'évidence que c'était un coutume française de voler l'alcool des autres. Ce n'était pourtant pas très hygiénique. Mais quand il récupéra son verre et qu'il sentit un goût de cerise là où Edith avait posé ses lèvres, il ne s'en soucia plus. Il se souvenait maintenant de ce goût qu'avaient les baisers de la sorcière. Mettait-elle un rouge à lèvres ou une autre crème magique ? Qu'importe, il regrettait juste qu'elle ne l'ait pas embrassé plus tôt.
— On va vous laisser, se leva Edith, un air désolé sur le visage. Suzie... si tu passes à Londres, appelle-moi. Sinon envoie-moi des lettres à IllumisMoa. Je veux le fin mot de l'histoire avec Couturier.
Puis elle se tourna vers Etienne.
— Etienne... tu ne m'as que vue de loin, en train de ma balader dans Gerberoy. J'avais plusieurs Aurors à mes côtés donc tu n'as pas pu t'approcher. Est-ce que je fuis l'Angleterre ? Et ce que je me cache ? Ou est-ce que je me fiche bien des évènements d'hier et vis tranquillement ma vie ? Je te laisse spéculer. Une chose à retenir : je suis vivante et je ne suis pas effondrée.
Darron fronça des sourcils, ne comprenant pas cet échange.
— Oh, et n'oublies pas de décrire ma tenue : c'est la robe mille et une nuit de la collection hiver 1977. Elle est bleu roi aux arabesques argentés. Elle est en velours donc parfaite pour des soirées de bal comme hivernales. Décris bien le col, les manches que l'on peut accompagner de gants de la même gamme. Note bien le reflet argenté qui se dégage du jupon sombre.
— Edith, je ne suis pas un spécialiste de la mode...
— Appelle mon bureau de com' ! leva les yeux au ciel Edith. Ils t'écriront ça. Et ne râle pas, la gente féminine va apprécier.
— Je peux alors décrire l'auror qui t'accompagne ? Et spéculer ? Je suis sûre que la gente féminine adorerait aussi, sourit Etienne.
— Déjà, ce sont des Aurors qui m'accompagnent... et niet, le recadra-t-elle glacialement.
Le sorcier leva les mains au ciel et Edith se décrispa. Elle se tourna alors vers Darron et lui tendit le bras.
— On y va ?
L'auror salua le couple et posa son bras sur celui d'Edith. Aussitôt, elle les téléporta. Ils se matérialisèrent sur du sable. Le vent chargé de sel les fouetta, mordant leur visage et froissant leurs vêtements.
— Où sommes-nous ? cria dans le vent Darron, les larmes aux yeux.
La mer se déchainait plus loin, roulant avant de s'écraser sur le rivage.
— Normandie. Plage du débarquement.
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