Chapitre 13
Lucas rêvassait devant son poste de travail. Il repensait à la nuit passée avec Toan, à leurs baisers langoureux, aux coups de reins du Coréen. S'il fermait les yeux il pouvait encore sentir les paumes de Toan glisser le long de son dos, lui donnant miles caresses alors qu'il lui faisait en même temps perdre la tête.
Le brun se sentait néanmoins anxieux.
En effet il avait dû partir de chez l'asiatique sans lui dire au revoir, il lui avait certes laissé un mot sur l'oreiller, mais il savait que son départ précipité pourrait avoir des conséquences. Il espérait toutefois que Toan n'allait pas lui en vouloir ou qu'il n'allait pas s'imaginer un scénario dramatique entremêlé de regret.
Lucas aurait aimé l'appeler, pour lui dire que tout allait bien et qu'il s'excusait pour être parti de la sorte, mais il ne pouvait pas. Il ressentait l'oppression de son époque lui encercler le cou, l'empêchant de vivre complètement heureux.
Il soupira et leva les yeux vers Simon.
Ce dernier était en train de se prendre la tête avec une montre, il ne comprenait pas pourquoi ses réparations ne fonctionnaient pas. Il grommelait dans sa barbe, faisant légèrement sourire Lucas.
- Arrête de te moquer de moi. Tu crois que je ne te vois pas ?
- Je ne me moque pas. C'est seulement que tu me fais rire à grogner de la sorte pour cette montre.
- Cela fait une semaine que je suis dessus à essayer de la mettre en marche, mais rien ne fait. Je pense que je vais finir par la jeter sur le sol et l'envoyer à la borne de vérification en a qualifiant de déchet.
Lucas secoua doucement la tête en ne croyant pas un seul mot de ce que disant le métis. Il s'approcha de lui puis lui glissa quelques conseils, espérant donner de nouvelles perspectives à Simon. Mais rien ne fit.
Le métis lâcha un gros soupir, ce qui créa l'agacement chez les autres ingénieurs, puis il s'exprima à l'intention du jeune homme aux yeux verts.
- Parle-moi d'autre chose avant que je ne la fracasse en mille morceaux.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
- Tu as fait quoi de ton week-end ?
Lucas sourit bêtement à la question de Simon. Il s'apprêta à lui répondre quand quelqu'un frappa soudainement à la porte. Cette intervention attira le regard de tous les ingénieurs de ce bureau, les coups donnés à la porte étant assez brusques et impatient.
Le brun se tourna lui aussi et il ouvrit un peu plus les paupières de surprise en voyant Paola dans l'encadrement de la porte. La jeune femme arborait son air mal aimable, les bras croisés sur sa poitrine d'une façon désinvolte. Elle jeta un regard noir à l'ensemble des personnes de la pièce avant de se concentrer sur Lucas et de prendre la parole à son intention.
- Tu peux me suivre ?
Le brun acquiesça et abandonna son poste de travail pour suivre la femme aux cheveux de suie qui était déjà hors du champ de vision de Lucas. Ce dernier chercha un instant Paola, ne la voyant plus du tout.
Un bruit attira son attention et il vit la porte d'un placard à balais entre-ouverte. Il n'attendit pas et s'y rendit en quelques pas rapides, jetant des coups d'œil autour de lui pour vérifier que personne ne le regardait. Puis finalement il pénétra dans le placard en fermant la porte derrière lui.
Paola se tenait droite comme un piquet, son regard jaugeant Lucas de la tête au pied. Elle n'avait pas entièrement confiance en lui et cela se ressentait. Elle n'avait pas besoin de prononcer le moindre mot, toute son aura criait qu'elle n'avait confiance en personne.
Lucas resta immobile alors que le silence commençait lentement à l'oppresser. Il attendit que la jeune femme prenne la parole, mais elle ne semblait pas vouloir le faire. Donc après s'être raclé timidement la gorge, Lucas décida de briser le silence pour avoir un peu plus d'information sur la situation.
- Tu voulais me parler de quelque chose ?
