One Shot
Londre, novembre 1801.
Les douze coups de minuit retentir tel une fatalité dans la capitale, d'une cloche d'une église non loin de la Tamise. La nuit était tombée depuis longtemps et la ville était plongée dans le noir complet, la lune préférant se cacher face au temps. Un tonnerre tel qu'il fit trembler la terre, accompagné par une pluie diluvienne s'abattit non loin. Sortir par cette météo était presque impossible, un danger. Les habitants de la ville s'étaient tous réfugiés chez eux, bien au chaud près d'un feu ou emmitouflé dans une couverture. Pour ceux qui ne possédaient aucun bien, ils se réfugiaient dans un endroit, sous un abri de fortune pour se protéger du temps. À part le tonnerre, les environs étaient calmes, tranquilles. Silencieux. Aucune âme qui vive. Seulement le bruit de l'eau touchant le sol ou les maisons, dans une musicalité étonnante.
Puis soudain, à travers ce paysage sans vie, un énorme éclair déchira les cieux, faisant un bruit terrible. Apparu en même temps, devant cette lumière éclatante, une sorte de faille violette et bleue assez grande qui s'étais ouverte à au moins 2 mètres de hauteur du sol. Ce mini trou noir bougeait, comme s'il était en vie, qu'il n'avait rien à faire ici et qu'il voulait fuir. Et puis aussi soudainement en sorti un homme et se referma juste après en s'aspirant elle-même, avant de disparaître dans une petite étincelle, ne laissant aucune trace de son passage. Comme si rien ne s'était passé. Le jeune homme tombait rapidement, sans crier. Il devait avoir l'habitude de ce scénario anormal. Heureusement pour lui, sa chute fut amortie par un tas de paille empilé dans une charrette posé là, près d'une brasserie nommée " Archor Brewhouse ".
Le jeune homme aux cheveux bruns râla en poussant la paille et se relevant rapidement, épousseta ses vêtements, qui s'étaient transformés en ceux d'un homme du 18e siècle. Il sauta du tas de paille pour retourner sur la terre ferme. La pluie faisait coller quelques brins sur lui, mais rien de bien méchant. Le jeune homme vérifia l'heure. Il releva sa manche gauche assez haut, pour laisser apparaître le long de son avant-bras une horloge brune foncée et dorée incrusté dans sa peau de manière harmonieuse. Le cadran était entouré par de petites décorations qui s'infiltraient sous sa peau, comme des veines, se fondant avec son corps parfaitement. Comme un élément de lui. 4 aiguilles indiquaient respectivement les heures, les minutes, le jour ainsi que l'année dans un code bien particulier, demandant des connaissances poussés dans le domaine du voyage du temps.
Il remit sa manche correctement, collant maintenant à son corps. Il avait bien encore changé d'époque, sans encombre. Le brun regarda ensuite les environs, même si la pluie puissante, le tonnerre et ses cheveux devant les yeux l'empêchait de voir bien loin. Il se trouvait à Londres, près de la Tamise qui coulait quelques mètres plus loin. Il savait au moins où il se trouvait, mais il attendait quelque chose. Et cette fois, il regarda les alentours comme s'il cherchait quelqu'un du regard. Il soupira avant de commencer à marcher, visiblement pressé. Son rouquin pouvait se trouver n'importe où dans la ville. Le voyage dans le temps était une chose assez peu contrôlable. Le brun aurait très bien pu tomber dans cette charrette comme chez des gens, où même à plusieurs mètres de hauteur. Donc, aucune chance de prévoir à l'avance. Et l'autre inconvénient était que même si deux personnes sautaient main dans la main, les probabilités pour qu'ils se retrouvent au même endroit exact était assez faible. Les voyageurs du temps avaient bien du matériel pour se retrouver grâce à leur horloge, mais dans la précipitation, aucun des deux n'avaient pensé à prendre leur équipement. Mais la situation n'était pas à prendre à la légère. Ils devaient se retrouver rapidement.
