19,1 : Sous morphine
Il ne bougea pas. Il ne put bouger. Il essayait de tout son être, il voulait s'élancer vers le magasin et voir de ses propres yeux ce qu'il s'était passé, mais il ne pouvait pas.
C'était comme si son cerveau s'était arrêté, qu'il n'y avait plus le moindre influx nerveux qui transitait dans sa moelle épinière jusqu'à ses membres.
Il ne pouvait que regarder sidéré cette marque de la mort, ce symbole funeste qu'ils avaient vu au-dessus de la maison des parents d'un collègue : ces derniers étaient si méconnaissables après le passage des mangemorts que leur fils était longtemps resté dans le déni, convaincu que ce n'étaient pas eux qui avaient été aussi sauvagement assassinés.
Edith...
Ce n'était pas possible.
Elle ne pouvait pas avoir connu le même sort.
Ils n'avaient pas pu lui faire connaitre le même sort !
Elle avait certes défendu des moldus mais elle était une sang pur ! Elle était protégée de toute réprimande !
Pourtant, il le lui avait dit lui-même que son sang ne la protégerait plus si elle s'opposait au seigneur des ténèbres.
Des larmes dévalèrent ses joues alors qu'il perdait pied, les yeux fixés sur ce serpent qui le narguait.
— Si tu n'es pas un mangemort, aide moi immédiatement, le sortit de sa léthargie une voix qu'il connaissait que trop bien.
Son regard quitta la marque des ténèbres et tomba sur Philipe Lebeau la haine dans les yeux, venant tout juste de transplaner.
— C'est trop tard... bredouilla l'auror avant d'éclater en sanglot.
Le français lui mit une claque si belle qu'il retrouva ses esprits aussitôt.
— Si son patronus est toujours là, c'est qu'il n'est pas trop tard !
Darron ne comprit pas aussitôt, mais en voyant un immense dragon bleu opaque survolant la zone, masquant la marque des ténèbres, il reprit espoir. Ce sort avait pour but premier d'éloigner les détraqueurs, mais il était aussi utilisé pour interpeler quelqu'un, étant visible de loin.
— Foutue amygdale, entendit-il le français jurer au loin, l'entrainant vers la boutique. Tu es auror, je suppose que tu sais te battre.
L'intéressé acquiesça, la baguette dégainée, ayant retrouvé son sang-froid. Mais il le perdit aussitôt en entrapercevant à travers la vitre nul autre que le seigneur des ténèbres.
Toutes les morts de ses collègues et d'innocents en tête, il s'élança sans réfléchir dans la boutique prêt à le combattre mais, alors que ce mage noir hurlait à mort, une fumée noire entoura le Seigneur des Ténèbres et il fila à travers la boutique, brisant la fenêtre et disparaissant dans la nuit.
Le cœur battant, son audition comme étouffé après ce cri de souffrance inhumain, Darron vit au loin Philipe Lebeau se jeter auprès d'un corps. Le sang du roux cuivré ne fit qu'un tour. Était-elle...
Ses tempes se turent de nouveau lorsqu'il la vit intacte, seulement comateuse. Son soulagement fut de courte durée en comprenant ce que cela signifiait : elle avait dû subir un doloris. C'est pour cela qu'elle était comme une poupée désarticulée dans les bras du français : elle n'avait plus la moindre force après s'être tant contractée sous la douleur.
Elle avait subi cela à cause de lui. Si il n'avait pas quitté son poste, l'autre auror ne l'aurait pas remplacé et ne l'aurait pas laissée seule !
– Calme, calme... répétait Philipe Lebeau loin.
Le prétendant de la jeune femme lui imposait un mouchoir sur ses voies respiratoires, l'empêchant d'inspirer autre chose que le produit.
— De la morphine, précisa ce dernier à Darron en le voyant se tendre.
Impuissant, le cœur douloureux, l'auror britannique subit la vision de sa française se débattant un moment, avant de se détendre. Les cris de panique qu'elle avait hurlé le poursuivraient dans ses cauchemars.
– Calme, respire Edith, respire... continua de la bercer le français blond.
Qui était-il ?