Paola ne répondit pas. Elle continua de scruter le visage du brun, comme si elle cherchait une réponse à une question qu'elle gardait silencieuse. Elle ne fit pas l'effort de parler, si bien que Lucas commença à se sentir légèrement mal à l'aise.
Or, alors que le jeune homme songeait à partir, elle parla d'une voix abrupte, quoique basse pour ne pas se faire entendre à l'extérieur du placard.
- Je vais te poser une question simple.
Lucas hésita. L'intonation de Paola n'était pas rassurante, son regard perçant n'arrangeait en rien la sensation d'inconfort qui se glissait sous la peau du brun. Pourtant il avala sa salive avec difficulté et acquiesça.
La jeune femme inspira doucement.
Lucas attendit sa question avec une grande attention mais aussi avec appréhension. L'aura de la femme aux cheveux corbeau étant aussi sombre que son regard.
Puis finalement elle s'exprima avec sérieux et fatalité.
- Qu'est-ce que tu donnerais pour pouvoir rester en 2019 ?
Lucas parut quelque peu déstabilisé. Il ne s'était en aucun cas attendu à une telle question. Il parut si ébranlé qu'il ouvrit sentit tout un poids s'effondrer dans sa poitrine. Pourtant malgré sa surprise sa réponse ne mit pas longtemps à sortir de sa bouche, car il savait ce qu'il donnerait pour pouvoir vivre aux côtés de Tom et Toan, et il l'exprima naturellement avec grande conviction.
- Je donnerais tout.
Le visage de Paola ne bougea pas d'un millimètre. Elle resta de marbre face à la réponse du brun, scrutant davantage son visage.
Lucas ne savait pas tout ce que signifiait cette situation. Il essaya de comprendre pourquoi la jeune femme voulait savoir ça, ni même pourquoi la réponse du brun semblait avoir une telle importance pour elle.
Soudainement elle hocha la tête. Lucas se sentit un peu anxieux mais ne prononça aucun mot. Il préféra attendre une réaction de la part de Paola au lieu de dire quelque chose d'inutile qui sera resté sans réponse.
La jeune femme plongea sa main dans la poche arrière de son jean puis en tira un papier. Elle le tendit ensuite à Lucas. Ce dernier l'attrapa entre ses doigts avec un peu d'hésitation, surtout en sachant que le papier se faisait de plus en plus rare à cette époque, la technologie ayant envahi le quotidien des terriens.
- Rends-toi à cette adresse à 17h30. Viens seul, ne perds en aucun cas ce papier. Si tu dois t'en débarrasser brûle-le, que personne ne puisse voir ce bout de papier. Surtout enlève ta montre, ne viens pas avec elle. Ne cherche pas l'adresse sur internet, mais trouve un autre moyen pour t'y rendre. C'est compris ?
Lucas laissa son regard sur le papier qui était entre ses doigts, puis il hocha lentement la tête, donnant alors la confirmation à Paola qu'il avait bien compris.
La jeune femme ne prononça pas un mot de plus. Elle se contenta de contourner le brun puis de sortir du placard comme si rien de tout cela ne s'était passé. Elle laissa Lucas seul avec ses pensées, un peu perdu par rapport aux évènements et à l'incompréhension que Paola avait laissé derrière elle.
Le brun observa le papier durant quelques instants avant de l'ouvrir et d'y lire l'adresse. Cette dernière ne lui dit rien du tout, il ne savait même pas si s'était proche ou non de leurs bureaux. Il ne pouvait même pas chercher sur internet, car Paola ne lui avait dit de ne pas le faire. Il ne savait pas comment il allait faire pour s'y rendre, surtout qu'il devait en plus de ça laisser sa montre de côté.
Lucas retourna tout de même à son travail, plaçant le bout de papier le plus loin profondément dans sa poche. Il avait des milliers de question en tête, mais devait attendre la fin de son travail pour avoir des réponses.
17h30.
Lucas se retrouvait dans un endroit écarté de la ville, il ne savait pas où il était. Le brun avait simplement donné l'adresse à la voiture de taxi, celle-ci l'ayant conduit à l'endroit indiqué. Lucas avait essayé de savoir où celle-ci le menait en regardant la route, mais il avait été très vite perdu quand la voiture s'était enfoncée dans les quartiers éloignés de la ville, traversant des forêts jusqu'à finalement s'arrêter en plein milieu d'une.
