L'élève était un peu en retard. Toujours douloureux, Jean souleva discrètement son t-shirt et constata avec surprise que sa blessure avait augmentée de taille: elle devait mesurer au moins quatre centimètres maintenant. Mais d'où venait-elle ? Avait-il cogné quelque chose en heurtant la jeune fille tout à l'heure ? Sentant une présence autour de lui, il releva la tête. Personne mais c'était comme s'il avait aperçu une ombre. Tout était silencieux, personne, il se dit qu'il avait rêvé. Baissant son t-shirt, il respira un bon coup et décida d'aller aux toilettes pour boire de l'eau et mouiller son visage. Une minute plus tard, il revint à la table du rendez-vous et s'assit en face d'un jeune garçon déjà profondément plongé dans une lecture. A peine moins âgé que Jean, le garçon avait des cheveux noirs qui tombaient sur le visage. Jean le trouva magnifique assis comme ça, immobile. Jean mit un moment avant de prononcer quoi que ce soit.

- Bonjour vous devez être Hugo ?

Levant les yeux, le jeune homme regarda Jean avec une légère nervosité. Au bout de quelques très longues secondes de silence, qui mirent Jean mal à l'aise, le garçon détendit son visage et répondit.

- Enchanté,  je suppose que vous êtes Jean ? Je lisais un peu en attendant votre arrivée ! Par où voulez-vous que l'on commence? Comme je vous l'ai dit, j'ai besoin de refaire le point sur les poésies.

Jean était passionné de poésie. Cela faisait plusieurs étés déjà qu'il donnait des cours particuliers. De mathématiques, de physique, de français. Ce que Jean préférait, c'était les cours de français. Et dans les cours de Français, tout ce qui avait trait à la poésie. Jean commença son cours, qui ressemblait plutôt à un discours. Hugo le regardait avec attention. L'élève interrompit son professeur et le questionna. Jean répondit, expliqua. L'heure passa ainsi, agréable et studieuse. Cette première leçon terminée, Hugo remercia Jean et lui dit au revoir. "A demain pour un autre cours comme convenu" dit Jean à Hugo qui filait déjà dans un rayon pour emprunter un livre. Jean non plus ne se dirigea pas vers la sortie. Il avait une idée précise en tête: rejoindre une jeune demoiselle, qui traînait souvent dans la bibliothèque. Mary. Il lui avait demandé son prénom. Mary avec y, avait-elle précisé. Jean la chercha mais elle n'était pas là ce jour-là. Dépité, déçu, presque paniqué par l'absence de Mary, il continua à la chercher des yeux. Mais, où qu'il regarde elle était absente et il ne voyait que les rayons remplis de livres. Hugo avait changé de salle pour retrouver et emprunter à nouveau un livre qu'il adorait.