Jour 1: Mary
Arrivé aux rayons poésie, Il faillit marcher sur une silencieuse et magnifique jeune fille qui était assise par terre et qui lisait avec une légèreté incomparable. Elle sort probablement d'un rêve, se dit Hugo. Malgré leur proximité, elle ne le remarqua pas. Ou alors elle fit mine de ne pas le remarquer. Hugo, tout doucement, alla chercher ce livre de Baudelaire qui le passionnait. Les poèmes de Baudelaire lui parlaient et lui faisaient se sentir bien. Ce serait la cinquième fois qu'il emprunterait les Fleurs du Mal. "Vous devriez l'acheter" lui avait lancé la bibliothécaire quand il avait voulu encore le prolonger la semaine dernière. Baudelaire était son auteur favori avec J. Elleroy. Hugo l'ignorait mais la jeune fille s'était levée et se tenait juste derrière lui. Elle posa sa main sur l'épaule d'Hugo. Hugo sursauta et se retourna. Elle était encore plus belle maintenant, se dit il.
- Un amateur de Baudelaire! Ce livre est magnifique!
Hugo la regardait sans comprendre. Est ce qu'elle lui parlait ? Il ne savait pas quoi lui répondre si c'était le cas. Il jeta un œil autour de lui et conclu qu'effectivement, elle lui parlait bien à lui. Il était déboussolé par le fait qu'une inconnue vienne lui parler de cette manière. Ou alors faisait-elle toujours ainsi ? Elle finit par dire en conclusion:
- Très bon choix !
Maintenant, les grands yeux bleus de la jeune femme étaient plongés dans ceux d'Hugo. Il répondit avec une voix peu assurée et chancelante.
- Merci, mademoiselle. Mademoiselle ?
- Je suis mademoiselle Mary
Mary. Il y avait sûrement un "y", pensa Hugo. Elle avait un accent. Enfin il avait l'impression. Elle devait être anglaise. Une petite Anglaise poétique, perdue dans un coin perdu de la France, se dit le jeune homme.
- Et vous, jeune homme. Comment dois je vous appeler?
- Hugo, mademoiselle Mary. Je m'appelle Hugo.
- Hugo, vous devez forcément aimer Monsieur Hugo ?
Le jeune homme sourit beaucoup et rit légèrement. La voix clair désormais, il répondit à la jeune fille qui ne le lâchait plus des yeux.
- Monsieur Hugo est un très bon auteur mais je n'apprécie pas tant que ça les réalistes.
- C'est dommage il s'appelle comme vous. Et puis, ses poésies n'ont rien de réalistes. Je les trouve immensément poétiques.
Lui non plus n'arrivait pas à la quitter les yeux . Tout comme elle. Il aurait voulu poursuivre cet échange, dire quelque chose de profond, de beau. Mais rien ne vint. Que le silence. Un silence qui n'avait rien de lourd. Elle non plus ne dit rien. Après un immense instant, elle tourna les talons et prit son livre. Des poésies d'Hugo. Se retournant à nouveau, elle approcha son visage d'Hugo. Sa bouche presque au contact de son oreille, elle lui glissa à l'oreille un petit mot. Un rendez-vous demain. Puis elle s'évanouit. Hugo resta seul au rayon poésies. Il ne savait pas si il irait la retrouver le lendemain. Il n'était pas très dragueur. Il avait bien aimé cette jeune fille: ses yeux particulièrement, et son amour des livres, comme lui. Bon, elle avait tout de même tort de l'avoir traité d'amateur. Depuis longtemps, il connaissait malgré lui presque tout les poèmes de spleen et idéal. Il les récitait dans la rue ou pour époustoufler ses professeurs. Il ne les avait pas appris mais ils étaient rentrés en lui comme on retient une mélodie à force de l'écouter. Il aimait se rendre dans un jardin, entouré d'arbre, de fleur, du calme, de la tranquillité, il ouvrait son livre et passait des heures à lire.
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