Le jeune homme se retrouvait devant un chemin qui menait à un endroit caché par les arbres. Son cœur battait vite, il ne se sentait en aucun cas rassuré d'être ici seul, n'ayant aucune idée sur la façon dont il allait pouvoir retourner chez lui. Pourtant il se décida toutefois de s'engager sur le chemin en terre, espérant ne pas se perdre plus qu'il ne l'était déjà.
Finalement, après cinq minutes de marche, il vit un grand bâtiment se dessiner devant lui. Ce dernier semblait en ruine de l'extérieur, les fenêtres étant recouvertes par des planches de bois. Les plantes grimpaient sur les murs de la bâtisse alors que les épaisses feuilles des arbres la recouvraient par endroit, la rendant presque invisible.
Lucas ne savait pas s'il avait le droit d'être ici ou non, rien d'indiquait qu'il se trouvait au bon endroit. A vrai dire Paola ne lui avait donné aucune information supplémentaire, si bien qu'il commença à songer à faire demi-tour.
Or tout à coup il vit une porte en ferraille s'ouvrir, laissant alors la jeune femme apparaitre dans le champ de vision du brun. Elle fit un signe de la main à Lucas et celui-ci ne mit pas longtemps avant de s'avancer vers elle, le cœur battant tout autant la chamade.
Paola hocha la tête quand Lucas arriva devant elle, mais elle ne le laissa pas entrer directement. Elle prit soin de vérifier que Lucas avait bien enlevé sa montre, puis elle scruta son visage avec attention avant de déclarer soudainement.
- Tu ne parleras à personne de ce que tu vas voir ici. Tu as bien compris ?
Lucas acquiesça.
Paola sembla satisfaite, si bien qu'elle laissa le jeune homme entrer à l'intérieur du bâtiment.
La porte donnait sur un couloir sombre, seulement éclairé par des ampoules de mauvaises qualités. Les murs étaient nus, la pierre brute donnant un ton peu rassurant. Or l'intérieur n'était pas silencieux, des bruits provenaient de l'autre côté du mur, la pierre empêchant Lucas d'entendre de quoi il s'agissait.
Alors qu'ils marchaient, Paola prit finalement la parole d'un ton sérieux.
- Je sais que tu as compris que j'avais un lien avec les vols de montres et la revente des modifiées.
- Oui.
- Tu as raison, j'ai pensé à ce projet depuis plusieurs années déjà. J'ai réussi à construire une équipe qui voulait arrêter la limite de temps que Henry Malgris nous imposait. Après une multitude d'essais, nous avons réussis à enlever la limite de temps et d'autres choses.
Lucas écarquilla les yeux, mais il n'eut pas le temps de poser la moindre question car au même moment la jeune femme aux cheveux corbeaux ouvrit une porte à l'aide d'un code et d'une carte. Le brun resta bouche bée devant la vue qui s'offrait à lui.
La pièce était gigantesque, mais empli de bureaux et de machines en tout genre. Des hommes et des femmes étaient en train de travailler, ne relevant pas la tête quand Paola eut ouvrit la porte. Ils étaient focalisés sur ce qu'ils faisaient et Lucas se sentit comme à TWE, en reconnaissant quelques visages qu'il avait croisés quelques fois dans les couloirs de l'entreprise.
Ce qui coupa le souffle du brun fut le tas de boite de montres entreposées au milieu de tous les postes de travail. Les montres, volées, étaient réunis en un nombre impressionnant, si bien que le jeune homme se demandant comment ils avaient fait pour en avoir autant.
Paola s'avança d'un pas décidé vers le tas, Lucas la suivit en refermant la bouche, des milliers de questions tournant en boucle dans son esprit.
La jeune femme reprit soudainement, expliquant quelque peu la situation à Lucas.
- Nous fonctionnons par groupes. Contrairement à ce que Henry Malgris a mis en place dans son entreprise, nous échangeons sur la manière dont nous fonctionnons pour que les montres soient en état de marche. Nous sommes chacun spécialisé dans notre domaine et c'est ce qui a fait que nous avons réussi à modifier les montres.
