10.
J'ai voulu sauter plusieurs fois, juste arrêter respirer, arrêter de souffrir. Je savais plus quoi penser, quoi comprendre. J'étais terrorisé. Je me terrorisais. J'avais cette douleur lassante, au fond du ventre, comment un milliard de fourmis qui me bouffaient de l'intérieur. Je savais plus si c'étaient mes maux qui m'empêchaient de respirer ou mes propres mains. Je savais plus comment faire pour me sortir la tête de l'eau. J'avais cherché, partout, tout autour de moi, un point d'ancrage. Mais j'avais rien, j'étais seule, seule avec cette douleur qui me brûlait. Je voulais qu'on me frappe pour avoir mal autre part, parce que je pensais que la douleur physique était plus douloureuse que la douleur psychologique, mais je me suis trompé. Elle était pire, elle me bouffait, m'asphyxiait, m'empêchait de penser, d'être encore, moi. Je voulais que ça s'arrête, parce que je ne savais plus comment m'en sortir. J'avais beau sortir et essayer d'être comme les autres, mais c'était atroce. J'aurais voulu qu'on me dise " ce n'est pas grave, ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave si tu bousilles tes murs, comme ton cœur est bousiller, ce n'est pas grave, tu sais, pas grave si tu hurles dans l'oreiller quand tu crois que tout le monde dort, ce n'est pas grave. " Je voulais partir, alors j'avais pensé à prendre le train ou à me jeter sur les rails, je savais plus si mes propres pensées étaient mal, et si c'était juste moi qui étais immonde. On m'a piétiné tellement fois, que j'arrivais plus à me relever. Mais je savais qu'un jour, j'allais pouvoir respirer sans avoir l'impression qu'on m'étranglait. Et puis j'avais compris, que le problème ce n'étaient pas les autres. J'avais peur. Peur de moi-même.
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