Mia passait sa main dans les cheveux de Béa tandis que celle-ci ne se préoccupait point de sa petite-amie. Pourtant, elles s'aimaient énormément l'une comme l'autre, mais cet amour réciproque se montrait le plus souvent à sens unique. La blonde souffrait en silence de l'ignorance que lui portait celle qu'elle aimait plus qu'elle ne le devrait. Elle souffrait mais ne le disait à personne, parce qu'elle n'en savait rien mais que tout le monde le savait à sa place ; même Béa. Puis, même si on le lui dirait, elle n'en aurait rien à faire parce qu'elle en a toujours fait qu'à sa tête surtout quand cela concernait la blonde.

Mia souriait maigrement alors que sa petite-amie ne lui prêtait toujours pas la moindre attention. Elle dessinait sur sa feuille et laissait la brunette avoir mal au cœur pour elle. Elle la laissait subir tout ce qu'elle avait subit durant toute sa vie, simplement pour les parts soient réparties équitablement et qu'elle ne soit ni la seule à souffrir ni à la seule à souffrir autant. Il fallait absolument que le poids qui se trouvait sur ses épaules passent à celles de quelqu'un d'autre et Mia semblait être la personne idéale pour reprendre ce poids à sa place simplement parce qu'elle avait la tête de la bonne poire, qu'elle avait la main sur le cœur mais aussi, parce qu'elle l'aimait tellement qu'elle en devenait aveugle comme pas permit.

-Béa ? S'enquit soudainement Mia.

Celle-ci ne reçu aucune réponse, parce que la blonde avait bouché ses oreilles, avait fermé ses tympans et n'entendait plus que les battements effrénés de son cœur dans sa cage thoracique. Elle n'entendait plus rien parce qu'elle n'avait pas envie d'être déranger et qu'elle voulait rester dans sa douleur. Elle ne voulait plus de l'aide de Mia, non pas parce qu'elle se rendait compte qu'elle lui faisait excessivement du mal, mais parce qu'elle en avait assez que cette brunette persiste à faire en sorte qu'elle aille mieux tandis qu'elle est bien dans sa douleur. Elle était bien dans sa solitude, parce qu'on ne l'aidait pas, parce qu'on la laissait dans sa douleur et que c'était sûrement mieux ainsi.

La douleur et la souffrance l'ont déjà tellement piétinés, détruites, cassées et brisées qu'elle trouvait que cela ne servait à rien de la détruire. Cela ne servait à rien d'essayer de la sauver, parce qu'elle était déjà tombée trop bas que pour que l'on puisse faire quelque chose pour elle. Mais ce n'était que son avis, que son opinion et il n'avait pas sa place dans la tête de Mia. Il n'y avait pas sa place, parce que celle-ci pensait dur comme fer, était totalement déterminé, dans le fait que la blonde pourrait être sauvée, qu'elle avait encore une chance de vivre. La morosité de la blonde ne valait rien contre l'espoir de la brunette.

-Béa ? Répéta Mia, en vain.

La brunette fit une grimace peinée et perdit son sourire. Elle devina que c'était une peine perdue, que cela ne valait même plus la peine de continuer ainsi encore longtemps. Elle n'avait pas envie d'abandonner sa petite-amie qu'elle aimait plus tout –non loin de là- mais elle avait besoin de prendre du recul, de laisser celle-ci respirée un peu. Elle n'avait plus envie de se battre continuellement ainsi pour quelque chose dont elle était la seule encore à y croire. Béa avait déjà abandonné son cœur depuis belle lurette pour qu'il soit encore réparable.

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Musique ; Jess Glynne - Take Me Home