- Mais comment ?
Lucas referma la bouche, ne s'étant pas empêché de formuler cette remarque. Il avait toujours soupçonné le fait que le voyage dans le temps pouvait ne plus être limité à 3 jours par semaine, mais le voir se réaliser devant ses yeux lui coupait le souffle.
Paola sourit à la question du brun, mais la balaya rapidement de quelques mots.
- Je pense que c'est trop tôt pour que je te donne ce genre d'information.
- Qu'est-ce que je fais ici ? Je vois bien que tout ce projet est secret, que si jamais une information fuite, vous risquez de très grandes conséquences. Alors pourquoi me le dire à moi ?
La jeune femme soupira, puis elle leva son index pour souligner son premier argument.
- Tu es très bon dans ton domaine, j'ai accès à tes chiffres et 98% des montres que tu dois réparer le sont. Ton rythme de travail est assez surprenant et tu as une façon de faire qui est particulière.
Paola leva ensuite son majeur en formulant son deuxième argument.
- Je n'ai pas confiance en tes collègues, ils ne sont pas fiables et feraient n'importe quoi pour profiter de ce que nous faisons pour se faire bien voir de Malgris. De plus nous manquons d'éléments dans ta branche, et je sens que je peux te faire confiance. Je suis assez douée pour voir la vraie personnalité d'une personne, c'est pour ça que je sais que tu ne penses pas à la gloire au sein de TWE.
- Je.
La jeune femme leva un troisième et dernier doigt, coupant brusquement la parole au brun, enfonçant son regard sombre dans celui émeraude de Lucas. Elle le regarda avec une grande intensité, puis finalement prononça son dernier argument.
- Tu as une bonne raison pour toi-même avoir une montre qui n'a pas de limite dans le temps, j'ai raison.
Avant même que Lucas n'ait eu le temps d'y songer, le visage de Toan apparut dans son esprit, son sourire, ses yeux rieurs, la douceur de ses lèvres. Le brun sentit son cœur battre un peu plus fort, comprenant quelque chose que sa tête refusait encore d'accepter.
Lucas acquiesça puis prit finalement la parole.
- Tu veux que je travaille avec vous ?
- En échange de ta propre montre sans limite de temps, oui.
Le brun resta silencieux.
Il rêvait d'avoir une telle montre, elle semblait offrir beaucoup d'avantages, bien plus que Paola ne lui avait encore dit. Or le jeune homme n'était pas une personne à vivre dans l'illégalité. Toute sa vie il était resté du bon côté de la loi, respectant toutes les règles, ne posant aucun problème. Maintenant travailler avec Paola signifiait énormément. Il risquait de perdre son emploi, de perdre sa montre et donc son outil pour aller voir Tom et Toan. Il ne prendrait pas le risque de voir ces journées en 2019 lui être arrachées. Il savait que s'il marchait avec la jeune femme et qu'il se faisait prendre, sa vie allait se terminer.
Paola sembla voir l'hésitation sur le visage du jeune homme, et elle prit la décision de s'interposer dans le courant de réflexion du garçon.
- C'est une décision compliquée, j'en ai bien conscience. Je n'ai pas besoin de ta réponse maintenant, il s'agit d'une opportunité pour toi et moi. Je ne t'oblige pas à la saisir tout de suite, mais d'y songer.
- Je ne sais pas, j'ai trop à perdre si on se fait prendre.
- Je le sais. Nous le savons tous ici, pourtant nous avons décidé de prendre le risque. Tu as bien vu que certains d'entre nous nous sommes faits prendre il y a quelques semaines. Pourtant le reste de notre équipe est toujours là.
- Pourquoi ? Pourquoi ne pas construire vos propres montres et arrêter d'en modifier.
Paola sourit doucement, puis elle emmena Lucas à travers les bureaux, lui montrant le lieu de travail tout en répondant à sa question.
