Jour 1: Jean

Mary n'avait pas quitté la bibliothèque. Elle avait repris sa place habituelle. Une petite table dans la salle de littérature étrangère à laquelle elle relisait un poème triste de Victor Hugo. Elle s'apprêtait à partir. Encore quelques lignes. Elle avait du mal à se concentrer sur ses vers qu'elle aimait tant car elle repensait au jeune Hugo qu'elle venait de rencontrer. Soudain, un tout autre jeune homme s'assit à la table de Mary.

- Bonjour Mary

La fille leva la tête vers la voix masculine qui venait de lui parler. Souriante, elle le salua d'un mot poli. Elle aimait ce jeune homme qu'elle croisait presque tous les jours depuis le début des vacances, presque dix jours, une éternité. Il était beau, timide et discret. Mal coiffé évidemment mais ça devait sans doute allé avec son amour de la poésie. Jean lui avait fait découvrir Verlaine, Rimbaud et De Nerval. Il était gentil avec elle et il l'écoutait, quoiqu'elle dise. Elle aimait passer du temps avec lui. Elle aurait aimé se promener avec lui. Elle n'avait pas encore osé. Mais elle lui plaisait. C'était évident. Elle attendait qu'il l'invite quelque part, ailleurs, à l'extérieur.

Il posa sa main sur la sienne et plongea ses grand yeux noir dans ceux de Mary.

- Où pouvons nous nous rendre ?

La jeune fille aurait voulu lui répondre chez elle mais elle répondit sans réfléchir qu'elle souhaitait se rendre au parc. Elle aurait préféré l'intimité aujourd'hui. Elle venait de devenir majeure et aurait aimé faire un pas dans sa direction. Ce jeune homme l'appréciait beaucoup mais elle n'osait pas. Elle aimait tout chez lui. Il était l'homme de ses rêves. Le jeune homme serra sa main sur celle de la fille et l'emmena dans le parc dans lequel ils avaient l'habitude de marcher. Ils se baladaient, regardant la forêt et écoutant le ruisseau tranquille. En été, ils auraient pu se baigner, mais la saison n'était pas bonne pour le moment. Il faisait encore froid. Mary portait une écharpe et son compagnon de marche avait des gants. Il commença à réciter des vers d'un poète qu'il appréciait tout particulièrement. Elle ne reconnaissait pas le poème.

- Je ne connais pas ce poème, oseriez vous apprendre des poèmes sans ma présence ?

Mary disait cela sous le ton de l'ironie. Le jeune homme sourit et dit simplement.

- J'ai donné un cours cet après midi sur ce thème. Le jeune homme était très cultivé. J'ai vraiment envie que vous le rencontrez pour que vous puissiez parler poésie, je suis sûr que vous adoreriez parler avec lui. Quand il lit une poésie c'est magique comme dise certain.

Mary fut surprise que son compagnon de balade lui fasse part de cela. À son habitude, il ne parlait jamais de ses élèves et ne voulait encore moins qu'elle en rencontre un. Il travaillait beaucoup et n'aimait pas montrer que sa famille avait du mal à manger en fin de mois. A plusieurs reprises son amie lui avait proposé de l'aider mais il refusait. Il ne voulait mêler personne à ses histoires. Il faisait son maximum, il savait qu'il aurait beaucoup de mal à entrer à l'université. Il détestait parler de l'avenir, il le craignait. Elle le connaissait bien. Elle passait ses après midi dans ce parc à dire ces vers.

- J'aimerai bien le rencontrer si vous me le présentez !

Jean affichait un grand sourire et prit les mains de Mary. Ils étaient face à face. Leurs visages à quelques centimètres. Cela faisait déjà plusieurs fois que Jean essayait d'embrasser la jeune fille. Il n'arrivait pas à se convaincre qu'elle aussi voulait l'embrasser. Il croyait ça mais la douce Mary qui regardait par dessus l'épaule du jeune homme reconnus son bel ami Monsieur Hugo. Elle ne voulait pas briser ce beau moment. Elle ne souhaitait pas blesser son ami. Il l'avait aidé dans les moments dur de son existence. Il approcha ses lèvres de celle de la fille qu'il convoitait tant. Il se dit, enfin elle est mienne. Ses lèvres ne touchèrent pas celle de Mary. Elles étaient contre la joue de la jeune fille.

- Vous ne m'aimez pas n'est ce pas ? Je vous laisse le temps et vous n'acceptez pas mon baisé. Vous avez raison la dernière fois, vous aviez bu un peu de bière. J'aurai dû m'en douter. Mary, je vous convoitais désormais oubliez moi.

Il traça sa route sans se retourner sans laisser Mary dire quoique se soit. C'était fini pour eux. Elle comprenait, il charmait parfois la fille avec qui il travaillait. Cela avait rendu Mary furieuse mais finalement elle n'aimait pas tant que ça Jean. Ils se courtisaient depuis plus de trois ans. Il avait dû se lasser de ne rien faire avec Mary. Elle se sentait coupable mais dans le même temps libre. Jean était un poids pour elle a des moments. Elle savait qu'il la convoitait donc elle n'osait pas aller vers d'autres garçon par peur que Jean ne voudrait plus d'elle si elle le faisait. Elle vivait dans une crainte du jeune homme. Cela lui pesa sur le coeur tout le long de la journée. Elle venait d'avoir dix huit ans, elle en profita pour se rendre dans un bar. Elle voulait faire comme ceux malheureux. Comme ils disaient "se bourrer la gueule". Elle se rendait dans un bar où elle passait souvent quand elle allait au lycée. Ce bar lui faisait les yeux doux depuis qu'elle le voyait, elle s'était juré d'aller boire dans celui ci avec Jean quand il aurait sa majorité aussi. Elle se souvena que tout était fini. Il était parti si vite. Elle n'avait pas eu le temps de se prononcer. Elle entra dans le bar en soufflant un bon coup.

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