Lucky tirait une latte de sa cigarette alors que son cœur était presque entrain de voltiger dans sa poitrine. Il était sur le balcon de l'appartement qu'il partageait avec son amoureux. Ses battements cardiaques n'était clairement pas bon et il n'avait pas du tout envie de prendre sa tension qui était sûrement entrain d'exploser comme jamais auparavant. Il était nerveux, anxieux, stressé, effrayé, tétanisé, colérique, énervé, malheureux, triste, déprimé, peureux et tellement d'autres choses qui n'étaient pas du tout positives pour la plupart. Il était clair qu'il n'était pas du tout heureux et cela se voyait sur ses traits faciaux tirés dans tous les sens.

Lucky tira fermement sur l'une de ses mèches de cheveux. Il n'arrivait pas à accepter. Il n'arrivait pas à encaisser aussi. Il n'arrivait à rien d'autre qu'à fumer une clope et cela le mettait encore plus en rogne, surtout contre lui-même mais contre celui qu'il aimait. Son cœur était encore en chute libre dans sa cage thoracique. Il sentait l'organe se comprimer de plus en plus fortement et fermement au fur et à mesure que les secondes passaient. Il se mordit la lèvre inférieure et expira ensuite la fumée qu'il avait gardée dans sa bouche pendant tout ce temps à méditer tristement dans ses pensées.

Lucky n'était pas heureux du tout. Il voyait son petit ami rire en bas avec un gars qui ne lui inspirait clairement pas confiance. Il était déjà un jaloux maladif et là, cela s'empirait encore plus avec le temps qui passait. Il n'aimait pas cet homme parce qu'il avait la putain d'impression que celui-ci arrivait à rendre son amoureux plus heureux que lui arrivait à le faire. Cela ne lui plaisait pas du tout, parce que même depuis l'altitude à laquelle il était, il sentait très bien la complicité qui liait les deux hommes rigolant jusqu'à en cracher leurs poumons en bas, sur le parking de l'appartement.

Lucky détestait à présent son copain, parce que celui-ci était tranquillement heureux avec son « pote » en bas pendant que lui était entrain de souffrir comme jamais. Il savait ce tout que tout cela voulait dire, et cela ne lui plaisait pas du tout. Il n'avait pas envie que tout prenne fin avec cet homme qui l'a sauvé mais qui est aussi entrain de le refaire plonger. Il n'a pas besoin ni envie de devoir vivre sans Troye, parce que celui lui parait tout bonnement impossible. C'était comme si on lui demandait de vivre sans respirer. Ou d'aimer sans cœur. Ou de vivre sans cerveau. Tout ceci était impossible, tout comme pour Lucky de vivre sans son amoureux.

Lucky inspira une nouvelle latte de sa cigarette alors que le rire de son homme parvenait jusqu'à ses oreilles. Il sentit son cœur se comprimer, se contracter, se renfermer sur lui-même dans tous les sens possibles et inimaginables. Il avait tellement mal. Tellement mal que lorsqu'il ferma les yeux pour recracher la fumée de nicotine qui avait été jusqu'à ses bronches, une larme, une seule et unique larme provenant de son œil gauche coula sur sa joue et atterrit sur le parking en bas. Mais ni Troye ni son ami ne remarquèrent la trace d'eau salée qui était tombée sur le béton, près d'eux.

Lucky avala difficilement sa salive et rouvrit les yeux. Il espéra pendant un instant que tout ceci n'était qu'un cauchemar et qu'il se réveillerait bientôt mais ce cauchemar n'était rien d'autre que la dure réalité. Il avait peur que Troye le laisse tomber, le laisse tomber pour un autre sûrement trente milles fois mieux pour ce dernier que lui. Il avait peur, parce que la peur est sûrement plus humaine que l'amour. Parce que la peur était aussi sûrement la dernière chose qui lui restait encore intact.

***

Musique ; Fast Car - Jonas Blue ft. Dakota (original song by Tracy Chapman)