- Pour rétablir l'égalité. Henry Malgris s'enrichit grâce à ses montres, mais les plus pauvres d'en nous ne peuvent et ne pourront pas avoir accès à ces montres. Nous avons décidé de rendre le marché plus accessible, nous permettant d'avoir nous même un salaire supplémentaire. Je ne vais pas te mentir que c'est aussi un moyen pour nous de faire du profit, mais nous permettons à d'autres de voyager eux aussi, au même titre, voire plus, que les plus grosses têtes de notre planète.
Lucas hocha la tête.
Toutes les informations données par Paola tournaient encore et encore dans sa tête. Il ne savait pas quoi en faire, il ne savait même pas quoi répondre. En aucun cas il ne s'était attendu à ce genre de nouvelle en descendant de son taxi.
La jeune femme comprit le choc du brun et elle laissa apparaître un sourire inattendu, elle qui ne souriait jamais. Puis elle lui glissa quelques mots d'une voix calme et posée.
- Tu as le temps d'y penser, ne t'en fais pas.
- Merci.
Lucas resta un certain temps avec elle après ça, l'écoutant parler de ce projet, de la naissance même de cette aventure. Puis il retourna chez lui, l'esprit quelque peu déboussolé.
Le brun réussit à revenir un peu à lui quand il posa ses yeux sur la photo qu'il avait récupérée dans les affaires de son grand père. Il sourit d'une façon douce en glissant son pouce sur le visage de Toan, et se prépara en vitesse avant de finalement voyager en 2019, voulant à tout prix retrouver le Coréen.
Toan était assis dos à la porte d'entrée, il regardait ses gants de boxe sans les porter sur ses mains. Il semblait pensif, si bien qu'il n'entendit pas Lucas arriver derrière lui.
Le brun sourit doucement quand un léger courant d'air lui fit parvenir l'odeur de lavande des cheveux de l'asiatique. Son cœur se serra doucement alors que toutes ses interrogations par rapport à son rendez-vous avec Paola disparurent. Il s'avança doucement puis posa lentement ses mains sur les épaules de Toan, les laissant glisser sur son torse alors que le brun se penchait pour murmurer quelques mots à son oreille.
- Désolé d'être en retard.
Toan lâcha ses gants sur le sol sous la surprise, puis se tourna doucement pour voir Lucas. Il sourit presque immédiatement puis se leva pour venir embrasser le brun. Ce dernier ferma les yeux en sentant le corps de Toan se coller contre le sien et que les mains du Coréen vinrent se glisser dans ses cheveux.
Toan se recula légèrement puis s'exprima avec franchise.
- J'ai été déçu de ne pas te voir à mon réveil hier matin.
- Je sais, je suis désolé. Je devais partir. Je serais bien resté avec toi, crois-moi, mais j'avais du travail à faire et ça ne pouvait pas attendre.
Lucas s'en voulait de mentir, mais il ne pouvait pas dire la vérité.
Toan scruta un moment les traits du brun, puis finalement il captura de nouveau ses lèvres d'un baiser chaste avant de lui glisser quelques mots suaves.
- La prochaine fois ne t'en va pas.
- Promis.
Lucas sourit puis caressa tendrement la joue du Coréen.
Toan baissa soudainement la tête vers le sol. Il observa ses gants et réfléchit un instant. Il leva ensuite les yeux puis les posa sur le jeune homme avant de s'adresser à lui d'une façon malicieuse.
- Qu'est-ce que tu dirais de sécher l'entrainement d'aujourd'hui ?
Le brun sourit doucement, puis afficha un faux air inquiet alors qu'il répondait à son amant, continuant de caresser sa joue d'une façon douce.
- Je ne sais pas, qu'est-ce que vas penser mon entraineur de moi ?
- Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'il est déjà assez fou de toi pour te pardonner.
- J'aimerais bien le vérifier si tu le veux bien.
Lucas se rapprocha des lèvres du jeune homme aux cheveux vert d'eau puis se laissa aller à un baiser passionné et langoureux.
Il n'y avait personne dans la salle, ce qui laissait libre aux deux jeunes hommes d'exprimer leurs sentiments pour l'autre.