- Jisung ! T'es là ?! Cria-t-il dans l'espoir d'une réponse.
Un silence de mort lui répondit. Personne. Il soupira à nouveau, la colère montant petit à petit. Depuis qu'il avait commencé cette course contre la montre, le jeune homme n'avait pas arrêté de s'inquiéter, mélange de colère et de frustration, face à son impuissance. Il continua à marcher rapidement en suivant le bord du quai, ne s'arrêtant pas de crier ce même prénom. Il devait le retrouver. Rapidement. S'il avait été téléporté à l'autre bout de la ville, il allait être difficile de le retrouver. Il priait pour que le jeune homme ne soit pas trop loin de lui. La situation était déjà chaotique. Et en plus, il fallait qu'il perde du temps à partir à sa recherche. Il soupira encore, essayant de contrôler ses sentiments. Le brun se retrouvait maintenant trempé et gelé par le vent glacé qui soufflait. Le temps était vraiment catastrophique, la ville illuminée d'une lumière blanche pendant quelques secondes à chaque éclair. Et puis soudain, il entendit une voix de loin, étouffé par le bruit de la pluie continuant de tomber violemment sur le sol.
- Minho ?!
Le brun sourit légèrement. C'était lui, aucun doute. Il pourrait la reconnaître entre mille, malgré l'inconvénient du temps. Il se mit à courir en direction de la voix, aussi rapidement que possible, même si le sol était glissant. C'est là qu'il aperçu Jisung, de profil, regardant les environs. Ses cheveux qui étaient un peu roux de couleur auparavant avait retrouvé leur brun d'origine et était collé sur son front à lui aussi. Il portait les cheveux plutôt court, avec un pantalon collant un peu, remonter au bas pour laisser place à des chaussures en cuir. Il avait aussi une chemise retenu par des bretelles et un gilet court par-dessus qui lui allait parfaitement bien. Minho, Jisung était le genre à pouvoir porter tous les vêtements du monde.
Le jeune homme reprit sa course pour arriver derrière lui et lui attraper doucement la main. Jisung sursauta face à ce geste inattendu avant de se tourner pour lui sourire. Mais pour sa part, le petit sourire du brun avait disparu, devenu à nouveau sérieux.
- On a encore le temps d'aller chercher. On va le trouver ici, j'en suis sûr.
Minho se tourna pour commencer à marcher, mais le roux ne bougea pas. À la place, il se mit en face de lui pour le regarder droit dans les yeux.
- Chéri, réfléchis un instant. Ça fait presque 12 h qu'on court dans le temps. Imagine qu'on soit obligé de voyager à nouveau. Et puis... j'ai un peu froid...
C'est à cet instant que Minho remarqua que le jeune homme n'était pas juste trempé par la pluie. Il regarda la Tamise avant de voir l'écureuil hocher la tête.
- Je sais que tu veux retrouver Hay. Moi aussi. Mais là, on n'est pas en mesure de le faire. On a sauté plus de 7 fois et tu sais que c'est dangereux plus. Sans parler de la batterie de nos horloges qui va bientôt lâcher ou encore de notre équipement inexistant. Et puis, je suis totalement trempé.
- Je sais, mais... Et s'il lui faisait du mal ?
- Ils ne lui feront rien. Je te le promets. C'est nous qu'ils veulent. Ils ne le toucheront pas. D'accord?
Jisung avait attrapé son visage pour coller leur front. Il savait que le brun était plus affecté par cette affaire et laissait ses émotions prendre le contrôle. Après tout, c'est lui qui avait décidé de le porter, ce petit embryon. Mihno avait refusé catégoriquement que l'enfant vienne d'une mère porteuse. Il avait pris la responsabilité de porter ce petit être dans son ventre. Malheureusement, lors de l'accouchement, il y avait eut quelques complications et le petit Hay faillit mourir. Depuis ce moment, Minho était devenu très sensible et très sérieux quand on parlait de la sécurité de leur fils. Jisung l'entraîna avec lui par la main. Il savait ce genre de geste affectif à éviter pendant ses époques, mais il ne pouvait pas laisser le jeune homme dans cet état. Et il devait trouver un endroit pour se mettre à l'abri rapidement.
