Chapitre 2 : Chris / Lucie.
~ 23h46 ~
Je signais un rapide papier alors que j'étais installé depuis presque une heure dans une salle parallèle aux bureaux des flics qui m'entouraient. La police française... Ce petit con aurait passé la nuit en garde à vue avant que les flics ne consentent à appeler sa sœur, en Angleterre ! L'un des flics me tendit un café que j'acceptais malgré tout, le visage crispé.
- Elle ne devrait plus tarder.
- J'espère bien, répondis-je avec froideur.
- Vous savez... Sa sœur est une femme adorable. Mais son frère lui mène la vie particulièrement dure.
- Allez dire cela à ma voiture, ricanai-je. Ce petit con l'a détruite ! Je vais devoir faire jouer les assurances, faire je ne sais combien de papiers entre votre pays et le mien pour que cela soit pris en compte avant de pouvoir la récupérer !
- J'en suis conscient. Ce que je veux vous dire, c'est que je connais la petite. Elle en bave depuis quelques années déjà. Si vous ne faites pas cela pour son frère, essayez de discuter avec elle ? Suggéra-t-il sans me regarder.
- Je me fous de discuter avec elle ! Il va aller en prison, cet imbécile ! Voilà ce qui l'attend !
Je me levais dans un geste rageux alors qu'une boule doré entrait finalement dans le commissariat. Son visage se transforma aussitôt alors que l'homme de l'accueil devait surement lui expliquer ce que son frère avait fait. Elle le suivit en furie, la colère transcendant son visage.
- C'est possible de la suivre ? M'enquis-je en me redressant.
- Euh... Oui, bien sûr. Vous voulez lui parler ?
- Non. Je veux d'abord entendre ce qu'elle a à dire à son frère.
- Comme vous voudrez.
Oh, cela mon gars.. Tu n'imagines pas à quel point. Evidemment, il fallait que je tombe sur le frère de cette chère Lucie...
~ Lucie ~
Le brigadier me conduisait jusqu'à la cellule de garde à vue de mon frère, me permettant de lui parler quelques minutes. J'allais le tuer. Littéralement. Lorsque la porte s'ouvrit et qu'il aperçut mon expression, son sourire rassuré disparut aussitôt.
- Attends, je vais t'expliquer, Luce...
- Tu vas m'expliquer quoi ? Le coupai-je aussitôt. Maxime, la Porsche d'un homme d'affaire ! Tu as foutu en l'air la voiture d'un gars qui peut t'envoyer en prison en un claquement de doigt ! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête, putain ?!
- Ecoute, j'avais trouvé un job !
Son regard s'illumine soudain alors qu'il n'imaginait pas les conséquences de ses actes. C'était un gamin. Mon frère mais encore un gamin... Mon cœur se serra douloureusement. Maxime était pourtant un bon gars : 1m80, assez beau garçon, un regard tout aussi vert que le sien, une gueule à faire tomber les filles. Et pourtant... Depuis deux ans, il enchaînait les conneries, menaçant à chaque fois de l'envoyer derrière les barreaux.
- J'étais voiturier ! Et là, tu as une Porsche dernière catégorie, sportive, qui arrive ! Le gars voulait que je lui mette de l'essence alors j'y suis allé mais après, j'ai juste voulu la pousser un peu pour savoir jusqu'où elle pouvait aller....
- Et tu t'es lamentablement planté dans un virage, lui rappelai-je. Maxime, la voiture est bonne pour la casse ! Tu imagines seulement le prix des réparations ?! Le prix de la voiture neuve ? Qui va le rembourser, explique-moi ? J'ai déjà un crédit de 5 000 euros à cause de tes dettes, je te rappelle ! Je suis constamment dans le rouge, je vais finir ficher par tes conneries ! Réveille-toi, bon sang ! Tu vas finir en prison à 18 ans !
- Mais... Je n'ai pas fait exprès, Luce... Tu vas lui expliquer, non ?
- Maxime..., soupirai-je. Cela ne marche pas comme cela. Tu ne peux pas faire toutes les conneries du monde et m'appeler à l'aide après. Vu ton casier...
- Je sais, ria-t-il tristement. Le juge me l'avait dit : prochaine connerie et c'était la taule assurée.
Je détournais la tête, dépassée par les événements. Je finis par soupirer alors que le brigadier me faisait signe, m'indiquant que notre entrevue était déjà finie.