Finalement Lucas mit fin au baiser en riant doucement, puis il glissa sa main dans celle de Toan en s'exprimant avec malice. Il plongea en même temps son regard dans le sien, aimant par-dessus-tous ses yeux.
- Vas te changer, je t'attends ici.
- Je me dépêche.
Lucas observa Toan partir en courant en direction des vestiaires et ne put s'empêcher de rire bêtement.
Finalement les deux jeunes hommes se retrouvèrent à marcher main dans la main dans la rue. Lucas se sentait heureux, même si le poids de la proposition pesait sur son esprit, il se refusait d'y penser pour le moment. Car il avait un temps limité avec l'asiatique et il se refusait de perdre la moindre seconde.
Toan glissa une blague à l'oreille de Lucas qui le fit rire. Puis finalement il désigna du bout du doigt une boutique avant de s'exclamer avec fierté.
- C'est ici que je travaille.
Lucas suivit le doigt de Toan pour voir une boutique de sport dans le style streetwear. Le design de la boutique ressemblait à Toan, si bien que Lucas rit doucement. Il observa la vitrine de la boutique, puis s'exprima avec curiosité.
- Tu y travailles seul ?
- Non, mon patron est presque jamais là. Je suis celui qui gère la majorité du temps, je songe même à lui racheter un jour.
Toan marqua une pause puis enchaîna.
- Ma sœur travaille aussi ici après ses cours, elle aime énormément faire du skateboard, je dois lui faire la guerre à chaque fois pour essayer de la convaincre de ne pas abandonner ses études pour ce sport. Mais elle est têtue.
- Un peu comme toi.
Toan se mit à rire à gorge déployée, puis il répliqua rapidement en posant son bras sur les épaules de Lucas.
- Ma sœur est 10 fois pire que moi. Elle est têtue et a un sale caractère. Je ne sais pas de qui elle tient, ma mère est calme et n'est pas du genre à s'opposer aux autre, mon frère est comme elle. Mais ma sœur elle n'a rien à voir.
- Tu ressembles à ta mère ?
- Physiquement oui. Mais au niveau de la personnalité pas trop. Elle me dit que je ressemble à ma grand-mère, elle l'a aidé à nous élever. Elle était formidable comme femme.
Lucas sentit une pointe dans sa poitrine quand il pensa à son grand-père, son modèle dans la vie, une perte qui le rongeait encore. Puis il chuchota doucement.
- Elle est décédée ?
- Il y a près de 6 ans. Elle était malade, elle est partie pour qu'on n'ait pas à vivre sa mort. Mais c'était plus dur de lui dire adieu de cette façon.
- Je comprends.
Toan fronça les sourcils, puis il observa Lucas.
En effet la tristesse dans la voix du jeune homme n'était pas passée inaperçue. Le brun s'en voulut légèrement, cependant il ne pouvait pas contrôler sa tristesse. Car même s'il voyait Tom, ce n'était pas la même chose, son grand-père lui manquait toujours autant.
- Tu as perdu quelqu'un toi aussi ?
- Mon grand-père.
- Tu as toujours tes parents ?
Lucas sentait que la conversation prenait une dimension dramatique, pourtant il répondit avec honnêteté au Coréen.
- Non. Ils sont morts dans un accident de voiture quand j'étais petit. C'est mon grand-père qui nous a élevé ma sœur et moi. Il était tout pour moi. Je n'ai pas accepté sa mort.
- Je suis désolé.
- Tu n'as pas à l'être. Il a bien vécu, mais c'est toujours dur de dire adieu.
Toan colla son front contre celui du jeune homme. Lucas ferma les yeux à ce contact et se laissa aller. Il inspira profondément, profitant de ce silence agréable et nécessaire.
Puis il se mit à glisser ses mains dans les cheveux de Toan en s'exprimant rapidement.
- Cette conversation est trop triste. Parle-moi de ce que tu fais dans cette boutique exactement.
- D'accord. J'espère que tu pourras me parler de ce que tu fais toi aussi.
Lucas acquiesça même si au même moment une boule énorme se formait dans son estomac, sachant pertinemment qu'il allait devoir mentir une nouvelle fois au jeune homme.
AudreyPh18
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