Maintenant que la situation était sous contrôle, il devait reconnaître qu'un simple prétendant ne devrait pas agir comme Philipe Lebeau, ne devrait pas agir comme un auror. Mais avant qu'il ne puisse plus élucider la question, un détail l'alerta : la situation était-elle vraiment sous contrôle ?
Sortant de sa léthargie, l'auror britannique s'assura de leur sécurité, vérifiant chaque pièce et surveillant la porte. Nulle autre trace de mangemort n'était perceptible et la rue était déserte.
– Edith, c'est moi, c'est Philipe. Philipe Lebeau, se présentait le français au loin.
– Philipe ? répéta cette dernière dans sa langue maternelle avec un hoquet. Comme le mari d'Aurore ?
– Oui, sourit le prénommé après un prince, rassuré de voir sa collègue loin de toutes souffrances.
Qui était donc cette Aurore ? Le mangeur de grenouilles était-il un homme marié qui trompait sa femme avec Edith ? Impossible, s'empressa Darron de se rassurer, chassant cette idée absurde.
Au même instant, un son de téléportation se fit entendre dans la rue et, sous l'œil attentif de l'auror britannique, ses collègues tout juste arrivés entrèrent dans la boutique baguette en main.
– La marque des Ténèbres ! se contenta de lui demander un auror essoufflé.
– Personne n'est mort, s'empressa de le rassurer Darron.
— Que s'est-il passé ? s'enquit le chef de ce groupe.
Darron déglutit en revisualisant les minutes précédentes et revivant ces vives émotions.
— La Marque était déjà là quand je suis arrivé, commença-t-il à expliquer difficilement. L'homme, que vous voyez là-bas, est apparu et nous nous sommes précipités vers IllumisMoa. Il y avait dans la boutique... ne put-il finir, n'en revenant pas lui-même.
Que faisait, par Merlin, le Seigneur des Ténèbres dans cette boutique ! Et comment sa française avait pu survivre ? Qu'elle échappe à un raid de mangemorts, c'était héroïque, mais qu'elle échappe au mage noir en personne ? Qu'avait-elle pu bien faire pour qu'il hurle de douleur et s'enfuit ainsi ? Si il avait déjà illuminé le ciel de son symbole funeste, alors son but premier avait été de la tuer !
Il expliqua alors comment Lord Voldemort s'était échappé, les laissant seuls avec la victime.
— Et qui est cet homme ? demanda finalement le chef.
— Philipe Lebeau, un sorcier français.
Un prétendant de sa française, tut-il la gorge nouée.
Tous leurs regards convergèrent vers ce couple à l'autre bout de la pièce, la grande couturière hilare.
– Philipe, ça sonne comme un fil, et un tissu qui s'effiloche c'est de la mauvaise qualité. Mes créations n'ont jamais de fils, parce que je fais un travail de qualité. Tu entends Phil ! Mes créations n'ont pas de fils qui dépassent ! Pas le moindre fil ! Parce que c'est de la qualité ! répétait-elle sous l'effet de la drogue.
Les aurors se regardèrent les uns les autres, ne comprenant pas la langue de Molière. Lorsqu'on demanda à l'un deux qui la parlait de traduire ce discours incohérent, Darron le coupa et décréta qu'elle était sous morphine et délirait donc. Il ne manquait plus qu'on se moque d'elle après la torture qu'elle avait subie !
Par sa faute.
Les poings serrés, il écouta le dialogue des deux français.
- Le seigneur des ténèbres, il ne sait rien ?
Qu'il y avait-il à cacher ?
– Non. Enfin il sait des choses, par exemple il sait qu'en France tous les sorciers apprennent la magie noire parce que nous ne sommes pas idiots : on sait faire la différence entre mauvaise et bonne utilisation de la magie. Notre gouvernement est vraiment bon. Tu imagines Phil ! On a des politiques de qualité ! Qualité comme mes robes ! Il n'y a aucun fil qui dépasse de mes robes !
Ainsi il était le plus idiot des idiots car il l'avait abandonnée aux mains du Seigneur des Ténèbres à cause de cette causalité stupide entre magie noire et mangemort en laquelle il avait crue.
– C'est merveilleux Edith ! Est-ce que tu me laisserais voir ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il l'autorisation avant de lire son esprit.
– Non ! s'écria la française dans un réflexe de pur terreur.