- Je vais essayer de... Je vais m'en occuper, abdiquai-je. Mais je ne peux rien te promettre.
Son regard d'enfant perdu retrouva le mien, une vive lueur de soulagement s'y étant glissé.
- Merci... Je suis désolé, Luce...
Je lui souris en guise de réponse, l'angoisse gagnant du terrain. Le brigadier finit par refermer la porte, me laissant seule avec mon désarroi. Il m'indiqua le couloir alors que les idées fusaient dans tous les sens.
- Le propriétaire de la voiture est ici depuis une heure. Il vous attendait
- Oui, bien sûr... Je peux le voir ?
Le brigadier hocha la tête tout en me désignant une salle au bout du couloir. Je la rejoignais en silence, ne sachant pas encore dans quelle situation Maxime m'avait encore fourré... Et j'étais surtout loin de m'en douter...
Je passais la porte tout en préparant un tas d'arguments pour le propriétaire du véhicule qui tombèrent aussitôt à plat lorsque je croisais son regard. Ce regard. Il me sourit alors que je me liquéfiais littéralement. Il fallait qu'il choisisse la voiture de monsieur égocentrique !
- Mademoiselle Martinez, je vous présente Monsieur Miller, le propriétaire de la voiture que votre frère a endommagé.
- "Endommagé" ? Ricana aussitôt le connard. J'aurais plutôt dit "explosé" !
- Ecoutez, ce n'est qu'un gamin, monsieur Miller, tentai-je vainement.
- Votre frère a 18 ans, me rappela-t-il. Pénalement, il est responsable. De plus, je crois savoir que son casier n'est pas tout blanc, mademoiselle Martinez. Je ne vous fais pas dire ce que cela laisse présager pour lui.
- Vous ne pensez tout de même pas à l'envoyer en prison pour une voiture ?!
- Vous voulez la rembourser peut-être ?
- Si c'est ce que vous attendez, oui ! M'énervai-je. Elle ne doit pas couter si cher que cela !
Un sourire sur le visage du grand brun ne m'annonça rien qui vaille. Il sortit lentement sa carte grise qu'il tendit au flic sans me quitter du regard. Il portait le même costume qu'au restaurant : un trois pièce noir seulement tranché par le blanc de sa chemise. Il était toujours aussi dangereusement sexy... Mais toujours aussi égocentrique et énervant.
- Elle vaut 134 000 euros, sombre inconsciente.
- Va pour... Combien ?! M'écriai-je, les yeux soudain exorbités. Vous plaisantez ?! Il plaisante, n'est-ce pas ? Lançai-je au lieutenant à ses côtés, l'air désespéré.
Ce dernier grimaça en posant lentement le papier sur la table.
- Une Porsche coute généralement cher, mademoiselle Martinez. Mais celle de Monsieur Miller est particulièrement moderne : sportive et à la pointe de la technologie. Cela pourrait même monter à 150 000 euros.
- Je vous le dis : le prix d'achat est de 134 000 euros. Et vu les frais à engager sur le véhicule, il vaut mieux que vous la rachetiez, me sourit-il, mesquin.
Je perdis le peu de couleurs qui me restait, la tête commençant à me tourner dangereusement. Je regrettais amèrement de n'avoir pas mangé ni ce midi ni avant de partir à ce maudit défilé. Puis relevant la tête vers Miller, je compris avant même de parler que l'étau allait se resserrer autour de moi si je ne voulais pas que mon frère finisse derrière les barreaux
- Je peux vous parler ? Seule à seul.
Le lieutenant voulut parler mais Miller le devança en se levant.
- Je vous suis.
Le brigadier qui m'avait jusqu'alors accompagné nous permit de disposer d'un bureau vide de personnel. Miller s'assit aussitôt, attendant que je fasse de même. Je me contentais pourtant de rester debout, regardant à travers la vitre sans arriver à trouver les mots justes. Je finis par me lancer, sachant qu'il avait surement déjà gagné. J'allais pourtant rapidement déchanté...
- Quel est votre prix, monsieur Miller ?
- Mon prix ? Demanda-t-il innocemment.
- Arrêtez votre petit jeu ! Vous m'avez demandé mon prix au restaurant, je vous demande le vôtre. Répondez seulement à la question, voulez-vous ?
Je percutais son regard en me retournant alors qu'il se levait lentement, s'avança en silence vers moi. Je ne bougeais pas, essayant de ne pas me laisser impressionnée par cet homme pourri par l'argent.
