Jour 1: Jean (1)

Les rayons du soleil pénétraient dans la chambre de Jean, encore dans les bras de Morphée. Il aimait dormir ainsi, jusqu'à ce que sa mère se fâche. Après tout c'était les vacances, lui aurait-il dit ce matin-là. C'est vrai, c'était les vacances mais Jean travaillait à l'épicerie l'après-midi et il ne fallait pas être en retard. Mais là, à cet instant, Jean ne pensait pas encore à son boulot d'été. Il flemmardait, comme un lézard. Puis, petit à petit, Jean se mit à sentir la brûlure du soleil matinal sur son visage. C'était l'inconvénient d'avoir pris la plus grande chambre se dit-il à lui même. Il se frotta les yeux pour essayer d'apercevoir l'heure, sans y parvenir. Il essaya de se lever, et faillit tomber. Ses jambes étaient lourdes. Il avança comme il put, mais dût se rattraper plusieurs fois en posant ses mains sur le mur. Parvenu jusqu'à la porte, il l'ouvrit et se dirigea vers la salle de bain. Comme chaque matin, il éclaboussa son visage d'eau fraîche. Puis, levant la tête, voyant son reflet dans le miroir, il remarqua qu'il avait une blessure sur le ventre, près de son nombril. Il passa une de ses mains dessus mais il se crispa avec un gémissement de douleur. D'où provenait cette blessure ? se demanda-t-il. Il n'en avait aucune idée. Comment avait-elle pu apparaître comme ça ? Durant la nuit ? Car elle était forcément récente, rouge vif, douloureuse. J'ai dû me cogner, pensa Jean. Puis il n'y pensa plus car la douleur s'estompa et la blessure était toute petite, un ou deux centimètres maximum. Enfin bien réveillé, il croisa son propre regard et admira son visage dans le miroir. Il était beau garçon et il attirait les filles. Il le savait et finissait de se laver les dents. À la manière de tous les adolescents, il passa sa main dans ses cheveux décoiffés et les décoiffa plus encore. Il n'arrangea rien en essayant de les mettre en arrière. Sa toilette terminée, il repartit vers sa chambre pour s'habiller: large t-shirt, jean troué, l'éternelle tenue quotidienne de Jean. Un coup d'œil au réveil: il était dans les temps. Il dévala les escaliers, courut dans la cuisine et avala d'une bouchée un des délicieux gâteaux que sa mère avait préparés. Encore la bouche pleine, il attrapa son sac et sortit de la modeste maison que ses parents louaient. Sa famille n'était pas très riche. Depuis toujours, Jean avait dû se débrouiller et dès qu'il avait pu il avait trouvé des jobs hors des périodes scolaires. Midi, il devait se dépêcher d'arriver à l'épicerie. Son service allait commencer.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top