En vue de cette réaction disproportionnée, le mage noir avait dû violer son esprit. Cachait-elle quelque chose que Lord Voldemort recherchait ? Manigançait-elle quelque chose contre lui ?
Arrête de penser, Darron, ça ne te réussit pas ! s'injuria-t-il en se rendant compte, qu'une énième fois, il recommençait à se méfier.
Il avait bien compris à présent qu'il n'osait plus faire confiance en qui que ce soit après la trahison de Cissy : mais à quoi servait-il de se protéger si il en blessait d'autres à cause de ce manque de confiance ?
Sa française avait été torturée par sa faute. Il se dégoûtait.
– Oh, et je n'ai pas pu lui donner de caleçon... bouda la grande couturière après un instant de silence. Phil, je n'ai pas pu l'habiller ! commença-t-elle à gémir. Ce n'est pas parce qu'il est un meurtrier qu'il ne mérite pas de ressembler à quelque chose ! Qu'il gagne en charisme vestimentaire à défaut de l'être avec son nom !
- En même temps vu son surnom, tu penses qu'il s'habillerait dans ta boutique ? la suivit dans son délire le français, dans le but de l'éloigner de toute douleur traumatique. Ce n'est pas IllumisMoa qu'il lui faudrait, mais plutôt AssombrisMoiCarJeSuisTropMéchant !
La jeune femme éclata de rire au loin et chancela alors même qu'elle était assise en tailleur. Son prétendant la réceptionna à temps avant qu'elle ne se fasse mal et la serra contre lui, s'excusant de l'avoir laissée ainsi seule alors qu'elle commençait à pleurer suite au contrecoup de sa torture.
Seuls ses sanglots et les demandes de pardon du résistant français résonnaient dans la pièce, alors que les aurors britanniques attendant de l'interroger les regardaient en silence, à l'entrée de la boutique.
Entre ce groupe et les deux français, Darron serra ses poings à l'entente de ces pleurs, tremblant de colère : colère contre le mage noir qui continuait de détruire des vies, colère de n'avoir pas pu le capturer, colère de voir la femme qu'il devait protéger ainsi bouleversée, colère de la voir dans les bras d'un autre, colère d'éprouver de la jalousie dans un moment pareil, colère d'avoir tardé à visionner ce stupide souvenir. Les lèvres pincés, il regarda impuissant la jeune sorcière divaguer sous l'effet de la morphine.
Plus jamais elle ne souffrira, se promit-il. Il la protégerait sans ne plus jamais douter d'elle.
Mais voudra-t-elle seulement de lui ? Elle devait le détester et il la comprenait : lui-même se haïssait à cet instant.
— J'espère que l'héritière d'Aveyron se remettra vite, je n'aimerais pas avoir sa famille sur le dos, chuchota un auror avant de se taire face au regard noir de Darron.
— Ma femme adore ses robes en plus, continua un autre.
— Si même elle se fait attaquer, plus personne n'est en sécurité, commenta un troisième.
— Ca va entrainer une panique générale : que ferons-nous le cas échéant ? demanda un autre au chef.
— Il n'y aura pas de panique puisqu'on fera taire les journaux, répondit l'interrogé sur le ton de l'évidence.
Puis ce dernier s'avança vers Philipe Lebeau, son insigne d'auror dans une main, sa baguette dégainée dans l'autre. Loin d'être impressionné, comprenant bien qu'il serait interrogé, le grand blond sortit à son tour une insigne d'auror française.
La mâchoire de Darron se décrocha : le mangeur de grenouille était un auror ?
Cela expliquait sa réaction plus tôt, son absence de frayeur face au danger et peut-être même, espérait-il, sa présence auprès de la grande couturière : il avait peut-être été engagé comme garde du corps par la famille d'Aveyron. Ou Edith refusait de l'assumer et avait inventé cette histoire de prétendant, ou elle n'était pas au courant des manigances de sa famille et ce dernier l'avait approchée sous cette couverture... Mais cela n'expliquait pas pourquoi elle rougissait quand elle le côtoyait ! On pouvait simuler un sourire, un rire, mais le rose aux joues ? Lui n'y avait jamais eu droit !