- Je suis trop cher pour vous, ma chère Lucie... Beaucoup trop cher, murmura-t-il à quelques centimètres de mon visage.
- Votre prix, articulai-je avec raideur sans ciller.
- 134 000 euros, je vous l'ai dit.
- Vous savez que je n'ai pas cet argent, grinçai-je sombrement.
- Dommage. Votre frère ira en prison, alors.
Il fit demi-tour sans plus se soucier de moi, le visage impassible. Je lui attrapais la manche, le forçant à se retourner. Il se foutait de tout. Tout était sujet à plaisanterie avec lui. Tout ce qu'il voulait, il l'obtenait, il me l'avait dit. Je plantais une nouvelle fois mon regard dans le sien, mon malaise grandissant.
- Je vous en prie, il est encore...
Je perdis mes mots sous son regard brulant. Il arqua un sourcil mais je balayais ses grands airs d'un geste de main.
- Stupide ? Suggéra-t-il.
- Inconscient, le repris-je en fronçant les sourcils.
Dans un geste vif, Miller attrapa mon poignet, me faisant lâcher sa manche. Il me ramena contre lui, sa main se posant dans le bas de mon dos, là où la robe ne couvrait pas ma peau. Son visage se pencha dangereusement sur le mien, me faisant tressaillir.
- A quoi vous jouez ? Couinai-je.
- Et vous, mademoiselle Martinez ?
- J'essaie seulement d'aider mon frère ! Vous êtes fils unique, je suppose ? Ricanai-je. Mais ma famille compte énormément pour moi. C'est mon petit frère, c'est mon rôle d'être là pour lui !
- Et de vous endetter pour lui, c'est ça ? Ricana-t-il.
Je me raidis dans ses bras alors qu'il resserrait une nouvelle fois son emprise sur mon corps. Sans qu'il ne resserre sa main, son contact commençait à me bruler. Je voulus me dégager mais il me maintint fermement contre lui, le visage soudain glacial.
- Vous croyez que je n'ai pas entendu ? Vous êtes dans le rouge, vous avez fait un prêt que vous n'êtes pas en mesure de rembourser de seulement 5 000 euros et vous voulez me rembourser 134 000 euros ? Et tout cela pour un gamin qui semble en avoir rien à foutre de ce que vous faites pour lui ? Soit vous êtes stupide, soit vous êtes complètement folle.
- Cela ne vous regarde pas !
- Au contraire, cela me regarde. Si vous êtes celle qui doit me rembourser, autant que je sois au courant de l'état de votre compte bancaire, ricana-t-il.
- On peut s'arranger autrement ! Le suppliai-je avec désespoir. Je vous rembourserais tous les mois, vous ferez marcher votre assurance et vous récupérez votre voiture.
Il reste interdit un long moment, me mettant au supplice. Je détestais devoir supplier cet homme mais encore une fois, je devais le faire par amour pour Maxime. Je repensais à son regard empli d'espoir quand je lui avais dit que j'allais essayer de le sortir de là. Je repensais à toutes les fois où j'avais réussi à intercéder en sa faveur, lui évitant la prison, les passages à tabac, les engueulades par les parents. Je l'avais toujours couvert, toujours aidé. Il était la seule personne qui comptait autant pour moi. Il était le seul que je ne pouvais pas abandonner. Le visage de Miller se détendit lentement, comme si quelque chose - surement en ma défaveur - lui traversait l'esprit.
- J'ai effectivement un compromis possible.
Mon visage se détendit malgré moi. Je réussis à reculer légèrement pour le regarder correctement dans les yeux, acquiesçant sans même qu'il ne me dise ce qu'il voulait.
- Ok, c'est d'accord !
- Attendez ! Leva-t-il aussitôt la main. Ne dites pas oui à un contrat sans l'avoir lu, sombre inconsciente.
- Qu'est-ce que cela peut vous faire tant que je suis d'accord ? Grinçai-je entre mes dents.
- Parce que je préfère vous savoir consentante.
Je me crispais aussitôt, lui lançant un regard sans appel. Il voulait me baiser, c'est ça ? Je reculais encore, le faisant lâcher. Il ne chercha pas à me garder dans ses bras. Son regard ne me quittait pourtant pas. Il leva finalement les yeux au ciel, en s'asseyant au bureau.
- Je ne veux pas coucher avec vous. Je n'ai pas besoin de cela.
- Alors, vous voulez quoi ?
