trois
J'étais plongée dans une tristesse noire à une époque. Sa maladie l'avait emporté mais je suis, moi aussi, partie avec.
Tout a changé le jour où tu es arrivé. Dès que tu as franchi le seuil de la porte de ma classe, tu as dégagé une aura qui m'a fait comprendre. J'ai compris que tu pouvais tout changer dans ma vie si tu le voulais. Je ne sais pas pourquoi mais tu t'es intéressé à moi et tu m'as poussée à me confier. Je t'ai raconté toute ma vie naturellement, alors que je ne le faisais jamais. Tu as fait pareil. J'ai été très vite obnubilée par toi et par ta manière de voir la vie. Tu puais le bonheur, la joie de vivre et je sentais le vide.
On a passé toutes nos journées suivantes ensembles et plus je passais du temps avec toi, plus je ressentais quelque chose au fond de moi. Un sentiment qui m'avait quitté depuis longtemps et auquel je pensais ne plus avoir droit. Le bonheur. Tu m'as montré que pour être heureuse, je devais ouvrir les yeux et voir ce que m'offrait la vie. Toutes les petites choses du quotidien qui paraissent banales mais qui pourraient nous offrirle bonheur si on y prêtait attention.
Un jour, tu m'as dit : « Tu sais, chacun a sa propre vision du bonheur. Il ne se montre pas de la même manière chez tout le monde. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il est là. Le bonheur est présent dans chacune de nos vies mais on doit ouvrir les yeux sur les détails et accepter que le bonheur n'apparaisse pas directement sous la forme qu'on voudrait ».
Je t'ai regardé, la bouche grande ouverte, en essayant de comprendre ce que tu voulais dire. Tu m'as attrapé la main et tu m'as emmené jusqu'à un champ de lins mauves. Tu semblais chercher quelque chose alors je te suivais silencieusement. On a fini par s'arrêter au milieu de toutes les fleurs. Tu m'en as montrée une, elle était plus petite que les autres. J'ai froncé les sourcils et tu m'as dit : « Il y en a toujours une comme celle-ci, plus petite et différente des autres. C'est bête mais je trouve ça beau. Elle est différente mais protégée par toutes les autres qui sont autour. »
J'ai souri en te regardant fixer ce végétal. Puis tes yeux pétillant m'ont regardée, moi. Et j'ai définitivement compris. J'ai posé mes mains en coupe sur ton visage et je t'ai dit, un sourire sincère aux lèvres : « Je le sais maintenant. Mon bonheur, c'est toi. Toi, mais surtout ce que je vois dans le monde et comment tu me le fais voir. » Tu as souri un peu plus et tu m'as prise dans tes bras avant de me faire tourner. J'ai éclaté de rire en sentant tes bras serrés autour de ma taille et une brise me fouetter le visage. Il n'y avait rien de drôle mais il fallait que la boule qui était en moi explose. Tout le monde connaît les boules de stress. Moi, j'avais une boule de bonheur. C'était tellement agréable. Comme je l'avais pressenti, tu as tout changé dans ma vie car tu m'as aidé à trouver mon bonheur.
- Alexia, 16 ans
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