Stupide idiot, qu'est-ce que ça peut te faire qu'ils simulent ou non, ce ne sont pas tes affaires !
Pourtant il crevait de jalousie en voyant Edith contre l'auror français, la tête dans son cou, tandis que lui la berçait lentement en séchant ses larmes.
Mais tu ne mérites pas de l'avoir contre toi, c'est à cause de toi qu'elle pleure, se rappela-t-il.
— Nous devons l'interroger, désigna le chef de la troupe d'aurors Edith .
— Elle vient de subir un doloris, elle n'est pas en état ! l'interrompit précipitamment Darron.
Tout le monde se tourna vers lui, ce chef un sourcil surélevé. Ces aurors ne faisaient pas partis de l'équipe de Darron, le grand roux pouvait même reconnaître quelques visages de Gryffondors de sa promotion : en vue des regards qu'ils échangeaient entre eux, nul ne s'était oublié.
— Je vous demande pardon ?
Visiblement, ce supérieur n'avait pas l'habitude de voir ces ordres discutés.
— Avez-vous déjà subi un doloris ? ne se dégonfla pas le grand roux. Quelqu'un ici en a déjà subi un ? s'époumona-t-il presque dans toute la salle.
Un brouhahas lui répondit avant qu'un de ses anciens camarades ne lui demande dédaigneusement :
— Parce que toi oui peut-être ?
— Oui, dans mon dortoir, dans les toilettes, entre deux cours pendant que toi et tes camarades détourniez bien les yeux, cracha le Serpentard.
Un silence de mort s'installa tandis que le Gryffondor eut la bonne idée de paraître gêné. Darron s'en voulut un court instant d'avoir laissé ressurgir sa frustration d'adolescent face à la léthargie des autres étudiants, mais bien vite se reprit : il n'était pas celui en faute, il n'avait rien à se reprocher.
— Quoi qu'il en soit, laissez lui un peu de temps pour que son corps récupère, ordonna-t-il catégoriquement.
Le supérieur se racla la gorge, fuyant son regard.
— Dans le meilleur des mondes, nous le ferions, mais il est ici question de sécurité nationale : toute information sur Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom doit être immédiatement recensée...
— Laissez lui quelques minutes au moins, négocia le né-moldu.
Au même instant, les aurors chargés de surveiller le chemin de Traverse annoncèrent l'arrivée d'un enquêteur : Darron souffla de soulagement en voyant son mentor, le front suant, sur le pas de la porte, celui-là même qui avait mené le premier interrogatoire suite à l'attaque du bar. L'écossais savait sa française entre de bonnes mains.
— Je vous remercie, mon cher Hinde, mais j'étais déjà chargé de son cas, je vais continuer de le suivre, expliqua le nouveau arrivant à l'autre supérieur.
Ce dernier renifla, un brin dégoûté de perdre l'enquête d'une personne aussi célèbre, mais se plia aux ordres. L'ancien mentor de Darron souffla d'épuisement et se tourna vers son petit protégé, l'observant avec compassion.
— Ne t'en veux pas, Darron, même si tu n'avais pas quitté ton poste, tu ne serais pas resté avec elle jusqu'à cette heure tardive : tu n'aurais pas rien pu empêcher.
L'écossais chassa les larmes qui menacèrent de couler en entendant ce ton compatissant : son mentor le comprenait trop bien. Mais bien que ses paroles réconfortantes devraient le soulager, Darron ne pouvait les accepter : il avait choisi de la rejeter, de ne pas lui accorder le bénéfice du doute. Lui qui avait tant espéré plus jeune qu'on lui tende une main, il n'était pas mieux que les autres.
Le temps qu'il sorte de ses pensées, son mentor avait déjà été informé de la situation et observait le visage endormi d'Edith.
— Tsss... Je croirais presque que c'est une vélane : un visage d'ange pour nous dissimuler son caractère volcanique. Je n'arrive pas à croire qu'elle ait pu la dernière fois nous faire tourner ainsi en bourrique. Est-ce que sous morphine, elle en serait toujours capable ?
Au lieu de s'offenser, son protecteur blond rit de bon cœur.
— Je la reconnais bien là, sourit Philipe Lebeau.