- Que vous soyez à moi.
- Mais vous venez de dire...
- Non, me coupa-t-il. Je crois que vous n'avez pas compris. Je veux que vous soyez à moi. Je vous propose... un échange de bon procédé. Vous serez à moi le temps de rembourser votre dette. Vous ferez exactement ce que je veux. Je ne ferais rien qui puisse évidemment vous mettre en danger mais j'abuserai considérablement de votre temps, de vous au sens large du terme. Vous serez mienne, jusqu'à ce que vous ayez remboursé votre dette. Ou plutôt, celle de votre frère.
- Et jusqu'à quand est censé durer votre petit contrat ? Demandai-je d'une voix blanche.
- Jusqu'au remboursement des 134 000 euros. Cela fera... Une faveur en échange de 1000 euros. Je m'y engage. Et vous serez libre.
Je lui devais... 134 faveurs ! Il voulait me lier à lui pour 134 faveurs qui pouvaient s'étaler sur je ne sais combien de temps !
- Vous savez que j'ai une vie ? Que je ne peux pas être à votre disposition parce que vous claquez des doigts ?
- C'est pourtant ce que vous allez faire.
- Vous vous foutez de moi ?
- Je n'ai jamais été aussi sérieux.
J'écarquillais les yeux, la respiration courte. J'étais en train de rêver, c'était certain... C'était impossible. Je m'assis sur la chaise en face de lui sans pour autant le regarder. Il attendit patiemment, le visage impassible.
- Vous voulez faire de moi votre esclave, laissai-je tomber.
- Je ne l'aurais pas dit comme cela, se moqua-t-il.
- Vous savez que c'est puni par la loi ?
- Je ne vous force pas. Nous sommes en toute légalité. C'est comme vous voulez, ma chère Lucie...
- Comme vous voulez. C'est non, tranchai-je.
Je me levais pour m'éclipser à toute vitesse mais une nouvelle fois, il m'attrapa le poignet avant que je ne puisse ouvrir la porte. Il me ramena à lui, cette fois en plaquant mon dos contre son torse. Sa bouche frôla mon oreille, son souffle chaud chatouillant ma peau.
- Vous savez combien risque votre frère ? 5 ans d'emprisonnement, 75 000 euros d'amende et cela, sans circonstances aggravantes et sans le remboursement de la voiture, ni les dommages-intérêts, ni les dommages subis... dommages moraux, dommage matériel... Je peux facilement faire monter tout cela à 300 000 euros. Sans compter que vous aurez besoin d'un très bon avocat. Ma proposition est plus que satisfaisante. Il n'ira pas en prison et rien de tout cela figurera dans son casier judiciaire.
Je me dégageais avec raideur, sans me retourner. Je regardais la porte en le maudissant et l'insultant de tous les noms d'oiseaux que je connaissais. Faisant volteface, je plantais un regard furibond dans le sien, malgré mon air impassible.
- Si mon frère n'est pas libéré dès ce soir, vous pouvez dire adieu à votre contrat et je vous attaquerai pour votre proposition. Si je dois être votre esclave pour je ne sais combien de temps, vous pouvez au moins le faire libérer, vous et votre pouvoir !
Un sourire satisfait se glissa sur ses lèvres, me faisant me crisper. Je le haïssais. Cet homme était le pire salop que la terre ait porté et ne portera jamais. Il ne contenta de se rasseoir en jouant avec son téléphone, son regard encore et toujours rivé au mien.
- Vous voyez quand vous voulez, vous pouvez être raisonnable. Je ferais rédiger notre contrat pour demain. Si vous essayez de ne pas le signer ou de me faire défaut de quelques manières que ce soit...
- Je sais, claquai-je. Je le signerais. Allez-vous faire foutre, Miller.
Son ricanement m'accompagna jusque dans le couloir alors que je quittais enfin ce commissariat de malheur, en maudissant les petits cons bourrés de fric et imbus de leur personne. M'asseyant derrière mon volant, je posais sur le volant, maudissant à son tour mon frère. Quelle merde....
~ Voilà pour le chapitre 2 ! Je vous laisse le relire vu que quelques phrases ont changé ! Dans les prochains chapitres, ce seront des paragraphes entiers qui seront retravaillé !
J'essaie de vous publier la suite demain dans tous les cas ! 3 autres chapitres sont déjà quasiment finis !
A vos souris, vos claviers et vos commentaires !
Des bisous ! ~
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