Zoély Sykes & Mathis Derek - Part 3

Mathis l'appelait pour la trentième fois au moins depuis qu'il avait apprit de la bouche de quelqu'un d'autre –le plus jeune des frères de Zoély- que les parents de ceux-ci allaient divorcés et l'avaient annoncés. Depuis lors, il n'arrêtait pas de l'appeler, parce qu'il voulait absolument être là dans cette dure étape de la vie de sa petite-amie. Elle avait toujours passé avant tout le monde et cette fois aussi, elle passait avant tout le monde et tout. Elle passait avant la grosse interrogation super difficile de physique du lendemain. Elle passait avant le ménage qu'il devait faire pour sa mère. Elle passait avant le rangement de sa chambre. Elle passait avant le cours d'histoire qu'il devait donner à sa seconde petite sœur. Elle passait avant tout, exactement tout, même avant lui.

Mathis ne savait plus quoi faire pour qu'elle lui répondre. Il savait pertinemment et même mieux que tout le monde que Zoély n'était pas dans son état normal, qu'elle allait mal. Déjà parce qu'elle ne laissait jamais sonné plus de 3 sonneries quand il l'appelait, mais en plus, on lui avait dit qu'elle s'était enfermée dans sa chambre et qu'elle refusait de voir quoique se soit et quiconque. Elle ne voulait même pas de lui et cela lui faisait du mal parce qu'il avait toujours cru qu'ils seraient toujours là l'un pour l'autre, que jamais ils ne se cacheraient des choses. Et même s'il avait sentit la tension entre les deux parents de la jeune adolescente, il ne se doutait pas que c'était au point qu'un divorce se profile à l'horizon, puis, Zoély ne lui disait à propos de cela. Elle démentait toujours, comme si elle voulait se persuader que ce n'était pas vrai, que cela n'arriverait jamais.

Mathis comprenait à présent le silence prolongé de sa petite amie et cela lui faisait encore plus peur parce qu'il n'était pas habitué à la voir ainsi, à la savoir ainsi. Habituellement, elle cachait toujours ce qui la dérangeait, certes, mais elle était là pour les autres alors qu'elle répondait aux abonnés absents. Il pouvait comprendre qu'elle avait peur d'air et de temps pour réaliser tout cela, mais il n'aimait pas le fait qu'elle ne lui répondait pas ou qu'elle ne lui avait même pas envoyé un simple message. Il ne savait pas ce qu'il pouvait faire d'autre que de l'appeler ou de la noyer sous les messages parce qu'il était interdit de sortie et qu'il n'avait pas envie d'expliquer à sa mère ce qui se passait –sachant que ces parents avaient divorcés quand il n'avait que 5 ans et il n'avait pas perdu l'éclat de l'amour pour autant. Il ne comprit pas lorsqu'elle décrocha enfin et sa respiration allaitante se faisait entre de l'autre côté du combiné.

-Zoély ? Tenta-t-il, la voix douce et calme et surtout très hésitante.

-Oui ? Demanda celle-ci, essayant de contenir un sanglot.

Un silence répondit à la question de Zoély. Elle comprenait que son amoureux savait pour ces parents et elle se détestait autant de ne pas le lui avoir dit elle-même, qu'elle détestait la personne qui l'avait fait à sa place et elle se doutait bien que si ce n'était pas un de ses parents, c'était un de ses frères. Elle les détestait tous autant qu'ils étaient sur le moment, ces frères parce qu'ils ne réagissaient pas « normalement » et ses parents parce qu'ils s'aimaient encore, ils ne se retrouveraient pas tous dans une telle situation.

-Zoély... Je t'aime toujours, sache-le. Jamais je ne t'abandonnerais mon amour, dit Mathis, comprenant ce qui passait par la tête de l'adolescente.

Celle-ci soupira de soulagement, parce que c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre. C'était tout ce qu'elle avait d'entendre, c'était quelqu'un qui lui disait qu'elle n'avait rien fait, qu'elle n'était pas fautive dans l'histoire, qui la soutenait et surtout, qu'il l'aimait. Et même si Mathis n'avait presque rien dit de tout cela, dans le ton de sa voix cela se disait ; dans la manière dont il avait di ces paroles, cela se disait ; dans la façon de s'exprimer, cela se disait ; dans les lignes se soutenant sous les mots, cela se disait ; dans les sous-entendus qu'il laissait, cela se disait. Elle n'avait pas besoin de plus pour se sentir mieux, parce que Mathis avait toujours eu le pouvoir de la revitaliser en un rien de temps et elle l'aimait notamment pour cela. Elle ne souriait pas mais elle se sentait plus légère et son petit ami était toujours là pour elle. Elle l'aimait tellement qu'elle n'arrivait même plus à lui dire. Elle l'aimait tellement qu'elle ne trouvait même pas l'utilité de le lui dire, parce que ces mots ne valent tellement pas grand-chose face à l'intensité de ses sentiments.

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Musique ; I Dare You - Bea Miller

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