— Vous comprendrez toutefois que son témoignage sera primordial, le gronda le chargé d'affaire. Nous devons nous assurer qu'elle ne mente pas car, si c'était le cas, elle serait alors considérée comme complice de Lord Voldemort, en voulant masquer ses traces.
— Faites-moi boire du Veritaserum, souffla Edith en se massant le crâne.
("Pas de pause" que j'avais dit...)
Mais me revoilà !
J'ai tenté de couper mon chapitre en deux, parce que j'ai tendance à faire des chapitres de 4000 mots (surtout du pdv de Darron T^T) et c'est un peu long pour wattpad. Qu'est-ce que vous pensez de la longueur de ce chapitre-ci ?
Peut-être que certains n'ont pas compris pourquoi Philipe Lebeau nous sort "foutue amygdale" en début de chapitre : c'est en lien avec le circuit de la peur.
Si ça vous intéresse, je vous explique ça maintenant, sinon vous pouvez passer au prochain chapitre ;)
Pour résumer, le circuit de la peur va passer par différentes structures dans le cerveau : le thalamus (qui est "la gare" du cerveau, qui reçoit les informations auditives, visuelles, sensorielles, etc puis l'envoie aux autres structures cérébrales), l'amygdale qui est l'organe de la peur (réactions de survie : fuite ou défense) et le cortex qui nous permet d'analyser plus précisément l'information.
On va prendre l'exemple du promeneur dans la forêt :
Notre randonneur marche tranquillement et soudainement s'arrête.
Que s'est-il passé ?
Son oeil a perçu une sorte de truc rectiligne marron par terre, il a envoyé cette information au thalamus qui l'a envoyé à l'amygdale et au cortex : le circuit thalamus-amygdale étant plus rapide que le thalamus-cortex-amygdale, l'amygdale est donc entrée en jeu la première, elle a eu l'impression de percevoir un serpent, donc a enclenché l'alarme "danger" : les réactions de survie sont enclenchées.
Notre randonneur sent son cœur battre beaucoup plus vite, il sue, etc, il peut avoir un mouvement de recul (mode fuite).
Pendant ce temps, le cortex a analysé plus en détails l'information et s'est rendu compte que c'est juste une branche, donc il va venir calmer l'amygdale et contrôler notre peur :
Notre randonneur se calme, il s'essuie le front avec sa manche en se traitant de couillon et reprend sa randonnée comme si de rien n'était.
C'est quoi le rapport avec Darron et Philipe ?
Ce dont je vous ai parlé, c'est le circuit de la peur physiologique, quand tout est normal. Mais face à un stress-peur trop important, ce système ne va plus fonctionner, on n'aura plus la régulation par le cortex de nos émotions, on ne pourra pas comprendre la situation, seulement ressentir la peur de plus en plus intense à cause de notre amygdale qui est suractivée : elle induit la sécrétion des hormones du stress encore et encore sans régulation, or ces hormones sont dangereuses à trop forte dose pour le coeur (adrenaline) ou le cerveau (cortisol).
Pour se protéger d'une mort imminente, le cerveau va disjoncter et couper l'amygdale : il n'y aura plus de sécrétion d'hormones du stress, donc plus d'adrénaline ce qui se traduit par une inhibition totale : la personne ne peut plus bouger, ne peut plus rien faire (alias Darron face à la Marque des Ténèbres). On a en plus de cela pas de perception d'émotions ou de la douleur (l'amygdale étant toujours hors service), donc on est juste là sans être là, c'est la sidération (malheureusement, c'est ce qui arrive à beaucoup de victimes d'agressions sexuelles : donc quand quelqu'un ne s'est pas débattu(e), ça ne veut pas dire que cette personne était "consentante" : elle était tellement sous stress que son cerveau a dysjoncté)
Je finis mon explication avec un exemple difficile à lire, j'espère que ça n'a concerné et ne concernera aucun d'entre vous ni vos proches (ni personne accessoirement)
Je vous mets le numéro ici :
0 800 05 95 95 (numéro vert, gratuit et anonyme)
Numéro gratuit destiné aux femmes victimes de viol ou d'agression sexuelle, à leur entourage, aux professionnel.le.s : écoute, soutien, information, accompagnement, et aide pour faire valoir ses droits.
Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 19h.
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