L'ancien roux avait une connaissance sur cette époque énorme. Passionné d'histoire, il adorait déjà la matière. Mais en plus, l'avantage de ses connaissances était de se fondre dans la foule rapidement sans paraître étrange. L'organisation demandait beaucoup de discrétion pour ne pas changer le cour du temps, et leur demandait souvent de faire des recherches avant de voyager. Et autant connaître le quotidien des gens de l'époque, en cas de problème.
De toute manière, aucun des deux ne pensait à repartir maintenant. Il devait retrouver leur petit garçon de 5 ans. À tout prix. Ils marchaient en silence sur le trottoir, main dans la main, trempé jusqu'au os sous le vent agité. Ils tournèrent à l'angle de la rue quand quelqu'un apparus en face. Il était sous une ombrelle qui menaçait de s'envoler à cause du vent, immobile. Jisung et Mihno étaient sur leur garde, prêt à agir en cas d'attaque. Ici, ils n'avaient aucun allié. Au lieu de ça, quand ils arrivèrent à son niveau, il se contenta de leur tendre l'ombrelle pour les abriter.
- Il semblerait que vous ne fassiez pas parti de cette époque. Je peux vous aidez.
Minho ne dit rien, interdit. Comment pouvait-il lui faire confiance ? Faisait-il partie des kidnappeurs de son fils ? Pour Jisung, il se contentait de l'observer, intrigué. L'homme lui rappelait fortement son ancien partenaire, avec les traits de son visage, ses yeux rieurs et innocent, ses quelques taches de rousseur sur le bout du nez. Il y avait une infinie tendresse dans ses traits et son attitude. Si les deux garçons arrivaient aussi bien à comprendre la langue, c'était grâce à une pilule, un prototype qui permettait à son porteur de comprendre et parler n'importe quelle langue.
- Venez, vous pourrez les recharger avec moi.
Le couple se regarda, pour se mettre d'accord. Il parlait de l'horloge sur leur bras. Ils en étaient sûrs. Donc soit-il était réellement de leur côté, soit il faisait parti de l'ennemi. Néanmoins, ils n'avaient pas vraiment le choix. Et l'instinct de Jisung lui disait qu'il n'avait rien de mauvais. Alors il s'avança en prenant le parapluie. L'homme sourit avant de les emmener vers son hôtel, sans plus de mots. Le plus âgé murmurait dans sa barbe, tendu, alors que l'autre brun essayait de le rassurer tant bien que mal.
Ils finirent par arriver devant un hôtel plutôt luxueux pour l'époque. L'écureuil resta un moment à l'observer, éblouit par autant de beauté. Minho se contenta de traîner le brun par le bras à l'intérieur. L'homme se tourna, tout sourire, avant de tendre les bras pour leur montrer l'intérieur. Le plus jeune ferma le parapluie pour le poser à l'entrée.
- Bienvenue dans mon hôtel !
Le hall était très large, en hauteur comme en longueur. Des canapés sur la droite, un comptoir sur la gauche. Et en face, un immense escalier en pierre lui aussi très large. Sur le côté droit de la barrière, un écrit en pierre mit à la place de quelques colonnes, indiquant le propriétaire et sa date d'ouverture. L'homme s'avança près du comptoir tandis que les deux inspectaient le lieu. Il prit une clef avant de revenir pour la tendre aux garçons.
- Chambre 42. Elle est petite, mais vous trouverez tout ce qu'il vous manque. Vous pouvez rester autant que vous le désirez.
Mihno plissa les yeux, comme pour sonder son âme, avant de l'attraper et de filer avec l'autre jeune homme vers les escaliers. Ils montèrent rapidement, tournèrent à droite et marchèrent un moment en observant les numéros.
- Je sais que tu n'as aucune confiance en lui. Mais il ressemble fortement à mon ancien partenaire, c'est troublant. Je suis sûr que cet homme n'est pas notre ennemi.
- Ça ne veux rien dire. Tu t'étais bien méfié de moi la première fois qu'on s'est rencontré. Tu as même pensé à m'emmener en prison.
Le jeune homme tira la langue avant de se gratter l'arrière de la tête. Ce détail lui revenait en mémoire.
- Ouais.. Mais t'avais l'air louche aussi !
Mihno leva les yeux au ciel avant de s'arrêter. Il avait trouvé la chambre. Le jeune homme plaça la clef dans la serrure avant de l'ouvrir et d'entrer en premier. Il voulait être sûr qu'il n'y ai pas de problème. Ses sens aux aguets, il regarda partout avant de faire un signe positif de la tête. Jisung leva les yeux au ciel en rentrant à son tour. Il allait devenir papa poule à nouveau avec lui maintenant. Le plus jeune jeta un coup d'œil à la chambre. Simple, avec seulement une commode, un lit simple. Une autre pièce pour la salle de bain. Jisung se posa sur le lit tandis que Minho préféra aller se laver et s'essuyer. L'écureuil soupira en se relevant à la recherche d'une petite boîte ou autre.
Il ouvrit le premier tiroir de la commode, seul meuble de la pièce, pleins de vêtement. Le deuxième était vide. Le troisième contenait d'autres vêtements. Jisung rouvrit le deuxième avant de vérifier quelque chose. Il plaça ses doigts sur le sol. Celui-ci bougea. Un double fond, ingénieux. Il en sorti deux petites boîtes en bois orné d'engrenage. Il les posa le sol près de la fenêtre avant de l'ouvrir, assit sur le sol. Le couvercle tomba derrière, et une lumière bleue en sortie. L'écureuil releva sa manche, avant d'appuyer deux fois sur le cadrant de l'horloge. Dans un petit clic, le cadran s'ouvrit sur le côté. On pouvait voir le reste de l'engrenage marcher, plus ou moins vite. Et contre l'écran, dans un petit emplacement, un carré doré. Il le sortit avec précaution. À peine n'était-il plus connecté que les rouages se stopèrent. C'était la source des sauts dans le temps, qui avait une batterie de 12 heures et la possibilité de sauter 7 fois en sécurité, sans prendre de risque. Sans ça, impossible de voyager. Un dispositif trop ingénieux en rapport avec l'espace-temps, l'énergie quantique et autre. Le CVT (conseil des voyageurs du temps), contrôlant l'organisation, préférait garder secret sa création. Et ce n'était pas une mauvaise idée avec tout leur ennemi.
Le jeune homme posa le petit carré en l'air dans la lumière bleue. Et sans plus besoin de sa main, il flottait dans cette douce lumière scintillante. C'est à ce moment que Minho sorti enfin pour laisser la place à Jisung.
Il était maintenant 1 h 23 du matin, Jisung dos au plus âgé, contre son torse, qui avait passé une jambe sur lui. Les deux n'arrivaient pas à dormir. Mihno s'inquiétait énormément, autant que l'autre brun, même si lui ne le montrait pas.
- Tu penses... Sérieusement qu'il n'a rien ? Demanda faiblement la voix du plus âgé.
- Oui. J'en suis sûr. Ils nous veulent nous, et c'est leur seul moyen de nous atteindre.
- Mais... Il est si jeune...
- Ne t'inquiète pas, il a le caractère de son père pour s'échapper de toutes les situations.
Le jeune homme attrapa son bras pour le mettre contre son ventre et entrelacé leur doigt. Mihno sourit.
- Il a aussi ton tempérament. Ça devrait aller.
L'écureuil hocha la tête, puis le silence revint, les plongeant un peu plus tard dans le sommeil de la nuit.
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